''Emprunter une voiture pour se déplacer (…) est
évidemment une première stupidité ; qui aujourd'hui parvient, délibérément, à
s'en passer est déjà sur la voie d'une critique de la vie aliénée'' écrit
Pim, en aparté de son excellent billet
''De l’Autoroute'' du 26 juin 2014, blog
Bipnemo. Je suis sur cette voie là, mais bien plus loin. Ce, depuis des
lustres... et c'est pas fini !
*L'âge des cavernes ?
Non !... Mais refus du ''culte à Dieu-Fric''*
-''Comment
fais-tu, espèce de vieux sauvage, pour te passer de FRIGO, BAGNOLE,
TÉLÉ !?''... -''Ben, ça ne me manque pas DU TOUT !... Et pour
compléter le tableau, je me passe d'engins vidéo ou audio, me contente d'un bon
électrophone de 55 ans d'âge pour passer mes chers 33 tours rayés. Me passe
d'engins à laver-essorer-sécher-repasser. Mais ne me passe pas de logement en
dur, ni d'eau-gaz-électricité, téléphone (fixe), ordinateur (''vieux''
de 3 ans), aspirateur (''jeune'' de 40 ans). Je me passe de récentes lunettes
de myope depuis opération de la cataracte, mais pas de lunettes de lecture.
Mais pas - pire - des graves troubles de santé de tant de vieillards de 76 ans
(au 21° siècle comme aux autres !)... Le pire (très parfois le meilleur)
m'est de devoir me passer de compagne. Sinon d'amitiés féminines, souvent bien
chaleureuses - ce, depuis toujours d'ailleurs''. Je résume ici ma situation,
intime mélange de contraintes et choix de vie. Tableau à compléter : j'ai
beaucoup de livres, archives-photos et autres, qui encombrent trop mon
2-pièces. Et, sur mes 1.100€/mois, mon loyer est au second poste. AVEU :
le 1° poste est ma gauloise d'addict, mon
SEUL LUXE!!...
*Poète du
quotidien*
C'est
d'abord ce que je souhaite et surtout encourage à tout un chacun-chacune autour
de moi. Cette formule m'était venue pour titre du recueil de photos que je fis
de ma compagne Cosette, victime du cancer il y a bientôt 30 ans, pour
moi hier : son portrait surveille ma table de cuisine, petite pièce mais
exposée plein sud et donc ma familière. Belle Cosette, accordéoniste pleine
d'humour répétait : ''Cé-assé-d'êt-pauv-si-fo-encor-s'priver !''. Et se
privait du superflu pour l'essentiel : la Liberté. Une école de vie,
de gaieté, d'amour, qui m'a radicalement changé, à vie, Merci mon
ŒUVRIERE !
*L'amour, la
mort ... la géographie, la poésie !*
De façon abrupte et claire, je pense que nous sommes
chacune et chacun intimement habité des deux pulsions si opposées de l'amour et
la mort : ''Éros et Thanatos'' disent de savants intellectuels. Et
que l'art, surtout la poésie et la musique, mais d'autres formes d'art - l'art
graphique et l'art chorégraphique...- transcende cette tragique et magnifique
condition humaine duelle. Cependant que la froide rationalité d'exactes
équations scientifiques ont le plus grand mal à intégrer le monde sensible, qui
est premier. Fondamental. Bon... je n'ai pas là inventé le fil à couper beurre,
je sais !. Mais, comme la plupart des personnes ''chahutées'' par la vie,
j'ai eu la chance de connaître la force, la beauté de l'amour humaine et subi
l'épreuve de côtoyer la mort de n. proches. Celle de ma compagne chérie. Et
bien avant, à 13 ans, celle de mon meilleur copain de jeu, innocente victime du
''terrorisme légal'' d'une armée impérialiste. Et survécu, aussi à un coma dû
au paludisme, à 21 ans !
Dans ces épreuves, le réconfort m'est venu de quelques
amis... et du refuge en poésie, musique et autres formes d'art, dont
la photo. De l'effort personnel, aussi, de me cultiver ''au p'tit bonheur
la chance'', mais avec appétit en ''sciences dures'' de la froide rationalité
et ''sciences humaines'' surtout (socio, psycho-psy, histoire...), l'immense
Géographie
faisant lien entre sciences ''dures et molles''...
C'est ainsi que je tente de rejoindre aujourd'hui, l'œuvre
si admirable du poète antillais
Édouard Glissant, de 10 ans mon aîné,
dont j'ai découvert il y a plus de 50 ans, par hasard, les premiers grands
poèmes... : Déjà à l'époque - maintenant de façon plus maîtrisée -, c'est
le genre d'homme à savoir faire lien entre
poésie et politique, non pas en pseudo-poème de propagande politicienne,
mais en faisant lien entre lyrisme, sensibilité, et froide lucidité d'homme
dans la cité, dans la brutale lutte des classes. Son poétique-politique concept
''Tout-monde'' est pour moi central. Bien plus inspirant que des
blabla de géopoliticiens prétentieux, ''nez dans le guidon'' ou bien propagandistes.
*la sobriété volontaire c'est chaque jour*
Ou bien ''on a pas l'choix'', si, par exemple on est
enfermé, en prison ou en camisole de force, éventuellement chimique... (ou
addict, moi au tabac : modèle à ne pas suivre, merci !). Ou, plus souvent,
et chaque jour, on a le choix, au moins relatif. Banalement, celui de dépenser
son petit argent à ceci ou cela, pas les deux : choix de goût ou de
conscience du piège commercial. Dualité du fameux ''hasard/nécessité'', voire
''occasion fait larron''. Moins banalement, on a le grand choix d'orientation
de vie. Volontaire. Par étapes à peu près cohérentes, conscientes, radicales,
rejetant le ''moule imposé''. Pour s'imposer son chemin de liberté, de
créativité, et le proposer. Sur n.sujets très différents, selon chacun et
chaque situation concrète. Et c'est toujours gai de s'inventer un truc à soi,
un truc à partager, un truc du voisin convaincant. Bref de rejoindre un
foisonnant courant d'anti-conformisme, souvent par son sentier original, chemin
de traverse où rencontrer d'autres originaux, le plus souvent révoltés,
instinctivement puis avec réflexion. Et ouverture sociale,
fraternelle : ainsi se construit (avec hauts et bas de chacun)
l'avenir !: le vrai, loin de la politicaillerie des élections
''démocratiques'' piégées, des partis, syndicats, lobbies, voire de beaucoup
d'associations (suspectes de ne pas être aussi indépendantes que prétendues)...
Parenthèse : ce n'est pas un ''quadra-bobo'' qui écrit cela, mais un
septuagénaire qui a été plus de trente ans (chômages compris)
prolétaire-salarié, et qui salue avec respect les luttes glorieuses de
ses frères d'armes, hier à LIP ou récemment à FRALIB, (etc!). Luttes qui
doivent leurs succès à leurs forces locales, et pas à l'étiquette
syndicale...
Rien qu'en France, d'innombrables activités locales bien
vivantes relèvent de
la sobriété volontaire et de la décroissance. Je n'ai pas la
place d'en dire plus, sinon que j'ai participé ou suivi localement bien des
initiatives citoyennes, concernant par exemple ''jardins partagés'', ''zad du
vélo'' ou réseau de monnaie de troc local, genre ''S.E.L.'' (acronyme faisant
simplement allusion à la campagne gandhienne pour auto-produire le minéral sel,
barrage à la honteuse ''gabelle'' du colon anglais). A connaître :
l'aventureux mensuel
''La Décroissance'' (sous-titre Joie de
vivre, emblème escargot )...
*Au Sud et au Nord : Lucidité et courage... Rêvons et
Œuvrons !*
Beaucoup d'
œuvrières et œuvriers s'activent à
leurs expériences de vie ''différentes'' dans leurs chemins très locaux,
apparemment sans lien avec le vaste monde. Mais tous (ou presque) savent
que ce lien existe : ''
penser
globalement, agir localement''. Même s'il ne s'agit par exemple pour chacun
que de ne plus jeter nos résidus végétaux de cuisine qu'à l'utile compost
collectif. Etc. etc. !
''Le Sud'' hante ''Le Nord'' : la lutte de classes est-elle entre pauvres-du-sud
et riches-du-nord ? La réalité est très
cruellement pire. Celle
d'une infime
minorité d'odieusement
trop riches, au Nord surtout,
au Sud de plus en plus. Et d'une écrasante majorité d'odieusement
trop
pauvres, au Sud surtout, au Nord de plus en plus. A l'échelle mondiale
ainsi unie,
la corruption est l'arme première du règne des ''trop
riches''. Sur les couches sociales intermédiaires, grands et petits bourgeois,
plus miettes au prolétariat pour ''acheter la paix sociale'' (localement et en
vain). Il n'y a plus d'argent ''propre et sale'', les mafieux sont en
costard-cravate aux conseils d'administration des banques avec les ''honnêtes''
hommes d'affaires. Et leurs chers amis-guignols au ''pouvoir
légal-car-démocratique''.
Mais demain ces ''trop riches'' perdront tout,
dont leurs pouvoir de régner sur les ''trop pauvres'',
c'est là notre
Grand'Œuvre en cours. Nous, œuvrières et œuvriers de partout. Nous, au
Nord, sommes pauvres un peu plus ''riches'' que nos frères voisins ''trop
pauvres'' (SDF, migrants...). Et nous leur tendons la main pour œuvrer avec
nous : certains le font. Nous réussissons souvent diverses et libres
expériences de ''vivre autrement'', si utiles dès à présent. Et, demain mieux
sans doute.
Dans toute refonte sociale, dont l'école. Libertaire.
Afin que, sur toute la planète, nos enfants si naturellement créatifs
s'épanouissent en libres œuvriers, au lieu du
moule patriarcal si
vicieux : ''Obéis-bosse-consomme''. Ta police veille :
''Y-a-rien-à-voir''.''Vote puis tais-toi : tu auras de
''zélés-zélus-dé-mo-cra-tik'' (tik comme tactique) qui te protégeront des
méchants zétranges-zétrangers.
NON : ''
autrement-l'école'' !...
Depuis plus d'un siècle se créent là belles expériences, maintenant au Sud
comme au Nord. Elles sont restées marginales, seront centrales. Clef de
l'avenir !
Sous l'casque d'Erby