lundi 12 octobre 2015

La Discordia : les caméras cachées de l'Etat font le scoop

Illustration M art'IN
Les margoulins passent, l’Etat demeure. Quelle que soit la couleur politique dont il se pare ses coups bas, sa violence et l’obsession du complot font partie de sa nature profonde. Tous les moyens lui sont bons pour pérenniser la tyrannie de sa fonction : défendre le riche, enfoncer le pauvre. Moins ce dernier est éveillé, plus ça roule pour la haute dont il est le garde-chiourme. Malheur aux manants cherchant par la culture et l’information de quoi garnir leur vie, de quoi la changer en partageant avec autrui l'idée d'un monde meilleur.
Quoi de plus dangereux en notre grande Hexagonie gangrenée par le djihad et l’antisémitisme galopant ? Une bibliothèque anarchiste, voyons ! La Discordia, par exemple. « Une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion […] C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’Etat, la politique et le capitalisme. »
Des dangereux individus cherchant à s’affranchir par la culture sont forcément des gars qu’il faut surveiller à tout prix ! En tout cas ils méritent que l’Etat fasse l’investissement de quelques moyens interlopes pour les avoir à l’œil. Voici l’histoire, telle qu’on la lit dans la presse :
« … Début juillet, deux individus de sexe masculin, se présentant comme des policiers en civil, se rendent à l’école, rue du Pré-Saint-Gervais [pile poil dans l’axe de la bibliothèque] : « Ils ont montré des papiers », se souvient une responsable administrative de l’établissement. Les policiers ne laissent pas leur nom ni celui de leur service, mais un numéro de portable « en cas d’urgence ». Ils ne disent rien de l’enquête qui les amène et installent le dispositif dans le cagibi de l’école. »
« Je pensais que c’était pour filmer des dealers », dit l’un des professeurs. En réalité, le dispositif est braqué sur l’entrée d’une bibliothèque de l’autre côté de la rue qui a ouvert le 10 mai. Composition telle que saisie et diffusée par les responsables de la bibliothèque anarchiste sur leur site  :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une caméra avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).
Ce n’est pas sans mal que les responsables de La Discordia, une fois convaincus de la forfaiture, ont obtenu de la part de l’établissement scolaire le droit de saisir le matos de surveillance, certains enseignants poussant le zèle jusqu’à faire de la « résistance » !
Peine perdue. Aujourd’hui ce dispositif peut être récupéré par la brigade fluviale de Paris en « pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. »


Sous l’casque d’Erby


Finalement rien de bien nouveau sur la toile ! Les uns codent, les autres décodent (déconnent !?)

6 commentaires:

  1. Bonjour les caillardeuses et les caillardeux. Ben, nous aussi, nous les avons à l'oeil !
    Le bon dimanche.

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  2. J'avais déjà lu sur "les mots ont un sens" cette info, que tu as mille fois raison de relayer et plus que...
    Je ne sais si, par hasard, il y aurait une erreur dans 2 des mises en lien dans ton texte, sur "la Discrdia" et sur "leur site" : en cliquant, je tombe sur "adresse introuvable" deux fois !!

    OU BIEN est-ce une démonstration supplémentaire de l'autoritarisme étatique ?? : vexées que l'illégale espionnage soit dévoilée et détruite par de vulgaires citoyens (certes anars!...), les "SERVICES" se vengeanraient-ils en brouillant ces liens ??????????

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    1. Salut Rémi. Aucun blème pour ouvrir les liens chez les druides, les quatre répondent à l'appel.

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  3. Salut les gensses ! Reviendu des coins les plus perdus du bocage normand, à la limite du Calvados et de la Manche. On s'est amusés à distribuer les tracts ferme par ferme, maison par maison, dans ce pays où le terme "habitat dispersé" prend tout son sens. Les gens sont en tout cas bien effrayés de voir disparaître leurs casernes de pompiers (il semble que DANS UN PREMIER TEMPS l'État envisage d'en faire disparaître un millier sur toute la France). Je trouve assez grave, d'ailleurs, que le discours aux pompiers bénévoles soit "Vous pouvez toujours rejoindre une autre caserne", sauf que si elle est à des dizaines de kilomètres cela ne présente pas le moindre intérêt.

    Et vivent les bibliothèques de choc !

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  4. Cette histoire n'est pas claire du tout... Je dirais même que c'est très louche...

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