Nulle commémoration. Pas une parole à la mémoire de ce rempart historique de la pensée alternative de la part de l’équipe repreneuse des ME.
Pas un mot, pas un geste, on casse avec méthode ! Tel est le ressenti devant le mutisme de la nouvelle direction. Rideau.
On achève bien les chevaux !
Après le départ de l’emblématique Volti, l’âme et le cœur des Moutons enragés durant de longues années, le silence des cimetières recouvre d’un voile anonyme son esprit. Nous voici devenus un troupeau dispersé dans les ruines de l’histoire.
Pas de mots donc, ne serait-ce que par respect de tous, mais un silence honteux ! Pire : de l’indifférence ! On creuse un trou et on jette la dépouille dans le charnier des frustrations. Comme si l'existence même des Moutons enragés, devenue référence par la détermination de ses nombreux militants et contributeurs au cours de longues années, n'était plus qu'une chose qu’on jette dans la fosse commune, comme on fait d’un chien errant.
Cette clôture soudaine, nous l'avons pressentie, vue venir, malgré le refus obstiné de certains amis à l'admettre. Cela paraissait tellement gros ! Les signes annonciateurs étaient pourtant manifestes, présageant une conclusion inéluctable.
La disparition des Moutons enragés nous confronte aussi à notre vulnérabilité résultant de notre indécrottable insouciance. Cela n’est nullement un reproche, ce serait même notre marque de fabrique et l'esprit qui nous honore.
Désormais, seuls restent le deuil et les larmes que certains mettront en conserve pour les essuyer à point nommé lors d’un rappel nostalgique.
Le sabordage des Moutons enragés, orchestré tel une démolition contrôlée, en cette période critique de bouleversements sociétaux et de mutation civilisationnelle, constitue un coup dur supplémentaire dans la longue liste des sales coups encaissés. Juste au moment où le fort de l’orage nous tombe dessus !
Tant pis, ou tant mieux si je me trompe, mais tout est fait — ou donne l'impression de l'être —, pour qu'il en soit ainsi.
Haut les cœurs !
Sous l’Casque d’Erby