dimanche 22 avril 2018

La stratégie des jambons c'est canon !


Impossible de jeter un œil épuisé aux bulletins d'information méthodiquement débités sur les chaînes de détournement de pensée sans éprouver un dégoût très marqué pour la politique, grande pourvoyeuse de saletés. Hommes, lois, systèmes, sont en passe de conjuguer l'inconciliable : nous rendre hideux.
Du mensonge à la tonne ! Le matraquage est tel que même pendant le sommeil, la micro poussière de temps qu'on mendie pout déstresser, l'esprit n'atteint plus ce fameux « repos réparateur » que le rêve rend si frétillant au lever. Et pour cause ! Plus le stress est grand, moins la pensée est féconde !
Le sommeil est aussi harassant que les journées de travail de Chaplin dans les « Temps Modernes ». Aussi coûteux que le repas du jour ou la couche du soir, qu'on arrache à des prix usuriers dans des lieux insalubres. Aussi incertain qu'une promesse électorale. Aussi trouble et peu potable que l'eau stagnante de la mare aux politicards !
Plus la quantité de marchandise périmée est importante, plus le prix de revient du produit est intéressant pour le distributeur. Ce dernier, l'habituel vendeur-arnaqueur, motivé par la cupidité et par l'idée de gravir vite fait les échelons de la hiérarchie sociale au prix d'une pêche au clampin parfaitement réussie, est à la bonne foi ce que le boucané est à la viande fraîche !...
Connaissez-vous Raymond Cousse ? Si vous ne connaissez pas cet homme singulier, il est temps de le découvrir. J'ai eu la chance de croiser ses écrits quelques années après sa mort, par le biais de sa « Stratégie pour deux jambons », livre transmis par Rémi il y a une quinzaine d'années.
Voici un roman cochon, ou le cochon raisonne et résonne de mille couinements mystérieusement humains dans les abattoirs de l'âme, avec drôlerie et justesse et que l'auteur a la délicatesse de dédier à ses chiens ! Le père Cousse, c'était quelqu'un !
Voici ce qu'il écrivait à la page 47 de ce roman insolite où il affirmait que s'il avait eu le choix de la réincarnation, le « cochon n'aurait jamais été sa terre d'élection » :
« J'aurais préféré m'incarner dans le tonneau, tenez, si j'avais eu le choix. Que de fois suis-je resté à baver devant les formes accomplies d'une barrique et que de larmes versées, en présence d'un idéal inaccessible ! J'en ai passé, des journées et des nuits, à rouler sur moi-même, à la recherche de la parfaite rotondité. Eh oui, si les pattes ne m'avaient entravé, je confinerais à la perfection, aujourd’hui. » 
Sur ce, la bonne lecture à tous. !



"Stratégie pour deux jambons" de Raymond Cousse


Sous l'Casque d'Erby