jeudi 29 décembre 2022

2023 s'annonce pire que 2022. Jusqu'ici « Tout va bien » !

ERBY
On me souffle à l'oreillette que si 2022 a été (est toujours) une année dégueu, 2023 sera encore pire, parole de spécialistes ! Pour l'instant tout va bien. Je crains l'instant fatidique, celui du dernier coup de minuit le 31 décembre. Le moment où nous basculeront dans l'horreur absolue si bien décrite par Orwell avant l'heure.
Une lueur d'espoir, en ce qui me concerne, eh, oui, c'est chacun pour soi : je ne me prénomme pas Winston ; pas plus que mon nom n'est pas Smith. Et, chose importante, je ne turbine pas au Ministère de la Vérité à ré-gribouiller l'histoire en fonction de la ligne du Parti, mais au ministère de la Vérité-Vraie !
Je suis l'être le plus soumis que vous puissiez trouver en rayon. Je m'appelle Charliel Sangenre et suis membre actif du Parti Renaissance depuis octobre dernier. Un choix mûrement réfléchi. Je suis innocent de tout ce dont pourrait m'accuser le Parti et l'opinion publique ultérieurement.
Je suis aussi docile que l'agneau sacrificiel se rendant de son propre gré au piquet, s'y attachant avec un nœud de huit pour servir de festin à la Bête immonde, parce que c'est ainsi qu'elle l'exige !
Pour un salaire raisonnable, certes, j'ai travesti l'Histoire jusqu'à la rendre aussi lénifiante qu'un film des Studios Walt-Disney ! En comparaison, Blanche Neige et les 7 nains est une histoire gore ! 
Je ne me suis pas révolté contre le Parti, ni été révulsé par ses décisions concernant l'obligation vaccinale, le confinement, le couvre-feu, la taxe énergétique et tant d'autres excès, changeant le récit de dose en dose jusqu'à l'overdose finale.
Je ne suis pas de ce genre de personnes colportant de la fausse nouvelle pour le plaisir sadique de nuire à l'image du Guide Suprême ; ou chercher à ruiner les fondements de notre merveilleux système de gauche hérité de notre Grande Révolution, rythmant une vie de bonheur permanent que tout le monde admire et nous envie.
J'ai même, à l'occasion de colloques destinés à l'instruction citoyenne, devant des individus ordinaires, défendu l'idée d'une régulation drastique de la population mondiale afin de sauver ce qui peut encore l'être de notre belle planète. Pour cela, ai-je martelé, la démocratie n'est pas nécessaire. Seuls comptent les êtres d'exception. Ce que le comte de Gobineau appela les « Fils de Roi » dans « Les Pléiades » et Nietzsche « Les Surhommes » dont le Zarathoustra en véhicule l'héritage et qu'aujourd'hui on désigne comme l’Élite. A quoi bon s'encombrer d'un trop grand troupeau, ai-je conclu, à chacune de mes interventions.
N'ai-je pas dit tout le mal dont j'étais capable, et plus encore, sur la Russie et sa brute de Président, l'Ours Poutine ? Caché les vrais raisons de la guerre autant que j'ai omis de signaler dans mes rapports quotidiens la présence massive de milices nazis au cœur même du pouvoir ukrainien, que nous célébrons comme des héros ?
N'ai-je pas arrangé au mieux des intérêts du Parti l'addiction du Guide Suprême aux drogues et au sexe déviant, occultant sa paranoïa croissante et rédigeant des dizaines de feuillets le présentant devant la postérité comme un dirigeant exceptionnellement doué ?
Pauvre de moi ! Fou que je suis d'avoir pensé être récompensé pour ce dur labeur entièrement consacré au mensonge pour le bon fonctionnement du nouveau ministère de la Vérité-Vraie dont j'ai accepté la fonction avec joie et ambition. N'ai-je pas milité de toute la force de mon âme, monsieur le Juge, pour le bien de notre nouvelle religion ? Qu'ai-je fait pour mériter pareil sort, Votre Grâce ?
J'ai poussé le zèle jusqu'à refuser le vaccin afin d'éviter la moindre altération de mon immunité naturelle, dans l'unique but de mieux servir les intérêts du Parti et voici qu'à présent on me juge pour « complotisme aggravé », comme on le faisait jadis lors des grands procès de triste mémoire où le Juge était à son tour accusé et condamné comme le prévenu qu'il venait d'expédier devant le peloton d'exécution !
Voilà le sort qui vous attend, vous qui vous apprêtez à commettre l'irréparable en m'expédiant par-delà le monde terrestre ! 
Maudite soit cette maudite année 2023 qui se profile et qu'on annonce si noire !
Profitons de 2022 tant qu'il reste un dernier bout de calendrier à brûler ! Bonne fin d'année aux futures victimes !

Sous l'Casque d'Erby 



lundi 26 décembre 2022

Mort à crédit - Louis-Ferdinand Céline

Source image
Rien n'est plus horrible que l'attente. L'attente c'est la mort à petit feu. L'espoir des « bonnes nouvelles » qui n'arrivent jamais ou alors trop tard. Il vous empêche de penser à autre chose, l'espoir. Toujours l'espoir ! L'espoir c’est attendre un putain de bateau qui ne vient pas et quand enfin il arrive, soit il passe sans vous voir, soit il fait naufrage à quelques brasses du mouillage. L'espoir c'est le coma sans rémission, ton caillou de Sisyphe qui roule dans ton sensorium de la naissance à la mort. C’est une île déserte grouillant de fantômes.
J'avais graillé de l'infini, accroupi au bord de cette grève à contempler la ligne légèrement courbe de l’horizon sans que jamais rien n'arrive. Sans que rien ne s'échoue, hormis quelques objets d'une autre vie que les vagues poussaient sur les galets. Parfois c'étaient des bouteilles sans vie, sans messages.
J'étais là à lancer du glaviot sur l'écume, l’œil fixant l'ennui, le cerveau aussi sec qu'un bout de bois flotté.
Louis-Ferdinand Céline, on est pour ou on est contre, influencés que nous sommes par la défroque qu’on lui a mis sur les épaules. Il l’avait bien cherché aussi. Mais il était comme ça, Céline : à l'intérieur et à l'extérieur de la réalité. Il était une île qui dérivait selon ses propres lois.
Le temps passe et repasse. Le bouquin reste silencieux dans son coin. Pour « plus tard ». Tout comme vous, il prend la poussière, mais pas une ride. Vaincu par plus fort que vous, vous le prenez et vous lisez. La lecture vous laisse totalement stupide, ébranlé, secoué, remué. Vous vous sentez coupable et honteux de l'avoir délaissé par pure bêtise, parce qu’on vous a dit que… 
Heureux d'avoir enfin osé, joui tout au long de la lecture, devant la puissance d'une œuvre de vie et de mort, de souffrance, d'errements, de génie, d'esprit insoumis et d’amour désespéré pour son prochain, vous vous reprochez d’avoir suivi comme un mouton des voix qui n’étaient pas celles de votre conscience.
Le temps continue de passer, la vue baisse à mesure que monte votre envie de continuer de lire. Parce que votre vie, c'est cela, lire, lire. Lire encore et toujours. Lire, non pas ces fadaises qu'on adorne du bandeau rouge du mégot littéraire récompensé, qu'on vous pousse à consommer tous les ans en guise d’œuvre littéraire. Que des « chefs-d’œuvre » !
Lire pour s'enfuir, pour sentir l'odeur de l'encre vous impregnant jusqu'aux os. Une encre noire. Formidablement noire. Faire un résumé de « Mort à Crédit » c'est épouser le ridicule en frisant la honte. Lisez-le et foutez-vous la paix avec ces histoires sur lesquelles règnent les agents de la « bonne conscience ».
Dites-vous une chose : Céline criait si fort sa douleur que tout le reste n'est rien en comparaison. Laissez-vous emporter par son immense talent. Par sa poésie et son style exceptionnel. Sa grandeur est unique dans l’histoire de notre littérature !
Ici je convoque le grand Frédéric Dard, le paternel d'Antoine San-Antonio, un autre monsieur de la voltige littéraire. Voici ce qu'il disait à propos de ce livre et de Louis-Ferdinand Céline : 
« Mort à crédit est pour moi le bouquin le plus important de ce siècle. Parce qu'il contient toute la détresse de l'homme. A côté du cri de Céline, moi, je pousse des plaintes de chiot qui a envie de pisser. Lui, il l'a balancée sa clameur ! Elle est intacte, satellisée au-dessus de nous. On ne peut rien y toucher. C'est toute la misère de la vie, toute l'angoisse, toute la mort. C'est plein d'amour, c'est plein de pitié, c'est plein de colère, c'est plein d'éclairs, de mains tendues, de poings brandis, de mains tendues qui se transforment en poings. Et puis de désespoir. Parce que le désespoir, c'est la vie. Lui l'a su. » 
Lire ou relire Céline c’est toujours un plaisir.

Sous l’Casque d’Erby
 

samedi 24 décembre 2022

Les meilleures Fêtes

Un poème et des crobars, c'est peu, mais c'est tout ce que nous pouvons offrir au milieu du chaos qui nous submerge en cette période de tradition où tout le monde souhaite le meilleur à tout le monde sous le fracas des bombes et les éclats de mitrailles. Malgré notre bonne volonté on s'interdit de chanter « Tout va très bien, Madame la Marquise » !
On sait tous comment tout cela avait fini !

Du fil à retordre

Erby
Un presque quart de siècle 21 avalé 
La vie brûle ses dentelles
Dit adieu aux hirondelles
C'était l'automne
Et c'est l'hiver
C'est Noël qui s'en vient
Mémoires blessées
Logées sous les combles
Fredonnant un air chaud
Dans ce recoin sombre
Où le passé chante son passé
Qui sait ce que la poussière recouvre ?
Danse, danse, danse
Sous un ciel bleu
Sous un ciel pourpre
Sous un ciel de papier
Tandis qu'au dedans
Tout au fond
Cette chose qui lancine
Plantée comme une aiguille
Dans le vaudou de nos peurs
Un quart de temps de siècle
Horreurs passées, horreurs à venir
L'année s'en va, faut-il applaudir ?
L'année s'en vient, faut-il s'en réjouir ?
Feuilles mortes qui ne finissent pas de mourir 
Qui ne finissent pas de revenir
Qui finiront par faire éclore 
Des fleurs pour l'avenir
Qui sait ?


Sous l'Casque d'Erby



samedi 17 décembre 2022

Mensonges et résistances

Source
Chaque fois que je vois un drapeau ukrainien accroché au fronton d'une Mairie ; chaque fois que j'entends un appel aux dons pour soutenir une guerre qui n'est faite que pour prolonger notre misère, colère et révolte se conjuguent en moi jusqu'à vomir sur le mensonge qui transforme le crime en acte de charité et le citoyen sous influence en collaborateur à tout faire.
La crédulité ambiante est consternante ! Plus les outils pour s'informer et approcher la vérité, ou sa forme la plus relative, sont nombreux, plus le nombre d'ignorants augmente. A croire que le principe d'Archimède a été révélé pour expliquer cela !
Qui n'a jamais voulu de l'Europe et qui une fois fabriquée a tout fait pour la contrôler et la détacher de sa partie naturelle, la Russie, alors que l'Union Soviétique en tant qu'ennemi politique avait cessé d'exister ? Les américains !
Qui n'a jamais voulu que l'Europe en tant qu'ensemble de nations ait une armée constituée pour se défendre ? Les américains !
Qui tire bénéfice de la fausse campagne de pandémie et d'un vaccin meurtrier, avec son arsenal coercitif cachant de plus en plus mal les mauvaises intentions ? Les américains !
Quel est le pays qui s'est fondé sur le génocide des indiens ? L'Amérique !
Quel pays a balancé deux bombes atomiques sur le Japon alors que celui-ci avait abdiqué une semaine avant que les bombes ne soient jetées sur des populations civiles ? L'Amérique !
Quel pays démocratique a fait de l'homme noir l'or de son économie, au nom de la supériorité blanche et de la « liberté d'entreprendre » ? L'Amérique !
Faut-il lister les pièces à conviction et les témoins à charge pour démontrer la culpabilité du comparaissant devant le tribunal de l'Histoire ?
Jusqu'à quand l'homme conditionné par des années d'éducation orientée et de cinéma hollywoodien montrant qui sont les bons, qui les méchants, va continuer à creuser le sable pour y enfouir ce qui tient lieu de récipient à cervelle ?
C'est pour l'or, noir ou jaune, que la puissance américaine et les nations vassales ont fait ou font la guerre. Aux indiens et aux pays non-alignés, aux sous-sols regorgeant de richesses !
Et c'est toujours au nom de raisons fallacieuses – la liberté, la démocratie – que le con se fait coloniser le corps et l'esprit !
L'Ukraine aujourd'hui, c'est l'Amérique d'avant les pionniers, quand les espagnols y posèrent le pied pour la première fois et que les colons américains – miasmes d'européens – plus tard enfoncèrent la dague jusqu'à la garde avec fierté !
Hier, ce furent les indiens les méchants de l'Histoire – Hollywood en a fait des tonnes avec. Aujourd’hui ce sont les Russes, les méchants qu'il faut exterminer ! Pourquoi ? Pour deux raisons simples :
La première est que l'Oligarchie américaine, dont le gouvernement de l'Empire est sa propriété, ne veut pas d'une Europe englobant la Russie, ce qui serait mauvais pour le N.O.M. sur lequel elle fonde beaucoup d'espoir !
La seconde – qui pourrait être la première – les énormes richesses contenues dans le sol Russe représentant ce nouvel Eldorado dont la minorité Sataniste qui contrôle le monde rêve de s'approprier par tous les moyens.
L'ignorant continuera-t-il, lui, à faire des dons solidaires et à user de la semelle dans des manifestations bidons, pensant défendre la Liberté et (aïe, aïe, aïe!) la Démocratie, ou va-t-il enfin dessiller les mirettes ?
Ce monde est désespérant ! Et pourtant... des lumières scintillent au loin... J'aime à le penser.

Sous l'Casque d'Erby


lundi 12 décembre 2022

Le Grand Complot

ERBY
S'inspirant d'une histoire vraie, « Les mutins de Tarnac », lamentable flop de l’État français sur un supposé réseau terroriste à haute intensité, dont la justice se souvient avec le sentiment d'avoir été prise pour ce qu'elle est devenue depuis, le voisin allemand, ne pouvant rester à la traîne par les temps conspirationnistes que nous traversons, a écrit, produit et mis en scène le remake sous le titre « Coup d’État au Parlement ». Une histoire où l'extrême-droite cherche à s'emparer de la représentation nationale afin d'instaurer la monarchie outre-Rhin, rôle pour lequel elle fait de la figuration plus qu'elle ne donne la réplique. Une intrigue sans suspense est un mauvais film !
C'est l'histoire du coup de filet spectaculaire de la police allemande dans les milieux d'extrême-droite, filmée à grands renforts d'effets spéciaux. La chose restera dans les annales comme la tentative grotesque d'une énième manipulation politique. Merci au « Courrier des stratèges » d'avoir partagé ce moment comique avec ceux qui ont gardé un certain goût pour la dérision.
La reprise allemande de cette méga production, tout aussi ridicule que l'homologue française, malgré des moyens considérables, a lamentablement chuté, laissant sur le parquet des rayures difficiles à effacer. Qu'a-t-il manqué à cet opus pour devenir le succès public tant recherché ?
Riche d'une distribution à faire de l'ombre à Jason Bourne en personne : un prince nostalgique cherchant à ceindre la couronne de ses ancêtres  ; un ex-militaire rêvant à des nouveaux sentiers de la gloire ; une russe nymphomane (forcément), partageant la couche avec les deux principaux comploteurs, courant de l'un à l'autre comme dans une course de lévriers, ayant pour mission de faire mamour-mamour avec le Kremlin pour donner force et courage à une équipe de bras cassés, parmi lesquels quelques antivax et autres auxiliaires de moindre valeur qui ne demandaient rien à personne.
N'économisant aucun effet, le scénario tisse du poncif comme un fabricant de laine roule ses pelotes. Puisque les russes sont là pourquoi se priver de la présence de ce bon Donald Trump pour épicer un plat déjà fort relevé  ? Surtout quand les protagonistes de ce complot hors-norme appartiennent à l'extrême-droite allemande ! Ceux de Tarnac étaient d'extrême-gauche ! Un juste milieu est nécessaire en toute chose, n'est-ce pas ?
Si quelques égarés de la Guilde droit-de-l’hommiste ont donné dans le panneau, la grande majorité s'en est détournée, jugeant la potion forte en psychotrope.
Cependant, au-delà du fait que le film est nul, le message lui est très clair. Il s'adresse aux éveillés et à ceux qui voudraient voir plus clair sous le ciel plombé du totalitarisme qui s'installe. Ce déploiement policier et cette razzia dans les milieux de l'extrême-droite sont la démonstration que si nous avons l'intention, nous gens du peuple, de changer les choses, nous savons à quoi nous en tenir.
Ce n'est pas d'une extrême-droite de figuration que vient le danger mais du nazisme déjà installé dans les lieux !

Sous l'Casque d'Erby


mercredi 7 décembre 2022

Allégorie légumineuse

Source
Je me sens comme un légume plongé dans de la saumure. Une sorte de haricot vert pressé contre d'autres haricots verts, plongé dans une boite, attendant que des doigts hasardeux tirent l'opercule et me ramènent à la lumière pour un rinçage ad hoc avant un passage brutal sur le feu.
Quand je pense qu'au départ – au tout début de mon existence sur terre – je m'épanouissais en toute insouciance, découvrant la lumière, fixant l'azote de l'air comme on fixe un bien qu'on veut se procurer pour le transformer en azote organique, recevant l'eau de pluie et la chaleur du soleil pour un résultat miraculeux, partageant la joie de vivre avec le chou, le poireau, la betterave... Quelle merveilleuse communauté !
Jusqu'au jour où des mains misérables, jugeant l'heure venue, se mirent à planter leurs doigts sales sur nos corps et à les tirer sauvagement pour nous réduire à de la matière comestible, bonne à être ingurgitée par des hordes barbares, accompagnées d'une pièce de viande faisant schrac-schrac dans des bouches cannibales ! Triste sort que le mien ! Triste destin que le nôtre !
Quand je pense qu'à present, parmi nous, il s'en trouve qui parlent de résistance à l'ennemi. De guerre totale aux profiteurs. Qui tiennent en horreur le monde cruel des humains et qui cherchent comme des fourmis – bien plus nombreuses que les prédateurs, certes – à changer le cours des choses, à nous faire retrouver le bonheur perdu, comme si nous n'étions pas ces misérables cloportes qu'on presse entre la semelle et le bitume en toute saison !
Inconscience !
Je sentis tout au fond de la boite où je fus confiné la rumeur qui montait, puis le crépitement d'une brassée de bois sous laquelle on avait craqué une allumette. Ces frères pyromanes dansaient, dansaient, disant que, perdu pour perdu autant mourir debout.
Folie !
Les plus soumis, créchant dans les paliers supérieurs, se pensant à l'abri, s'agaçaient d'un tel radicalisme, jugeant l'attitude de la minorité décérébrée fort dangereuse pour la communauté. Une attitude qui précipiterait plus rapidement la chute et donc la disparition !
Certains priaient pour que cela n'arrivât point et faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour ralentir l'action de ces fous furieux qui parlaient d'un retour à la terre d'où ils venaient, brandissant des bras fins mais énergiques vers un ennemi inatteignable, comme s'ils adressaient une prière au firmament.
D'autres, ayant un peu trop abusé de l'azote dans leur jeunesse parlaient d'une terre inexplorée où la nature poussait librement, sans ce corset dont les humains l'avaient pourvue, la rendant stérile à jamais !
Gagnée aux idées de la Résistance une partie se mit à rêver, à se tailler en pointe, comme crayon à mine, pour imprimer sur le support intérieur de la boite où nous sommes conditionnés – ah, le joli mot ! – des pensées dont les futures générations tireraient la substance de cette nouvelle Utopie où tous les légumes vivraient enfin heureux et libres.
Les plus audacieux, s'inspirant de Giuseppe Arcimboldo, gravèrent sur le laiton intérieur des boites le portrait de Rodolphe II déguisé en Vertumne comme le symbole d'une lutte à la vie à la mort !
Pour cet acte réfractaire, certains furent défenestrés. Avez-vous déjà vu un haricot se faire jeter dans le vide sans ménagement ? Une horreur !
Dans cette boite infâme, tout en bas, écrasés, piétinés, le soleil n'est plus cet astre vivifiant faisant s'épanouir un jardin potager, mais un magma s'agitant comme des ombres visqueuses que l'esprit a oublié de nourrir. L'en-dedans et l'en-dehors tricotant des  pensées pour débrouiller une histoire au destin cruellement incertain.

Sous l'Casque d'Erby



samedi 3 décembre 2022

Quitter l'arène ici et maintenant ?

Chaud/froid
Nous vivons une époque héroïque à bien des égards. Par certains aspects, elle me fait penser aux états d'âmes de cet écrivain célèbre et claustrophobe qui quitta la France, parce que le froid l'empêchait de créer, filant vers le sud au climat plus clément.
Une fois sur place, garé à l'écart de la foule tapageuse d'Andalousie, le front plissé en quête d'inspiration, perdu en pleine serrania, le pire commença : il faisait trop chaud ! Impossible de produire la moindre phrase par une telle canicule !
Au final, entre deux suées et quelques spasmes léthargiques, il accoucha d'une œuvre que les manchots et bien d'autres ne purent saisir entre leurs mains pour des raisons évidentes.
Cela n'empêcha point les médias - toujours à la pointe de la rigueur morale - de balancer du compliment sur l'ensemble des réseaux comme on tire à la carabine dans les fêtes foraines, colportant du « chef d’œuvre » jusqu'à déboucher l'oreille des sourds pour que les ventes soient à la hauteur du tapage produit !
N'est pas Christian Bobin qui veut ! Pour ne citer qu'un récent disparu au talent exemplaire.
C'est un peu ce qui arrive ici et maintenant. Il y a ceux qui pensent que pour raison de froid ou de chaud, en traversant une frontière les problèmes seront résolus, alors que la question n'est pas d'ordre météorologique, mais dans ce que le crâne a comme combustible pour alimenter la bécane sous n'importe quelle latitude.
Si, comme nous le savons, le mal est d'ordre mondial, cet état perdurera quel que soit le nombre de frontières franchies. Si, comme le prétend tel témoin, le prix du café est moins cher au Portugal à quoi bon se déplacer pour s'en procurer si les rayons sont vides ? A quoi bon quitter les contraintes sanitaires d'un pays pour retrouver les mêmes déboires ailleurs ? A moins que notre conscience soit la dernière chose qui nous interpelle !
Cela me fait penser à certains réfugiés politiques grecs, espagnols, argentins, etc., à une certaine époque, qui trouvaient la matraque des CRS français plus douce que celles utilisées par les policiers des pays qu'ils avaient fui. A l'époque, je m'amusais à faire le comparatif entre les échelles de douleur d'un traumatisme crânien ou d'une côte cassée par un policier français et la même chose prodiguée par des policiers grecs, espagnols ou argentins...
L'exil intérieur est celui qui n'offre aucun refuge satisfaisant nulle part en ce monde.
C'est ici et maintenant qu'il faut défendre son droit à vivre, sa culture et son Histoire. Résister de manière passive ou active, selon les moyens de chacun, pour empêcher l'instauration d'un nazisme qui tait son nom, rampant tel un serpent, avant la morsure létale !
Défendre la vérité si difficile soit-elle à entendre. Tout faire pour chasser, les mettant hors d'état de nuire, escrocs, menteurs, collabos et criminels mondialistes.
Quitter l'arène aujourd'hui c'est abandonner la mémoire des anciens, morts pour notre liberté, c'est ne laisser en héritage à nos enfants et à l'avenir que ruines et lâcheté !

Sous l'Casque d'Erby 



jeudi 1 décembre 2022

Au nord c'était les Corons

Que personne ne bouge ! Le danger est partout et menace de se répandre dans notre organisme de manière hallucinante. Soyons vigilants, car un regain de Covid n'est plus à exclure, selon la bonne Borne. Un œil ici, l'autre au loin, son regard file du local au périphérique à la vitesse du larbinage auquel son supérieur la mande, préconisant le port intensif du masque pour éviter la malemort.
Cette raclure de virus a plus de ressources qu'on ne l'imagine. Son mode de reproduction étant proportionnel à la volonté dirigeante il ne se fixe aucune limite pour propager son arsenal de malfaisance et de peur. Raison pour laquelle le gouvernement veille à sa sécurité, le dorlote, le nourrit, le bride avant de le lâcher dans la lande tel un nouveau et redoutable chien de Baskerville !
Quand les temps sont à la menace sociale, hop !, on le sort, on le dépoussière, on lui fait faire un tour dans le salon, on lui autorise quelques galipettes sous la couette, on le montre au balcon et la télé, toujours présente pour les événements d'importance, le met en vitrine avec boules et lampions !
Les spécialistes plateaux sont nombreux à offrir un concours de mensonges aux confinés de l'esprit, les poussant dans leurs chemins de croix afin de se racheter pour avoir douté, avoir péché ! Un prix sera décerné aux plus crédules. Il leur sera remis lors d'une cérémonie spéciale par les représentants respectifs de l'AFP et de Facts and Furious pour avoir su démêler le VRAI du FAUX !
Car mieux vaut une piqûre avec effets secondaires garantis par Pfizer & C° que des citoyens bien portants se prélassant par temps clairs sur les bords d'un fleuve ou au pied de l'océan, rêvassant à des mondes improbables, ne produisant que troubles de la perception et idées noires comme charbon !
Et à propos de charbon, si le virus ne tue pas, le ridicule est là pour faire sa vacation ! Notre très lumineux gouvernement a la notable idée de nous faire croire qu'il veille a nos intérêts remettant en service la centrale de Saint-Avold pendant la durée de l'hiver qui s'annonce rude.
Le tout charbon s'invite dans nos cuisinières pour du pipi de chat. Le Ruskof n'a qu'à bien se tenir, Macron est au taquet !
Pressons-nous les uns contre les autres près du poêle, les visages éclairés par le rougeoiement des flammes, avec une pensée admirable pour les gueules noires, un tourne disque à manivelle crachotant « Les corons » de feu Pierre Bachelet, Zola signe un retour fracassant !
Noël approche. Si l'année dernière les réunions familiales étaient limitées à six personnes par foyer, cette année, le masque sera de la fête aussi, car le virus grimpe le long des cloisons, s'accroche aux rideaux et colle aux poumons comme sangsue. C'est la Borne qui le dit !
N'oublions pas la bougie. L'économie que nous ferons sur le kilowatt nous l'investirons dans la dinde aux marrons, dont le prix atteindra celui de l'électricité, Nouvel Ordre Mondial oblige. Les fêtes seront joyeuses !
Et, soudain, je sentis la morsure du froid labourant ma chair comme autant d'aiguilles plantées dans mon cœur !

Sous l'Casque d'Erby