vendredi 30 octobre 2015

Art contemporain : du ménage bien fait !

Selon les milieux, on les désigne en tant que femme de ménage, de service, bonne, servante, femme de journée, soubrette, domestique, adjectif singulier et un peu gastéropode pouvant jouer du mâle/femelle, sans que cela ne change quoi que ce soit au statut de sous-humain qui est le leur. Comme nous sommes passés de l’univers des choses claires et bien définies à celui de la nébuleuse technocratique, il fallait bien trouver une nouvelle désignation, « moins humiliante », à ces personnes déclassées exerçant un métier « utile » mais « dégradant ». « Technicienne de surface » est le vocable par lequel on a fait disparaître celui de femme de ménage, un peu comme on cache la merde sous le tapis.
Frotte, astique, cire, fait luire, et tais-toi !
« Demain ? Quoi, demain ?... Demain, c’est pareil qu’aujourd’hui, mesdames, messieurs : frottez, astiquez, cirez et taisez-vous !... Et pas de questions, faites votre boulot en silence et ça ira bien pour vous !... »
De temps en temps, le rouage se grippe. Prise de peur, paniquée, ne sachant pas à quel saint adresser sa sainte prière, la femme de ménage, ayant docilement intégré le message, fait comme on lui dit. En silence.
L’événement qui suit a eu lieu en Italie, au Museion Bozen de Bolzano, mais il aurait pu tout aussi bien se dérouler n’importe où ailleurs. Il est relaté dans les colonnes de l’Ouest France*.
Le lendemain du vernissage d’une exposition d’art contemporain, voyant leur lieu de travail comme ceci (il s’agit de l’œuvre inouïe de deux gisquettes représentant les « restes d’une fête », photo ci-contre), appliquant rigoureusement le principe de la propreté la plus stricte, dans un lieu où les chiures de mouche sont proscrites, les femmes de ménage ont tout ramassé, tout emballé, tout aspiré, tout lavé (à « grande eau », on suppose) et tout jeté à la… poubelle !   
Pour l’heure, les conceptistes de cette « œuvre » magistrale courent les dépotoirs de la ville à la recherche de leur poubelle, afin de reconstituer l’ouvrage au plus près de la version d’origine, le « plus vite possible », comme l’annonce le musée dans un communiqué placardé sur la porte !
Il est des « catastrophes » qu’on ne saurait regretter ! A quand la remise d’une haute distinction nationale aux frangines de la zone pour « services » rendus à l'art ?

*Source info. Merci à Erwan pour l'envoi.

Sous l’casque d’Erby



mercredi 28 octobre 2015

Portugal : la démocratie sous condition

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Qu’on le murmure ou qu’on le claironne la démocratie est un concept publicitaire qu’on placarde sur les murs de la cité pour enfumer les gogos. Tous les pays (du moins un très grand nombre) l’ont inscrite en lettres lumineuses sur les enseignes des bazars politiques et son commerce rapporte gros à ceux qui en ont fait le métier ! L’art et la manière de pressurer les peuples jusqu’au plus faible pourcentage de leurs potentiels. L’Europe, turbinant sans relâche pour le compte du Gang de la haute finance, est passée maître dans la vaste entreprise de démolition humaine qu’elle s’est donnée pour objectif !
Prenons le Portugal, succédané de la Grèce au panthéon de la géostratégie par la misère : une élection et des résultats. La coalition de gauche et la droite se disputant le morcif. Je dis la « gauche » pour la comprenette, parce que, pour le reste, chacun sait à quoi s’en tenir...
Le Premier ministre de centre-droit, Pedro Passos Coelho, perd et passe, puisque, faisant fi de la victoire de la « gauche » – pas méchante pour un escudo –, le chef de l’État, Cavaco Silva, lui offre (le baiser du parrain ?) les clés de la gouvernance jusqu’à la prochaine échéance, d’ici à une quinzaine, un mois tout au plus, étant donné qu'il va gouverner sans majorité. Et ce pour deux raisons on ne peut plus démocratiques. La première étant que le parti du Premier ministre est « le plus voté aux législatives du 4 octobre dernier pour former le gouvernement » ! A quoi bon une élection, un simple sondage aurait épargné à l’électeur une prise de tête inutile ! Passons.
La seconde raison est d’une profonde clarté, réduisant les explications foireuses de Cavaco Silva à de la bouillie pour chats. Le chef de l’État, à qui il ne manque que le costume et les médailles de Guide Suprême, a déclaré sans le moindre « chat » dans la gorge, qu’il ne « pouvait laisser le pays entre les mains de partis politiques qui prônent une sortie de l’euro, et une sortie de l'Alliance atlantique » ! Comme si le PS portugais, allié de circonstance avec la gauche « radicale », à qui il plantera sans trembler un coup de dague dans le dos aussitôt au pouvoir, avait l’intention de hâter la révolution autrement que par le renoncement !...
L’État fait tout pour nous ruiner, faisons tout pour le démolir !

Sous l'casque d'Erby


dimanche 25 octobre 2015

Manifestation à Guingamp contre les projets miniers samedi 24 octobre 2015


Il y avait un millier de personnes ce samedi 24 octobre à Guingamp pour répondre à l’appel du collectif Douar Didoull pour protester contre les projets miniers en Côtes d’Armor et l’ArTche des sens y faisait partie, avec les présences de Claire, Martine, Monique, Zorba et Rodolphe, ainsi que nos amis de la Compagnie Bococo.


Des projets de prospection et d’exploitation initiés par Variscan Mines, une société aux capitaux australiens, basée à Orléans, pour se faire du flouze en cherchant cuivre, zinc, plomb, or, argent et « substances connexes », en dézinguant l’environnement. La demande d’exploitation couvrant, pour l’instant, une superficie de 411km² dans les Côtes d'Armor pour une période de 5 ans. Pour le reste, l’appétit venant en mangeant, on imagine sans peine le désastre…


Claire tricoteuse de liens



Parrainé par le sémillant Arnaud Montebourg, par arrêté du ministère du Redressement productif en février 2014, au nom du made in France, les sous-sols hexagonaux ne seront bientôt qu’un gruyère, le concept ayant pour objectif, expliquait-on alors aux gogos le plus sérieusement du monde, de « recréer un vivier d'emplois localisés » ! Les lois Macron étant en la matière le brillant exemple.  
Adieu truites, adieu gardons, adieu ablettes ! Adieu paysages ! Adieu la vie !  







Quel importance que nous protestions avec plus ou moins de vigueur, dans le respect de la loi, puisque, comme pour l’extraction de sable en baie de Lannion, nous ne sommes à leurs yeux que des chiens !






Superbe ambiance tout au long du parcours entre la Place de l’échiquier et le centre historique de Guingamp, avec halte devant les grilles de la sous-préfecture, fermée le samedi.




Un ami aveyronnais et son tricycle, le cidre au cœur, boîte à musique et chien fidèle, chantant merveilleusement  du Brel à tue-tête, sachant que cela allait au cœur, s’était joint au cortège, parce que, disait-il, « ici ou là-bas, c’est du pareil au même » !










Avec M art'IN, poussant une méga toile sur un charriot de grande surface, chantant, a capella, des diatribes poétiques, applaudie par les manifestants...
Trio diabolique : Promoteur, finance, préfet





En tête de cortège, chamarrés, le préfet, le banquier, la finance, « infernale » Compagnie Bococo, affichant fièrement ce que l’Etat ne cache plus, la cupidité capitaliste. Huée générale ! Sans conséquence, puisque, impassible comme une mouche à merde, prenant la parole, le préfet déclama sa vérité de larbin de l’Etat, prêt à le servir, même si pour cela il doit faire du monde un vaste cimetière !
Voici les propos lénifiants – Ubu n’a rien à lui envier – que monsieur le préfet (ci-contre en compagnie de son âme damnée) a tenus à la foule amassée autour de la tribune :

« Citoyennes, citoyens,

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Il ne faut pas s'inquiéter, oui les mines propres ça existe ! Il n'y aura pas d'pollution et ne criez pas « au loup » quand les industriels - transformateurs de matière - séparent les solides des liquides... Aujourd'hui la modernité apporte des équipements novateurs qui augmentent la souplesse d'exploitation avec une réduction des étapes séparatives / l'optimisation, l'amélioration et clarification de la dé-zy-dra-ta-tion. Vous serez épatés de découvrir comment la technologie innovante sépare désormais vos solides de vos liquides = IL N'Y AURA PLUS DE SEPARATION, TOUT DEVIENDRA SOLIDE ! Efficace et rapide, c'est une démarche super active...
Indibutablement, c'est une solution, dans les règles de l’art, adaptée à vos problèmes... C'est notre accompagnement dans la durée, une collaboration dans une démarche de bien-être et de progrès. »

Faites-nous confiance 

Guingamp, le 24 octobre 2015 
Le Préfet de l'Yllustre Cie BOCOCO 
Contacts : 02 96 36 63 663
Merci à Sylvie et Erwan de l’association Bococo pour la (parfaite) Copie Conforme.

Photo-reportage : Zorba Diaz


Sous l'casque d'Erby





vendredi 23 octobre 2015

Alerte astéoride, un caillou de plus dans le brouillard des consciences

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Grosse coulante dans les chaumières.
Bande-annonce : « Le jour de l'Halloween [forcément], un astéroïde géant de 2,5 km de diamètre va « frôler » la terre, selon les calculs de la NASA. » ! A nos lance-pierres, frères terriens, oust au maudit corps étranger !
Dans les commissariats, c’est la panique !
« Murdoch, faut me débrouiller tout ça, et que ça saute ! De l'inquiétude, oui, de la panique, non ! », intime l’inspecteur-chef du Poste n° 4, un dénommé Brackenreid, à son subalterne qui a déjà la tête ailleurs que dans le minuscule espace qui le fait bander sans le faire jouir, songeant à ce que Julia, sa légiste bien-aimée, ferait de son corps par une nuit sans lune, mais n’osant pas, par pure rigidité, le lui offrir…   
Le dit bidule, baptisé « 2015 TB 145 » – on dirait le libellé d’un bordereau de commande passé par l’EI à un marchand d’armes américain – se propulsant à la vitesse de 125,500 km/h, ce qui est rigoureusement interdit par la loi sur nos routes de campagne, est de ceux qui mettent le feu à l’imagination, ce qui est bien plus inquiétant qu’une marche verte pour la fermeture des centrales nucléaires ou l’avènement de la décroissance !
A une telle vitesse, la maréchaussée, vrillant du casque comme jamais vu, n’aura pas le temps de verbaliser le conducteur de l’engin. Quel manque à gagner dans les caisses des rupins !
De son côté, le populo, toujours sensible aux mauvaises nouvelles, comme s’il y en avait pas assez comme ça, teint terreux, l’œil rivé, qui à la fiche de salaire, qui aux offres d’emplois, qui aux dossiers sur le surendettement des ménages, qui à la liste des responsables de cette catastrophe annoncée, consultant avec fébrilité l’encyclopédie sur la mystérieuse disparition des dinosaures, des bataillons citoyens se rassemblent à la nuit tombée, dans une communion fétichiste jamais vue, priant avec ferveur pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tirelire.
Les marchands de grigri, tels des charognards sur le faisandé, faisant le tour des assemblées pour vendre l’amulette salvatrice qui épargnera à la planète une telle épreuve en arrondissant leur fin de mois.
Le moins qu’on puisse dire est que le débat fait rage d’ores et déjà sur le diamètre présumé de l’aérolithe aux intentions – c’est désormais une certitude – belliqueuses qui s'approchera de la Terre, au plus près, à une distance de 500,000 kilomètres environ.  Le débat portant sur la taille réelle de la pustule, qui ne serait pas de 2,5 kms de diamètre, comme annoncé, mais d’une dimension bien plus modeste, comprise entre 290 et 650 mètres, l’auteur de l’article ayant confondu dans la mesure « mètres » et « pieds » !
Atroce !

Sous l’casque d’Erby






mercredi 21 octobre 2015

Mellionnec, un bourg, une passion et des vies au service de l’art

La seule force
Sculpture réalisée par 
François Hameury, Erwan le Bon, 
Ange le Bescot, Irène Le Goaster et Kito.
Bien que cela ne soit pas toujours perceptible, du moins pas autant que nous le voudrions, ça bouge et ça grouille en Centre Bretagne dans le domaine militant et artistique. Cela n’étant ni nouveau ni surprenant au pays des gens obstinés.
Au début de ce mois d’octobre, représentant l’ArTche des sens, nous participions, à Trébrivan, au Giga Fetz-Deiz organisé par l’association « Sous le vent, les pieds sur terre » contre l’implantation d’une ferme-usine de 1 000 truies et la pollution générée par cette industrie imposée par les « services publiques », mairie et préfet en tête de gondole.
Aujourd’hui, c’est à Mellionnec, dans les Côtes d’Armor, à la limite du Morbihan, que nous nous sommes rendus pour la 11ème édition de la biennale « Un Bourg à Sculpter », organisée par l’association Kizellan, avec qui nous avions rendez-vous. Largement soutenue par la municipalité et les habitants de la commune, ce projet est un acte de résistance contre l'effondrement de la vie et de la culture d'un pays.
Ouverte depuis le 19 septembre elle se clôturera le 15 novembre prochain. Si vous n’habitez pas loin, je vous invite à user un peu de semelle pour la découvrir. Elle vaut le déplacement.
Se présentant comme un jeu de piste, cette expo invite le public à marcher en furetant dans les coins et les recoins d’un bourg animé par l’étincelle d’une vie parallèle. Qu'est-elle la vie sinon un ensemble de vies marchant main dans la main par-delà le temps et l'espace ? Bien que fléché, le parcours offre des détours imaginaires d'une surprenante beauté. De quoi nouer solidement des liens invisibles avec l'imagination, souvent dépréciée, rarement reconnue à sa juste valeur. La première surprise venant de l’implication des habitants de la commune dans un projet artistique à la fois simple et sophistiqué, où chaque jardin privé devient espace public, chaque œuvre un univers personnel enclavé dans le paysage comme si elle était née avec lui, épousant l’architecture, ponctuant la singularité, avec un accent poétique que l’observateur ne peut qu'admirer.
Portée par un homme, en 1998, José Rault, retraité et sculpteur amateur, habitant le bourg voisin de Glomel, l’idée de créer une exposition de sculptures monumentales au cœur d'un bourg fut soumise au comité des Fêtes de Mellionnec et au maire Michel Balbot, qui, avec le soutien de l'association « Sculpteurs de Bretagne », Kizellan (« un bourg à sculpter » en breton), s’installe durablement dans les lieux. Depuis, son succès ne se dément pas, grâce à l’effort de nombreux bénévoles pour qui un bourg sans artistes est « un bourg sans vie », comme l'expliquait avec fierté cette dame de Mellionnec à qui je louais le bonheur d’une telle initiative.
Annuelle tout d'abord, elle devient biennale à partir de 2001. Depuis 2008, elle a lieu en alternance avec l'exposition « Kammed ha kammed get skulturenneù » (sculptures pas à pas) de Guéméné-sur-Scorff.
En 2009, c'est la commune de Loperhet dans le Finistère qui reprend le concept avec L'Art en marche, avec deux circuits de promenade au cœur de la commune. Comme à Mellionnec et à Guéméné, l'objectif est de  « faire venir l'art au plus près des gens ». 
Soutenue par des subventions, l'association Kizellan est entièrement gérée par des bénévoles. L'implication des habitants de Mellionnec et la participation, au fil des années, de plus d'une centaine de sculpteurs, en assure le succès et l’avenir.
Pour cimenter ce pari audacieux, lors de l’expo de 2001, l'association organise « un atelier de sculpture monumentale sur la place de l'église. Pendant cinq week-ends, une bille de cyprès de 5,60 m de longueur par 1,30 m de diamètre voit cinq sculpteurs se succéder, chacun continuant et complétant le travail de son prédécesseur selon son inspiration. La statue « La Seule Force », fruit de cette collaboration est offerte à Mellionnec et érigée au centre-bourg lors de l'exposition 2003. »
La rencontre de l’association l’ArTche des sens et des responsables du projet Kizellan a été riche et porteuse de projets communs pour le futur…
Sur la route du retour, nous avons fait halte chez les amis de « Sous le vent, les pieds sur terre », pour mettre au point les détails de notre intervention artistique à la manif de Guingamp le samedi 24 octobre à 10 heures, Place de l’échiquier, contre les projets miniers en Bretagne.   


Sous l’casque d’Erby



mardi 20 octobre 2015

Rue des maléfices – Jacques Yonnet

« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu hais. »

Jacques Yonnet est cet écrivain « confidentiel » que j’ai lu et relu récemment, grâce aux conseils avisés de Didier Goux. Si sa production est restreinte, le tout se limitant à des poèmes, des nouvelles et articles de journaux, son talent est de ceux qui squattent vos pensées pendant longtemps, des ceux qui marquent comme un tatouage sur la peau. Jacques Yonnet était un électron libre, préférant l’odeur de la vie à la cuistrerie des grands « militants engagés » qui ne sont souvent que les tortionnaires de demain : résistant, anticonformiste, poète, conteur, vagabond, grand érudit, il est le grandissime et fin connaisseur de l'histoire de Paris.
Jacques Yonnet est mort un mois d'août de l'année 1974, à l'âge de 59 ans. Un mois idéal pour prendre congé, aurait-il pu écrire si l'ankou lui avait laissé le temps. Ce livre, paru initialement sous le titre « Enchantements sur Paris » est le seul qu'il publia.
Avec Yonnet on approche Paris comme on hasarde la conquête d'une femme qu'on sait trop belle, trop mystérieuse, trop inaccessible, tant tout en elle suggère des envies furieuses. Gagnée ou perdue, la partie se doit d'être jouée.
Dès les premières lignes on sent que la chose ne va pas vous lâcher le train de sitôt. Le souffle tiède des nuits mouffetardes vous enveloppe et, vous tirant par la manche, vous entraîne dans une randonnée exceptionnelle. De la base au sommet, la pyramide de l'inconscient fait l'objet d'un mouvement continuel. Du faux plat aux collines escarpées ; de l'avenue à la ruelle, Paris se dénude tout en conservant sa dignité. Nous sommes à Paris pendant l'occupation. Paris occupé. Paris préoccupé. Paris privé. Paris débrouillard. Paris vivant, encore et toujours. Paris collabo et Paris résistant aux vents mauvais de l’histoire par une force qui lui est propre.
Des souffleries de ses forges secrètes s'échappe l'oxygène de la vie et de sa démesure. De sa poésie. De sa beauté et de son incroyable vitalité. Paris, dont Jacques Yonnet fouille l'histoire à coup de semelles pour nous rendre une copie pleine d'amour, de passion et de rêve, dans un style d'écriture somptueusement vivant. Dans une ambiance nocturne oppressante, mais poétique, le crépuscule se faisant jour, c'est toute l'histoire d'une ville qui vous apporte sa formidable créativité. Entre Mouffetard et Gobelins, ça grouille d'une faune colorée qui vit ou vivote au rythme d'une histoire faite de sortilèges, de croyances et d'architecture mentale échappant à la logique de la science cartésienne. Une géographie où la vérité, cherchant à se frayer un chemin dans les méandres d'un monde surréel, offre des accents pathétiques aux passants. La poésie n'ayant que faire des craintifs, respire le grand air. C'est le défilé des bataillons de la « cloche », de la vie poussant le bitume vers les nuages, guidée par on ne sait quel vent hasardeux mais salutaire. Sous les enseignes des « Quatre Sergents », chez Olivier, celle du « Vieux Chêne », ou encore « Aux trois mailletz », on y croise,  selon l'humeur, outre les habitués, Flora l'Hallucinée ; l'Amiral, gardien de phare de son état ; Pépé la Lope, amputé, et pas que de la jambe ; Pierrot la Bricole et autres Léon la lune. Le Paris-Bouge est à l'œuvre, avec Danse-Toujours, Dolly-Longue-à-Jouir, Mina-La-Chatte et autres graines d’avenir. Dans ce pari, Paris est à la fête. Une drôle de fête. Dans cette farandole, la gitanerie a, elle aussi, son mot à dire et, parce que l'aventure est humaine, elle se lit aussi bien entre que dans les lignes de la main. Magnifique !
A la suite d'une succession d'événements malheureux que la presse à sensation des années 50 du 20ème siècle voulut inexplicables, donc magiques, on fit à ce livre et à son auteur une sorte de publicité dont ils auraient pu, l'un et l'autre, se passer. Dans le dernier chapitre de l'ouvrage, ajouté des années plus tard, intitulé « Où l'auteur vous parle à bâtons rompus », Jacques Yonnet fait le point sur ce procès en sorcellerie, mettant l'accent là où il doit être mis. Entaché d'ésotérisme, le livre eut à pâtir d'une certaine presse et de certains journalistes, parmi lesquels monsieur Louis Pauwels. 
Dans un article publié dans « Carrefour », une espèce d'hebdomadaire grand public, il s'en prenait à la rue Mouffetard et à ses « clochards magiciens », à ses « rois gitans », à l'origine d'on ne sait quelles aventures d'occultisme et de magie noire. La magie ayant ponctuellement fait les affaires de la presse au rabais, voici un extrait du portrait que monsieur Pauwels dressait de Jacques Yonnet dans son papier : « Poète, aventurier des ruelles nocturnes, historiographe et peut-être détenteur d'assez importants secrets… » Diantre ! Il n'en fallait point davantage pour émouvoir une opinion toujours aussi facile à manipuler. Pauwels qui se laissa dériver des rives du PC à celles du Fig Mag, à qui nous devons par ailleurs un assez bon « Matin des magiciens », en collaboration avec Jacques Bergier, trouvait peut-être dans le talent de Yonnet de quoi nourrir une certaine frustration.
Longtemps après sa disparition, Jacques Yonnet reste ce poète du verbe qui parle si bien de la Ville, de cette part d’ombre qui rend sa lumière si vive ! De son histoire dans le temps et dans l'espace. Homme d'un seul livre, comme d'autres le sont d'une seule femme, Jacques Yonnet est un écrivain formidable. Illustré par des photographies de Robert Doisneau et des dessins de l'auteur, voici un ouvrage d'exception. Si vous n'avez jamais vu deux pierres se tirer la gueule et que vous voulez vous instruire sur le sujet, c'est chez Yonnet qu'il faut se rendre.

Sous l’casque d’Erby




dimanche 18 octobre 2015

Orage au désespoir

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Amis du scepticisme, avec ou sans jubilation, le temps se gâte ! Si le phénomène n’est pas récent pour celui qui prend un brin le temps de l’observer, il a de quoi surprendre celui qui en découvre la nouveauté. Malheur à qui funambule sur le fil d’un doute et, pire, ose le partager. Ainsi de l’aventure de Philippe Verdier, le monsieur Météo de France 2, dont je découvre la soudaine célébrité, tant je regarde peu la téloche. Monsieur Verdier est ce climatosceptique expédié par sa direction dans la limite supérieure de la stratosphère, après avoir commis un livre dans lequel il remet en question les « versions officielles » sur le réchauffement climatique. L’événement a pris une telle ampleur qu’il est question de créer une « Cour de justice internationale climatique », dont l’initiative revient à la Grande-Bretagne, pour mettre au pas des « négationnistes » de la pire eau ! Désormais, ou bientôt, si ce projet voit le jour, ces lépreux seront traînés devant les tribunaux pour acte de subversion ! Verrons-nous bientôt dans la capitale des hordes citoyennes fanatisées, brandissant des panonceaux ainsi rédigés : JE SUIS CLIMATOGOGO, pour mettre hors d’état de nuire des dangereux complotistes ?...
Dans une autre réalité, suivant la logique de celle qui précède, dans la balance du commerce sanguinaire, le poids d’une pierre n’a pas le même impact ni la même portée funeste que celui d’une rafale de mitraillette tirée par l’armée israélienne, ou par des colons, sur des civils palestiniens réduits à l’humiliation sur une terre confisquée, au nom de la falsification historique. C’est la « banalité » du jour en Cisjordanie. Des frondes, des couteaux, des balles et des morts. Et une volonté : l’extermination d’un peuple sous le regard impuissant des opinions publiques, la complicité des marchands de mort et d’une classe politique prosternée devant l'imposture.
Que reste-t-il aux hommes quand la parole est étouffée ? Quand le ciel prend les couleurs de l’enfer et que dieu – cette invention criminelle ! – enfile complaisamment le costume d’ange exterminateur ? Que reste-t-il aux hommes quand la « vérité » imposée par la violence se révèle un mensonge de plus dans la vaste bibliothèque du crime organisé ?... Quelles horreurs faudra-t-il encore supporter pour que le sang cesse de couler comme une rivière en crue ?...

Sous l’casque d’Erby



vendredi 16 octobre 2015

Référendum PS du week-end : Oh, le joli fiasco !

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Tous les jours ma boîte mail est colonisée par des messages toxiques ainsi libellés : « nouvelles PS du Web ». Trouvant la chose des plus urticantes, je me dépêche de le cocher, sans même l’ouvrir, et clique sur la fonction « spam ». A force de spammer comme un malade, je pensais que le service allait finir par comprendre que je ne voulais plus de ces impuretés dans mon espace personnel. Que tchi ! Si cela continue, je vais finir par faire appel à l’ami qui nous veut du bien, Maître Eolas, pour des conseils juridiques, me constituer partie civile et déposer une demande en « dommages et intérêts » !
Le message PS du jour est de ceux qui vous incite à courir chez l’apothicaire pour qu’il vous fabrique dare-dare une embrocation contre l’éclosion soudaine de boutons cutanés, ce qui d’un point de vue strictement érotique ferait fuir vos futures conquêtes, vous laissant, pantelant, au pied du paddock, le braquemart en berne et le cœur en miettes !
Voici le contenu de la bafouille. Elle est signée Jean-Totophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, et s’adresse à « toute la gauche », dans le cadre d’un référendum « unitaire » afin de réunir un maximum de gogos, qu’ils soient militants, sympathisants ou simples profanes, sous la bannière PS pour faire front à « la droite et à l’extrême droite » lors des prochaines élections régionales. Bien entendu, rien dans ce référendum ne propose ce qui est présumé intéresser réellement les citoyens en général et la gauche en particulier.  
Ce courriel fournit des liens où vous pouvez, à partir d'aujourd'hui et jusqu’à dimanche, vous inscrire et voter sans bouger un arpion de votre salon !
Si quelques écolos opportunistes – des jaunes ! – ont déclaré vouloir « jouer le jeu », comme si cela en était un, cautionnent cette daube politicarde, personne d’autre, parmi les alliés habituels du PS (PC-EELV...), ne veut en entendre parler ! Mieux, même les militants du parti solférinien se demandent à quoi rime ce cirque, annonçant d'ores et déjà la bérézina au dépouillement de dimanche ! Oh, les vilains fatalistes !
Et pour finir de couler un peu plus une initiative grotesque les « déçus » de la politique PS ont imaginé un contre-référendum aux mêmes dates ! Mais cette fois la question n’est pas « Face à la droite et à l'extrême droite, souhaitez-vous l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? », mais « Est-ce que vous dites oui à une politique de gauche ? » Perfides, les gauchos !
De quoi pimenter un week-end qui s’annonçait morose !

Sous l’casque d’Erby



mardi 13 octobre 2015

Herr Président Französisch Republik, François Hollande en visite à Saint-Nazaire

Herr Président Französisch Republik, François Hollande, est en voyage d’affaires aux chantiers navals de Saint-Nazaire, accompagné de quelques DRH pour leur enseigner sur le terrain l’art de négocier des licenciements sans anicroche.
Si la présidence annonce une « visite des ateliers d'usinage, ainsi que le navire en construction « Harmony of the Seas », plus grand paquebot de croisière du monde, 362 mètres de long et 66 de large » (pour des futures promenades gracieusement offertes aux migrants ?), les rumeurs les plus fantaisistes laissent entrevoir une rencontre avec d’éventuels repreneurs des deux Mistral qu’il a refusé de livrer au luciférien Vladimir Poutine, rompant ainsi un contrat signé en bonne et due forme, juste pour faire plaisir aux cousins américains, sans que pour autant ces derniers affichent à son égard un surplus d’estime. Petit il était, petit et frustré il demeure. Craquer du denier public de cette façon est tout sauf responsable et indigne du grand homme qu’il voudrait être.
Avouons qu’aller rendre visite aux prolos des chantiers navals, au moment où les gardes à vues des cinq salariés d’Air France sont prolongées ne manque pas de toupet. Est-ce pour bien faire comprendre aux péquenots que l’État ne plaisante pas avec le gourdin quand il s’agit de ramollir les côtes ?...
Sûr qu’au cours de cette visite, monsieur Hollande n’aura pas la moindre pensée pour le plus légitime des nazairiens, Victor Nazaire. Comment le pourrait-il, l’un planait, l'autre rampe !
A peu près en même temps, à l’autre bout de la terre, Manolo Valls, en visite officielle en Arabie saoudite concluait une série d’accords avec cette démocratie exemplaire, à qui la France ne cesse de faire de gros poutous, portant sur l’énergie, l’armement et l’agroalimentaire pour un total de 10 milliards d’euros. De quoi nourrir un plaisir satisfait chez les gauchos version caviar. Mais pas assez pour comprendre la « violence » des futurs licenciés d’Air France à l’égard desquels Manu se montre inflexible, voire méprisant.
Ce soir, demain, et plus tard, à l’instar de Mélenchon et d’autres potes de la marge, pour les mêmes raisons ou pour d'autres, je veux bien remplacer dans leur paillasse les gardés à vue de la violence Républicaine !





Sous l'casque d'Erby



lundi 12 octobre 2015

La Discordia : les caméras cachées de l'Etat font le scoop

Illustration M art'IN
Les margoulins passent, l’Etat demeure. Quelle que soit la couleur politique dont il se pare ses coups bas, sa violence et l’obsession du complot font partie de sa nature profonde. Tous les moyens lui sont bons pour pérenniser la tyrannie de sa fonction : défendre le riche, enfoncer le pauvre. Moins ce dernier est éveillé, plus ça roule pour la haute dont il est le garde-chiourme. Malheur aux manants cherchant par la culture et l’information de quoi garnir leur vie, de quoi la changer en partageant avec autrui l'idée d'un monde meilleur.
Quoi de plus dangereux en notre grande Hexagonie gangrenée par le djihad et l’antisémitisme galopant ? Une bibliothèque anarchiste, voyons ! La Discordia, par exemple. « Une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion […] C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’Etat, la politique et le capitalisme. »
Des dangereux individus cherchant à s’affranchir par la culture sont forcément des gars qu’il faut surveiller à tout prix ! En tout cas ils méritent que l’Etat fasse l’investissement de quelques moyens interlopes pour les avoir à l’œil. Voici l’histoire, telle qu’on la lit dans la presse :
« … Début juillet, deux individus de sexe masculin, se présentant comme des policiers en civil, se rendent à l’école, rue du Pré-Saint-Gervais [pile poil dans l’axe de la bibliothèque] : « Ils ont montré des papiers », se souvient une responsable administrative de l’établissement. Les policiers ne laissent pas leur nom ni celui de leur service, mais un numéro de portable « en cas d’urgence ». Ils ne disent rien de l’enquête qui les amène et installent le dispositif dans le cagibi de l’école. »
« Je pensais que c’était pour filmer des dealers », dit l’un des professeurs. En réalité, le dispositif est braqué sur l’entrée d’une bibliothèque de l’autre côté de la rue qui a ouvert le 10 mai. Composition telle que saisie et diffusée par les responsables de la bibliothèque anarchiste sur leur site  :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une caméra avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).
Ce n’est pas sans mal que les responsables de La Discordia, une fois convaincus de la forfaiture, ont obtenu de la part de l’établissement scolaire le droit de saisir le matos de surveillance, certains enseignants poussant le zèle jusqu’à faire de la « résistance » !
Peine perdue. Aujourd’hui ce dispositif peut être récupéré par la brigade fluviale de Paris en « pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. »


Sous l’casque d’Erby


Finalement rien de bien nouveau sur la toile ! Les uns codent, les autres décodent (déconnent !?)

mercredi 7 octobre 2015

Nous choisirions les barbares !

Air France. L’image ticket et choc qui fait jaser dans les bonnettes en excitant les claviers, celle du DRH -nom que les temps modernes donnent aux fusibles dans les laboratoires financiers de ce monde pourri -, chemise déchirée, un peu malmené, apeuré, mais bien vivant devant la caméra, délégué par la compagnie aérienne hexagonale pour signifier au personnel naviguant que les portes du Pôle Emploi et celles des spécialistes de la dépression leur sont grande ouvertes. Boris Cyrulnik dirait : faire le meilleur avec le pire. Mais cela n'a jamais été autre chose que de la soumission ! De quoi énerver plus d’un. Ce qui a été le cas et dont les médias à la solde ont largement profité. Non point pour défendre le droit des (vraies !) victimes, mais pour pointer du doigt un comportement barbare inadmissible !
Je n’irais pas par quatre chemins aujourd'hui en allongeant la sauce, alors que celle de l’ami Partageux est de celles qu’on ne retouche pas : un Etat aux mains de faussaires dont le but recherché est la régression par la misère ! Focus :

Air France annonce deux-mille-neuf-cents licenciements. Après une gigantesque purge récente. Après quatre ans de gel des salaires qu’il fallait faire des sacrifices pour assurer l'avenir. Après que Juniac le patron se soit accordé une hausse de son salaire de 70%. Après avoir provisionné 150 millions d’euros de retraite chapeau pour sa pomme. Alors des gens se sont énervés.
Je les applaudis d’avoir déchiré la chemise du DRH hyper-payé. Bon, ils ont sans doute aussi distribué quelques baffes en supplément cadeau. Mais on ne va pas trop finasser : quand on coupe du bois, ça fait de la sciure.
Je les applaudis parce que je suis opposé à la peine de mort. Et que j'imagine très bien un désespéré prendre un flingue et faire justice tout seul. Au lieu de se flinguer - un licenciement de 2 900 personnes, c'est statistiquement de 3 à 6 suicides - il va tuer un cadre ou un patron. Ou plusieurs.
Ce n'est pas arrivé en France depuis belle lune et on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher encore bien longtemps. Parce que la colère est grande. Alors une chemise déchirée c'est un signal d'alarme tiré : « vous arrêtez les conneries ou il y aura des drames tôt ou tard. »
Une chemise déchirée, un DRH fuyant comme un vulgaire réfugié à la frontière. Bien sûr tous les bourgeois sont en émoi. Un rappel aux petits marquis qui tordent la bouche :
En [17]93, selon que l’idée qui flottait était bonne ou mauvaise, selon que c’était le jour du fanatisme ou de l’enthousiasme, il partait du faubourg Saint-Antoine tantôt des légions sauvages, tantôt des bandes héroïques.
Sauvages. Expliquons-nous sur ce mot. Ces hommes hérissés qui, dans les jours génésiaques du chaos révolutionnaire, déguenillés, hurlants, farouches, le casse-tête levé, la pique haute, se ruaient sur le vieux Paris bouleversé, que voulaient-ils ? Ils voulaient la fin des oppressions, la fin des tyrannies, la fin du glaive, le travail pour l’homme, l’instruction pour l’enfant, la douceur sociale pour la femme, la liberté, l’égalité, la fraternité, le pain pour tous, l’idée pour tous, l’édénisation du monde, le progrès ; et cette chose sainte, bonne et douce, le progrès, poussés à bout, hors d’eux-mêmes, ils la réclamaient terribles, demi-nus, la massue au poing, le rugissement à la bouche. C’étaient les sauvages, oui ; mais les sauvages de la civilisation.
Ils proclamaient avec furie le droit ; ils voulaient, fût-ce par le tremblement et l’épouvante, forcer le genre humain au paradis. Ils semblaient des barbares et ils étaient des sauveurs. Ils réclamaient la lumière avec le masque de la nuit.
En regard de ces hommes, farouches, nous en convenons, et effrayants, mais farouches et effrayants pour le bien, il y a d’autres hommes, souriants, brodés, dorés, enrubannés, constellés, en bas de soie, en plumes blanches, en gants jaunes, en souliers vernis, qui, accoudés à une table de velours au coin d’une cheminée de marbre, insistent doucement pour le maintien et la conservation du passé, du moyen-âge, du droit divin, du fanatisme, de l’ignorance, de l’esclavage, de la peine de mort, de la guerre, glorifiant à demi-voix et avec politesse le sabre, le bûcher et l’échafaud. Quant à nous, si nous étions forcés à l’option entre les barbares de la civilisation et les civilisés de la barbarie, nous choisirions les barbares. (Les Misérables, Victor Hugo.)


Sous l'casque d'Erby