dimanche 31 décembre 2017

Cinquante ans, cinquante ans, émoi émoi émoi



S'en vient la date anniversaire d'une année mémorable. Mémorable, certes, mais qu'en reste-t-il aujourd'hui, CINQUANTE ans plus tard ?



L I - B E R - T É   !

Ah oui, la liberté, c'est celle des riches, car le pauvre est chassé, conspué, écarté, volé de ses pauvres restes de possessions par les hordes de l'Intérieur ; car ceux qui osent manifester leur opposition, leurs aspirations légitimes reçoivent sur la tête gaz, grenades et autres cadeaux amusants ; car on n'a droit à être chômeur que si on est esclave de Paul en Ploie (il en ploie de plus en plus, d'ailleurs, certains, beaucoup cassent) ; sinon, eh bien on n'existe pas.

É - G A - L I - T É  !

L'égalité c'est une notion absolument inséparable de la différence entre TOUS, ce qui engage à ne voir personne au-dessus des autres, personne en-dessous, mais chacun tel qu'il est modestement. Aujourd'hui bien au contraire, règne en maîtresse absolue l'INÉGALITÉ, des humains très en-dessous, et quelques privilégiés dont on ne sait s'ils sont humains. Cette inégalité va de pair avec le fait que les humains sont fondus en une masse indifférenciée, fleuve humain de pauvres gens hébétés où les différences sont gommées par la propagande monstrueuse des GRANDS.

F R A - T E R - N  I -  T É

Que peut devenir la fraternité entre humains déshumanisés, rabaissés au rang de zombies inconscients de leur état ? Ce ne sont plus que des matricules qui vont, selon les ordres des Grands.

2018, il va falloir se RÉVEILLER , mille sabords !

 bab
.

Ben, voilà, après le 17, on va se farcir le 18 !




jeudi 7 décembre 2017

Les morts, les vivants et les mort-vivants





JEAN D'ORMESSON EST MORT

Souvenir : billet d'humour de Jean D'ORMESSON  pour l'année de la femme 2016.


Que vous soyez fier comme un coq
Fort comme un bœuf
Têtu comme un âne
Malin comme un singe
Rusé comme un renard
Ou simplement un chaud lapin
Vous êtes tous, un jour ou l'autre
Devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche
Vous arrivez à votre premier rendez-vous
Fier comme un paon
Et frais comme un gardon
Et là ... Pas un chat !
Vous faites le pied de grue
Vous demandant si cette bécasse
Vous a réellement posé un lapin
Il y a anguille sous roche
Et pourtant le bouc émissaire
Qui vous a obtenu ce rancard
La tête de linotte
Avec qui vous êtes copain comme cochon
Vous l'a certifié
Cette poule a du chien
Une vraie panthère !
C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour
Mais tout de même, elle vous traite comme un chien
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois
Quand finalement la fine mouche arrive
Bon, vous vous dites que dix minutes de retard
Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard
Sauf que la fameuse souris
Malgré son cou de cygne et sa crinière de lion
Est en fait aussi plate qu'une limande
Myope comme une taupe
Elle souffle comme un phoque
Et rit comme une baleine
Une vraie peau de vache, quoi !
Et vous, vous êtes fait comme un rat
Vous roulez des yeux de merlan frit
Vous êtes rouge comme une écrevisse
Mais vous restez muet comme une carpe
Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez
Mais vous sautez du coq à l'âne
Et finissez par noyer le poisson
Vous avez le cafard
L'envie vous prend de pleurer comme un veau
(ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon)
Vous finissez par prendre le taureau par les cornes
Et vous inventer une fièvre de cheval
Qui vous permet de filer comme un lièvre
C'est pas que vous êtes une poule mouillée
Vous ne voulez pas être le dindon de la farce
Vous avez beau être doux comme un agneau
Sous vos airs d'ours mal léché
Faut pas vous prendre pour un pigeon
Car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie
Et puis, ç'aurait servi à quoi
De se regarder comme des chiens de faïence
Après tout, revenons à nos moutons
Vous avez maintenant une faim de loup
L'envie de dormir comme un loir
Et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.

Et puis, il y a eu Johnny


dimanche 12 novembre 2017

11 novembre

Putain de guerre - Tardi
Il y a un an, j'écrivais ce qui suit. Akoibon se casser l'cul à toujours inventer ce que tout le monde sait jusqu'au dégueulis, tant l'oubli est vif aux esprits ! J'ajoute des nouveaux crobards d'Erby, parce que lui sait aussi de quoi il s'agit. Pourquoi chacun agit.

A deux pas de chez moi, entouré d’un quartier résidentiel, où les oiseaux demandent la permission de vocaliser, est érigé un mémorial, ouvrage réalisé pour célébrer le souvenir des enfants du pays expédiés à l’abattoir lors des deux « grandes guerres », parce que telle était et demeure la volonté des Etats aux ordres de la finance mondiale. Il y a deux ou trois jours, un employé communal karcherisait le granit pour lui donner le lustre de circonstance. La propreté a son prix. Je n’ai pas pu retenir un profond sentiment de dégoût, pensant à ce mot de Romain Rolland : « La guerre est le fruit de la faiblesse des peuples et de leur stupidité ».
Les rupins déclenchent les guerres – souvent quand la situation sociale est explosive et le risque de révolution palpable –, organisent des campagnes de propagande haineuses, expédiant par millions de la chair à mitraille sur tous les fronts et, une fois le « ménage » terminé, les peuples comptent les morts, maudissant le frère des pays voisins, qu’ils tiennent pour responsable de l’horreur... Roule frénétique petit tambour !
Aujourd’hui, devant une foule nourrie à l'aliment pour bétaille, on glorifie les survivants, évoquant les clamecés pour rien, mais on célèbre surtout un acte criminel majeur, sous le regard des grandes familles qui l’ont commandité.
A l’ombre des drapeaux nationaux, on dépose des gerbes sur la tombe du soldat inconnu, on se recueille, on ravive la flamme, on entretient les crimes passés pour alimenter les prochaines boucheries !
« Tant que le caprice de quelques hommes fera loyalement égorger des milliers de nos frères, la partie du genre humain consacrée à l’héroïsme sera ce qu’il y a de plus affreux dans la nature entière », écrivait Voltaire.

Sur le sujet, chez le Cénobite : Maudite soit la guerre...



Sous l'casque d'Erby

lundi 6 novembre 2017

Les grands paradoxes de "la Révolution d'Octobre"

La Révolution d'octobre, selon les données astronomiques, a eu lieu en novembre 1917. Les Bolcheviques se sont d'ailleurs ralliés au calendrier (religieux au départ) grégorien en 1918, alors que la hiérarchie orthodoxe continue encore aujourd'hui à utiliser le calendrier julien.

La Révolution d'Octobre fut tout au plus un coup d'État, on ne déplora qu'une dizaine de morts, ce qui est fort peu pour un évènement qui bouleversa le Monde des humains dans ses fondements.

 prise du Palais d'Hiver à Petrograd

La Révolution d'Octobre fut favorisée par les ennemis de la Russie, l'Allemagne, certes, qui laissa passer le train plombé de Lénine et le soutint financièrement ; mais aussi le complexe bancaire anglo-saxon (déjà, eh oui !) qui apporta à Trotski le mondialiste les fonds nécessaires (un peu comme il fut l'apporteur de fonds et de conseils aux traîtres Monnet et Schuman en 1944-45). Les vautours du Grand Capital étaient prêts à dépecer le mourant empire russe : pour une grande part, ils en furent pour leurs frais.

(premier hymne de 1917)

La Révolution d'Octobre fit en sorte de conserver la Russie au frais, loin de ses prédateurs, c'est au point que ce n'est qu'entre 1991 et 1999, avec Eltsine, que ceux-ci eurent le loisir de s'enrichir aux dépens des peuples russes. Dans ce sens-là, elle joua bien son rôle. La Russie demeura et demeure la Russie, quoi qu'en pensent les sympathiques dirigeants de Londres et d'ailleurs. La curée escomptée ne réussit pas : d'où cette haine mise en scène jusqu'à aujourd'hui, à grands coups d'envolées de manches médiatiques et méphitiques. De même les "internationalistes" de Trotski ne purent guère écarteler ce grand corps fragile qu'est une Russie tellement étendue. Ni leurs successeurs comme Brzezinski et d'autres du même bois dont on fait les fagots à brûler...

La Révolution d'octobre commença en pleine nuit, du 6 au 7 novembre 1917, quand les Bolcheviques investirent les bâtiments administratifs principaux de Petrograd (Saint Pétersbourg, qui fut aussi pendant un temps Leningrad). Le palais d'été fut envahi assez facilement. Ce fut vite terminé. Peu après minuit l'ancien gouvernement provisoire de Kerenski en place depuis février signa sa capitulation. Il n'avait pas été brillant.

C'est seulement alors que Lénine, alors réfugié en Finlande, revint rejoindre Trotski et ses troupes. La NEP (nouvelle politique économique) allait pouvoir commencer, ce qui avec le recul fut une bonne chose.

Des lectures pour compléter ?





Certes, ce caillou a cette fois des intonations graves. Ce centenaire est tellement lourd de significations, à une heure où un panier de crabes washingtonien pousse à la fin de l'humanité.

Sous l'Casque d'Erby

Gold save the queen !...

 

mardi 31 octobre 2017

vendredi 27 octobre 2017

Le Funambule, de Jean Genet

Source

Par Rem*

Je viens enfin de lire « Le funambule » de Jean Genet, dont je ne connaissais (depuis des décennies) que les plus célèbres citations. Et je découvre que ces citations sont, sinon assassines, du moins impuissantes à révéler la très étrange beauté de ce texte. Celle d’un bloc animé d’une tension lyrique très singulière, 25 pages d’écriture étincelante qui forment une sorte de poème en prose serrée, comprenant fortes et folles déclarations d’amour de l’auteur pour le corps de l’artiste, son art virtuose et sa mort attendue...
Oui ce texte est fascinant de maîtrise pour dire justement la fascination qu’exerce sur le poète Genet le funambule Abdallah. Et Genet fait là exercice littéraire parallèle à l’exercice physique du danseur acrobate, exercice inouï pour un gratuit « geste de beauté », tant du spectacle de cirque que du texte créé. Avec cette différence fondamentale que le poème reste pour toujours créé tandis que le funambule ne danse qu’un fugitif moment. Puis entre deux spectacles survit en « vieille clocharde édentée » ... ou bien tombe et meurt.
Mais, si reste le poème parfois, le poète, lui, passe toujours : vit sa vie de funambule entre sauts périlleux et clocharde édentée ...ou bien tombe et meurt.
Avis aux cartésiens : cette littérature n’est pas pour vous, car Genet est un fou.  En fin de texte, il assène : « Il faut aimer le Cirque et mépriser le monde. Une énorme bête, remontée des époques diluviennes, se pose pesamment sur les villes : on entre, et le monstre était plein de merveilles mécaniques et cruelles : des écuyères, des augustes, des lions et leur dompteur, des trapézistes allemands, un cheval qui parle et qui compte, et toi. (…) Dehors, c’est le bruit discordant, c’est le désordre ; dedans c’est la certitude généalogique qui vient des millénaires, la sécurité de se savoir lié dans une sorte d’usine où se forgent les jeux précis qui servent l’exposition solennelle de vous-mêmes, qui préparent la Fête ».

Le 25 octobre 2017

Sous l'Casque d'Erby


vendredi 13 octobre 2017

lundi 25 septembre 2017

Il avait des lunettes, et une tête ronde


Le fil de la mémoire est l'air confiné par où la fenêtre de l'âme écarte les battants, un pied dans le présent, l'avenir en ligne de mire pour respirer des sentiments ancrés aux quais des temps anciens.
Quand je reçois le livre d'un ami, je flippe autant que je suis heureux. Le lire ? Oui, bien sûr. Le commenter ? De vive voix ? Pas de problème, je m'en débrouille fort bien. Écrire sur le sujet ? Une autre paire de manches ! Car, là, je suis face à la vérité. Et la vérité, en ce qui me concerne, n'est pas la chose que je gère pour faire plaisir quand je suis devant l'écran blanc de mes pensées. Soit je l'exprime ex abrupto, et elle peut se révéler désagréable ; soit je me tais, et cela peut l'être tout autant, bien que la vérité demeure toujours affaire subjective.
Jean-Claude Cousin, alias Babel, m'offre le cadeau de son livre, Il avait des lunettes, et une tête ronde. J'aime ce livre. Sa lecture m'a procuré beaucoup d'émotion. Je l'aime parce qu'il n'a aucune prétention. C'est un livre droit, à l'image du bonhomme qui l'a écrit. Il n'a pas fait cela pour se lustrer l'ego, pas plus que pour prétendre à des prix littéraires et autres fantasmes de la même eau. Il l'a écrit parce qu'il en était temps, pour sa famille, pour ses proches, pour les amis, pour lui-même, pour que l'on sache enfin d'où il vient, qui il est. De quel aliment se nourrit la joie, à quelle source s'abreuve le désespoir. A quelle onde suprême appartient l'espoir.
Aucune flamboyance littéraire dans ce livre, comme on en accuse réception si souvent avec des trémolos dans les pixels. Un homme droit n'a pas besoin d'artifice, il s'en passe très bien, il lui suffit d'être ce qu'il est, humble. Ce que la vie finit par nous apprendre tôt ou tard. Ce livre est cette lumière qui s'éteint et qui s'allume comme un phare au gré de la vie, de sa perpétuelle évolution. Une trace que le sable émouvant du souvenir fixe pour toujours dans les esprits.
Si vous cherchez dans ce bouquin des effets de manche, vous n'y êtes pas. Si en revanche vous cherchez à vous enrichir avec des choses simples, nobles et humaines, vous venez de frapper à la bonne porte.  


Sous l'Casque d'Erby


dimanche 10 septembre 2017

La Scène capitale – Pierre Jean Jouve

Les livres sont comme les nuages : on les croise, on regarde, ou pas, la course folle ou indolente et on poursuit son chemin. La tête dans le guidon, on ne fait pas attention à eux. Ce n'est pas le moment de s'intéresser aux secrets qu'ils recèlent, aux misères qu'ils cachent dans le coton, à l'espoir ou au bonheur qu'ils procurent. A la poésie qu’ils inspirent.
Le ciel propose toujours une danse, qu'on accepte ou qu'on refuse, sans que nous sachions la raison profonde.
Ces temps, j'ai négligé le blog, comme on oublie de se raser. Pourquoi ? La réponse n'est pas mienne. Un sentiment de désordre s'est installé dans mon esprit comme un sortilège dont je peine à me délivrer.
Puis il y a eu Pierre Jean Jouve et La Scène capitale, un livre silencieux, fait de murmures récurrents. Il est venu à moi comme on demande l'heure à quelqu'un, parce que l'on sent qu'il est temps. C'est son jour. Celui où l'on attend quelqu'un ou quelque chose. Il s'est présenté comme une personne qu'on retrouve longtemps après avoir rêvé d’elle, sans savoir, au moment des retrouvailles, quel plaisir ou quelle mauvaise surprise tout cela réserve. J'avais perdu souvenir de ma première lecture. Rien de rien. Pas une image. Pas un son. A peine une mélodie. Quelques sensations, mais sans plus. Chose curieuse, je me souviens avoir pensé en le retrouvant : "ça y est, j'ai trouvé de quoi reconstruire un brin de pensée" !
L'architecture mentale conduit souvent sur des sentiers sinueux. Là où le lecteur de La Scène capitale cherche lignes droites et constructions rassurantes, conformes en tous points avec l'éducation reçue, Pierre Jean Jouve propose un ensemble de courbes qui, en évoluant, tissent une toile autour et à l'intérieur des fantasmes, ayant pour point de conjonction nos propres hallucinations.
Pierre Jean Jouve est né à Arras en 1887 et s'est éteint à Paris en 1976. Une belle vie de poète, de romancier et de critique. Je n'ai lu de lui que ce seul livre, le dernier de son œuvre. Il fut l'ami de Romain Rolland et militant pacifiste contre la première boucherie mondiale de 14/18. Il le fut aussi de Stefan Zweig, de Paulhan et bien d'autres…
C'est à partir de 1925 qu'il rompt avec lui-même – autrement dit avec son œuvre antérieure qu'il renie, orientant sa réflexion vers la psychanalyse, grâce à l'influence de sa seconde femme, Blanche Reverchon, s'y consacrant totalement jusqu'à la fin de sa vie. On le considère comme le premier écrivain français dont le travail romanesque aborde la psychanalyse en tant que sujet à part entière.
Malgré une réputation de « marginal hautain », l'homme sera de tous les combats contre le nazisme, prenant soin de refuser tout embrigadement. Pensée libertaire à laquelle il restera fidèle jusqu'au bout.
Trois textes forment la trame de La scène capitale : Histoires sanglantes, La Victime, Dans les années profondes.
Dans cet ensemble, le soleil n'est plus cet astre vivant faisant frétiller les êtres comme un banc de sardines et les choses selon l'ordre qu'on connaît, mais selon le coloriage sous lequel vivent et s'agitent des ombres agissantes. Une mosaïque polychrome dont les facettes brillent pour attirer le lecteur vers son ultime refuge : l'univers microscopique et grouillant des démons intérieurs. L'en-dedans et l'en-dehors tricotant des  pensées pour débrouiller une histoire au destin incertain.
Livre magnifique qui n'est pas de ceux qu'on lit à la plage en attendant le passage du marchand de glaces. Un livre de virtuose où le mot est à l'économie et aussi à la clarté. Complexe et lumineux. Un livre dans lequel il est question des affres de la relation homme/femme. Mais pas seulement. Oh, que non ! Il serait dommage - et ô combien hâtif ! - de ne dégager de sa lecture qu'une part de misogynie dont les détracteurs ont vite fait le compte. L'œuvre de Jouve la récuserait pour ne conserver que ce qui lui importe le plus : l'étude du comportement. A commencer par le sien propre.

La Scène capitale (1935-1961) de Pierre Jean Jouve, éd. Gallimard, coll. L'Imaginaire 104, 1982


Sous l'Casque d'Erby


vendredi 11 août 2017

Qui n'a pas écrit son bouquin ?

Salut tous.

Ils ont insisté, insisté. Qui, "ils" ? Mes enfants. Ils m'ont dit : papa, nous avons besoin que tu nous rappelles tout ce qui s'est passé, tout ce que tu as connu, et pas nous. Je leur devais bien ça.

Et voilà, je m'y suis mis, et je pense avoir dit tout ce dont je me souvenais. Le premier tirage est arrivé. C'est vrai qu'en y repensant, chacun s'aperçoit qu'il a vécu beaucoup de choses : des joies, des peines. Des évènements partagés avec beaucoup d'autres, ou d'autres très particuliers, très personnels.

Non, cet ouvrage n'est pas très gros. Sans doute beaucoup de péripéties ont-elles été oubliées, ce qui est sans doute un bien, car chacun aurait l'esprit bien encombré de choses pas forcément utiles.

En revanche j'ai tenu à ajouter à la fin un lexique, pour témoigner de choses particulières, de quelques outils disparus.

Pour le moment en tout cas, cet ouvrage ne sera disponible que chez moi. Après, on verra. En voilà la partie illustrée de la jaquette, car j'en ai fait une.




 Bonne fin d'été !

bab

lundi 19 juin 2017

Marianne, j'ai fait un cauchemar merveilleux

ERBY
La colique électorale est finie avec la victoire du clan Macron. Quelle légitimité peut avoir une majorité élue avec près de 60% d’abstentions ?
Je ne dirai qu’une chose : quand on dégage une majorité avec moins de la moitié du corps électoral, peut-on évoquer un état de dictature ? A plus forte raison quand la « majorité » dégagée est pilotée par une finance mondialisée. Heureuse, la France échappe à l’extrémisme vociférant des trublions de l'échiquier politique, militant pour une Sixième République, voire même, plus à la marge, pour la « révolution ». De fait, Marianne échappe au pire et le soulagement n’a rien de comparable avec l’alerte caniculaire de ce mois de juin.
Surtout, n’ayez pas l’audace de glisser le mot « dictature » dans la conversation post-électorale à la terrasse du troquet. Ni d’aborder l’état de résistance suite à l'escroquerie dont nous sommes les victimes. Une meute de chiens assis sortirait les crocs pour vous empêcher de dire des âneries ! Rien que pour votre bien. L’image qu’ils ont de la dictature est autrement plus tribale que le raffinement onctueux de celle avec laquelle nous avons à composer désormais. Ils sont restés scotchés aux Pinochet, Amin Dada, Bokassa et autres Franco.
Ne reprochez pas à vos amis, des personnes aussi gentilles qu’avenantes, d’être allé voter Macron. Ils vous diront que c’est mieux que Le Pen ! Qu’à tout prendre, ils prennent ce que la télé leur dit, parce que à l’instar de Mamie-les-orties, c’est la vérité vraie !
Et n’ajoutez pas que la télé et l'empire médiatique c’est pourri, qu'ils appartiennent à la ploutocratie. Pensant que vous les prenez pour des nouilles, ils vous pourriraient la vie, vous bifferaient de leurs carnets d’adresse et vous jetteraient aux oubliettes ! Que feraient-ils sans elle à partir de 20 heures le soir ? Filer dans les bois fricoter avec le loup garou ?
Faut pas rêver non plus !


Sous l’Casque d’Erby


mercredi 14 juin 2017

Une vraie bonne panne

M Art' IN
Le Salut les amis.
Un petit moment que je garde le silence, ce qui peut être interprété de plusieurs façons.
« Qui ne dit mot consent », dit la maxime. En réalité, il faut apporter un correctif à cette sentence latine que nous devons à Boniface VIII et qui se traduit exactement comme suit : « qui se tait semble consentir ». Cela change un peu l’approche, il me semble. Mais comme tout va si vite en ce monde de fous, laissons le doute en suspens et la parole coloniser l’espace.
Oui, c’est vrai, mon ordi était en panne et cela a duré, duré. Une vraie bonne panne !... Un vrai beau et bon temps dont j’ai tiré grand profit.
Oui, c’est vrai, j’ai eu, aussi, mon coup de fatigue, même si, niveau santé, je me porte comme un charme. En réalité, je suis fatigué de la politique, de la corruption, des mensonges tous azimuts, de toutes ces choses graves qu’on banalise et qui donnent à cet ensemble baroque que nous avons devant les yeux un air de normalité affolant. Raison pour laquelle, je ne me suis pas déplacé pour aller voter lors du premier tour des législatives, tout comme je ne me déplacerai pas au second tour non plus. Nous avons tout dit, tout répété. Tout radoté !
Voilà pour les généralités.
Maintenant, le cas particulier. C’est perso et je n’aime pas trop en parler. Mais bon, ceci expliquant cela…
Ayant commis un polar, Il faisait encore nuit, dont l’accueil est plutôt favorable, malgré les coquilles que l’éditeur « alternatif » que j’avais choisi n’a pas pris soin de corriger totalement, les lecteurs qui l’ont aimé me réclament la suite. Suite sur laquelle je travaille depuis un petit mois et qui m’a permis de torcher une douzaine de chapitres afin de la lancer, ce qui n’est rien. Sachant que si le premier volet n’est pas trop nul, le deuxième (sur les trois prévus) demande confirmation. Sur ce point, je me fracasse la pastèque pour que cette suite soit la meilleure possible… Ce qui, ma foi, est très relatif.
Question importante : vais-je laisser tomber Cailloux dans l’Brouill’Art ? La réponse est non. Seulement voilà, mes interventions seront plus ou moins espacées, gardant un œil attentif, à ma façon, sur l’arnaque politique qui nous submerge et autres caprices poétiques. Cela durera le temps que ça durera.

Sous l'Casque d'Erby
         



mardi 23 mai 2017

Caracas et les douze fois douze têtes de la Haine

Je lisais l'article de Thierry Deronne sur le Grand Soir. Et j'ai pensé qu'on pouvait légitimement se poser des questions.

Pourquoi le gouvernement de Maduro, très largement soutenu par la population autre que celle des "quartiers aisés" de Caracas et de quelques autres villes, ne prend-il pas des mesures à la fois vitales et légitimes ?

Les médias appartenant aux grandes fortunes du pays font tout pour alimenter les désordres par des articles mensongers, des appels à la haine. Normalement, ces agissements tombent sous le coup de la loi, et leur droit à éructer ainsi des propos non seulement subversifs et dangereux, mais basés sur des faits complètement erronés, peut être réduit. Ce serait même très certainement facile à prouver. En vertu de tous ces faits, les journaux, chaînes de télévision et de radio incriminés pourraient au moins voir leur droit à émettre ou à imprimer suspendu en attente de vérifications plus approfondies sur leurs financements et leurs patrons réels.

En même temps, il est connu même en France (du moins sur les médias alternatifs, pas sur Le Monde ou l'Obs, faut pas rêver) que les pénuries qui peuvent exciter la colère sont organisées et financées par les industriels et les banquiers : pourquoi ceux-ci ne sont-ils pas inquiétés, voire évincés de leurs sièges, ce qui priverait la subversion d'une part notable de ses financements ?

Enfin, il faut se souvenir que toute cette orchestration part comme d'habitude dès qu'on parle de troubles sur TOUTE la planète, de bureaux washingtoniens aux fonds quasi illimités du moment qu'il s'agit de faire mal. Ces bureaux bénéficient d'une succursale de choix : l'Ambassade. Il est bien connu que au moins quatre-vingt-dix pour cent des diplomates officiels sont des agents subversifs. Afin de résorber le chancre purulent et terrible, renvoyer dans leurs foyers étatsuniens par le plus proche avion la moitié, voire bien plus, de ces personnages, devenus persona non grata, pourrait rendre la situation plus gérable. Car bien entendu, dans un pays charnière comme le Venezuela, le nombre d'agents de terrain non officiels ne doit pas être négligeable.


Orchestre Teresa Carreño, direction Gustavo Dudamel

Le Venezuela ! Un pays où il pourrait faire si bon vivre, s'il n'y avait derrière la pourriture des anglo-saxons ! Comme dans presque toute l'Amérique Latine, d'ailleurs.

bab

(incidemment, je me souviens avec bonheur d'un petit concert impromptu de cet orchestre. Cela se passait en plein air sur la Place Royale de Nantes, et ce jour-là j'ai pensé que c'était Madame Teresa Carreño elle-même qui le dirigeait. C'était bien une vieille dame, mais elle est décédée depuis longtemps. J'y étais en compagnie de deux amis, les deux seuls membres du Parti socialiste Bolivarien)
bab

jeudi 11 mai 2017

Joaquina Dorado Pita ou l’anarchisme à cœur ouvert

Les gens naissent avec une étoile. La mienne fut nomade et fière. L’article qui suit, publié dans Régénération, en hommage à une anarchiste espagnole, me concerne à plus d’un titre : c’est un morceau de ma vie qui revient.
Quand j’ai rencontré Joaquina, grâce à son compagnon de cœur et de lutte, Liberto Sarrau, j’avais dans les 18 ans et je ne savais ni lire ni écrire. Quant aux idées, elles bouillonnaient en moi comme un torrent impétueux et désordonné.
J’en ai croisé du monde chez Joaquina, avec qui j’ai partagé le quotidien pendant quelques années, rue de La Tour d’Auvergne, à Paris. Chez elle, entre deux chantiers, j’ai lu, dévoré, assimilé et digéré des livres et des idées... J’ai appris la verticalité, ce qui est une denrée rare. J’ai aussi appris à ne rien lâcher de ma dignité d’homme dans un monde prosterné. J’ai découvert ce que le cœur a de grand et de sublime, moi, bout de bois mal taillé, flottant au hasard dans un milieu hostile, cherchant dans la rumeur de mon ignorance la lumière de la connaissance et de la fraternité. A leur contact, j’ai appris la liberté et le prix à payer pour l’obtenir dignement.
J’en ai publié des pages dans Cailloux, mais celle-ci est celle dont je suis le plus fier. La bonne lecture en découvrant un destin hors du commun, avec l'article remarquable que lui est consacré :

Salud Compañera !

Survenue le 14 mars dernier à Barcelona, la mort de Joaquina Dorado Pita, clôt une lumineuse séquence de l'histoire populaire. À presque cent ans, les sentiments de révolte de sa petite enfance contre l'injustice l'habitaient toujours intensément. Née le 25 juin 1917 dans un quartier de pêcheurs de la Coruña, en Galice, elle eut très tôt conscience du malheur réservé aux classes laborieuses. En voyant aller pieds nus la plupart des enfants du quartier, puis en assistant un jour du haut de son balcon à la féroce répression qui s'abattait sur des travailleurs en grève.
Émigrée à Barcelona en 1934 avec ses parents, elle a tout juste 17 ans quand immédiatement après son embauche comme tapissière, elle est la première dans l'entreprise à adhérer au syndicat CNT du Bois et de la Décoration. À partir du Coup d'État militaro-fasciste de juillet 1936 elle passe à l'action révolutionnaire. Quelques semaines avant de s'éteindre, son regard flambait encore quand elle évoquait les jours qui suivirent la victoire du peuple des barricades, dont elle fut. Elle fit alors partie d'une délégation du syndicat qui faisait le tour des usines et ateliers. Elle adorait raconter... «Qui est le patron?» «Moi!» s'écriait quelque vanité. «Eh bien, hors d'ici!» s'entendait-elle répondre, «Le temps des maîtres est révolu!». La toute jeune Joaquina n'allait pas tarder à se voir confier les fonctions du Secrétariat de l'Industrie du Bois Socialisée. Courroux et regrets marquaient son visage à l'évocation des événements de mai 1937 au cours desquels «Sans l'appel au Cessez-le-feu des “Camarades Ministres” nous aurions écrasé les mal nommés communistes. Ça aurait changé pas mal de choses...». Quand il fut question de former des pilotes de chasse Joaquina se porta candidate. Mais Moscou veillait, les avions jamais n’arrivèrent.
En février 1939 elle traverse les Pyrénées parmi les centaines de milliers de gens qui fuient la barbarie, bombardées et mitraillées au long des routes par l'aviation franquiste. Internée dans un camp de concentration du côté de Briançon, elle réussit à s'en évader. Elle demeure alors quelque temps à Montpellier dans le château où le botaniste Paul Reclus, neveu d'Élisée, offre refuge à bon nombre d'anarchistes arrivés d'Espagne. Elle fait là la connaissance de Simon Radowitzky, avec qui elle établit rapidement des liens d’amitié. Ensuite c'est Toulouse puis à nouveau l’internement ; dans deux camps dont celui du Récébédou (Portet-sur-Garonne) d'où encore elle s'évadera. À la Libération elle prend une part très active dans la réorganisation de la CNT et de la FIJL (Fédération ibérique des jeunesses libertaires) avant de retraverser clandestinement les Pyrénées avec Liberto Sarrau Royes, depuis quelques mois son compagnon, pour continuer à combattre la dictature. C'est à cette époque qu'elle, Liberto, Raul Carballeira Lacunza, trois autres compagnons et une camarade forment le groupe d'action Tres de mayo. Le 24 février 1948 Joaquina et Liberto sont arrêtés puis torturés au cours des 18 jours pendant lesquels ils restent aux mains de la police. Condamnés, puis relâchés en liberté conditionnelle suite à l'invalidation du Conseil de guerre, ils sont repris le 11 mai 1949 alors qu'ils s'apprêtent à repasser en France.
Condamnée à 12 ans de prison, Joaquina est transférée à l'hôpital fin 1950 et doit subir l'ablation d'un rein gravement détérioré par les tortures auxquelles elle fut soumise dans les locaux de la police. Devant un diagnostic de mort imminente, l'administration pénitentiaire s'empresse de l'envoyer décéder chez elle, afin de s'éviter d'éventuelles tracasseries. Un médecin naturiste lui sauve la vie grâce à de très onéreux achats de pénicilline financés par les compagnons du syndicat clandestin du Textile. Une fois sa santé récupérée Joaquina réintègre la prison pour en finir avec sa peine dont, à la suite d'amnisties générales, il ne lui reste plus que trois mois à accomplir. Le 13 février elle sort en liberté conditionnelle, pour aussitôt rejoindre la clandestinité, aux côtés de Francisco Sabaté Llopart, qu'elle secondera dans ses activités de propagande et pour qui elle se chargera de trouver des planques. C'est avec lui qu'elle rejoint la France, à pied une fois de plus en 1956. Après avoir combattu la dictature elle devra encore se frotter aux penchants légalistes des bureaucratiques continuateurs de “l'anarchisme” de gouvernement. Elle et quelques autres irréductibles devront en effet faire montre d'une ferme résolution à l'encontre des autorités cénétistes de Toulouse pour que Francisco Sabaté obtienne un aval de la Confédération destiné à lui éviter d'être extradé en Espagne. Elle militait au sein de la deuxième Union régionale de la CNT de France quand en 1977 un Secrétaire général s'arrogea la luxueuse prérogative d'exclure de son propre chef cette Union, alors la plus nombreuse. Union dont le congrès qui suivi refusa d'entendre une délégation. A-t-on jamais rien vu d'aussi furieusement décadent en terrain antiautoritaire ? Les luttes intestines qui déchiraient la CNT d'Espagne en exil n'y étaient sans doute pas étrangères.
Son insuffisance rénale devant être palliée par dialyse, Joaquina se fixa définitivement à Barcelona où elle pouvait profiter de meilleures conditions d'habitat qu'à Paris. C'est avec grand courage, le même que face à la dictature et à toutes les adversités, qu'elle affronta sa maladie. «Avec du courage les choses finissent par s’arranger !» se plaisait-elle à rappeler.
S-S.C.

Sous l’Casque d’’Erby





dimanche 7 mai 2017

La France n'a plus de président


Depuis dix ans, c'était déjà l'Ordre Mondial qui dictait les agissements de nos politiciens, soit via son antenne de Bruxelles, soit grâce aux Young Leaders, soigneusement chapitrés qui parsèment ministères et institutions, soit par le truchement d'organisations para-politiques protégées et très agissantes.
Désormais c'est directement la banque Rothschild qui prend en main l'Élysée. Sans doute y sera-t-il installé une agence directement, avec distributeur automatique de biftons à la valeur précaire, et obséquieux conseillers pour les pauvres riverains.
C'est au point que l'ambassade sise tout près de cette succursale de la City ne devrait plus avoir à servir, puisque ce sera l'annexion pure et simple. Les Français devenus l'équivalent des Portoricains, voilà une perspective intéressante. Ce sera sans doute le cinquante-sixième-bis parmi les pseudo « États de l'union », le Dominion normand, un sous-Jersey en somme.
La City, devrais-je dire la Couronne ? aura donc un sujet de plus à part entière, comme elle avait continué à posséder les territoires situés entre les Grands Lacs et le Rio Grande malgré une pseudo-indépendance. Le Lion ne lâche pas ses proies.
Ne nous inquiétons pas pour les politiciens de tous bords autoproclamés : ils auront bien mérité une prébende tranquille pour avoir œuvré à cette grande réussite. Les plus jeunes serviront encore, afin de parachever l'adhésion des indécis : quant aux réticents, aux hostiles et aux résistants, ce sera autre chose !
La Résistance doit se lever dès maintenant, tout de suite, sans attendre, parce que LA PATRIE EST EN DANGER, et même plus que cela. La guerre est déclarée par l'Establishment. Nos seuls alliés seront à l'Est, au-delà d'États renégats comme la Roumanie. Vladimir Vladimirovitch Poutine, avec nous ! Oui, nous pouvons faire l'Europe, celle qui va de Sverdlovsk et Tchéliabinsk à Brest et CALAIS. Pas au-delà.
Au nom de Jallet, de Robespierre, de Baudin, de la Commune tout entière, en avant ! De ce monde en pourriture, faisons jaillir un nouvel arbre de l'égalité, de la fraternité, de la liberté.

Sous l’Casque d’Erby



samedi 6 mai 2017

Identifiant

Peau de chagrin - M Art' IN


Comme bêtes apeurées dans le noir
Par les broyeuses à fliquer
Poing levé
La lumière brille encore sur les pupilles blessées
Elle brillera toujours aux yeux des bannis
Fulgurant d’une étincelle nouvelle
Chaque fois que le rêve fait une trouée dans le ciel plombé
Cherchant à franchir le coron des cases à cocher
La loi reprend les dés, les agite
Les jette !
Bingo !
Le goulot dans la gargoulette
Le tafia descendant à pleins courants
Coup d’amok dans les tuyaux
La vie pour oublier
Ou pour ne plus se souvenir
Tu ne sais plus
Ton nom
Ton adresse
Ni même ton prénom
Tu n’es qu’un chiffre
Un bulletin dans le cercueil
Un clou dans le sapin
Un matricule
Parmi d’autres matricules
Ta sueur
Ta misère
Ton sang
Tes racines
Ne sont que des algorithmes séquestrés
Encagés dans le placard des infamies

Sous l'Casque d'Erby