La seule force
Sculpture
réalisée par
François Hameury, Erwan le Bon,
Ange le Bescot, Irène Le Goaster
et Kito.
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Bien que
cela ne soit pas toujours perceptible, du moins pas autant que nous le
voudrions, ça bouge et ça grouille en Centre Bretagne dans le domaine militant
et artistique. Cela n’étant ni nouveau ni surprenant au pays des gens obstinés.
Au début de
ce mois d’octobre, représentant l’ArTche des sens, nous participions, à
Trébrivan, au Giga Fetz-Deiz organisé par l’association « Sous le vent, les pieds sur terre » contre l’implantation d’une
ferme-usine de 1 000 truies et la pollution générée par cette industrie imposée
par les « services publiques »,
mairie et préfet en tête de gondole.
Aujourd’hui,
c’est à Mellionnec, dans les Côtes d’Armor, à la limite du Morbihan, que nous
nous sommes rendus pour la 11ème édition de la biennale « Un Bourg à Sculpter », organisée par l’association
Kizellan, avec qui nous avions rendez-vous. Largement soutenue par la
municipalité et les habitants de la commune, ce projet est un acte de résistance contre l'effondrement de la vie et de la culture d'un pays.
Ouverte depuis le 19 septembre elle se clôturera le 15 novembre prochain. Si
vous n’habitez pas loin, je vous invite à user un peu de semelle pour la
découvrir. Elle vaut le déplacement.
Se
présentant comme un jeu de piste, cette expo invite le public à marcher en furetant dans les coins et les recoins d’un bourg animé par l’étincelle d’une
vie parallèle. Qu'est-elle la vie sinon un ensemble de vies marchant main dans la main par-delà le temps et l'espace ? Bien que fléché, le parcours offre des détours imaginaires d'une surprenante beauté. De quoi nouer solidement des liens invisibles avec l'imagination, souvent dépréciée, rarement reconnue à sa juste valeur. La
première surprise venant de l’implication des habitants de la commune dans un
projet artistique à la fois simple et sophistiqué, où chaque jardin privé devient espace public, chaque
œuvre un univers personnel enclavé dans le paysage
comme si elle était née avec lui, épousant l’architecture, ponctuant la
singularité, avec un accent poétique que l’observateur ne peut qu'admirer.
Portée par
un homme, en 1998, José Rault, retraité et sculpteur amateur, habitant le bourg
voisin de Glomel, l’idée de créer une exposition de sculptures monumentales au
cœur d'un bourg fut soumise au comité des Fêtes de Mellionnec et au maire
Michel Balbot, qui, avec le soutien de l'association « Sculpteurs de
Bretagne », Kizellan (« un bourg à sculpter » en breton),
s’installe durablement dans les lieux. Depuis, son succès ne se dément pas,
grâce à l’effort de nombreux bénévoles pour qui un bourg sans artistes
est « un bourg sans vie », comme
l'expliquait avec fierté cette dame de Mellionnec à qui je louais le bonheur d’une telle
initiative.
Annuelle
tout d'abord, elle devient biennale à partir de 2001. Depuis 2008, elle a lieu
en alternance avec l'exposition « Kammed ha kammed get skulturenneù » (sculptures pas à pas) de Guéméné-sur-Scorff.
En 2009, c'est la commune de Loperhet dans le Finistère qui reprend le concept avec L'Art en marche, avec deux circuits de promenade au cœur de la commune. Comme à Mellionnec et à Guéméné, l'objectif est de « faire venir l'art au plus près des gens ».
En 2009, c'est la commune de Loperhet dans le Finistère qui reprend le concept avec L'Art en marche, avec deux circuits de promenade au cœur de la commune. Comme à Mellionnec et à Guéméné, l'objectif est de « faire venir l'art au plus près des gens ».
Soutenue par
des subventions, l'association Kizellan est entièrement gérée par des bénévoles.
L'implication des habitants de Mellionnec et la participation, au fil des
années, de plus d'une centaine de sculpteurs, en assure le succès et l’avenir.
Pour
cimenter ce pari audacieux, lors de l’expo de 2001, l'association organise « un atelier de sculpture monumentale
sur la place de l'église. Pendant cinq week-ends, une bille de cyprès de 5,60 m
de longueur par 1,30 m de diamètre voit cinq sculpteurs se succéder, chacun
continuant et complétant le travail de son prédécesseur selon son inspiration. La
statue « La Seule Force », fruit de cette collaboration est offerte à
Mellionnec et érigée au centre-bourg lors de l'exposition 2003. »
La rencontre
de l’association l’ArTche des sens et des responsables du projet Kizellan a été
riche et porteuse de projets communs pour le futur…
Sur la route
du retour, nous avons fait halte chez les amis de « Sous le vent, les pieds sur terre », pour mettre au point les détails de notre
intervention artistique à la manif de Guingamp le samedi 24 octobre à 10
heures, Place de l’échiquier, contre les projets miniers en Bretagne.
Sous l’casque
d’Erby
Bonsoir aux caillardeuses et aux caillardeux. Belle balade, belles rencontres et superbe expo !
RépondreSupprimerLa bonne soirée !
C'était chouette, plein de sens et donc d'avenir.....
RépondreSupprimeron confirme : ça bouge tout le temps en Bretagne !
RépondreSupprimeret merci pour les liens !
RépondreSupprimerCette belle balade me donne l'occasion de rajeunir, chouette !
RépondreSupprimerDu temps (vers les années 87-95) où j'allais chercher et ramener ma fille cadette à Morlaix chez sa mère pour ses vacances à St-Nazaire chez son père, j'utilisais ma vieille "pijo" pour bagenauder toute la journée - découvrir et photographier - en Centre-Bretagne, disons sur la diagonale de Ploërmel à Landernau, avec à peu près au milieu Mellionnec.
Il n'y avait pas encore la si belle sculpture collective du bourg, mais je me souviens bien de la grande vitalité de toute la région, en artisanat-art, fêtes, etc.... et quel beau pays...
Je faisais souvent, en plus, une visite à l'artiste Daniel Geoffre en son "fief" de Trémargat. Notre ami Daniel est récemment disparu, ce que te donna à écrire, lediazec, un beau billet d'hommage...
Et je faisais, parfois aussi, un détour vers votre beau rivage, Martine et Rodolphe, merci encore de l'amicale hospitalité en votre logis !
Une heureuse initiative... J'ai pu voir des oeuvres superbes sur leur site, de vrais grands talents en centre Bretagne... Merci pour les liens ;-) ...
RépondreSupprimerOdile