samedi 28 mars 2015

L’urne attaque !

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Nous saurons tout et nous ne saurons rien ! Ni sur le crash du A320 ni sur tout le reste.
En fait notre vie est faite davantage de soupçons que de preuves tangibles, pour la seule raison que tout s'écrit sur la poussière du mensonge. Qu’il s’agisse de mensonge « démocratique », comme on appelle cela par ici, avec un brin d'exagération, ou que celui-ci soit l’œuvre d’une volonté totalitaire, l’acte de fourberie est le même : pousser l’individu vers les filets tendus au large d’une zone de pêche préalablement déterminée pour mieux le coincer.
Le mensonge en politique fait l’objet d’un dossier fort intéressant que le n° 49 du journal le UN propose aux lecteurs, dans lequel Hannah Arendt figure en bonne place. Une personne très bien et un peu « dérangeante » à l’égard du grain qu’on lui donnait à becqueter à une époque dominée par des blocs cherchant à monopoliser la planète sur le dos de l’individu, qui, hier comme aujourd’hui, demeure le punching-ball sur lequel s’entrainent les spécialistes de la violence d'Etat...
Voici ce qu’écrivait Hanna Arendt il y a un bail à propos du mensonge comme stratégie de gouvernance : « Le mensonge est souvent plus plausible, plus tentant pour la raison que la réalité, car le menteur possède le grand avantage de savoir d’avance ce que le public souhaite entendre ou s’attend à entendre. Sa version a été préparée à l’intention du public, en s’attachant tout particulièrement à la crédibilité, tandis que la réalité a cette habitude déconcertante de nous mettre en présence de l’inattendu, auquel nous n’étions nullement préparés… ».
On prend le colis sous l’bras, on s’installe au pied de notre arbre préféré et on attend de nouveaux rebondissements au prochain épisode...
Mon coq national, un Gallus gallus domesticus, qui se tape la basse et la haute cour sans continence, a des idées personnelles sur le sujet. Lesquelles ? Toutes, puisque il est vendeur d’opinion sur les marchés des cantons tous les jours de la semaine. Dimanche qui vient, un peu secoué du plumage par le changement horaire qui s'annonce, ainsi que par quelques imprévus, il y a laissé un bout de son panache en route, il chantera comme à l’ordinaire, ainsi que les jours suivants, jusqu’à ce qu’il retrouve le bon aiguillage. Pas facile de cocoricoter à bon escient...
Pour cette fois la maison poulardin, respectant des consignes venant d’en haut, passera l’éponge. Mais gare à la suivante, car ce sera la prune assurée !
Que me disait-il déjà, mon coq, et à propos de quoi ?... Cette maudite affaire de mimétisme me joue encore des tours ! Pour vous donner une idée, je ne sais plus qui est qui, du coq ou de moi, si c’est moi qui lui balance de la graine dans l’enclos ou si c’est lui qui m’enfourne dans le four à 240°, montre en main, pour que je sois rôti à point au bout d’un temps. Ce que je sais avec certitude est que ça chauffe pour mes fesses ! Et sur ce point, comme sur bien d'autres, voyez-vous, nous ne cessons de nous interroger !
Sautant du coq à l'âne, me reviennent à la mémoire ces vers de Victor Hugo, extrait de L'Année terrible :
N'écoute pas. Reste une âme fidèle.
Un coeur, pas plus qu'un ciel, ne peut être obscurci.
Je suis la conscience, une vierge ; et ceci
C'est la raison d'Etat, une fille publique.
Elle embrouille le vrai par le faux qu'elle explique...


Sous l'casque d'Erby



6 commentaires:

  1. Bonjour caillardeuses et caillardeux. Un peu aphone mais toujours conscient. La bonne journée à toutes et à tous.

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    1. Et puisqu'il est question d'urne dans la bafouille, voici de quoi la désalimenter : Défense de l’abstention…

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    2. En son temps de communard, Jules Vallès disait (de mémoire) : "La vérité marche à pied, le mensonge voyage en diligence, aux frais du contribuable"...

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  2. Nous vivons dans la basse cour, oui dans tous les sens du terme.
    Si nous nous en rendons compte (ou conte) aujourd’hui c’est bien grâce à internet ou gambade l’information diversifiée et libre surtout. Cela ne nous rend pas plus heureux au contraire. Pour l’instant cela ne nous aide guère (ou guerre) . Nous sommes si fragiles, un rien nous abime, nous déchire, nous nous laissons diviser (ou dévisser) jusqu’à perdre nos frères puis nos pieds et nos langues...Nous sommes sous le joug depuis si longtemps dans les cocons des mensonges.... Nous devons muter pour nous sortir de là. Pas si facile.... Il nous faut tout (et tous) comprendre. L’histoire est bien plus longue et pas du tout comme on nous l’a présenté.... Nous savons que les barricades des révolutions ou nous avons tant espéré et saigné n’ont servi qu’à installer de nouveaux leurres et pouvoirs.....

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    1. J'aime beaucoup tes glissements d'un mot à l'autre, voisin, (mis entre parenthèses) qui sont autant de glissements de sens, si nécessaires à savoir éviter "les filets de pêche" évoqués par lediazec... oui, trouver à casser la langue de bois qui veut nous formater à la docilité ! : l'interrogation des mots usuels, l'imagination des métaphores (genre coq de basse et haute cour) et donc l'image-choc, poétique et audacieuse, est nécessaire à la lucidité... qui aboutira à des révolutions libertaires qui, contrairement à ta dernière phrase pessimiste, n'installerons plus de "nouveaux leurres et pouvoirs" !

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    2. Oui je comprend, que tu n’aime point ma dernière phrase, en fait , ce commentaire est une réflexion qui découle aussi de ton article d’hier. Je n’arrivais pas a trouvé quoi répondre.

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