mardi 31 mars 2015

Silence de plomb et menace d'asphyxie

ERBY

Paris-1871 & Gaza-2014 (suite, 3° partie)

« C’est de l’enfer des pauvres, qu’est fait le paradis des riches » - Victor HUGO , Les Châtiments

« Je voudrais voir Gaza sombrer dans la mer, mais comme cela ne se produira pas, il faudra bien trouver une solution »
- Yitzhak Rabin


Le terroriste Thiers a pu « savourer victoire » après la Semaine Sanglante de Mai 1871 contre le peuple parisien. On était aux débuts de l'actuel essor, désormais planétaire, du féroce capitalisme, qui veut esclavagiser tous les peuples : soumets toi ou crève !... Mais, comme évoqué précédemment, depuis la Commune et beaucoup grâce à elle, les populations rebelles se sont données assez d'instruction et moyens pour oser résister. En particulier à Gaza.... : faute de victoire militaire l'an dernier, Israël-terroriste redouble son discours de « Hamas-terroriste »... Mais voilà :
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Christophe Oberlin (dont on a pu déjà voir une autre vidéo qui introduit celui-ci, en fin du précédent article du 27/03), revient ici sur le Hamas et la résistance gazaouie. Son collègue David Halpin, chirurgien spécialiste en traumatologie, déclare, lui : « Nous avons vu la Bande de Gaza utilisée comme laboratoire pour tester ce que j’appelle les armes de l’enfer. Je crains qu’Israël pense qu’il est de son intérêt de créer autant de mutilations que possible pour terroriser la population civile dans l’espoir qu’elle se retourne contre le Hamas. » Ces témoignages sont précieux à deux titres : Pour prouver l'inouïe férocité de l'agresseur et le stoïcisme de l'agressé si meurtri : quelle leçon de courage pour nous, activistes dans diverses luttes de classe ! Celle de Gaza est de résister au terrorisme guerrier du riche Israël contre le pauvre palestinien : inouïe lutte de classes. Les Gazaouis méritent d'être entendus, et mieux, exigent immense écho international ! Ils encouragent nos luttes ? Mais c'est plutôt à nous de les aider à briser le blocus meurtrier de Gaza !
L'échec du « TREMBLEZ de PEUR » est donc patent à Gaza. Mais pas son isolement médiatique, hélas. Y contribue pour beaucoup l'actuel embrasement de confuses guerres civiles-religieuses dans le vaste Moyen-Orient. Comme si, surtout depuis l'agression terroriste d'Israël contre Gaza (8/07 au 26/08/2014), une frénétique onde de choc s'élargissait, atteignant le Yémen et touchant les frontières de la Turquie et de l'Iran : quel merdier... où tous les coups bas sont permis, avec le « grand n'importe quoi du moment que ça s'entre-tue » en guise de visée stratégique des USA!!! Car, plus qu'un complot dûment peaufiné (Pentagone-CIA-Israël...), c'est du moins une logique de gangster affolé de voir une puissante Résistance Palestinienne face au « joyau » impérialiste au Proche-Orient, Israël. D'où la tuerie générale de guerres-civiles-religieuses pour faire « oublier » la seule longue lutte, clairement révolutionnaire, du peuple palestinien contre le terroriste-sioniste. Dont le Hamas est devenu, de fait, fer lance : dirigeant Gaza et si proche de l'être en Cisjordanie...
Voilà donc embauchés contre le Hamas, deux larbins-terroristes-adjoints très précieux, au plus proche de la Cisjordanie et de Gaza : Abbas en Palestine et Sissi en Égypte ! Pour rappel, ces deux personnages n'ont aucune légitimité de dirigeants : sans mandat depuis 2009, Abbas n'est encore à la tête du « gouvernement de l'Autorité Palestinienne » que par la grâce de l'occupant (les élus les plus populaires sont en prisons d'Israël!) et Sissi n'est qu'un odieux putschiste contre-révolutionnaire !
Sans faire de stricte comparaison géo-historique oiseuse, on ne peut que penser à deux personnages aussi criminels, Pétain à Vichy et Mussolini à Rome, ces larbins de Hitler !: ici, ce n'est pas mieux !


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Le pire, pour la bande de Gaza, est atteint avec Rafah. Cette ville de 150 000 habitants, limite nord-est du si désertique espace d'entre vertes régions du delta du Nil et de Palestine côtière, fut très absurdement « divisée », dès 1917, entre zones palestinienne et égyptienne par la même armée britannique occupant les deux côtés Nord et Sud... La France, avait fait pire au Sahara, et ces limites de zones militaires sont devenues « frontières internationales » ! Mais ici, la même eau et la même population font vivre Rafah (« un petit Berlin » y disait-on avant chute du mur), ville surpeuplée, dont 20 000 résidents au moins sont réfugiés du nord-Palestine, côté égyptien !...
Or, presqu'un siècle plus tard, un dictateur fou de rage contre les Frères-Musulmans d'Égypte (le Hamas en est proche) fait RASER « sa demie-ville Rafah » pour couper le cordon ombilical (tunnels et passage) d'entre deux peuples si proches. Et asphyxie 1,8 million d'arabes !... Même Hitler n'osa ainsi séparer la ville de Varsovie de son ghetto insurgé (moins peuplé, certes), ghetto qu'il massacra. Israël (où sont quelques rescapés du ghetto...) ne peut « éradiquer » les Gazaouis militairement, mais son « second couteau » Sissi tente de le faire économiquement !: Nasser doit s'en retourner dans sa tombe, lui qui commanda en 1948 un régiment de chars qui, dans la région de Gaza, écrasa les terroristes sionistes... avant de manquer de carburant, que les « neutres » Anglais bloquaient en région arrière du canal de Suez !
L'autre « second couteau » est Mahmoud Abbas qui fait tout pour empêcher que le Hamas, sûrement majoritaire en Cisjordanie en cas de vraies élections, ne le renverse, lui et sa clique bourgeoise qui a pris le contrôle de l'Autorité Palestinienne. Laquelle coupe salaires de fonctionnaires gazaouis, etc. ! C'est une trahison qui, également, doit se faire retourner dans sa tombe Yasser Arafat... Et c'est une vraie raison de plus du passage de flambeau de la Résistance, du Fatah historique mais corrompu, au Hamas combattant. Car Abbas est de plus en plus collabo avec l'armée d'occupation malgré ses rodomontades diplomatiques... : celles d'une reconnaissance « de jure » d'un « État-Bantoustan-Palestine » dans la peau de panthère qu'est devenue la Cisjordanie (contrairement à Gaza).
Dans son livre et son film « Au nom du temple » Charles Enderlin (le journaliste, à ne pas confondre avec le chirurgien Christophe Oberlin!) le dit : « (...)La communauté internationale, qui croit encore à la possibilité de négocier une avancée vers un processus de paix, devrait revoir ses analyses.(...) Avec 400 000 colons en Cisjordanie, il est pratiquement impossible de créer un État palestinien indépendant et viable en Cisjordanie avec Jérusalem-Est comme capitale.(...) ».
Comme tout opportuniste au pouvoir, Abbas a premier souci de laisser bonne trace dans l'Histoire (celui de reconnaissance formelle d'État Palestinien... fantoche). Mais, de fait, sa trace serait celui du sang sur ses mains, celui de la trahison de la Résistance et l'abandon de Gaza - tout comme Thiers fonda la 3° République sur le massacre de la Semaine Sanglante de mai 1871...

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Ces incultes de la vitalité des peuples que sont buisenessmen, militaires, politiciens et « experts en expertises » laissent entendre qu'ils font « secret complot » pour infaillible victoire des nantis sur les derniers rebelles à leur ordre impérialiste. Les complaisantes oreilles de géo-stratèges-des-médias-bien-informés, nous « expliquent » que tout est prévu, planifié, rationnel et fatal, bref « objectif »... Laissant entendre notre soumission mondiale de producteurs-consommateurs, néo-esclaves !
« TREMBLEZ de PEUR ! » : voilà « l'ordre », seriné par tout le gratin « savant ». Celui des professeurs de « Science Économique », et autres chics valets des vrais dirigeants du Capitalisme (cf. fin de 1° partie du 24/03). Pourtant, même dans ce gratin et surtout dans tout peuple en lutte de classes, il est de nombreux courageux... et de plus en plus, partout !
Raoul Vaneigem en témoignait l'an dernier pour un peuple voisin : « La Grèce, qui n’a aucune tradition anarchiste, découvre non pas une idéologie libertaire mais une façon d’agir en se passant d’État et de tout le système politique qui lui est inféodé. Le moteur d’un tel mouvement, ce sont les collectifs ou centres sociaux autogérés. Il y en a partout en Grèce (...) ».
L'État est une notion occidentale récente qui ne s'est imposée au monde entier qu'à la faveur (!) des deux guerres mondiales et de l'ONU, avec son si hypocrite « modèle démocratique » pour masquer le règne capitaliste. Le masque s'écroule partout... et la libre inventivité des peuples crée et créera ses organisations fondées sur la justice sociale : le vibrant témoignage libertaire de la Commune de Paris a de l'avenir, comme celui de la Résistance de Gaza... bien plus forte que les aspects rétrogrades et religieux, du Hamas, de fait inappliqués et inapplicables... : Palestine = Confiance !


Note – Je suis tenté de conclure, bientôt, cette série d'articles par des poèmes... de Gaza.


Sous l'casque d'Erby



lundi 30 mars 2015

Départementales : A la prochaine éclipse !

Erby
Après avoir entendu hier soir un des nombreux membres du gang des falsificateurs solfériniens, expliquant les raisons de la déroute du clan aux départementales, du fait de la désertification massive des bureaux de vote, disant que du fait de la « droitisation de la société française », les français ne devaient pas imaginer un instant, malgré l’ampleur de la crise et du dégoût grandissant des citoyens pour la caste politique, vivre une situation semblable à celle de la Grèce avec Syriza, ou de son équivalent espagnol Podemos, les forces de la nation, dans un grand élan républicain, veillaient au grain pour que cela ne se produise pas, ni maintenant ni jamais !
En clair ce solférinien, comme d’autres, nous disait sans ciller qu’au fond de lui-même son parti milite pour le bon ordre du pays au sein d’une Europe étasunienne et qu’ils feraient le nécessaire pour que la France reste en l’état dans le cadre d’un système tripartite, puisque pour le grand bonheur de la famille républicaine, en s’invitant au festin, le FN leur donne une belle occasion de se sentir « utile » et bien au chaud chez les crandingues, ce qui n'a rien de surprenant pour qui sait comme tout ça se boutique chez les salauds.
La nation se réduisant en l’occurrence à peau de chagrin, puisque plus de 50% de l’électorat a fait le choix ad hoc évitant de se salir les mains en introduisant un bulletin dans l’urne !

Sous l'casque d'Erby




dimanche 29 mars 2015

Dimanche zyzycal : ALA.NI

Petit peuple de la basse, cours... ouvrir les écoutilles. Tu votes, pour choisir entre les maitres que l’on t’impose ?... Tu ne votes pas ? On s’en fout ! Voilà qui va te faire un bien fou. C’est du pur jus de douceur, de bonheur, de calme et de sérénité… A passer en boucle sioux play… Je comprends rien à l’anglais, ce n’est pas grave... Plaisir !

Cherry Blossom (Official Video)

A Take Away Show



Sous l'casque d'Erby


samedi 28 mars 2015

L’urne attaque !

Source
Nous saurons tout et nous ne saurons rien ! Ni sur le crash du A320 ni sur tout le reste.
En fait notre vie est faite davantage de soupçons que de preuves tangibles, pour la seule raison que tout s'écrit sur la poussière du mensonge. Qu’il s’agisse de mensonge « démocratique », comme on appelle cela par ici, avec un brin d'exagération, ou que celui-ci soit l’œuvre d’une volonté totalitaire, l’acte de fourberie est le même : pousser l’individu vers les filets tendus au large d’une zone de pêche préalablement déterminée pour mieux le coincer.
Le mensonge en politique fait l’objet d’un dossier fort intéressant que le n° 49 du journal le UN propose aux lecteurs, dans lequel Hannah Arendt figure en bonne place. Une personne très bien et un peu « dérangeante » à l’égard du grain qu’on lui donnait à becqueter à une époque dominée par des blocs cherchant à monopoliser la planète sur le dos de l’individu, qui, hier comme aujourd’hui, demeure le punching-ball sur lequel s’entrainent les spécialistes de la violence d'Etat...
Voici ce qu’écrivait Hanna Arendt il y a un bail à propos du mensonge comme stratégie de gouvernance : « Le mensonge est souvent plus plausible, plus tentant pour la raison que la réalité, car le menteur possède le grand avantage de savoir d’avance ce que le public souhaite entendre ou s’attend à entendre. Sa version a été préparée à l’intention du public, en s’attachant tout particulièrement à la crédibilité, tandis que la réalité a cette habitude déconcertante de nous mettre en présence de l’inattendu, auquel nous n’étions nullement préparés… ».
On prend le colis sous l’bras, on s’installe au pied de notre arbre préféré et on attend de nouveaux rebondissements au prochain épisode...
Mon coq national, un Gallus gallus domesticus, qui se tape la basse et la haute cour sans continence, a des idées personnelles sur le sujet. Lesquelles ? Toutes, puisque il est vendeur d’opinion sur les marchés des cantons tous les jours de la semaine. Dimanche qui vient, un peu secoué du plumage par le changement horaire qui s'annonce, ainsi que par quelques imprévus, il y a laissé un bout de son panache en route, il chantera comme à l’ordinaire, ainsi que les jours suivants, jusqu’à ce qu’il retrouve le bon aiguillage. Pas facile de cocoricoter à bon escient...
Pour cette fois la maison poulardin, respectant des consignes venant d’en haut, passera l’éponge. Mais gare à la suivante, car ce sera la prune assurée !
Que me disait-il déjà, mon coq, et à propos de quoi ?... Cette maudite affaire de mimétisme me joue encore des tours ! Pour vous donner une idée, je ne sais plus qui est qui, du coq ou de moi, si c’est moi qui lui balance de la graine dans l’enclos ou si c’est lui qui m’enfourne dans le four à 240°, montre en main, pour que je sois rôti à point au bout d’un temps. Ce que je sais avec certitude est que ça chauffe pour mes fesses ! Et sur ce point, comme sur bien d'autres, voyez-vous, nous ne cessons de nous interroger !
Sautant du coq à l'âne, me reviennent à la mémoire ces vers de Victor Hugo, extrait de L'Année terrible :
N'écoute pas. Reste une âme fidèle.
Un coeur, pas plus qu'un ciel, ne peut être obscurci.
Je suis la conscience, une vierge ; et ceci
C'est la raison d'Etat, une fille publique.
Elle embrouille le vrai par le faux qu'elle explique...


Sous l'casque d'Erby



vendredi 27 mars 2015

Les révolutionnaires ne meurent jamais



Source
« L'idée selon laquelle, avec le temps, les générations vont oublier l'origine du problème palestinien est absolument fausse. » 
Georges Habache, Les révolutionnaires ne meurent jamais - conversations avec Georges Malbrunot, Fayard, 2008

De génération en génération, il y a un siècle que la Résistance Palestinienne croît, du seul fait de l'agressivité permanente du sionisme et de son actuel État au summum terroriste contre les Arabes, de Palestine et toute la région. Cette Résistance a connu bien des vicissitudes (pertes au combat, plus assassinats de cadres, etc.), bien des pressions et corruptions, sans jamais s'éteindre, face à l'extension du terrorisme israélien contre tout Palestinien lambda. Qui vit au pays ou (environ 30%) ailleurs... Et l'aura internationale de cette Résistance n'en est que plus forte ! Dans ce contexte, la population de Gaza, vu sa singularité géo-historique, a toujours été pôle de cette Résistance : un peu à l'image du peuple de Paris face aux populations de France, dans son histoire révolutionnaire... 

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En dépit de sa brièveté, La Commune de Paris n'est pas cette « tragédie classique » (unité de lieu et de temps) dans lequel de bons républicains bourgeois veulent la défigurer en « brève révolution ratée ». Dans son livre « l'Imaginaire de la Commune » Kristin Ross souligne au contraire combien « la Commune n'est pas morte » ne serait-ce que par l'important et fécond débat d'idées, populaire et pas seulement d'entre « lettrés », avant, pendant et après la Commune.

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Avant, puisqu'elle est fille éduquée et endurcie de la révolution de 1848 suivie de la contre-révolution du Second Empire (1852-70) et de son écroulement face à l'envahisseur prussien...
-*Pendant, via l'intervention énergique de nombreuses « têtes pensantes » d'inconnus, radicalisant les décisions prises dans les comités d'arrondissement : une déferlante inouïe d'initiatives hardies ! Se traduisant notamment par la Fédération autonome des bataillons de gardes nationaux au pouvoir.
-*Après, par la survie d'anciens communards en exil, influençant d'autres penseurs révolutionnaires, tel William Morris et Karl Marx à Londres, ainsi que Bakounine et Kropotkine en Suisse Romande. Mieux : dès l'essor de l'actuelle société industrielle, la Commune de Paris a inventé l'anarchisme et est une des sources du communisme. Et le communard Eugène Pottier a écrit en 1871 leur hymne commun, « l'Internationale », tout un programme dès le titre, même s'il y a divergences sur les mots « ni Dieu ni maître ni (surtout!) tribun »... et plus encore sur la conception de la liberté !
En 1871, on était encore loin de l'irrémédiable fossé d'entre anarchistes et communistes provoqué en 1921 par le massacre des marins du Krontsdat par le bolchevik Trotsky... Karl Marx (qui disait-il, n'était pas marxiste...) avait lui été à l'écoute émue des réalisations de la Commune. Au point de corriger la préface de son Manifeste du Parti Communiste (ce mot « Parti » encore vague deviendra synonyme de machine-du-pouvoir avec le modèle léniniste si dictatorial). Marx corrige: « la classe ouvrière ne peut pas simplement s'emparer de la machine de l'État et la mettre en mouvement pour ses propres fins. » Le contraire du parti « marxiste » de Lénine créant l'URSS en 1922 puis imposant ce modèle via la 3°Internationale, si contraire à la 1° de Marx et Bakounine... !


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Dès les années 1920, les idées marxistes pénètrent les milieux intellectuels arabes (tant musulmans que dans l'active minorité chrétienne et même chez quelques juifs-arabes) farouchement hostiles à la main-mise du capitalisme occidental au Moyen-Orient - dont début d'immigration juive-sioniste en Palestine. Trois décennies plus tard, ce courant d'idées a pénétré les résistances populaires, d'abord au colonialisme et à sa résultante sioniste, Israël, fondé par terrorisme (1948) et n'existant que par terrorisme d'État contre la Palestine. Israël n'a toujours été dans « l'opinion de la rue arabe » (qui existe contrairement à « l'opinion mondiale »!) que le pire « cancer » du capitalisme occidental agressif ! : La cause Palestinienne est donc « sacrée », parmi les résistances arabes ! Suite à cette « Nakba » (catastrophe) de la création d'Israël, dans mon adolescence au canal de Suez du début des années 1950, l'actualité était aux raids de fedayins contre les Bases Britanniques complices. Cette cause, très populaire, entraîna « la Révolution Nasserienne » qui se révéla vite musclée : les activistes de récents mouvements, soit communistes soit frères-musulmans furent emprisonnés ensemble par centaines. L'humour local égyptien disait : « quand ils sortent les frères sont devenus camarades et les camarades sont devenus frères », pour souligner la proximité du radicalisme de ces mouvances (en parallèle, les communards survivants après 1871 devinrent soit anarchistes soit communistes, après n'avoir été que résistants à Bismark puis à Thiers)...
Les révolutions ou guerres de libération des années 50/70 (Algérie, Cuba et surtout Vietnam) ont beaucoup inspiré les Levantins en résistances. Un long temps, le FPLP de Georges Habache, marxiste, est force majeure de l'OLP. Et le patriote Yasser Arafat doit composer avec lui... et avec la mouvance « pan-arabe » du prestigieux Nasser. Ce n'est qu'après les déclins du « Tiers-mondisme » (dont est Nasser) et de l'aura internationale du communisme (déchiré par ses échecs sociaux plus que par le schisme Moscou-Pékin) que les résistances arabes, dont la première, palestinienne, sont influencées par l'islamisme. Soit radical : Hamas, Hezbollah. Soit, dit du djihad, pion de politicards. Le meilleur radical de l'Islam se frotte au réel du mouvement d'émancipation politico-économique et même social, via son « secours populaire », etc. : on a connu en Amérique Latine un équivalent chrétien avec la « théologie de la révolution » des curés-rouges, alliés aux maquisards Guévaristes... Ici, on connaît aussi l'importance (pour la construction européenne des années 50/60...) des partis « chrétiens-démocrates » bien bourgeois. Mais ils n'ont pas vraiment l'équivalent en Terre d'Islam (malgré les efforts « modernistes » d'Atatürk, Bourguiba, etc.). Car dans le contexte culturel arabe, ce sont surtout des modèles traditionnels de « pieuses grandes familles tribales », quasi-féodales, qui pèsent tant, du Maroc à l'Iran, du Yémen à la Turquie : cet Islam se met à toutes sauces politiques sauf à la révolution sociale ! - Mais Hezbollah au Liban et Hamas à Gaza font exception : la Résistance populaire à Israël, dont ils ont pris la tête, est devenu l'essentiel de leur programme !

Source
Ce qui, ailleurs, est alimenté par la corruption des « princes du pétrole », mène droit à un Islam rétrograde, dit « pur », et se déchire aussi d'un vieux schisme Sunnite-Chiite qui refait surface à la faveur de rivalités entre puissances régionales, Arabie-Iran (cet Iran des ayatollahs, qui, rappelons-le a su confisquer la révolution populaire contre le Shah à son profit). Ces dévoiements de l'aspiration à la justice sociale, c'est tant pis pour les femmes et tant mieux pour les tyrans locaux. Et pour Israël et US, UE et Russie ! Voilà les marchés financiers rassurés : après « le péril rouge », voilà « le péril vert » : le révolutionnaire s'appelle « terroriste ». Et, beaucoup plus grave, une grande partie de la jeunesse arabe est aujourd'hui soit apeurée, paralysée, soit égarée au djihad c'est à dire au délire de la guerre civile dite sainte. Plus ses équivalents chez les chrétiens ou juifs fondamentalistes : cela pour les délices du seul Dieu des riches, l'argent : exit la lutte de classes, le capitalisme la mène et la gagne sous forme de guerre civile-religieuse !... Exit l'esprit des résistances arabes, même la plus emblématique, en Cisjordanie et surtout à Gaza ! Pourtant NON...
-NON. Comme la Commune n'est pas morte, la bande de Gaza n'est pas morte. Mieux, elle résiste encore et encore, car survivre c'est résister, y dit-on couramment : idée révolutionnaire héroïque !
-NON. Sûrement mieux qu'hier le Fatah corrompu, le Hamas, légalement élu, administre la bande de Gaza. Mais ce Parti de la mouvance des Frères Musulmans y est d'abord principale force de la Résistance Palestinienne. Sa doctrine idéologique reste de fait ignorée, dans l'urgence du combat partagé par tout gazaoui valide. Une population agressée est en droit d'auto-défense : bien plus que d'appliquer un nébuleux programme de « Frères », le Hamas n'est plus que « patriote-gazaoui » contre Israël. Avec solide renfort des autres fractions combattantes, la Résistance de Gaza ne fut jamais cassée (quelques soient ses pertes) par toutes les attaques terroristes d'Israël. Redoutant d'ailleurs de s'aventurer physiquement dans Gaza, Tsahal préféra d'aveugles bombardements : rôle du marteau-pilon pour écraser les mouches... qui ressortent vivantes d'entre les gravats. Plus farouches encore !


(à suivre - 3 : Menace d'asphyxie - silence de plomb)


Sous l'casque d'Erby



jeudi 26 mars 2015

Le festin des charognards !

Combien de points de mieux vont rapporter dans les sondages le crash de l’avion de la Lufthansa sur nos terres ? A voir la nuée de charognards ayant fait le déplacement, massée à proximité de la scène du drame, empêchant quasiment les experts de faire sérieusement leur job, on se dit que la gamelle doit être sacrément bonne !
Combien de départements cette tragédie va-t-elle faire basculer en faveur des uns et des autres ?... Tous là comme des huissiers venus saisir de l’électeur au collet !...
Sans chercher dans cet accident une histoire de complot ourdi par des forces démoniaques, je me dis que certains pépins et le foin qu’on en fait finit par rapporter quelque chose à quelqu’un, mais pas à ceux qui croupissent au fond de la fosse, les bras levés vers la lumière qui se dérobe au regard jusqu’à ne plus être que le point indiscernable qu’on cherche à accrocher dans le noir. L’actualité est comme la météo. Entre dimanche et mercredi nous pouvons passer de la « marée du siècle » à un anticyclone jubilant puis à une bourrasque emmerdante qui perdure. Diable, que les choses semblent tomber à pic ! Ou « à point nommé », ce qui ne change rien aux faits.
Opportunément – oh, la belle éclaircie ! -, l’air de rien, on nous annonce la « quasi stabilité » du chômage au mois de février avec une « légère hausse » de +0,4% ! C’est toujours ça de gagné sur la misère !
Comment pouvez-vous résister à l’idée de péter un câble ? Car c’est cela le ciel et la météo des saligauds ! Ce qu’ils tricotent avec de la grosse ficelle pour nous tenir ancrés aux quais de la pauvreté, tandis qu’eux, les élus et leurs chacals s’en mettent plein la panse, de cantons, de dormeurs, d’araignées, de langoustes, du homard, de la civelle, de la cigale de mer… Fiers d’avoir dégusté de « l’interdit » aux yeux et la barbe du honni !
En colère, moi ? Pour quel motif ? Puisque je ne suis qu’un citoyen normal, à la recherche d’une gouvernance normale, dans un pays normal et pas normalisé, par des espèces malfaisantes comme Le Pen, Sarko, Hollande ou des futurs Valls !...
Dimanche prochain, au second tour, je persiste et je signe : JE NE VOTERAI PAS !


Sous l'casque d'Erby



mercredi 25 mars 2015

Airbus A320, le capitalisme tel qu’en lui-même


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Un Airbus A320 de la compagnie Germanwings, filiale de Lufthansa, s'est écrasé ce mardi 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence faisant 150 morts, équipage compris. Un personnel naviguant travaillant dans des conditions proches de celles qu’on pratique en Corée du nord ou partout ailleurs dans le paradis capitaliste (le personnel européen étant souvent déclaré sous bannière étrangère, de préférence en des pays extra-communautaires…), faisant dans le ciel ce que les chauffeurs de l’extrême font sur les routes meurtrières des Andes avec des camions pourris pour des clopinettes ! Quelle importance, c’était un vol low cost, autrement dit, un transport à bas prix ! Qui peut se payer cela sinon les 150 pauvres fracassés dans la montagne venant de quitter Barcelone où ils avaient sans doute été éblouis par l’architecture de Gaudi et l’Eglise de la Sagrada Familia, leurs sacs remplis de breloques pour offrir en guise de « bon et dernier souvenir » à la famille et aux proches qui ne verront jamais la couleur pas plus que les quelques restes de cadavres calcinés. Car qui d’autre pour s’offrir le luxe de ces vols pour bétail, avec des appareils usés jusqu’à la corde, sans pratiquement aucun entretien, ni respect pour la vie d'autrui ?... Pour se payer de telles décompressions, si je puis dire ?... Pas de quoi sortir les mouchoirs autrement que dans les chaumières, boostées par des rédactions aux anges, et dans les officines électorales, profitant de l’aubaine pour quitter le débat politique afin de glaner quelques points dans les sondages, pointant du doigt un responsable imaginaire qui peut-être finance les magnifiques campagnes électorales pour obtenir des nouveaux agréments... Les vrais responsables ?... Les mains un peu moites, quelques soucis de restructuration et depuis l’île de Man ou les Caïmans régleront ça avec quelques valises de biftons déposées sur des bureaux opportuns, ouvrant des enseignes sous d’autres noms...
Pourri, ai-je entendu ?... Suffisamment pour que la cohorte arbore mouchoir brodé, surenchérisse, entonne la main sur le coeur des Confiteor, rendant hommage aux victimes et aux familles endeuillées, la gueule parcheminée par de la fausse douleur, déroulant tapis rouge et bavant dans les crachoirs sur ces 150 salauds de pauvres indignes, poussant l’obscénité jusqu’à se taper du bon temps chez des plus pauvres qu’eux et revenir au pays réclamer du boulot, du RSA, de la retraite, des aides au logement et plus de liberté citoyenne, pour ceux qui avaient encore conscience de leur état.  Les voilà tous logés pour de bon ! Au trou, les salauds !
Sauf que les salauds, les vrais, les costauds, les nuisibles, les pourris de la moelle, eux n’étaient pas et ne seront jamais dans des vols à petit prix. Ces coucous mal entretenus qui quand ils atterrissent, si vous êtes dedans, vous pouvez témoigner de votre retour de chez les morts !

Sous l'casque d'Erby



mardi 24 mars 2015

Paris-1871 & Gaza-2014 (1° partie)

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Voilà bien deux villes qui n'ont rien à voir, pas plus que les deux dates ici associées, dira-t-on. Et pourtant si ! Elles ont en commun d'avoir eu, pour la première, et d'avoir, pour la seconde, une population rebelle, résistante... et massacrée sans pitié par de sanguinaires pouvoirs. A y regarder de plus près, d'autres analogies s'imposent : La Commune de Paris et la Bande de Gaza forcent au moins le respect, souvent l'admiration, internationale, non seulement chez les « braves gens » des classes populaires mais jusque chez des bourgeois qui, se disant humanistes, « pleurent sur ces pauvres gens égarés, pensent-ils, à oser s'armer contre le pouvoir »... bourgeois : le leur, oublient-ils de penser.

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Dans des temps et lieux très différents, en effet, ces deux villes, à ces deux dates, ont en commun ceci : une population laborieuse qui, dans de tragiques circonstances d'isolement, prend en main son destin, solidairement. Analogie de populations : le Paris de 1871 et le Gaza-Ville actuel se sont vidés de bien des bourgeois (ayant les moyens de se réfugier du conquérant étranger, Prussien ou Israélien, ou, pire, de « la populace au pouvoir »). Restent les humbles, mais bien plus cultivés, politisés, que leurs cousins paysans : journaliers en petits travaux (entre chômages), ouvriers en modestes ateliers, souvent très proches des artisans, qui sont nombreux en tous corps de métiers, dont, surtout à Paris, l'imprimerie. Beaucoup viennent depuis peu des campagnes et cultivent si possible un potager. Soit dans les « faux bourgs » qui entourent Paris, soit dans le reste de campagnes qui subsistent, entre tant de zones urbaines de la Bande Gaza surpeuplée...
Rien à voir entre les 73 jours d'existence de la Commune de Paris (1871) et les dizaines d'années de résistances dans la Bande de Gaza (2014) ? Si ! : la guerre terroriste contre la liberté de millions de citadins encerclés...
 
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Entre ces deux dates, dans des circonstances et modalités très différentes, que de villes agressées, par l'armée nationale ou une armée étrangère ! Dont, après la boucherie de 14-18 (guerre liée à celle de 1870 et après la Révolution d'Octobre Russe (liée à cette boucherie), depuis un siècle : Shanghai(1927) Nankin(37) Ghetto de Varsovie(43) puis Dresde(février 45) Hiroshima et Nagasaki(août 45)... puis Port-Saïd et Budapest(56) Hanoï(62) Santiago(73) etc. Et, plus récemment Varsovie(81) Moscou(91) ainsi que, depuis un 11 septembre à New-York(2001), Bagdad, Kaboul, Alep... et l'intensification des agressions israéliennes contre Beyrouth(2006) et surtout Gaza, commencées en 1948, il y a 77 ans !
Quelques soient les différences, le point commun de ces actes terroristes est la stratégie financière des auto-proclamés dirigeants du monde, cartel de banques anglo-saxonnes (USA, G.B. et Dominions « Blancs »), plus satellites, Japon, Corée du Sud, le redoutable « pauvre petit » Israël et la docile « grosse » Union Européenne, plus exactement sa banque BCE... : voilà nos beaux draps !
(à suivre...) 

Sous l'casque d'Erby


 

lundi 23 mars 2015

Louise Michel la farouche

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J'ai distraitement suivi devant le poste les résultats des départementales d’urne en urne, un peu comme on joue à la marelle, ou comme on suivait jadis une course hippique commentée par feu Léon Zitrone. En réalité j’ai beaucoup joué de la zapette d’officine en bureau pour apprendre ce que je savais déjà : un taux de participation « légèrement supérieur à celui de 2011 », assez peu conséquent pour que les ramenards et autres frotte-manches ne s’en flattent pas trop, ce qu’ils n'ont pas manqué de faire sans réserve... J’ai même saisi une perle, certes nombreuses en ces périodes de fête foraine. Interrogé par un commis de la bonnette dans un bureau de vote du côté de Montrouge, un votant a lâché ceci : « J’ai toujours voté, il y en a qui sont morts pour ça !... » Sentant proche l’infarctus, j’ai tout de suite quitté l’honteuse bêtise pour chercher un abri de fortune afin d'apaiser des palpitations soudaines.
Pile poil, sur Public Sénat, ils avaient eu la bonne idée de rediffuser « Louise Michel, la rebelle », un téléfilm d’excellente facture suivi d’un débat, racontant l’épisode de l’indestructible anar depuis le moment où elle prend les armes contre les troupes de Bismarck, puis celles des versaillais, son incarcération dans la forteresse de Rochefort et sa déportation en Nouvelle-Calédonie, en compagnie de milliers de communards. Ouste les trublions, la France n'a que faire de ces égalitaristes, elle se donne au plus offrant ! C’est là que Louise Michel donnera la pleine mesure de son engagement politique, incitant, parfois portant, des camarades à garder courage et espoir, se liant d’amitié avec les kanaks, ses frères de misère, atrocement massacrés par la France à l’époque où le sabre et le goupillon (un cureton militant contre le « rouge » avec la hargne d’une armée djihadiste) portaient haut l’empire colonial français dont on ne dénoncera jamais assez les atrocités commises partout où il a posé ses sales pattes. Elle finira sa déportation en enseignant aux enfants Caldoches de la bonne société coloniale et se battant pour faire de même avec les enfants Kanaks, ce qui lui sera accordé une fois par semaine, le dimanche !...
Remarquablement porté par Sylvie Testud (à qui certains frustrés ont reproché un jeu trop appuyé) et Nathalie Boutefeu, superbe, ce téléfilm de Sólveig Anspach a sauvé mon dimanche et la téloche du naufrage électoral.
Beaucoup moins remarquable fut le débat qui a suivi. Débat où l’invité Jean-Luc Mélenchon, en sa qualité d'historien, essayait de donner le change à des bricolos de la pensée politique, prenant soin de minorer le rôle joué par les anarchistes pendant les 72 jours de la Commune, ainsi que partout où ils ont porté haut l’étendard de la révolution sociale contre le capitalisme d’Etat. Est-ce dès lors étrange si aucun anarchiste n’était invité à ce clabaudage bourgeois ?...
Mais il est des vies et des adieux que les fossoyeurs de l'histoire ne pourront jamais enfouir assez profondément dans les poubelles pour nous faire oublier ce que nous leur devons ! 

Sous l'casque d'Erby


Le fond de l'air effraie !...


dimanche 22 mars 2015

Elections : nous produisons la laine, les élus la vendent !

Erby
Dimanche. Le jour se lève et il est beau à regarder. Par n’importe quel temps j’aime entendre ce qu’il a à dire.
Des vapeurs tenues à l’horizon maintiennent le paysage en suspension entre ciel et terre, comme on tient quelque chose de fragile et de sublime dans la pupille excitée. Les cloches rompent le silence. Elles suggèrent tant de choses, les cloches !...
Le monde s’éveille, s’agite, cogite, s’exalte, se précipite vers ce qui sera ou ne sera pas une nouvelle et bonne journée, un dimanche pareil et différent à tant d’autres. C’est beau d’entendre le son des cloches lancées à pleine volée. Voilà ce qu'elles semblent dire en ce jour printanier où rendez-vous est pris avec le bêlant pour la tonte électorale :
« Votez, votez, votez ! Après l’éclipse, profitez de la marée du siècle ! C’est la pêche aux oursins. Baissez-vous. Ramassez. Remplissez les paniers. Comme les feuilles mortes, on les ramasse à la pelle ! Soyez heureux de vous nourrir avec le don du ciel !... »
Matin calme, cils et ciel dégagés. Cool. On lit. On écoute de la musique, on jouit sans entrave... Akoibon bousiller de si belles perspectives gaspillant de l’énergie, du carburant, un argent rare, se pointer devant l’urne pour assurer l’avenir du clan des escrocs, qui une fois élus feront tout pour assurer non point l'avenir de tous mais le leur !


Sous l'casque d'Erby



samedi 21 mars 2015

Le puits/les adieux – Juan Carlos Onetti

Si vous voyez non pas dans le sommeil mais dans la réalité de sa lecture un œil rouge, une lune verte, le temps qui bouge, des lampadaires offusqués, une rime injuste, que vous éprouvez des sensations mettant à mal vos idées reçues, voire même l’équilibre mental, l'essence du terme cartésien demandant révision urgente, ne vous pincez pas, vous êtes bel et bien éveillé, mais vous naviguez dans une dimension que vous abordez peut-être pour la première fois. C'est un brin déstabilisant, certes, mais très excitant, je parle de littérature latino-américaine et de Juan Carlos Onetti en particulier.
En relisant cet auteur, né en 1909 en Uruguay et mort à Madrid en 1994, les tambours de l'illusion frappent à ma porte, accrochent des lampions au fil de la mémoire, pendant qu'un bout de filtre épuise sous la fumée les dernières particules d'une vraie cigarette, cette drogue dure avec laquelle les Etats font leur beurre. Rien n'est compliqué dans les romans de Juan Carlos Onetti. C’est la façon qu'il a d'étager les mots dans sa construction romanesque qui donne l'impression bizarre de les lire dans le reflet d'un miroir... Comme si face à face devant la glace nous découvrions que les choses se sont soudain inversées vous obligeant à mettre en branle la bécane à comprenette pour vite vite remettre tout ça à l'endroit...
Quand on lit un livre de Juan Carlos Onetti, il faut commencer par déterger l'esprit des impuretés de l'habitude. Si vous cherchez une assise architecturale pour votre confort et votre sécurité, passez votre chemin, ces histoires ne vous diront rien, vous ne trouverez pas l’arsenal habituel d’images pieuses qu'on imprime pour divertir un public conditionné par le ronronnement de la futilité. Rien n'est jamais rectiligne, ni tranquille, sur les routes tracées par Juan Carlos Onetti, mais une chose demeure : de sa confusion broussailleuse naît une sorte de limpidité que l'esprit accueille avec bonheur, après digestion…
Certains spécialistes disent qu'il vit dans un « monde mensonger ». Tout ça parce que nul ne veut ou ne peut donner une forme cohérente à un ensemble déroutant et que dans son désespoir le critique s'accroche aux premières « bizarreries » venues comme on attrape la branche salvatrice au cours de la chute.
« Vivre ici, c'est comme si le temps ne passait pas, comme s'il passait sans pouvoir me toucher, comme s'il me touchait sans me changer ». Le bistrotier qui fait ce constat dévastateur comme on chopine un verre de rouquin dans une gargote, témoin et narrateur de l'extrême limite des choses, il est de fait victime de la lucidité. Ignorant les barrières de la langue la lumière des sociétés confinées ouvrent des portails sur des mystères autrement plus épais... 
On a comparé Juan Carlos Onetti à Borges, Joyce, Huxley, Faulkner… Cela devient très agaçant, ces comparaisons. Juan Carlos Onetti est un écrivain exceptionnellement unique, comme le sont Borges, Joyce, Huxley ou Roberto Arlt
Voici donc pour le prix d'un, deux romans de Juan Carlos Onetti. Je parlerai de nouvelles plutôt que de romans : Le puits »/Les adieux. Collection 10/18 avec deux très belles postfaces (1984) de Louis Jolicoeur.


Sous l'casque d'Erby



jeudi 19 mars 2015

Désintégration électorale

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La victoire claironnée du FN aux prochaines élections départementales, sa montée programmée se résumant, si j’ai bien compris ce qu'on en dit, à ceci : sur les 101 départements en lice, l’Outre-mer comprise, le parti de Marine Le Pen risque d’en gagner UN par voie « démocratique » ! « Un de trop ! », enragent les fracassés de la bulbosphère pour qui rien n’est plus dangereux que l’insignifiance, car tout semble être dans le « détail ». « Il faut un début à tout ! A force... », parachèvent les échaudés, voyant dans les bastonnades médiatiques des manœuvres autrement plus perverses que le gain ou la perte d’un « bastion républicain ». Alors, victoire des loups ou « défaite » d’une démocratie cadavéreuse pour déficience volontaire ?...
A force de sur-stimuler la peur, obligeant l'individu à faire des cercles de plus en plus petits, il finit par ne voir que le point minuscule qui bientôt voisine avec le néant. En dehors de cette microparticule plus rien dans le vaste univers n’existe ni ne représente un intérêt quelconque, puisque le vaste monde n’est plus que ce misérable nombril qu’on admire avec démesure et qui finira par causer notre perte...
Si dans sa course légendaire Ben-Hur finit par arrêter son char - j’aime les passerelles entre films, romans et réel -, pour notre part, hormis le babillage ponctuel généré par les actions délictueuses de la gouvernance, le politicard tenant le crachoir pour inciter les parieurs à miser plus fort, nous roulons sans frein dans le sens contraire à celui de l’épreuve. Ce qui fait rire aux éclats les César de la planète organisant ces jeux du cirque pour divertir la Cour. Qu’est-ce le peuple sinon l’éponge graisseuse qu’on jette après avoir servi à frotter le bac à vaisselle ?... Que le projecteur soit braqué sur Sarko, Le Pen, père et fille, Mitterrand, Chirac, Hollande, Valls et tant d’autres serviteurs de la grande finance c’est ailleurs qu’en notre petite France que tout se décide ! Mais cela n’intéresse que très peu de monde… Ce qui importe c’est de pilonner que c’est à cause de ceux qui s’abstiennent que le FN est chaque jour plus fort ! Mais pourquoi s’abstiennent-ils ?... Parce que quand ils votent – ils l’ont assez fait comme ça ! – la seule courbe qui se porte bien est celle de l’inégalité et de la destruction sociale. C’est ainsi depuis que le système électoral existe : en haut le beau linge, la richesse, l’opulence, les bien garnis ; en bas les sans culottes, les sans dents, les trimeurs, les exploités, les esclaves, le monde des laboureurs, les sans le sous, les sans paroles. Ceux qui en bavent ! D’où cette aversion grandissante pour la boîte à mensonges ! Le plus flagrant se trouvant dans le calcul des résultats : que nous soyons des millions à nous déplacer pour la tonte ou que nous ne soyons que quelques-uns, il y aura toujours le bon pourcentage pour les maquignons !
Ce FN que les politiques ont tant aidé, ont tant méprisé, est en passe de gagner son pari chez les pauvres avec - sortez vos sachets à vomi - un discours de gauche que la « gauche solférinienne » a volontairement laissé tomber.
Voilà la leçon à retenir et le cri à faire entendre : Honte aux frontistes du faux « Front Républicain » !


Sous l'casque d'Erby



mercredi 18 mars 2015

Ah... La Belle Époque !...

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C'est en recherchant un truc bien précis mais non trouvé que, je suis tombé sur un autre truc très oublié, mais qui m'a fait tout de suite penser à ce pitoyable spectacle de nostalgiques de la « Belle France Coloniale », à Béziers, récemment. Ma trouvaille est un article du Monde du 28 mars 2000 sur le centenaire de l'Exposition de 1900, dont, surprise, je pris la peine de recopier des extraits... C'était du temps où je lisais encore ce journal, irrégulièrement. Mais, comme pratiquement toute la presse quotidienne et 90% d'autres presses périodiques, ce quotidien est devenu d'un conformisme pro-patronal confondant : inutile de perdre sous et temps à y dénicher les quelques perles rares qui s'y égarent peut-être, ça et là...

C'est donc en pensant et à cette crapule de maire frontiste de Béziers, l'ex-journaliste Robert Ménard, qui fit un temps illusion à la tête de « Reporters Sans Frontières », et à son auditoire ravi de frontistes obtus, que je reproduis ici ces extraits d'article de B. Legendre, qui a alerte plume :
« Aujourd'hui 14 avril 1900, enfin, l'Exposition universelle de Paris dévoile ses splendeurs. Palais de l'électricité, pavillons étrangers, village des colonies, Maison du rire... (...) Par sa surface et ses 50 millions de visiteurs, l'Expo éclipse celles qui l'ont précédée. la 1° Exposition universelle a eu lieu à Londres en 1851, à l'apogée de l'empire britannique. Et elle baigne dans l'euphorie : un siècle s'achève sous le signe de la science et du progrès. Un autre commence. Il sera meilleur que le précédent. Qui en douterait ? (...) La France est à l'unisson de cette insouciance bon enfant. L'affaire Dreyfus, qui l'a tant déchirée, n'est pas close mais, l'année précédente, le capitaine a été gracié.(...) Après tant d'années d'antidreyfusisme et d'agitation d'extrême-droite, les nationalistes ont perdu du terrain.(...) La colline de Chaillot accueille les pavillons des colonies : Indochine, Madagascar, Algérie, Dahomey... La France de M. Loubet s'y console de Fachoda, l'humiliante reculade face aux Britanniques qui, deux ans auparavant, a douché ses ardeurs colonisatrices.(...) Paris peut se croire le centre du monde (...) C'est la vertu de telles fêtes populaires que de flatter ainsi l'orgueil national en abolissant, ne serait-ce qu'un instant, les barrières sociales. Le temps de l'Expo, la France oublia ses soucis, à commencer par ceux que lui causaient l'Allemagne et son kaiser Guillaume II. Elle se sentait invincible et pourtant le déclin la guettait. Déclin démographique surtout, qui lui coûterait cher en 1914. Deux siècles auparavant, 40 % de la population européenne était française. Cette proportion avait chuté à 12 % en 1890. Moins d'ingénieurs, d'inventeurs, de bras et de soldats. Moins de Français pour défendre leur langue dans le concert des nations. Voilà la réalité crue que cachait si brillamment l'Expo. Pour l'heure, celle-ci ne désemplit pas. (…) En 1900, la féerie de l'électricité attire toujours les foules.(...) Le Palais de l'électricité brille de mille éclats. Il est orné d'un diadème de zinc, de fer et de verre qui, la nuit tombée, crépite d'étincelles multicolores. C'est sur ce feu d'artifice que quelques-uns de nos aïeuls se souvenaient d'être passés d'un siècle à l'autre. »

*
Il y a maintenant 15 ans que nous sommes au 21° siècle, plus au temps de Dreyfus ou Fachoda, ni à celui de « l'Algérie de grand-papa »... Vive les rues du 22 mars 1962 (cessez le feu en Algérie) et merde à ce putschiste de général qui nulle rue de France ne mérite ni ne méritera jamais... Précision - la presse régionale, encore sensible à l'opinion de son lectorat, a bien relayé des appels à s'opposer à ce changement de nom de rue à Béziers. Maintenus à distance par les flics, les nombreux manifestants ont pu vocalement perturber la « cérémonie »(!) du minable Ménard et sa clique...



Sous l'casque d'Erby


mardi 17 mars 2015

Elections en Israël : stop ou resucée pour Netanyahu ?

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Soirée de gala en Israël aujourd’hui, où Netanyahu est sur le grill des élections législatives.
C’est ce soir que notre vaillant expansionniste saura si après six ans de « bons et loyaux services » le peuple d’Israël lui renouvèlera sa confiance pour des nouveaux méfaits ou s'il le précipite dans l'oubli. Selon la presse et les sondages rien n’est acquis...
Le pourfendeur des droits de l’homme sur ses terres et farouche défenseur des libertés lors des manifestations parisiennes « Je suis Charlie » se livrent un combat homérique dont les séquelles ne sont connues que de lui seul et peut-être de son psy, si tant est que l'individu soit de nature à être tourmenté par ses mauvaises actions jusqu'au point d'aller se débonder chez le spécialiste.
Pour se donner donc une chance de réussir son pari – à savoir enfoncer Israël dans le déshonneur – il a décidé, lit-on dans la presse, de radicaliser son discours en opérant « un sévère coup de barre à droite », affirmant entre autres bonnes nouvelles, que lui au pouvoir « l’idée d’un Etat palestinien » c’est mort, ceci par conviction personnelle et aussi pour s’attirer les bonnes grâces des ultra-orthodoxes qui eux ne désarment pas tant que le « peuple élu » n’aura étendu sa domination jusqu’aux chaînes montagneuses de l’Oural. Est-ce Yahvé possible !...
Touchons du bois pour que l’électeur israélien ait la main heureuse et dépose dans l’urne autre chose que de la peur, de la violence ou de la haine...
Allez, amis israéliens, montrez au monde que vous valez mieux que l'engeance qui gouverne le pays !


Sous l'casque d'Erby



lundi 16 mars 2015

La Syrie continue

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Pauvre peuple syrien ! Quatre ans après le début du mouvement de contestation populaire dans les brisées du printemps arabe qui avait fait naître tant d’espoir, puis la répression impitoyable que l’on sait et pour finir – plutôt pour commencer – la guerre d’un régime contre son peuple, sous l’œil attentif des instances politiques internationales, pratiquant la neutralité comme on joue aux indiens dans les films de genre, sauf qu’en l’occurrence des milliers d’humains, comme vous, comme moi, des enfants, des femmes, des viocs sont restés à jamais sur le carreau par la volonté d’une meute de sadiques. Comme cela est devenu banalité, la seule victime est la population civile dont on ne compte plus ni les morts, ni les « déplacés », ni les exilés, courant les frontières de l’Europe et du monde à la recherche d’un peu de répit, rêvant d’un retour au pays une fois ces atrocités finies, remerciant on ne sait quelle divinité de les avoir épargné...
Or nous savons que le pourrissement du conflit ayant débouché sur ce carnage était voulu par la fameuse communauté internationale, refuge de tout ce que ce monde a de plus hideux. En refusant de soutenir le peuple contre un régime sanguinaire, parce qu’on ne fournit pas d’armes à des péquenots, des fois qu’avec celles-ci ne leur vienne l’idée de faire une vraie révolution, elle a méchamment poussé la rébellion dans les bras de ce « terrorisme religieux », comme cela fut le cas un peu plus tôt en Libye. Une manière très opportune d’alimenter des campagnes de propagande pour désigner aux opinions confinées de la chrétienté des ennemis autrement plus dangereux que ce démon de Bachar el-Assad !
D’où l’idée aujourd'hui – maintenant que tout est rasé on y voit plus clair – de négocier avec ce bon vieux sanguinaire pour en faire un nouvel allié dans la guerre contre l’Etat Islamique, cette créature usinée dans les laboratoires américains...
Ce revirement américain agréant par la voix de John Kerry l’idée qu’au final « il faudra négocier » avec l'ennemi juré, ajoutant sans le moindre hoquet un « nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève 1 » qui a dû faire son petit effet aussi bien du côté de la Russie que de celui de la Chine et de l’Iran, grands soutiens de Bachar el-Assad dans une partie d’échecs dont l’enjeu est celui d’une reconfiguration géopolitique globale par l’hégémonie où les peuples ne valent pas un pion !

Sous l'casque d'Erby



dimanche 15 mars 2015

Entre Waterloo et Bérézina la France a choisi

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 « Le Front national n’aime pas la France ! » a éructé Manuel Valls à Saint-Brieuc à quelques jours du premier tour des élections départementales.
Bien plus bas, à Béziers, le très charmant pétainiste Robert Ménard débaptise la rue du 19 mars 1962, marquant les accords d’Evian et la fin de la guerre d’Algérie pour lui donner le nom d’un putschiste, le commandant Denoix de Saint-Marc, parce que paraît-il ça lave plus blanc !
Faut bien occuper le petit peuple. Et qui dit petit…
Prenons, par exemple, cette histoire belge au sujet d’une pièce de 2 euros que la Belgique voulait frapper pour commémorer la bataille de Waterloo. Ils sont fous ces belges ! Chercher à célébrer, en 2015, ce qui représente le naufrage de Napoléon, si cela ne frise pas l’acte de provocation innommable, voire même le complot terroriste, je me demande ce qu’il faut de plus pour envoyer des troupes à la frontière et le Charles de Gaulle sous commandement américain en Mer du Nord !
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Finalement, nos amis belges ont accepté d’obtempérer, cédant aux arguments de la France sur le trauma qu'une telle initiative pourrait causer dans « l’inconscient » du français moyen. Enfin une victoire de la France dans ce Waterloo de poche ! Mais cela n’a pas été du goût des anglais, plus punks que jamais, ils sont montés au créneau jugeant cette reculade fort regrettable, car elle efface la victoire éclatante du duc de Wellington et de ses alliés sur le « petit empereur français Napoléon Bonaparte » !





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