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samedi 14 juin 2025

Hier, aujourd'hui, demain, une seule alternative : la guerre !

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Ouvertement déclarée ou non, la guerre nous est proposée comme on offre des produits à la consommation pendant les soldes. Un bras, une jambe, un crâne ou tout un corps à prix discount. Elle est l'entrée, le plat principal et le dessert d'un menu à la carte. 
L'Iran aujourd'hui, l'Ukraine plus tôt et Gaza pour garnir ce gros sandwich bien bourratif pour faire taire les consciences, avec deux fronts rangés en ordre de bataille : le Bien et le Mal. On gave l'opinion publique à qui on demande de donner une note de un à cinq à cette sinistre nourriture. 
De la chair à canon au silence des cimetières, c'est la mort qu'on revêt d'une étrange lumière. Si tant est que « lumière » soit le terme approprié en l'occurrence. Comme s’il n'existait dans un univers déshumanisé qu'une seule voie, celle de notre peur et de notre lâcheté dans une réalité virtualisée. La voie la plus directe et la plus aisée pour atteindre un confort qui nous pousse à penser que pour enrayer la gangrène, l'amputation d'un membre suffit à sauver l'organisme.
Nous sommes dans un jeu vidéo, comme en Irak avant et en Ukraine après, nous disputant le monopole d’une raison séquestrée par les organisateurs de cette sanguinaire odyssée. 
Au jeu de qui a raison et qui refuse d’avoir tort, nous finirons tous six pieds sous terre sans avoir creusé la question.
Quoi de plus évident pour escamoter un arbre que la forêt elle-même ? L’histoire est cette pute qui écume les champs de bataille pour, dans la putréfaction des cadavres, tirer un narratif qui la rendra appétissante au regard des futures victimes !
Quand le réel et le virtuel s’amalgament, il ne reste plus que des promesses qu’on ne peut pas tenir. Des propos sans témoins et des témoins qui disent les avoir entendus dans la bouche des muets.
Quand il ne restera plus que le souvenir flou de ce qui aurait pu être un monde différent, ceux qui auront échappé au carnage iront commémorer le martyre comme on célèbre une page glorieuse dans le grand livre noir de nos consciences.

Sous l’Casque d’Erby 



dimanche 6 avril 2025

Le monde, cette ruine !

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La FED ? Un cartel bancaire privé, hors de tout contrôle, imprimant de la monnaie, en veux-tu, en voilà, manipulant les cycles économiques, pliant les peuples à la seule volonté d'une élite cannibale, en col blanc. Elle est l’alter ego des cartels de la drogue, sauf que c’est légal !
À ce stade, il serait coupable d’exclure de ce cartel la City de Londres, avec sa plaque tournante. Là où atterrissent les « fonds déposés dans les paradis fiscaux du monde entier »
Plus puissante que le gouvernement britannique, qui est son débiteur, elle impose une griffe prédatrice partout où il reste un bout de chair à avaler. Sa pression sur Bruxelles et donc sur l’UE ne faiblit jamais ! 
Tous les chefs d’État le savent, avant même qu’ils ne soient choisis pour exercer le rôle de majordome. Ils connaissent le prix ! 
Pour ceux qui ont ou auraient l’idée de s’y opposer, le destin est tout tracé : une pierre tombale et des livres dédiés à leur mémoire ! Kennedy, pour ne citer que l’exemple le plus emblématique, en est l'illustration
Mais, combien d'autres dirigeants moins illustres et tout aussi fous y ont laissé leur peau pour avoir osé défier Moloch ? 
Aujourd’hui, les Républicains américains posent ouvertement la question : qui contrôle réellement l’Amérique ? Poser la question, c’est aller au-devant d’un gros risque. Et pourtant, comme pour n’importe quelle tumeur maligne, il faut se résoudre à l’extirper !
Les voies du seigneur sont certes « impénétrables », mais pas au point de ne pas voir les groupes de pression exerçant une influence néfaste sur la Maison-Blanche. Outre la FED, on parle aussi du lobby sioniste
Récemment, Candace Owen, la journaliste américaine qui a relayé l’affaire Brigitte Macron, sur laquelle Natacha Rey et Xavier Poussard ont abondamment enquêté, se demande jusqu’à quel point ce n’est pas Benyamin Nétanyahou qui dirige la Maison-Blanche ! Diantre !
Certaines décisions donneraient à penser que cela serait le cas. Restons prudents cependant. Cette déclaration choc de la journaliste-phare de ces derniers temps s’appuie sur le silence qui entoure le génocide de Gaza, entre autres, car c’en est un !
Ce qui, malgré une stratégie de la diversion de la part de l’État d’Israël, n’est qu’un crime contre l’humanité ! Voir cela comme l’acte dernier d’une colonisation totale de la Palestine n’étonne personne et aligne Israël parmi les États les plus criminels de l’histoire !
Donald Trump a cependant des préoccupations autrement importantes que le Yémen, la Palestine et l’Iran dont Israël fait son obsession, à savoir le déclenchement d’une troisième guerre mondiale, ce qui lui permettrait d'atteindre son grand rêve, le Grand Israël !
La Chine fait partie des gros soucis de Donald. Il en fait même sa priorité stratégique. Sauver l’Amérique d’elle-même passe par une guerre commerciale contre le géant chinois qui, fort de sa puissance, n’a nullement l’intention d’abdiquer sa suprématie pour faire plaisir à l’empire américain.
Un observateur averti n’a-t-il pas avancé que si les Chinois ont été colonisés pendant cent ans par l’impérialisme occidental, il est fort probable que les cent années suivantes ne soient celles de la revanche asiatique ? Ce qui, commercialement parlant, est déjà le cas !
Nous n’avons pas fini avec la migraine !
Sous l’Casque d’Erby 


mercredi 8 janvier 2025

L’habitude, c’est l’oubli. Gaza ne passe pas !

Je ne regrette pas celui que j’étais, 
 car cela m’a aidé à devenir celui que je suis. 

Quand j’entends dire : « Oui, mais il y a des Juifs antisionistes », je ne peux empêcher la révulsion me saisir au gosier.
Récemment, des amis de la marge, avec qui j’ai jadis fait un bout de chemin, me reprochaient mon manque de discernement concernant Israël et sa politique du génocide. De m’essuyer le cogito sur le tapis de mes anciennes convictions.
Tout ça, parce que s’il y a crime, il ne faut pas tomber dans l’antisémitisme « basique » (sic) !
Alors, crime ou pas crime ? Où se situe la ligne rouge ? Voilà où en sont « mes » joyeux drilles ! Le genre, tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir et la petite chansonnette d’accompagnement sur le pauvre juif errant !
Je me suis levé, j’ai ouvert la porte et ai invité ces grands humanistes à déguerpir et à ne plus s’arrêter devant chez moi. Jamais !
Quel que soit le costume, un nazi est un nazi ! En Ukraine et en Israël aujourd’hui, en Allemagne jadis !
Posons la question différemment, en ce qui concerne ces antisionistes pris entre le marteau et l’enclume : Ces anti sont-ils d’accord pour rétrocéder le territoire confisqué aux propriétaires d’origine ? Sont-ils à ce point traumatisés par les crimes commis pour aller jusqu’à reconnaître comme « crime contre l’humanité » les atrocités commises au nom de leur religion par l’État d’Israël ? Sont-ils d’accord, après rétrocession des territoires occupés, pour l’existence d’un État Palestinien dans les dits territoires ?
J’ai beaucoup plus qu’un doute sur la question ! Je doute de leur « bonne conscience » qui n’est en somme que l’alibi d’une névrose mal contenue par une histoire et une politique du déracinement soigneusement entretenues afin de perpétuer son emprise sur le monde par la pitié.
S’en émouvoir, gesticuler, protester, tout cela est fait à l’intérieur d’un cadre unique : le monolithe juif. Rien n’existe en dehors de celui-ci, hormis une forme de fausse empathie pour donner le change à une opinion de plus en plus libérée du trauma de l’holocauste et qui demande des comptes.
Peuple élu un jour, peuple élu toujours. On ne se mélange aux autres que pour mieux les dominer ! Peuple élu dont le dialogue passe par l’expropriation et l’arasement des villes, la disparition des civilisations sur lesquelles on greffe des segments apocryphes. Pas de sentiment à l’égard de ceux que l’on dézingue comme des animaux, sans distinction de statut, d’âge ou de condition. Tous ennemis !
Qu’on arrête avec le délire de la Shoah, car la Shoah aujourd’hui c’est la Palestine, ou ce qu’il en reste !

Sous l’Casque d’Erby

mercredi 18 octobre 2023

Gaza n’est qu’un pas de plus dans le délire sioniste

Source
La vague d’attentats ou d’alertes à la bombe dans la « confortable » Europe, suite à la décision d’Israël de liquider ce qui reste de palestiniens dans l’enclos de Gaza, planifiant une agression du Hamas, organisation terroriste qu’on ne présente plus, participe de la diversion habituelle pour détourner l’attention de l’opinion publique sur un génocide programmé.
D’une pierre deux coups : l'Occident oublie le fiasco ukrainien et son délire d'un monde Unipolaire (pour le moment) en ouvrant une nouvelle brèche dans l’horreur.
Le hic, quand il s’agit d’Israël, c’est qu’il faut mettre des gants ! Des gants pourquoi ? Pour dire que les dirigeants israéliens pour atteindre leurs sales objectifs du « Grand Israël » n’hésitent pas à sacrifier leur peuple et le pays hôte, qu’ils squattent sans payer le loyer depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ? Passer sous silence que l’affaire ukrainienne leur a donné des ailes pour ouvrir la voie à une déflagration mondiale, élargissant par là, pensent-ils, les limites d’un territoire usurpé ? Faire de l’autre l’ennemi  que l’on doit réduire en poussière, comme cela a été fait avec l’hôpital de Gaza ?
Toujours ce vieux rêve du règne d’Israël qui passe, selon les « saintes » écritures, par la « destruction d’Edom (l’Europe chrétienne) et la destruction des Ismaélites, les Arabes (par extension le monde musulman), descendants d’Ismaël. » (1)
Cela n’est pas nouveau et ne cessera pas tant qu’on n’arrêtera pas le délire d’extermination de civilisations « concurrentes » par une minorité criminelle. Car, qu’on le veuille ou non, cette minorité n’a que faire de la vie d’autrui, à commencer par celle de sa propre communauté qu’elle n’hésitera pas à sacrifier, si sa « réussite » doit passer par là !
Pour ceux qui aiment les films politiques et les romans d’espionnage, il faut savoir que le contenu n’est que le pâle reflet de la réalité, dans la mesure où romans et films sont là pour guider et rassurer le spectateur, car à la fin, outre une lecture linéaire, tout le monde se dit : « Mais où vont-ils chercher tout ça ?! », sans se douter que le film et le roman ne sont que l’édulcorant d’une réalité absolument plus glauque que l’on cautionne par conditionnement, tels des automates. Par peur, par lâcheté et par ignorance.
Le moment est bien choisi par les innocents aux mains sales pour relancer la guerre des Faux drapeaux, attribuant à Untel ce qui ne lui appartient pas, préparant les esprits à accueillir l’Agenda 2030 bras ouverts, cisaillant les libertés comme on élague les ifs à l’entrée des cimetières !
Si l’industrie du cinéma est en crise, c'est parce qu’elle n’arrive plus à créer, la réalité dépassant largement l’imagination des créateurs. Désormais, les films, ce n’est plus du cinéma, comme à l’époque de papa/maman. Les acteurs que l’on voit à l’écran ne sont pas des personnages de rêve, cette utopie qui nous servait de combustible dans la vie.
Les héros de ces sinistres scénarios, c’est nous tous, dans la noirceur de nos peurs !
Et pas de happy end dans cette histoire, où à la fin des fins, les acteurs se lèvent et endossent les costumes d’autres personnages dans une nouvelle histoire. Ici, on meurt pour de vrai !
 
 
Sous l’Casque d’Erby
 

jeudi 9 juillet 2015

Gaza : crime contre l'humanité

Source
Je voudrais savoir comment fait-on pour rester sagement dans les rails, pour ne pas devenir fous. A moins que nous ne le soyons et ne le sachions pas.
Le monde fourmille de sales histoires, de forfaitures impunies, souvent commises, ou admises, par ceux que nous avons aidés à diriger nos vies, à guider notre bonheur, pensant qu’ils étaient assez « honnêtes » pour le faire. Fous que nous sommes !
Avec L’Ukraine, avec la Grèce, avec nos guerres, avec la cupidité, avec nos souffrances et notre misérable méchanceté, avant, pendant et toujours, la terre des hommes est un Yellowstone en sursis et l’humain une escarbille indiscernable quelque part dans le vaste univers.
Guerre, profit, haine, violence. Avec ce bel « emballage », on oublierait que la planète bleue a de quoi nous éblouir par la merveilleuse beauté qu’elle recèle. On oublierait presque que Gaza est un camp de concentration où des milliers de survivants croupissent au milieu des ruines et des immondices comme des animaux dans un enclos !....
Cela fait un an - sale anniversaire ! - qu’une énième agression, baptisée « Bordure protectrice » était perpétrée par l’Etat d’Israël contre la « bande » de Gaza, fragment de terre de 363 km² où sont entassés 1,8 million d’habitants. Cet énième attentat a fait en à peine un mois près de trois mille morts et des milliers des blessés graves, dont un bon quart des victimes sont des enfants ! Rien n'a été épargné dans cette orgie sanglante, des écoles aux hôpitaux et jusque à la moindre motte de terre, tout a été passé à la moulinette. Il ne s’agissait là que de la troisième « guerre » en six ans. De mémoire d'homme la plus meurtrière depuis 1967. J’ai du mal à écrire le mot « guerre », car pour cela il faudrait deux armées se faisant face... Tel n’est pas le cas, puisque c’est une population civile sans armes qu’on exécute au nom d’un très mystérieux « peuple élu » !
Depuis, une question revient sur le tapis : crime de guerre ou pas ? Poser la question ouvre forcément la porte au doute, aux palabres et donc aux mensonges. Or il n’y a aucun doute sur le fait que cette guerre coloniale est depuis ses origines un crime contre l’humanité.
Un an après cet épouvantable massacre, Gaza vit dans la nuit. Aucune des aides promises n’est jamais arrivée à destination depuis cette exécution ! Explication officielle : l’ONU manque de fonds !!!
En attendant, absence de secours, pénurie d’eau, de nourriture, d’essence, les coupures récurrentes d’électricité, taux de chômage exponentiel, terreur au quotidien, la situation humanitaire est tout simplement abominable !  Et tout cela au nom du « peuple élu » et d'une morale criminelle.


Sous l'casque d'Erby



vendredi 3 avril 2015

Poèmes d'une Communarde de Paris et d'un Résistant de Gaza

Source
Paris-1871 & Gaza-2014 (suite 4 et fin)

Pour introduire au dernier volet de cette série, rien de tel que cette pensée d'un poète-philosophe, trop oublié, retrouvée par le plus grand des hasards (p 48 de mes archives 2010, pour les curieux !) : « Il m’arrive souvent de ‘'voir’' devant moi le chaos du monde présent, accompagné d’affolement public (…) et de regarder cela comme on voit arriver un typhon sur la mer. Dans ces moments je me demande si l’affolement du monde préfigure une fin apocalyptique dont on aurait l’obscure cons-cience, ou s’il s’agit seulement pour le monde de s'adapter au changement d’échelle. Il n’y a pour moi aucune réponse, sinon sur un tout autre plan. Le poète connaît une permanence, celle de l’émotion positive, de l’émerveillement. S’il la perd, il est perdu, comme un nageur épuisé disparaît à la surface des flots.(...) » - Pierre Jean Jouve -''En miroir'' (réédité en 10/18).
*
Ce poète à « l'émotion positive » est de toute époque mais se révèle pouvoir être d'une force très exceptionnelle en période farouche. Or il y a beaucoup de poètes aujourd'hui en Palestine comme il y eut beaucoup de poètes autour des années 1870 en France. Et Louise Michèle était elle-même poète avant d'être révolutionnaire : « Il y a peut-être beaucoup de vers dans mes Mémoires ; mais c’est la forme qui rend le mieux certaines impressions, et où aura-t-on le droit d’être soi-même et d’exprimer ce qu’on éprouve, si ce n’est dans des Mémoires ? », écrit-elle dans ses magnifiques Mémoires, mises en ligne! Voici une seule strophe du poème intitulé « A mes frères », écrit « prison de Versailles, 8 septembre 1871 » (2°partie, chapitre IV) :
Nous reviendrons, foule sans nombre ; / Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre, / Nous viendrons, nous serrant les mains,
Les uns dans les pâles suaires, / Les autres encore sanglants,
Pâles, sous les rouges bannières, / Les trous des balles dans leurs flancs (…)

143 ans plus tard, voici comme un écho :
Dans chaque Palestinien, il y a une révolution. Dans chaque Palestinien, il y a une résistance. Dans chaque Palestinien, il y a un appel à la paix. Le Palestinien est né résistant. Le Palestinien a bu le lait de la résistance. Le Palestinien rêve de la résistance. Le Palestinien grandit résistant. Le Palestinien vit résistant. Le Palestinien meurt résistant. La résistance est palestinienne. (...) Avec sa résistance, Gaza, l’immortelle, est un rayon de lumière
Qui éclate au dessus de l’obscurité de l’occupant.
Avec sa résistance, Gaza libre est l’exemple de l’humanité entière.
Avec sa résistance, sous les décombres, les cadavres de Gaza tuent le silence des vivants.
Avec sa résistance, Gaza la vie est à la une des médias.
Avec sa résistance, Gaza l’espoir crie haut et fort sa victoire.
Avec sa résistance, Gaza la pacifiste dénonce l’étourdissant silence ravageur.
Avec sa résistance, Gaza la patiente dessine le chemin de la justice.
*
Le Palestinien de Gaza Ziad Medoukh est responsable du département de français à l'université Al Aqsa et coordinateur du Centre de la Paix de Gaza. Bilingue, il traduit lui-même ses poèmes, et est un des rares Gazaouis qui arrivent (difficilement) à sortir et revenir de la bande-prison... Il diffuse ses recueils de poèmes lors des réunions publiques où, en France, il intervient vigoureusement... un peu comme le fit Louise Michel à son retour du bagne de Nouvelle-Calédonie. On peut le lire sur le site Palestine-Solidarité dont il est l'un des parrains. En août 2014 sous le déluge de feu israélien, il écrit « Gaza résiste, existe, persiste et espère... », 50 poèmes de Gaza, de la Palestine, de la vie, de l'espoir et de la paix, dont ci-dessus courts extraits.
Ce poète est trop jeune pour figurer dans l'anthologie « La Poésie Palestinienne contemporaine » qui s'arrête aux années 1970 dans l'édition de 1990 que j'ai - rééditée aux Temps des Cerises en 2010. Vigoureusement saluée par Jean-Louis Coët, elle recueille quelques poèmes de 38 auteurs, choisis, présentés et traduits par Abdellatif Laabi,  lui-même poète marocain de langue française, excellent. Ici, son introduction révèle le lien profond, original, entre société et poésie palestiniennes. Ce « phare » de la vitalité du monde arabe a à faire face aux intégristes isla-mistes mais aussi chrétiens ou juifs... se traduisant sur le plan réel par le terrorisme sioniste si protégé par intérêts occidentaux et vassaux arabes locaux. Ces derniers, dictateurs apeurés de leurs peuples si solidaires de « la Flamme Palestinienne », les manœuvrent par surenchères nationalistes et/ou religieuses : d'où le chaos guerrier actuel... visant (aussi) à faire oublier la cause Palestine...
Mais l'ardente poésie arabe, mille fois plus populaire qu'en France aujourd'hui, persiste et signe. Et pas qu'en Palestine, d'où on ne peut qu'écrire partant du plus enfoui et douloureux : la terre usurpée. Et tout réinventer dans l'urgence. Mahmoud Darwish fut - à son corps défendant - vedette de cette créativité si multiple, souvent tendre, imagée, mais toujours lyrique, tendue, fière, digne. Rendant même force au slogan, ici si usé (« tous unis », etc.) car si dévoyé par manœuvres politiciennes...
*
« La plume de paix des Palestiniens est plus forte que le feu de haine des occupants, comme la lumière de l'amour l'emporte sur les ténèbres de l'horreur. » Parmi ses nombreuses activités, Ziad Medoukh termine ainsi la postface d'un ouvrage récent, mais paru juste au début de l'attaque d'Israël sur Gaza en 2014 : le monumental reportage de Marie-Jo Parbot « GAZA la vie, passionnément – paroles d'assiégés ». Bien que datant de 2013, on trouve dans ce beau livre très illustré une foule de témoignages qui sont typiquement gazaouis. Notamment l'importance sociale des femmes, et leur courage face au machisme, hélas encouragé par l'Islam. L'auteure s'entretient avec bien des jeunes, filles et garçons : comme partout au monde, cette belle jeunesse a des pulsions hédonistes - dont elle est frustrée, là bien pire qu'ailleurs. Moins par la rigueur du Hamas (Israël tente d'acheter chez de jeunes naïfs ses renseignements...) que, bien sûr, par la rigueur du blocus : tous rêvent de voyager, de voir d'autres cieux et peuples et l'un d'eux le résume ainsi : « Il ne nous reste que la fuite en nous-mêmes pour faire évoluer notre réalité »... ce qui n'empêche pas ce même jeune d'être réaliste en déplorant d'avoir deux gouvernements (dirigés par le Fatah à Ramallah et le Hamas à Gaza). Mais dans tout le peuple palestinien les deux forces coexistent, car, dit un autre Gazaoui : « C'est faire un beau cadeau aux Israéliens que d'être divisés. Un homme politique israélien a énuméré les victoires d'Israël : la guerre de 48, celle de 67, la division Fatah/Hamas ! »
Il est certain que l'accord en cours pour rétablir l'an dernier un seul gouvernement palestinien a provoqué la si sanglante attaque terroriste d'Israël sur Gaza. Certain que la Résistance Palestinienne, comme sa poésie, en sort plus unie et radicale que jamais, au cœur du peuple, sinon à son sommet. Et l'avenir est au peuple palestinien, aux peuples du monde, tous poètes !


Articles précédents :

Paris-1871 & Gaza-2014 (1° partie)
Les révolutions ne meurent jamais (2° partie)
Silence de plomb et menace d'asphyxie (partie 3)


Sous l'casque d'Erby




mardi 31 mars 2015

Silence de plomb et menace d'asphyxie

ERBY

Paris-1871 & Gaza-2014 (suite, 3° partie)

« C’est de l’enfer des pauvres, qu’est fait le paradis des riches » - Victor HUGO , Les Châtiments

« Je voudrais voir Gaza sombrer dans la mer, mais comme cela ne se produira pas, il faudra bien trouver une solution »
- Yitzhak Rabin


Le terroriste Thiers a pu « savourer victoire » après la Semaine Sanglante de Mai 1871 contre le peuple parisien. On était aux débuts de l'actuel essor, désormais planétaire, du féroce capitalisme, qui veut esclavagiser tous les peuples : soumets toi ou crève !... Mais, comme évoqué précédemment, depuis la Commune et beaucoup grâce à elle, les populations rebelles se sont données assez d'instruction et moyens pour oser résister. En particulier à Gaza.... : faute de victoire militaire l'an dernier, Israël-terroriste redouble son discours de « Hamas-terroriste »... Mais voilà :
*
Christophe Oberlin (dont on a pu déjà voir une autre vidéo qui introduit celui-ci, en fin du précédent article du 27/03), revient ici sur le Hamas et la résistance gazaouie. Son collègue David Halpin, chirurgien spécialiste en traumatologie, déclare, lui : « Nous avons vu la Bande de Gaza utilisée comme laboratoire pour tester ce que j’appelle les armes de l’enfer. Je crains qu’Israël pense qu’il est de son intérêt de créer autant de mutilations que possible pour terroriser la population civile dans l’espoir qu’elle se retourne contre le Hamas. » Ces témoignages sont précieux à deux titres : Pour prouver l'inouïe férocité de l'agresseur et le stoïcisme de l'agressé si meurtri : quelle leçon de courage pour nous, activistes dans diverses luttes de classe ! Celle de Gaza est de résister au terrorisme guerrier du riche Israël contre le pauvre palestinien : inouïe lutte de classes. Les Gazaouis méritent d'être entendus, et mieux, exigent immense écho international ! Ils encouragent nos luttes ? Mais c'est plutôt à nous de les aider à briser le blocus meurtrier de Gaza !
L'échec du « TREMBLEZ de PEUR » est donc patent à Gaza. Mais pas son isolement médiatique, hélas. Y contribue pour beaucoup l'actuel embrasement de confuses guerres civiles-religieuses dans le vaste Moyen-Orient. Comme si, surtout depuis l'agression terroriste d'Israël contre Gaza (8/07 au 26/08/2014), une frénétique onde de choc s'élargissait, atteignant le Yémen et touchant les frontières de la Turquie et de l'Iran : quel merdier... où tous les coups bas sont permis, avec le « grand n'importe quoi du moment que ça s'entre-tue » en guise de visée stratégique des USA!!! Car, plus qu'un complot dûment peaufiné (Pentagone-CIA-Israël...), c'est du moins une logique de gangster affolé de voir une puissante Résistance Palestinienne face au « joyau » impérialiste au Proche-Orient, Israël. D'où la tuerie générale de guerres-civiles-religieuses pour faire « oublier » la seule longue lutte, clairement révolutionnaire, du peuple palestinien contre le terroriste-sioniste. Dont le Hamas est devenu, de fait, fer lance : dirigeant Gaza et si proche de l'être en Cisjordanie...
Voilà donc embauchés contre le Hamas, deux larbins-terroristes-adjoints très précieux, au plus proche de la Cisjordanie et de Gaza : Abbas en Palestine et Sissi en Égypte ! Pour rappel, ces deux personnages n'ont aucune légitimité de dirigeants : sans mandat depuis 2009, Abbas n'est encore à la tête du « gouvernement de l'Autorité Palestinienne » que par la grâce de l'occupant (les élus les plus populaires sont en prisons d'Israël!) et Sissi n'est qu'un odieux putschiste contre-révolutionnaire !
Sans faire de stricte comparaison géo-historique oiseuse, on ne peut que penser à deux personnages aussi criminels, Pétain à Vichy et Mussolini à Rome, ces larbins de Hitler !: ici, ce n'est pas mieux !


*
Le pire, pour la bande de Gaza, est atteint avec Rafah. Cette ville de 150 000 habitants, limite nord-est du si désertique espace d'entre vertes régions du delta du Nil et de Palestine côtière, fut très absurdement « divisée », dès 1917, entre zones palestinienne et égyptienne par la même armée britannique occupant les deux côtés Nord et Sud... La France, avait fait pire au Sahara, et ces limites de zones militaires sont devenues « frontières internationales » ! Mais ici, la même eau et la même population font vivre Rafah (« un petit Berlin » y disait-on avant chute du mur), ville surpeuplée, dont 20 000 résidents au moins sont réfugiés du nord-Palestine, côté égyptien !...
Or, presqu'un siècle plus tard, un dictateur fou de rage contre les Frères-Musulmans d'Égypte (le Hamas en est proche) fait RASER « sa demie-ville Rafah » pour couper le cordon ombilical (tunnels et passage) d'entre deux peuples si proches. Et asphyxie 1,8 million d'arabes !... Même Hitler n'osa ainsi séparer la ville de Varsovie de son ghetto insurgé (moins peuplé, certes), ghetto qu'il massacra. Israël (où sont quelques rescapés du ghetto...) ne peut « éradiquer » les Gazaouis militairement, mais son « second couteau » Sissi tente de le faire économiquement !: Nasser doit s'en retourner dans sa tombe, lui qui commanda en 1948 un régiment de chars qui, dans la région de Gaza, écrasa les terroristes sionistes... avant de manquer de carburant, que les « neutres » Anglais bloquaient en région arrière du canal de Suez !
L'autre « second couteau » est Mahmoud Abbas qui fait tout pour empêcher que le Hamas, sûrement majoritaire en Cisjordanie en cas de vraies élections, ne le renverse, lui et sa clique bourgeoise qui a pris le contrôle de l'Autorité Palestinienne. Laquelle coupe salaires de fonctionnaires gazaouis, etc. ! C'est une trahison qui, également, doit se faire retourner dans sa tombe Yasser Arafat... Et c'est une vraie raison de plus du passage de flambeau de la Résistance, du Fatah historique mais corrompu, au Hamas combattant. Car Abbas est de plus en plus collabo avec l'armée d'occupation malgré ses rodomontades diplomatiques... : celles d'une reconnaissance « de jure » d'un « État-Bantoustan-Palestine » dans la peau de panthère qu'est devenue la Cisjordanie (contrairement à Gaza).
Dans son livre et son film « Au nom du temple » Charles Enderlin (le journaliste, à ne pas confondre avec le chirurgien Christophe Oberlin!) le dit : « (...)La communauté internationale, qui croit encore à la possibilité de négocier une avancée vers un processus de paix, devrait revoir ses analyses.(...) Avec 400 000 colons en Cisjordanie, il est pratiquement impossible de créer un État palestinien indépendant et viable en Cisjordanie avec Jérusalem-Est comme capitale.(...) ».
Comme tout opportuniste au pouvoir, Abbas a premier souci de laisser bonne trace dans l'Histoire (celui de reconnaissance formelle d'État Palestinien... fantoche). Mais, de fait, sa trace serait celui du sang sur ses mains, celui de la trahison de la Résistance et l'abandon de Gaza - tout comme Thiers fonda la 3° République sur le massacre de la Semaine Sanglante de mai 1871...

*
Ces incultes de la vitalité des peuples que sont buisenessmen, militaires, politiciens et « experts en expertises » laissent entendre qu'ils font « secret complot » pour infaillible victoire des nantis sur les derniers rebelles à leur ordre impérialiste. Les complaisantes oreilles de géo-stratèges-des-médias-bien-informés, nous « expliquent » que tout est prévu, planifié, rationnel et fatal, bref « objectif »... Laissant entendre notre soumission mondiale de producteurs-consommateurs, néo-esclaves !
« TREMBLEZ de PEUR ! » : voilà « l'ordre », seriné par tout le gratin « savant ». Celui des professeurs de « Science Économique », et autres chics valets des vrais dirigeants du Capitalisme (cf. fin de 1° partie du 24/03). Pourtant, même dans ce gratin et surtout dans tout peuple en lutte de classes, il est de nombreux courageux... et de plus en plus, partout !
Raoul Vaneigem en témoignait l'an dernier pour un peuple voisin : « La Grèce, qui n’a aucune tradition anarchiste, découvre non pas une idéologie libertaire mais une façon d’agir en se passant d’État et de tout le système politique qui lui est inféodé. Le moteur d’un tel mouvement, ce sont les collectifs ou centres sociaux autogérés. Il y en a partout en Grèce (...) ».
L'État est une notion occidentale récente qui ne s'est imposée au monde entier qu'à la faveur (!) des deux guerres mondiales et de l'ONU, avec son si hypocrite « modèle démocratique » pour masquer le règne capitaliste. Le masque s'écroule partout... et la libre inventivité des peuples crée et créera ses organisations fondées sur la justice sociale : le vibrant témoignage libertaire de la Commune de Paris a de l'avenir, comme celui de la Résistance de Gaza... bien plus forte que les aspects rétrogrades et religieux, du Hamas, de fait inappliqués et inapplicables... : Palestine = Confiance !


Note – Je suis tenté de conclure, bientôt, cette série d'articles par des poèmes... de Gaza.


Sous l'casque d'Erby



vendredi 27 mars 2015

Les révolutionnaires ne meurent jamais



Source
« L'idée selon laquelle, avec le temps, les générations vont oublier l'origine du problème palestinien est absolument fausse. » 
Georges Habache, Les révolutionnaires ne meurent jamais - conversations avec Georges Malbrunot, Fayard, 2008

De génération en génération, il y a un siècle que la Résistance Palestinienne croît, du seul fait de l'agressivité permanente du sionisme et de son actuel État au summum terroriste contre les Arabes, de Palestine et toute la région. Cette Résistance a connu bien des vicissitudes (pertes au combat, plus assassinats de cadres, etc.), bien des pressions et corruptions, sans jamais s'éteindre, face à l'extension du terrorisme israélien contre tout Palestinien lambda. Qui vit au pays ou (environ 30%) ailleurs... Et l'aura internationale de cette Résistance n'en est que plus forte ! Dans ce contexte, la population de Gaza, vu sa singularité géo-historique, a toujours été pôle de cette Résistance : un peu à l'image du peuple de Paris face aux populations de France, dans son histoire révolutionnaire... 

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En dépit de sa brièveté, La Commune de Paris n'est pas cette « tragédie classique » (unité de lieu et de temps) dans lequel de bons républicains bourgeois veulent la défigurer en « brève révolution ratée ». Dans son livre « l'Imaginaire de la Commune » Kristin Ross souligne au contraire combien « la Commune n'est pas morte » ne serait-ce que par l'important et fécond débat d'idées, populaire et pas seulement d'entre « lettrés », avant, pendant et après la Commune.

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Avant, puisqu'elle est fille éduquée et endurcie de la révolution de 1848 suivie de la contre-révolution du Second Empire (1852-70) et de son écroulement face à l'envahisseur prussien...
-*Pendant, via l'intervention énergique de nombreuses « têtes pensantes » d'inconnus, radicalisant les décisions prises dans les comités d'arrondissement : une déferlante inouïe d'initiatives hardies ! Se traduisant notamment par la Fédération autonome des bataillons de gardes nationaux au pouvoir.
-*Après, par la survie d'anciens communards en exil, influençant d'autres penseurs révolutionnaires, tel William Morris et Karl Marx à Londres, ainsi que Bakounine et Kropotkine en Suisse Romande. Mieux : dès l'essor de l'actuelle société industrielle, la Commune de Paris a inventé l'anarchisme et est une des sources du communisme. Et le communard Eugène Pottier a écrit en 1871 leur hymne commun, « l'Internationale », tout un programme dès le titre, même s'il y a divergences sur les mots « ni Dieu ni maître ni (surtout!) tribun »... et plus encore sur la conception de la liberté !
En 1871, on était encore loin de l'irrémédiable fossé d'entre anarchistes et communistes provoqué en 1921 par le massacre des marins du Krontsdat par le bolchevik Trotsky... Karl Marx (qui disait-il, n'était pas marxiste...) avait lui été à l'écoute émue des réalisations de la Commune. Au point de corriger la préface de son Manifeste du Parti Communiste (ce mot « Parti » encore vague deviendra synonyme de machine-du-pouvoir avec le modèle léniniste si dictatorial). Marx corrige: « la classe ouvrière ne peut pas simplement s'emparer de la machine de l'État et la mettre en mouvement pour ses propres fins. » Le contraire du parti « marxiste » de Lénine créant l'URSS en 1922 puis imposant ce modèle via la 3°Internationale, si contraire à la 1° de Marx et Bakounine... !


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Dès les années 1920, les idées marxistes pénètrent les milieux intellectuels arabes (tant musulmans que dans l'active minorité chrétienne et même chez quelques juifs-arabes) farouchement hostiles à la main-mise du capitalisme occidental au Moyen-Orient - dont début d'immigration juive-sioniste en Palestine. Trois décennies plus tard, ce courant d'idées a pénétré les résistances populaires, d'abord au colonialisme et à sa résultante sioniste, Israël, fondé par terrorisme (1948) et n'existant que par terrorisme d'État contre la Palestine. Israël n'a toujours été dans « l'opinion de la rue arabe » (qui existe contrairement à « l'opinion mondiale »!) que le pire « cancer » du capitalisme occidental agressif ! : La cause Palestinienne est donc « sacrée », parmi les résistances arabes ! Suite à cette « Nakba » (catastrophe) de la création d'Israël, dans mon adolescence au canal de Suez du début des années 1950, l'actualité était aux raids de fedayins contre les Bases Britanniques complices. Cette cause, très populaire, entraîna « la Révolution Nasserienne » qui se révéla vite musclée : les activistes de récents mouvements, soit communistes soit frères-musulmans furent emprisonnés ensemble par centaines. L'humour local égyptien disait : « quand ils sortent les frères sont devenus camarades et les camarades sont devenus frères », pour souligner la proximité du radicalisme de ces mouvances (en parallèle, les communards survivants après 1871 devinrent soit anarchistes soit communistes, après n'avoir été que résistants à Bismark puis à Thiers)...
Les révolutions ou guerres de libération des années 50/70 (Algérie, Cuba et surtout Vietnam) ont beaucoup inspiré les Levantins en résistances. Un long temps, le FPLP de Georges Habache, marxiste, est force majeure de l'OLP. Et le patriote Yasser Arafat doit composer avec lui... et avec la mouvance « pan-arabe » du prestigieux Nasser. Ce n'est qu'après les déclins du « Tiers-mondisme » (dont est Nasser) et de l'aura internationale du communisme (déchiré par ses échecs sociaux plus que par le schisme Moscou-Pékin) que les résistances arabes, dont la première, palestinienne, sont influencées par l'islamisme. Soit radical : Hamas, Hezbollah. Soit, dit du djihad, pion de politicards. Le meilleur radical de l'Islam se frotte au réel du mouvement d'émancipation politico-économique et même social, via son « secours populaire », etc. : on a connu en Amérique Latine un équivalent chrétien avec la « théologie de la révolution » des curés-rouges, alliés aux maquisards Guévaristes... Ici, on connaît aussi l'importance (pour la construction européenne des années 50/60...) des partis « chrétiens-démocrates » bien bourgeois. Mais ils n'ont pas vraiment l'équivalent en Terre d'Islam (malgré les efforts « modernistes » d'Atatürk, Bourguiba, etc.). Car dans le contexte culturel arabe, ce sont surtout des modèles traditionnels de « pieuses grandes familles tribales », quasi-féodales, qui pèsent tant, du Maroc à l'Iran, du Yémen à la Turquie : cet Islam se met à toutes sauces politiques sauf à la révolution sociale ! - Mais Hezbollah au Liban et Hamas à Gaza font exception : la Résistance populaire à Israël, dont ils ont pris la tête, est devenu l'essentiel de leur programme !

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Ce qui, ailleurs, est alimenté par la corruption des « princes du pétrole », mène droit à un Islam rétrograde, dit « pur », et se déchire aussi d'un vieux schisme Sunnite-Chiite qui refait surface à la faveur de rivalités entre puissances régionales, Arabie-Iran (cet Iran des ayatollahs, qui, rappelons-le a su confisquer la révolution populaire contre le Shah à son profit). Ces dévoiements de l'aspiration à la justice sociale, c'est tant pis pour les femmes et tant mieux pour les tyrans locaux. Et pour Israël et US, UE et Russie ! Voilà les marchés financiers rassurés : après « le péril rouge », voilà « le péril vert » : le révolutionnaire s'appelle « terroriste ». Et, beaucoup plus grave, une grande partie de la jeunesse arabe est aujourd'hui soit apeurée, paralysée, soit égarée au djihad c'est à dire au délire de la guerre civile dite sainte. Plus ses équivalents chez les chrétiens ou juifs fondamentalistes : cela pour les délices du seul Dieu des riches, l'argent : exit la lutte de classes, le capitalisme la mène et la gagne sous forme de guerre civile-religieuse !... Exit l'esprit des résistances arabes, même la plus emblématique, en Cisjordanie et surtout à Gaza ! Pourtant NON...
-NON. Comme la Commune n'est pas morte, la bande de Gaza n'est pas morte. Mieux, elle résiste encore et encore, car survivre c'est résister, y dit-on couramment : idée révolutionnaire héroïque !
-NON. Sûrement mieux qu'hier le Fatah corrompu, le Hamas, légalement élu, administre la bande de Gaza. Mais ce Parti de la mouvance des Frères Musulmans y est d'abord principale force de la Résistance Palestinienne. Sa doctrine idéologique reste de fait ignorée, dans l'urgence du combat partagé par tout gazaoui valide. Une population agressée est en droit d'auto-défense : bien plus que d'appliquer un nébuleux programme de « Frères », le Hamas n'est plus que « patriote-gazaoui » contre Israël. Avec solide renfort des autres fractions combattantes, la Résistance de Gaza ne fut jamais cassée (quelques soient ses pertes) par toutes les attaques terroristes d'Israël. Redoutant d'ailleurs de s'aventurer physiquement dans Gaza, Tsahal préféra d'aveugles bombardements : rôle du marteau-pilon pour écraser les mouches... qui ressortent vivantes d'entre les gravats. Plus farouches encore !


(à suivre - 3 : Menace d'asphyxie - silence de plomb)


Sous l'casque d'Erby



mardi 24 mars 2015

Paris-1871 & Gaza-2014 (1° partie)

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Voilà bien deux villes qui n'ont rien à voir, pas plus que les deux dates ici associées, dira-t-on. Et pourtant si ! Elles ont en commun d'avoir eu, pour la première, et d'avoir, pour la seconde, une population rebelle, résistante... et massacrée sans pitié par de sanguinaires pouvoirs. A y regarder de plus près, d'autres analogies s'imposent : La Commune de Paris et la Bande de Gaza forcent au moins le respect, souvent l'admiration, internationale, non seulement chez les « braves gens » des classes populaires mais jusque chez des bourgeois qui, se disant humanistes, « pleurent sur ces pauvres gens égarés, pensent-ils, à oser s'armer contre le pouvoir »... bourgeois : le leur, oublient-ils de penser.

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Dans des temps et lieux très différents, en effet, ces deux villes, à ces deux dates, ont en commun ceci : une population laborieuse qui, dans de tragiques circonstances d'isolement, prend en main son destin, solidairement. Analogie de populations : le Paris de 1871 et le Gaza-Ville actuel se sont vidés de bien des bourgeois (ayant les moyens de se réfugier du conquérant étranger, Prussien ou Israélien, ou, pire, de « la populace au pouvoir »). Restent les humbles, mais bien plus cultivés, politisés, que leurs cousins paysans : journaliers en petits travaux (entre chômages), ouvriers en modestes ateliers, souvent très proches des artisans, qui sont nombreux en tous corps de métiers, dont, surtout à Paris, l'imprimerie. Beaucoup viennent depuis peu des campagnes et cultivent si possible un potager. Soit dans les « faux bourgs » qui entourent Paris, soit dans le reste de campagnes qui subsistent, entre tant de zones urbaines de la Bande Gaza surpeuplée...
Rien à voir entre les 73 jours d'existence de la Commune de Paris (1871) et les dizaines d'années de résistances dans la Bande de Gaza (2014) ? Si ! : la guerre terroriste contre la liberté de millions de citadins encerclés...
 
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Entre ces deux dates, dans des circonstances et modalités très différentes, que de villes agressées, par l'armée nationale ou une armée étrangère ! Dont, après la boucherie de 14-18 (guerre liée à celle de 1870 et après la Révolution d'Octobre Russe (liée à cette boucherie), depuis un siècle : Shanghai(1927) Nankin(37) Ghetto de Varsovie(43) puis Dresde(février 45) Hiroshima et Nagasaki(août 45)... puis Port-Saïd et Budapest(56) Hanoï(62) Santiago(73) etc. Et, plus récemment Varsovie(81) Moscou(91) ainsi que, depuis un 11 septembre à New-York(2001), Bagdad, Kaboul, Alep... et l'intensification des agressions israéliennes contre Beyrouth(2006) et surtout Gaza, commencées en 1948, il y a 77 ans !
Quelques soient les différences, le point commun de ces actes terroristes est la stratégie financière des auto-proclamés dirigeants du monde, cartel de banques anglo-saxonnes (USA, G.B. et Dominions « Blancs »), plus satellites, Japon, Corée du Sud, le redoutable « pauvre petit » Israël et la docile « grosse » Union Européenne, plus exactement sa banque BCE... : voilà nos beaux draps !
(à suivre...) 

Sous l'casque d'Erby