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Il va falloir trouver autre chose pour déloger la mérule. Nous avons affaire à du coriace. C’est de la bernique, parole de druide ! Aussi dure à cuisiner qu’à extraire de son habitat, la bestiole est résistante. Solidement ancrée à la roche par sa ventouse, elle oppose une résistance farouche lorsqu'elle se sent menacée. Il faut agir par surprise. Les initiés de sa cueillette utilisent un Opinel bien affûté, glissant la lame sous la coquille avec un mouvement vif pour l’extraire avant qu’elle n’ait le temps de renforcer son adhérence.
La dissolution de l'Assemblée nationale, prérogative de Tonton Macoute, est une nouvelle fois dans l’air du temps.
Exit le Mérou. Direction le Béarn. Goguenards, certains chanteront : « On aura eu ta Pau ! ». Bagatelle pour celui qui aura atteint l’apogée de son incompétence et donc, son but suprême.
Avant même qu’on annonce, la dissolution, on parle déjà de son successeur, un certain Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste. Il faut bien que ça salive dans les chaumières !
Mais on se calme ! Nous n’en sommes pas là. Avant, il faut passer la mobilisation nationale du 10 septembre. Tremblez, suppôts de l’oligarchie, demain, on rase gratis !
Après consultation du Mérou et du Sénat par le Président, selon le protocole constitutionnel, en conclusion des conciliabules, publication du décret de dissolution. Y a du chômage en l’air chez les aigrefins de l’Assemblée !
Quand on pense qu’ils veulent être pris au sérieux !
Brève période électorale. Confrontations médiatiques orchestrées entre adversaires politiques complices faisant semblant de se haïr. Le suspense est à son comble, pendant que le public se gave de pop-corn !
Reconduction prévisible des forces politiques dominantes, le groin dans l’auge ! Qui ne danse pas… On connaît la suite.
Nomination d'un Premier ministre, le temps passe et vu le merdier, les candidats ne font pas la queue au guichet. Guichet qui, par l’ampleur de la casse et de la crise à gérer, les postulants ne sont pas légion. Qui donc pour saisir la patate chaude, hormis l’alter ego du Mérou ?
Je nous l’accorde, les postulants ne manquent pas dans le panel !
Quoi qu’il en soit, si élections anticipées, la logique veut que l’heureux élu soit issu de la coalition victorieuse, suivant la tradition, bien qu'elle ne soit pas obligatoirement respectée. Or, vu la chute du PS dans l’opinion, on voit mal comment il obtiendrait une majorité électorale sans une aide tombée du ciel !
Si passage en force de l’exécutif, on criera au scandale, au coup d’État, mais personne n’ira jusqu’ voter la moindre motion de censure, le cas échéant !
S'ensuivra — ça oui ! — des polémiques inévitables sur la légitimité du processus électoral. Parfaitement orchestrées !
Pendant ce temps, comme dit la chanson : « Les jours passent/Certains volent/D’autres traînent et se désolent/De n’avoir plus rien à offrir. »
Et de quoi le Président a-t-il le plus besoin ? De temps ! Jusqu’au terme de la mission accomplie : foutre définitivement en l’air le pays !
Sous l’Casque d’Erby