mardi 2 septembre 2025

De mon temps

M art' IN
De mon temps, c'est en plein vol qu'on tringlait des mouches survoltées. 
De mon temps… De mon temps… De mon temps…   
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps ! 
De mon temps… De mon temps… De mon temps…   
Quand y avait l'feu, on allait pomper du gazole pour l'aider à reprendre de la flamme.
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps… De mon temps… De mon temps…   
On s'pointait aux carrefours, qui n'étaient pas encore des rond-points, et on faisait tourner le manège avec les poulardins. 
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps… De mon temps… De mon temps…  
Les vieux cons étaient aussi cons que ceux d’aujourd'hui, les restos du cœur c’étaient les poubelles qu’on ratissait à toute heure. 
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps… De mon temps… De mon temps…  
On rêvait le monde comme on ne le pense plus aujourd'hui. On le salivait tant et tant dans des piaules minables qu'avec la sueur, on avait l'eau courante. 
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps... De mon temps... De mon temps... 
Quand le passé caressait le bord des grèves, les lèvres dansaient avec l'écume sur la crête des brisants.
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps… De mon temps… De mon temps…  
Dieu jetait un œil aux enfers, implorant Lucifer de le laisser en paix !
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps !
De mon temps… De mon temps… De mon temps…  
Il y avait ceux qui l'ouvraient et ceux qui la fermaient, tout comme à présent... 
Ceux qui pleuraient pour un rien et ceux qui riaient avec dédain, tout comme à présent !
De mon temps… De mon temps… De mon temps… 
On grattait de la guitare comme aujourd'hui, on s'épile les burettes. 
Ferme ta gueule et lustre le sapin, t’as plus pour longtemps ! 
De mon temps… De mon temps… De mon temps…

Sous l'Casque d'Erby



lundi 1 septembre 2025

Les Moutons enragés, la voix des sans voix, s’éteint.

Nulle commémoration. Pas une parole à la mémoire de ce rempart historique de la pensée alternative de la part de l’équipe repreneuse des ME. 
Pas un mot, pas un geste, on casse avec méthode !  Tel est le ressenti devant le mutisme de la nouvelle direction. Rideau.
On achève bien les chevaux !
Après le départ de l’emblématique Volti, l’âme et le cœur des Moutons enragés durant de longues années, le silence des cimetières recouvre d’un voile anonyme son esprit. Nous voici devenus un troupeau dispersé dans les ruines de l’histoire.
Pas de mots donc, ne serait-ce que par respect de tous, mais un silence honteux ! Pire : de l’indifférence ! On creuse un trou et on jette la dépouille dans le charnier des frustrations. Comme si l'existence même des Moutons enragés, devenue référence par la détermination de ses nombreux militants et contributeurs au cours de longues années, n'était plus qu'une chose qu’on jette dans la fosse commune, comme on fait d’un chien errant.
Cette clôture soudaine, nous l'avons pressentie, vue venir, malgré le refus obstiné de certains amis à l'admettre. Cela paraissait tellement gros ! Les signes annonciateurs étaient pourtant manifestes, présageant une conclusion inéluctable. 
La disparition des Moutons enragés nous confronte aussi à notre vulnérabilité résultant de notre indécrottable insouciance. Cela n’est nullement un reproche, ce serait même notre marque de fabrique et l'esprit qui nous honore.
Désormais, seuls restent le deuil et les larmes que certains mettront en conserve pour les essuyer à point nommé lors d’un rappel nostalgique.
Le sabordage des Moutons enragés, orchestré tel une démolition contrôlée, en cette période critique de bouleversements sociétaux et de mutation civilisationnelle, constitue un coup dur supplémentaire dans la longue liste des sales coups encaissés. Juste au moment où le fort de l’orage nous tombe dessus !
Tant pis, ou tant mieux si je me trompe, mais tout est fait — ou donne l'impression de l'être —, pour qu'il en soit ainsi.
Haut les cœurs !

Sous l’Casque d’Erby 



jeudi 28 août 2025

Videz vos têtes, l'Etat s’occupe du reste.

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Nous l'entendons, le proclamons et le transmettons comme une évidence : chaque époque traverse des transformations significatives. Des changements radicaux dans nos modes de vie, que l’enseignement dispensera, dès l’âge le plus tendre, dans les écoles de l’État, ou assimilées, afin de préparer l’avenir au mieux de ses intérêts. Celui qui tient le pouvoir est le maître des esprits.
Présentée comme un « progrès civilisationnel », cette mutation devient la norme, puis le dogme qu’on ne transgresse pas. Un tel bouleversement signe la pérennité du cynisme politique, dissimulé sous l’apparence d'ouverture d'esprit et du démocratisme avec lequel on bétonne les âmes moribondes.
L'initiation des enfants dans les écoles de la république aux pratiques sexuelles, de la fellation à la sodomie, passant par toutes les nuances de la pornographie, est présentée comme une évolution louable, ouvrant grand les portes de la légalité à la pédophilie la plus abjecte !
L'individu inconscient, préparé à trouver cela naturel, ne s'en indignera guère. Au point qu’il exprimera non seulement son approbation, mais pourrait même attaquer verbalement ou physiquement toute personne manifestant son indignation !
La classe politique, avec ses discussions biaisées, sa soumission à un pouvoir supérieur, ou par conviction propre, veille au maintien de cet ordre mutant. C’est une guerre impitoyable qu’on nous fait, dont on nous dit le besoin impérieux.
Les manifestations publiques, par exemple, offrent un exutoire donnant l'illusion d'une société démocratique. L’illusion seulement. Car dans la réalité, cela rappelle la gestion des animaux d'élevage : on leur accorde la jouissance de vastes pâtures, mais au crépuscule, tous au bercail ! Si d’aventure l'un d'eux s'égare et tente d'emprunter une voie différente de celle indiquée par le fléchage, quelques coups de bâton suffisent à le ramener dans le rang. À lui apprendre les bonnes manières, quitte, s'il persiste, à l'envoyer dans les champs faméliques du « goulag », après l'avoir amputé, soit d'un œil, soit d'un bras, soit des deux, comme cela est courant lors des rassemblements tels celui des Gilets Jaunes.
Les élections présidentielles de 2027, dont les grandes manœuvres sont déjà en cours, illustrent le mécanisme. Que nous participions massivement au scrutin pour déposer un bulletin de notre « choix » ne modifiera en aucune façon le résultat final, que le Ministère de l’Intérieur se fera une joie de communiquer après un délai, « raisonnable » ou pas, projections sondagières à l’appui, afin que l’on ne subodore pas le coup de Trafalgar. Le candidat préalablement sélectionné par l'élite – Manu et d’autres sont là pour le prouver – sera invariablement proclamé vainqueur, indépendamment des résultats réels ! 
Voilà des années que nous marchons ainsi, de génération en génération, vers un monde meilleur et à la fin, on finit par se demander ce que nous cherchons réellement.

Sous l’Casque d’Erby 


samedi 23 août 2025

Dansons sous les décombres

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Je dois admettre que j'atteins un point de saturation insoutenable. Il est temps de mettre un terme à cette division toxique qui consiste à se décharger de toute responsabilité en attribuant systématiquement les torts soit à Voltaire, soit à Rousseau, selon les penchants. 
Alors que la guerre en Ukraine touche à sa fin – comme l'attestent unanimement les spécialistes de tous les camps – pourquoi les dirigeants européens s'obstinent-ils à la prolonger ? Cette interrogation est d'autant plus légitime lorsque l'on considère que les ressources financières de l'Union sont dans le rouge intense et que l’économie des personnes est exsangue, devant supporter de nouvelles levées d’impôts pour contribuer à « l’effort de guerre ». Autant dire pour nous finir !
Malgré sa posture belliqueuse, l'Europe est dans l'incapacité d'opposer une résistance militaire sérieuse à une puissance russe qui inspire de la crainte aux États-Unis même. Chercherait-elle par cette attitude à réguler son surplus d’humains par la guerre, les remplaçant par des plus corvéables importés via les réseaux migratoires ? Ne cherche-t-on pas, aussi, à poursuivre la guerre afin d'étouffer les questions embarrassantes que se poseraient les populations une fois le « conflit » terminé, quand la comprenette prendra le dessus sur la panique ? De demander des comptes aux petites frappes qui nous gouvernent, comme on commence à le voir avec l’escroquerie du Covid ?
Des explications claires concernant l'endettement et l'absurdité d'un engagement militaire dans une région où notre présence ne sert que des intérêts particuliers et des réseaux occultes ?
Autrefois, on « achetait » la paix sociale avec des politiques d'assistanat, soutenues par les syndicats et des politiciens privilégiant les solutions faciles afin de maintenir leur position et consolider leurs avantages ; désormais, c'est pour empêcher la parole libre de retrouver le chemin de la démocratie, qu’on vend la guerre !
Face à une crise économique dépassant largement la capacité d'action des représentants nationaux, les citoyens sont traités avec une indifférence similaire à celle réservée aux animaux en élevage industriel. À ce propos, la destruction des cheptels, particulièrement bovins, n’est-elle pas à mettre en corrélation avec les décisions prises par l’UE avec le Mercosur afin d'étouffer, voire ruiner définitivement, notre agriculture sans plus de scrupules ? 
L'Union européenne présente des défaillances structurelles considérables. Bâtie sur des sables mouvants, elle file vers son effondrement avec une telle constance que l’on se demande si tout cela n’est pas volontaire !
Construite sur des fondations instables, incapable de résister aux pressions extérieures, sa fragilité accélère sa disparition. Ce qui n’est pas un mal en soi, mais les conséquences entraînent avec elle la disparition des habitants, de la culture et la civilisation d’une partie considérable du continent, écrabouillés sous les décombres !
Au-delà de cette ligne, aisément franchie, que reste-t-il aux peuples pour se raccrocher aux branches ?

Sous l’Casque d’Erby 


samedi 16 août 2025

Guerre civile ou mise au pas ?

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On en parle de plus en plus : les risques d'une guerre civile sont manifestes, même si cela heurte les esprits qui, par crainte ou par excès d’aveuglement, se refusent à l’admettre.
Le fait que les médias conventionnels commencent à traiter le sujet démontre une préoccupation croissante au sein des sphères dirigeantes. Néanmoins, pour qu'une telle situation se réalise pleinement, plusieurs facteurs politiques, sociaux, économiques et culturels doivent converger, ce qui, politiquement parlant, n’est pas encore le cas. Même si la rupture entre le gouvernement et la nation est consommée, le chemin est encore long entre le constat et les travaux pratiques.
Que le gouvernement mette le tarif du kilowatt d’électricité au prix d’une centrale nucléaire, ou aligne celui de la bouteille de gaz au coût de la construction d’un gazoduc, rien ne semble émouvoir le consommateur plus vivement que le prix du kilo de cerise sur les marchés provençaux en cette période estivale. Rien n’est plus émouvant que le « danger » de la très improbable arrivée au pouvoir de l’extrême droite, argument politique exploité à jusqu’à la nausée par un gouvernement aux abois et une « gauche » sans idées qui ne finit pas de sombrer ! 
Les arguments présentés par les commentateurs des médias dominants relèvent d’une stratégie de la peur remontant à des temps immémoriaux : par celle-ci, comme tout récemment avec le Covid, on peut se permettre de tirer sur la corde sans crainte de la voir se rompre. Une guerre civile, quelle horreur ! Plus c’est gros... 
L'accaparement du pouvoir par une élite politique au service des intérêts financiers et l'appauvrissement systématique du pays par volonté oligarchique pourraient justifier une insurrection populaire. Une sorte de jacquerie comme on en voyait du temps jadis, vite réprimée et vite oubliée, dont certains livres d’histoire conservent trace. Mais qui s’intéresse à l’histoire de nos jours ? 
Cependant, même l’hypothèse d’une révolution profonde, cherchant dans son essence les racines d’un mouvement social comparable à celui de l’Espagne de 1936, ou approchant une nouvelle version du Front populaire, paraît aléatoire compte tenu des nombreux indices de résignation observés dans une population fortement anesthésiée !
Une explication à cela : l'absence d'un prolétariat digne de ce nom, fermement déterminé, avec le soutien de représentants politiques incorruptibles, prêts à soutenir un peuple à l’agonie. Nous en sommes loin, même si la progression de la précarité nous rapproche dangereusement d'un seuil de tolérance proche de zéro pouvant servir de déclencheur.
Mes aïeux ! Triste et autrefois grand pays, nous avons connu les monarchies absolues ou constitutionnelles, le Directoire, le Consulat, le premier et le Second Empire et nous en sommes à la Cinquième république ! Je passe les guerres, le choléra, la Terreur, la Commune de Paris pour atterrir aux portes de la plus totale des contre-révolutions : la mise en place implacable de la sinistre Agenda 2030 dont on banalise l’avènement !
Alors, guerre civile ou soumission totale à un régime globaliste pour qui l’humain compte pour des clopinettes ?

Sous l’Casque d’Erby

mardi 12 août 2025

François B . le nouveau criquet pèlerin.

M art' IN
Face à l'état du monde, je me sens comme le personnage décrit par Théodore Sturgeon dans "L'idiot de la fable". Le type que chaque pas pousse vers la trappe, qui perçoit les paroles sans en saisir le sens, ou, s'il les comprend, préfère garder le silence.
Néanmoins, restons optimistes et gardons espoir. L'être borné présente de multiples facettes et demeure perfectible. N'importe quel psy au rabais vous en fera la démonstration, moyennant avantages en nature.
Considérons la récente et déplorable gestion de la crise du Covid, dont on voudrait nous faire revivre le remake le 10 septembre prochain, avec une mobilisation immobile. Tous dans nos salons et les mômes au congélo !
Si ça n’est pas du vice, je ne sais pas ce qu’il faut pour dessiller nos mirettes !
Sous n'importe quelle apparence, un sournois reste ce qu’il est, un malveillant. 
Je songe à François B., Premier ministre, bien qu’il ne soit pas seul dans ce cas. Il est une sorte de criquet pèlerin. Il se décline sous deux formes : la phase solitaire et la grégaire. Cette dernière se révélant en cas de forte augmentation de la densité de congénères. 
Tel cet insecte vorace et destructeur, il agit en groupe et gobe notre sang pour nourrir ses tissus adipeux, préserver son statut et garnir ses avoirs financiers, rêvant de laisser trace dans les livres d’histoire.
Alors qu'on le décrit dans son milieu comme l’isolé de service, celui qui, par son vote, permet au pire d’advenir. C’est dans son insignifiance que réside sa force. En réalité, seul le parasite qui l'habite est isolé.
La fonction créant l'organe, dès que le nombre d'individus de son espèce augmente significativement, il sécrète de la sérotonine, un neurotransmetteur qui altère davantage ses facultés intellectuelles.
Le phénomène de masse contribuant, nous observons un tableau familier, alimenté par les nombreux conflits mondiaux, qui stimulent sa rhétorique et son positionnement opportuniste.
Monsieur de Bétharram est connu pour sa propension à la déloyauté. Parvenu à son niveau d'incompétence optimal, il n'hésite pas à nous imposer des restrictions dont il s'est lui-même dispensé par privilège. Une analyse psychique révélerait probablement des déviances importantes, ce qui l'exclurait d'emblée de toute épreuve évaluant son intégrité morale. Face à une telle situation, la science demeure impuissante. 
Ce représentant d'une meute hélas fort répandue atteint l'apogée en devenant le dirigeant principal d'un groupe d’individus corrompus. Son système fonctionne à plein régime afin d'épuiser nos ressources jusqu'à totale disparition.
Ce type de personnage n'envisage aucunement de se retirer de sa fonction, si vous pensez la chose possible. Quelle qu’en soit la pression, ce n’est que les pieds devant qu’il s’en ira. 
A l'instar des espèces à forte densité, lorsqu'il se déplace, l’homme obscurcit l’horizon. 

Sous l’Casque d’Erby 


samedi 9 août 2025

J’ai comme un doute


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« Je veux dire que celui qui sait toujours où il va n'arrive jamais nulle part et qu'on sait seulement ce qu'on veut dire une fois qu'on l'a dit. » 
À la vitesse de la lumière - Javier Cercas



De temps en temps, on prend une phrase en pleine figure. Une vraie. Une dure. Une de celle qui te fait tanguer. Qui s'engouffre comme houle déchaînée s’abattant sur le pont d’un rafiot. Qui résume le monde comme aucun livre. Pourquoi celle-là et pas une autre ? Ça me colle un doute. Je sens sa moiteur glissant sur ma peau comme une nappe de pétrole dandinant à la surface des océans.
Le doute est l'habit de lumière à l’ombre des certitudes. Sans lui, je me sens nu et bizarre. Mon cerveau prend froid. Puis, vient l’excès de gamberge. Ce tout et ce rien qui s’empare de mon tout, que je ne puis chasser sans me sentir inhabité.
Avez-vous déjà été saisis par une pensée vide ? C'est ça le doute. Un esprit à la recherche d’un crâne à pourvoir. Depuis le temps que je lui file des coups de pied. « Dégage ! », que je lui dis méchamment. « Fous-moi la paix ! »
Parfois, il fait mine de s'en aller. Pour le calmer, je lui parle avec douceur. Je m'en excuse presque. Mais, la bête est sournoise ! Quand elle vous tient, elle ne vous lâche plus. Après une bonne raclée et un bon paquet d'insultes, toute chiffonnée, je la vois s'éloigner. Je redeviens le maître des airs !
Je le vois s’éloignant, tête baissée, me tournant le dos, sinuant sur le sentier érodé par la culpabilité. Sa reptation me fait l’effet d’une morsure ! J'ai un peu les jetons. Voir le doute me quitter ainsi, sur un coup de tête, c'est stupide. Que vais-je devenir sans lui ? Je le rappelle !
Même s'il m'agace, on ne peut pas se quitter comme ça. Dans le doute, il est enrichissant d’avoir un doute. 
Je voltige d'une page à l'autre. Prudemment. Rien à voir avec la frénésie de l’addict, prenant pour argent comptant tout ce qu’on lui conte à longueur de pixels. J’y vais parcimonieusement, au rythme des floraisons saisonnières. Je joue à saute-mouton avec les mots. Je ne suis pas un vorace des syllabes ni un dévorateur de syntaxe. Je flâne avec bonhomie à la recherche des idées perdues. Dès lors que l'une s'agite et prend l’espace comme un origami emporté par la douceur de la brise, je suis un homme comblé.
J'ai une montre de gousset à l'arrêt. Les aiguilles se sont immobilisées à minuit pile. Je refuse de remonter le mécanisme. Minuit est une heure symbolique. Le point de bascule entre l’avant et l’après.
Un tour de curiosité sur les réseaux, ces annuaires des choses aussi graves que frivoles, alternant la poussière du temps au brouillard du néant avec une incroyable désinvolture. Ça erre dans l'agitation ou l'indolence. Le charter des bonnes et des moins bonnes destinations. La boîte à chaussures dans laquelle s'entassent factures, déclarations de revenus, taxes, impôts, état civil et, in fine, une vie entière. La vie dans une boite à chaussure !
Un défilé baroque. Un cortège bigarré de brèves tirant à hue et à dia, marchant vers un point aléatoire, mais inéluctable. Comme une utopie s'accroche à une suivante pour en saisir une nouvelle. Qu'est-ce qu'une utopie ?
Serait-ce ce panache de fumée auquel nous donnons un corps, une âme, une vie et une matérialité crédible ? À qui nous prêtons des sentiments qu’elle n’a sûrement pas, mais qui réchauffe les cœurs au cœur de l’hiver. Qui se dérobe sous nos pieds, sans crier gare, se dissipant dans le smog des fascinations fugitives.
Je sursaute. On frappe à la porte.
- Oui. Vous désirez ?
- Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis demain… Nous nous sommes déjà croisés à maintes et maintes reprises.
- Quand ? Où ?
- C'était demain !
- Déjà !


Sous l’Casque d’Erby 



mardi 5 août 2025

Besoin d'un dessin ?

Thomas Theodor Heine, chez Erby

Dans un contexte mondial où les institutions financières poussent les sociétés vers l'effondrement, le chaos règne en maître absolu. Des esprits maléfiques se sont emparés de nos destinées. Rompre le sortilège ne sera pas une mince affaire. 
L'indignation a cessé d'être un outil de revendication efficace. Elle est encadrée par des systèmes qui ramènent à l'ordre les brebis égarées. Par la voie « douce » de l'autocensure, ou par un malheureux « accident » pouvant entraîner la mort !
Ces systèmes attisent les antagonismes culturels et religieux, engendrant, outre la peur et l’insécurité, la haine et les guerres. L'objectif est d'occuper les esprits avec des préoccupations secondaires. On instrumentalise la peur comme mécanisme de contrôle, afin de dissimuler le véritable dessein : mutualiser les déficits en s'appropriant les profits.
En d'autres termes, lorsqu'une entreprise génère des bénéfices, ceux-ci demeurent dans la sphère privée ; mais quand les résultats se dégradent, on sollicite les fonds publics pour retrouver l'équilibre ! Sachant qu’en Oligarchie, les pertes n’existent pas. Ce qu’elle présente comme tel, ce n’est que du manque à gagner ! Bienvenu chez les cannibales !
Sous l'emprise de réseaux occultes, nos dirigeants politiques accroissent continuellement les prélèvements obligatoires, tout en alternant discours apaisants et rhétoriques alarmistes pour maîtriser la colère grandissante qui touche désormais certaines couches privilégiées de la société.
Chacun végète dans un environnement misérable, avec des ressources limitées par des contraintes systémiques. Force est de constater que lorsque les derniers garde-fous institutionnels céderont – nous y sommes presque – nous nous retrouverons dans un état primitif pour une durée indéfinie.
Ce constat dépasse les clivages politiques traditionnels : face à une catastrophe majeure, les différences sociales s'effacent. N'imaginons pas qu'un élan spontané de solidarité suffira à reconstruire une organisation sociale en voie de liquidation.
Privé de repères sécuritaires, l'être humain peut se transformer, malgré lui, en bête sanguinaire, juste pour sauver sa peau !
La reconstruction d'un ordre social semblable à celui qu’on s’applique à détruire ne reviendra plus. Adieu veau, vache, cochon, couvée !
À travers l'Europe, migration soigneusement organisée, chômeurs, travailleurs précaires, personnes en situation de pauvreté et jeunes sans perspectives, tremblent comme des animaux pris au piège, parce qu’en plus des incertitudes liées à l’avenir, les gouvernants poussent le sadisme jusqu’à les rendre responsables de la désorganisation qu’ils ont eux-mêmes orchestrée.
Sous prétexte d'un confort personnel illusoire et d'un aveuglement débilitant, faire l'autruche ne fera que précipiter l’avènement d’un futur goulag. 

Sous l’Casque d’Erby 



vendredi 1 août 2025

Pendant qu’on pique une tête, on choure le rien qui reste.

Erby
« Nous vivons ensemble, nous agissons et réagissons les uns sur les autres ; mais toujours, et en toutes circonstances, nous sommes seuls. »
 
« Les portes de la perception » — Aldous Huxley 

À peine avons-nous tourné le dos, le temps de piquer une tête en toute décontraction dans une mer polluée, afin de laver l'esprit dans l’eau sale des détresses « caniculaires », vlan ! C’est le coup du lapin ! Le rachis cervical prend pour son grade !
Mets ta minerve et ferme-la ! 
Vous ne savez plus dans quel sens tourner le galurin pour lui trouver la bonne assise. Nous sommes de plus en plus perdus, l’ego niché tout au fond du nombril, refusant obstinément d’aller prendre l’air !
Si ce n'est pas du délire, je me taille de l'escalope dans les cuisses et me cuisine un tournedos de nouvelle génération. Beaucoup moins coûteux que dans la grande distribution. Au moins, là, je sais ce que je mange !
L'Europe essuie des vents violents, et rien du côté des météos locales ne laisse présager la moindre amélioration. On nous alerte sur la canicule, mais on oublie le séisme politique !
Une misérable vache chope la dermatose modulaire et c’est tout le cheptel qui y passe ! Et celui du voisin en prime ! 
Nos campagnes sont en danger. Nos paysans à l’agonie et la TVA sur l’électricité grimpe à 20 % ! C'est l'été ! Et si tu n'es pas content, t'attend le 10 septembre, tu t'arrêtes de consommer pendant une semaine et tu verras la gueule de ton congélo quand tu l’ouvriras. Ce qui ne changera rien au montant de la TVA !
Pas question d’aller larmoyer par monts et par vaux pour quémander de la charité chrétienne en milieu sataniste, elle s’est fait la malle avec armes et bagages. Les « acquis sociaux », direz-vous, si durement acquis ? Oubliez ! Une autre époque, d’autres mœurs !
Nous sommes plus nombreux qu’eux, dites-vous, la voix étranglée par la colère et le dépit ? Et alors ? Ne sommes-nous pas aussi plus démunis au niveau de la comprenette ?
Même les syndicats trouvent les revendications, sujet tabou ! Tellement en panne d'inspiration que les mots d’ordre pour les défilés sont remplacés par des chorégraphies inspirées par le wokisme. Imaginez !
À partir du moment qu’ils émargent, qu’ont-ils à faire avec l’orthographe de la misère les dirigeants syndicaux ?
Le monde financier livre une guerre sans merci sur tous les fronts. Niveler par le bas, telle est sa volonté. La classe politique, comme les syndicats, jouant le rôle qu’on lui a assigné : exécuter sans poser des questions.
Goinfre-toi et ferme-la !
C'est une guerre sanguinaire qui se développe sous nos yeux. On taille, on tranche et on met sous vide !
Cette U.E, imposée à grands coups de votes tronqués et de directives dictées à des dirigeants politiques corrompus, par des non-élus, est un mouroir. Elle était et demeure le réservoir dans lequel le grand frère Américain pioche au gré de ses besoins pour se maintenir à flot.
Qu’elle soit économique ou militaire, c’est la guerre. Quelle différence entre l’une ou l’autre, puisque les victimes, elles, ne sont que des cases qu’on coche sur des volets statistiques !

Sous l’Casque d’Erby 


lundi 28 juillet 2025

Le 10 septembre prochain est-il le 11 du pauvre ?

Erby
Le mouvement du 10 septembre prochain, version on casse tout en silence, comme tout un chacun, je m’y suis penché. Pour mieux m'y perdre ? 
Tout le monde en parle, y compris dans les médias sous contrôle. Rien n’est plus étrange que l’étrangeté ! Je m’en étrangle !
Tourne, tourne, petit moulin ! Quoi de plus naturel que cette comptine de circonstance quand on croit gouverner des enfants !
L’optimiste que je suis est malmené par la mauvaise foi qui l’habite depuis son plus jeune âge. A chaque nouveauté « insurrectionnelle », une alerte qui m’ébranle se met en branle. La surcharge émotionnelle me brûle les réacteurs et me voici exécutant « Malgré ma sainte horreur du vide / Quelques figures intrépides / Dans mon aéroplane blindé »...
Cette ambivalence m’a permis de sauver les apparences plus souvent que je ne l’aurais souhaité. Elle m’a empêché de sombrer dans la déception en limitant les dégâts du ridicule. Ce qui ne m’a pas évité des dérapages douloureux. Exemple, le nombre incroyable de margoulins à qui j’ai donné mon vote à l’occasion des kermesses électorales tronquées !
Comme on dit, gardons la tête au frais, tous frais compris : ce que j’ai fait avant, d’autres le reproduiront après !
Premier promoteur de ce mouvement de type non binaire, vous en pensez quoi ? On enclenche les signaux d’alarme ? Dès lors que les médias, d’ordinaire si avares à distiller de l’info « complotiste », moulinent du 10 septembre comme on moud du grain, sent le brûlé dans les chaussettes !
De vous à moi, cet arrêt de la consommation, sorte de couvre-feu 2.0, pour protester depuis chez soi, contre la misère d’un pouvoir qui ne cache pas ses mauvaises intentions, sans tapage de rue, ni lutte finale, la bécane ronronnant au ralenti, pue le détournement à plein nez !
Esclaves un jour, esclaves toujours ? Merde !
Pas de télé. La marmaille à la maison, ça occupera les esprits. Un ramponneau par-ci, un ramponneau par là, n’a jamais tué personne, n’est-ce-pas ? Demandez aux Gilets Jaunes dézingués ! Qui un œil. Qui un bras. Qui une bonne bastonnade !
Restons chez nous, évitons les urgences ! Ce jour-là, on pisse, on chie et on ne tire pas la chasse d’eau ! Économie, économie ! Tant pis si ça pue, ça reste en famille et comme on dit, le linge sale… 
Comme pour le confinement, on s’astreint, on respecte rigoureusement les directives : c’est le principe du pendu qui se décroche de la potence pour recommencer ! 
Ce jour de contrainte, on se fait mal pour le plaisir de voir de quoi le mal est fait. Comme celui qui se fouette le corps jusqu’à découvrir ce qui transite sous la peau ! C’est de la vivisection sociale.
A cette allure, ce n’est pas le pays qu’on paralyse, mais nos couilles qu’on dévitalise !
Ne plus consommer, ne plus travailler et garder nos enfants avec nous, pour mieux les haïr ; prendre des congés, déposer des arrêts de travail, ralentir volontairement la production, ne plus acheter dans les grandes surfaces qui profitent des baisses de cotisations, n’est-il pas ce que nous vivons depuis 2020 ? Alors, quel est le projet ? Immobilisme ou mobilisation ? 
Mouvement réel ou manipulation ? Ou bien tester à nouveau notre degré de soumission à de nouvelles et définitives restrictions avant la nuit totale ?
Nous avons jusqu’au 10 septembre pour lever le voile !

Sous l'Casque d'Erby



dimanche 27 juillet 2025

Zéro de conduite

L'Europe est un continent en voie de disparition, les nouvelles donnes ne tiennent pas compte des valeurs qui l'ont fondée. Sa disparition physique par appauvrissement fait partie du projet globaliste que l’on dénonce inlassablement.
J'évite d'utiliser à son sujet le terme « démocratie » pour éviter la perte de temps dans des débats infructueux sur le oui et le non. Le manteau noir de la dictature la recouvrant pour un long hiver.
La démocratie, dont on nous brise les esgourdes à chaque amputation d’un membre, n’a de vrai que le nom. Rappelons-nous que même celle d'Athènes (The modèle) n'est en réalité qu'une des nombreuses formes d'illusion servant les intérêts des détenteurs du pouvoir. Seuls les citoyens athéniens, une minorité, jouissaient de ce privilège, tandis que la majorité de la population demeurait asservie, attendant une hypothétique émancipation de la part des maîtres. Ne confondons pas démocratie avec penseurs et philosophes « démocratiques » !
Tocqueville, sociologue libéral, estimait qu'une base religieuse était nécessaire à la pérennité d'un État. Bien que lui-même aristocrate et libéral, non-marxiste, sociologue et philosophe, dédaignait sa propre classe qu'il qualifiait de « caste arrogante et superficielle ». Cette aristocratie imbue a vraisemblablement contribué à sa propre perte. Banquiers et francs-maçons n'ayant eu qu'à lui porter le coup de grâce au moment opportun. Le peuple, puisque nous y sommes, dont on vante tant le rôle interprété dans cette révolution, reste un figurant, comme on en voit dans les productions cinématographiques de genre.
Sous prétexte que la démocratie nécessite une dimension religieuse – Dieu favorisant l'égalité selon les premières communautés chrétiennes – l'organisation sociale ne pouvait s'affranchir de cette dimension sans risquer l’éclatement politique, ce qui s’est fait subtilement et de manière progressive. Les véritables décideurs ont donc distillé l'anticléricalisme et encouragé l'abrutissement collectif pour consolider une emprise déjà grande sur un corps moribond. En ajoutant à cela l'érosion naturelle des esprits, nous obtenons un portrait fidèle de la décadence actuelle.
Tocqueville demeure un sociologue éminent, du moins selon les spécialistes en parlote, dissertant à son sujet dans des médias comme France Culture et autres chaînes à vocation culturelle en se brossant le nombril.
Pendant que l’on subit les assauts de discours interminables et de directives suicidaires, vous continuez de travailler dans des conditions déplorables, sans statuts professionnels, ou presque, la notion de métier ayant disparu, l'esprit submergé par la recherche d’un job précaire, on ne pense plus, on végète ! Ce que vous preniez pour un projet de vie pérenne, n'est qu'un maillon supplémentaire dans la longue chaîne de l'esclavage.
Les élites financières, considérant qu'un bouleversement majeur permet de prendre du recul, activent la déchéance. Pour tout recommencer à partir de zéro : aucun avantage, aucun plaisir, aucune liberté, aucun emploi, moins d’avancées sociales et beaucoup de leurres ! Un seul réconfort : le soulagement d’avoir sauvé sa peau !
Le contexte étant établi, peut-on dire que les élites sont responsables des violences qui se multiplient à travers le monde ? La question porte en elle sa réponse. Car ce sont elles qui ont orchestré cette situation, qui l’entretiennent. Cela n’aurait aucune raison d’être si la masse ne soutenait pas le contraire. Par conditionnement. Par commodité. Par lâcheté. Par sottise. Ou simplement par méconnaissance. Qu'enseignent les écoles de l'oligarchie, sinon l'ignorance ! 
Quand on demande dans la rue, à l’occasion d’un micro-trottoir, que représente la date du 14 juillet et que l’on répond « l’armistice » de la première ou de la Seconde Guerre mondiale, ne sommes-nous pas déjà dans la déconfiture ?
En conclusion : l'Europe est perdue, et nous avec elle ! Et si vous pensez qu’un candidat aux prochaines est porteur d’un programme mettant fin à tout cela, revenant aux fondamentaux, courez-y immédiatement le soutenir !
Pour ma part, j’attends !

Sous l'Casque d'Erby

mercredi 23 juillet 2025

Il n’existe pas de bonheur parfait

J'en ai marre d'écrire sur la crise. Sur un monde en pleine déroute ! J'en ai assez des banquiers, des traders, des politiciens corrompus, des tricheurs, des malcomprenants, des aveugles, des sourds, des idiots et des idiotes, des intelligents, des souffreteux, des cinéphiles en carton et des films en confiote !
Marre de fulminer mon bonheur dans l'indifférence générale. Qui ça intéresse, un bonheur plein, un bonheur total ? Je le proclame, le vocifère, le murmure ou le crache : marre d'être heureux ! Je n’en peux plus ! Un seul réconfort cependant : contempler la tronche de cake des amis militants devant ce qu’ils estiment être une pure aberration !
Passez votre chemin, cohorte de pisse-vinaigre et de béni-oui-oui du catastrophisme tous azimuts. Laissez-moi respirer mon bonheur en paix. Je n'ose plus écrire « bonheur à un euro », car presque plus personne ne veut de ce laiton de malheur !
Je lis les journaux, les magazines… Les bulletins paroissiaux — si si, ça existe encore —, même s’ils deviennent rares. Le programme de télé et la vie des starlettes sur papier glacé qui se prennent pour des étoiles.
Je suis abonné aux plateformes vidéo avec lesquelles je tartine mon intelligence jusqu’à la rendre aussi obsolescente qu’un produit de consommation courant ayant dépassé la date limite. 
Je suis comblé, sans états d'âme. Je regarde passer le temps avec une béatitude quasi mystique. Me mouche sans ennui quand le rhume me prend en n’importe quelle saison. Pour le surmonter, je me fais vacciner une, deux, six fois, si nécessaire. Pour mon bien et pour le confort des autres, ce sont les consignes. N’est-ce pas là l’aboutissement d’un bonheur sans nuages ? Par exemple, quand mon thérapeute conseille l’hydratation régulière de mon corps, je fais la queue pour aller piquer une tête dans la Seine, maintenant qu’elle a été « proprement » nettoyée !
Fou, dites-vous ? Pas du tout !  Si d'autres le sont, tant pis pour eux ! J’emprunte des sommes rondelettes pour l’achat d’un véhicule électrique. Je veille à la pérennité des glaciers !
Je repose le paquet de revues à mon retour de chez le buraliste. Sur le haut de la pile, le dernier Vanity Fair, avec, en couverture, Scarlett Johansson, la Lucy du film éponyme qui a fait dresser tant de queues de par le monde, en cet été où on nous annonce qu'elle « ose tout » !
Si ce n’est pas du bonheur, je me coupe un bras ! Attendant l’heure où je vais me prélasser, lisant les confidences de la star, je file dans mon jardin contempler la beauté des pavots qui éclosent. L'année dernière, j'ai perdu un méconopsis bleu (cf. l’illustration). J'ai eu mal à l'âme pendant un temps incroyablement long. Comme si sa mort avait déclenché la mienne propre. Il ne reste de sa disparition que la nostalgie de son éphémère présence. Qui n'a pas vu ce pavot, originaire de l'Himalaya, d'un bleu de rêve, a manqué un rendez-vous important avec la beauté ! Hélas, la plante est capricieuse, fuyante, vulnérable sous nos latitudes. Elle a un comportement de bisannuelle. Elle ne fleurit que rarement la première année. J'ai passé un temps infini à suivre son épanouissement. À la choyer. Elle a besoin qu'on s'occupe d'elle. La deuxième année, madame fleurit, puis disparaît… Elle est d’humeur instable. Pour la pérenniser, il faut bien l'entourer, lui couper les fleurs fanées. La montée à graine l'épuise et peut provoquer sa mort. Une sensible à caractère mélancolique. Ce n'est qu'au prix d’une attention redoublée que vous pouvez espérer avoir dans votre jardin une plante majestueuse que le visiteur découvre avec surprise et émotion.
Je promène un spleen nonchalant au cœur d’un été accablant. Je parcours les brèves, passant d'un déficit au suivant ; d’une bonne nouvelle à une très bonne nouvelle, avec la conviction que sans pouvoir créatif, l’homme hypothèque le peu de respect de lui-même qui lui reste. Nous échappons, malgré des raisons qui la justifieraient, à l'ire insurrectionnelle d’un peuple au comble de son bonheur. Un bonheur qu’il néglige tant l’étourderie lui ôte l’empathie.
Cependant, la France n’est pas perdue, comme on le proclame abusivement. Elle déborde de bonheur. Dommage que cette valeur ne soit pas cotée en bourse !
Que voulez-vous : Il n’existe pas de bonheur parfait !

Sous l’Casque d’Erby


dimanche 20 juillet 2025

A part ça, tout va bien.

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Nous avons tous un cercle, plus ou moins large, d'amis, de relations, représentant le ciment de ce qu'on appelle la vie en société. Cela englobe une nébuleuse de valeurs sur laquelle on colle une lecture personnelle. Consciemment ou non, chacun ajoute une nuance politique, selon le clivage.
Dans le braquage financier qui occupe les pensées au quotidien et l'amphigouri qui en découle, la société laisse filtrer, sous le vernis, le solvant d'une déchéance mortelle. 
Dans cette poussière dispersée comme un nuage aveuglant, un seul réflexe, la peur ; une seule évidence, ça va exploser ! Si tout le monde ne le sait pas, ou ne peut l’imaginer, une majorité commence à en prendre vaguement conscience. 
Oui, mais quand ?
Si Dieu savait, nous serions sauvés ! Or, même Dieu est victime d’un coup d’État ! Comme si des extraterrestres à tendance reptilienne l’avaient embastillé, lui, le Tout-Puissant !
Désemparées, sans aucun signe de sa part, les brebis dont il avait la garde, sont bonnes pour le méchoui !
Face à la crise économique, les élites financières souquent les boulons, pulvérisant, via une nuée de pseudo-psychologues et de débiles patentés, les chemtrails de la culpabilité. Non seulement, ces élites causent le mal, mais en prime ce sont les proies qui doivent régler la facture !
Niveau perversité, il n’y a plus de lignes rouges ! Plongés dans une série noire qu’ils n’ont pas mise en scène, ni même imaginée, les citoyens ordinaires se terrent dans la fatalité, reportant la responsabilité sur des tiers, rarement sur les vrais coupables. Ça n’est plus un complot, c’est une ratonnade !
La classe politique dans tout ça ? Du faire-valoir, légitimement accusée de trahison. Nous voyons monter les prémices d’une guerre de tous contre tous ! Une guerre inévitable qui conduira au pire. Tout le monde sait, ou se doute, que cela ne sera pas beau à voir. Pour l’éviter, une seule alternative : courber un peu plus l’échine et se résoudre à voir tomber les uns après les autres tous les droits durement acquis ! Et même comme ça, on ne nous épargnera aucune humiliation !
Pour preuve, le chef du gouvernement, sieur de Bétharram, nourri à l’aliment de sa seule ambition, en bon laquais, ne se donne plus la peine de cacher leurs intentions, laissant entrevoir sans ambages que nos acquis actuels, fortement grignotés, le seront encore davantage après les nouvelles décisions économiques.
Cette situation signe un retour aux lignes dures du capitalisme cannibale. À savoir, nu tu es venu, esclave tu demeureras.
Dans le contexte de déclin global d'un système économique basé sur des valeurs individualistes, la malhonnêteté, la corruption, la recherche exclusive du profit et les pratiques mafieuses, chaque individu tente de trouver réconfort comme il le peut, tel un être maladivement apeuré face à un Yellowstone aux répercussions incommensurables. Les dirigeants mettant en place le nouvel ordre mondial sur les ruines fumantes de l’ancien.
À part ça, tout va bien. 

Sous l’Casque d’Erby


jeudi 17 juillet 2025

Je te file ma breloque et t’aboules le flouze.

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Je me souviens, gamin, dans une autre vie, comme dans un rêve bizarre, accompagnant ma mère au Mont de Piété, ou, comme on le dit autrement, « chez Ma Tante ».
En échange de quelques pesetas, ma mère déposait au guichet, pour une période d'un an et un jour, des bijoux et autres breloques. Le jour d'après, nous n’avions ni bijoux, ni pesetas !
Une fois la « mauvaise passe » traversée (dans le délai légal d'un an et un jour), on revenait, on remboursait avec un petit intérêt et on récupérait son bien.
Souvent, ces objets ne valaient pas tripette, mais le montant récupéré permettait de rembourser la dette chez l'épicier et de reprendre le lendemain la formule consacrée : « Tu me marqueras ça. » 
Combien de fois, me suis-je entendu dire par Don Arturo : « Tu diras à ta maman qu'elle passe me voir rapidement… » 
Sympa, Don Arturo, un puits de délicatesse sous une blouse grise, trop large pour ses épaules. Sous-entendu : il faut casquer.
Il ne faisait ça pratiquement jamais. Je me souviens sentir mes joues prendre feu. La honte m'envahissant. Une colère horrible s'installait en moi. Je ruminais du sordide comme un dément. C'est ainsi que la conscience politique m'est venue. Par la misère et par la honte.
Quand je vois aujourd’hui l’État créer de la dette pour le plaisir pervers de nous expédier directos au Mont-de-piété et vers l’au-delà si nécessaire, je me dis que le rupin n’a jamais voulu autre chose que nous pousser vers le trou, exigeant bonne volonté pour le creuser. 
C'était le moment choisi par ma pauvre mère pour éviter de passer devant l’épicerie pendant un laps de temps variable. Cela l'obligeait à faire un grand détour pour se rendre dans les quartiers chics faire du ménage.
Pour le Mont-de-piété, c'était moi qui m'y collais. Elle avait honte et peur de croiser quelqu'un qui se dépêcherait d'aller raconter dans le quartier que la señora Maria était au moins aussi pauvre que les autres. Comme si on cachait le magot sous le tapis ! Ce terme de Mont-de-piété ramène à la surface des choses d'un autre monde, pas si éloigne de celui que l'on nous prépare avec l'U.E.
Dans mon oued (60 000 habitants quand même) le Mont se trouvait dans la rue la plus fréquentée, la calle real. Le point de chute des pauvres de la ville.
Situé au rez-de-chaussée, l'endroit était sombre et crasseux. C'est là que j'entendis pour la première fois parler de carats. Plus il y avait de carats dans le bijou, plus il pesait, plus nous pouvions espérer du flouze.
Nous arrivions, nous déposions notre colis sur le comptoir, le monsieur tout gris qui officiait saisissait, disparaissait derrière un rideau, revenait et vous disait un montant. Sans discussion. À prendre ou à laisser. Tous ceux qui contestaient et qui tournaient les talons, l'air indigné, revenaient plus courbés que jamais, quelques minutes plus tard.
Conservez bien le bon, disait invariablement monsieur Grivert, si vous le perdez… Il finissait sa phrase d'un geste de la main en direction du bordel qui s'entassait autour et au-delà de sa guérite et qui grimpait le long des murs jusqu'au plafond, votre bien ira rejoindre les oubliés.
La pauvreté. Son indignité. Son indécence. À côté, juste à côté, étalée au grand jour, fière et insolente, la richesse qui vous nargue en s'étalant avec insolence. Celle des militaires. Des policiers. Des fonctionnaires, des cadres de la dictature franquiste. Les privilégiés qui vous toisaient avec mépris.
Aujourd'hui, le Mont-de-piété s'appelle le « Crédit municipal ». Nous sommes en France. Rien à voir avec la pauvreté. La couche de vernis ne change rien, mais ça rassure les frontons de la république ! Le crédit municipal sonne beaucoup mieux que Mont-de-Piété, n'est-ce pas ?
De même, une femme de ménage ne fera jamais aussi clean que technicienne de surface. Pourtant, le boulot reste le même. La misère est toujours aussi lourde à porter !
Au-delà des formules lancées dans le cadre des campagnes électorales, les salles bondées des Crédits municipaux de France ne sont pas occupées que par des professionnels du chômage et autres profiteurs de la caisse d'assurance maladie. Ni par des migrants chanceux. Ces gens sont des citoyens qui racontent une histoire. Une histoire que les spécialistes (jamais à court de formules) nomment le « mal endettement » ! Créé il y a deux siècles pour « protéger le citoyen des usuriers », le mont-de-Piété (appelons les choses par leur nom) fonctionne aujourd'hui à plein régime. 
Un signe, s’il en fallait un, du délitement qui prouve jusqu’à quel point la société française est sous assistance respiratoire. Prise au piège de la société de surconsommation et d’un pouvoir missionné pour nous enfoncer dans la boue, elle tend à disparaître dans les marais de l’histoire sous l’applaudissement des victimes !
Révoltant est le mot qui vient aux lèvres devant une telle infamie sociale à l'ère du tout progrès. Que les banquiers malins, les politicards corrompus et autres marionnettistes du globalisme criminel prennent garde. Car si les gens donnent l'impression d'être des zombis (et parfois, cela est hélas vrai), la moindre pression peut faire céder le barrage le plus solide.
Ça n’est pas la goutte qui remplit le verre, c’est elle qui le fait déborder !

Sous l'Casque d'Erby



lundi 14 juillet 2025

Salvador Dali, journal d'un génie

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C’est l’été et comme on le répète, sans trop y réfléchir, ou peut-être un peu trop : « C’est un temps pour lire. » Plus précisément : « C’est le moment ou jamais ! » 
Je laisse les lanceurs de mots d’ordre à leurs affaires. La lecture est un besoin vital en toute saison. Voici mon livre du jour, relu cet hiver, ou à l’automne, ou peut-être au printemps. Je partage les sensations en cet été vitaminé ! 
Un livre en vrac ou la pensée fragmentée. Voici un journal plein d'une formidable jubilation. Un endroit dans lequel le terme « modestie » et autres synonymes sont proscrits. Pas proscrits à la manière dont on bannit quelque chose ou quelqu'un, parce que cela importune les bonnes mœurs ou agace le potentat. Aucun tabou là-dessous. Dali ignorait la signification du mot tabou, tout comme il ignorait la modestie. Ici, nous sommes dans la sublime surprise du plaisir mégalo. Le lecteur ne lit pas, il absorbe, ou va son chemin, moulinant avec vigueur l'index sur la tempe, prenant l'auteur pour ce qu’il est : un fou !
Le lecteur que je suis, a devant ses châsses le « Journal d'un génie »
Le regard curieux et souvent complice de celui qui découvre et non l’œil accusateur de celui qui juge. Je suis portion et je suis néant. Je suis l'accent circonflexe qui chapeaute l'univers et ses complexes, aurait pu écrire (et il l’a fait) Salvador Dali sur la toile tendue d'un monde prosterné ou agacé par son immense talent !
Une mégalomanie absolument virtuose. Car qu'y avait-il de plus sublime que Dieu dans la pensée de Dali ? Dali lui-même ! Dali était un croyant de l'absolu. Quand Dali se mettait à imaginer une religion, il faisait plus qu'y croire, il remodelait la religion jusqu'au son paroxysme mystique, jusqu'à ce que la croyance devienne son artère principale, la rivière et les affluents de sa circulation sanguine. 
Quand il avait été convaincu de la nécessité de devenir surréaliste, il savait à l'avance qu'il serait le premier et le dernier surréaliste. Dali était le roi de la boucle.
Quand il lit Auguste Comte, à la recherche d'un appui pour une nouvelle religion qu'il envisage de soumettre à André Breton, passablement irrité par le fourmillement mégalomaniaque de l'individu, Dali ne fait pas que lire Auguste Comte, il est déjà en train d'affiner les méandres de sa dialectique. Il bâtit l'édifice d'une religion ne pouvant souffrir la moindre contestation. 
Un jour, alors qu'un grand journal lui demandait sa définition du surréalisme, il répondit avec une simplicité absolument désarmante : « Le surréalisme, c'est moi ! » 
Plus tard, dans le livre de notes, je lis ceci et je me marre jusqu'aux larmes : « … Je suis le seul à le continuer (le surréalisme). Je n'ai rien renié et, au contraire, j'ai tout réaffirmé, sublimé, hiérarchisé, rationalisé, dématérialisé, spiritualisé. Mon mysticisme nucléaire présent n'est que le fruit, inspiré par le Saint-Esprit, des expériences démoniaques et surréalistes du début de ma vie. » 
Même Dieu (son alter ego) semble confus par le talent de ce trublion de génie. Au point qu’il se demande jusqu’à quel point il en est le Créateur. Comment voulez-vous, dès lors, que Dali puisse être encarté par une autre religion que celle de son génial égocentrisme ? Dali est à son propre service et cela suffit à notre bonheur.
En lisant Dali, on se demande qui a créé qui, tant la relation est naturelle et simultanée. Ici pas de place pour les demi-mesures. Le fil électrique de l'inconscient électrocute sans pitié tout esprit craintif. Une seule certitude chez ce génie paranoïaque : la conviction profonde de jeter un pont entre les rives tumultueuses de la conscience révolutionnaire. Il n'y a aucune gêne à entendre un homme dire ce dont il est capable avec le plus grand naturel. Surtout quand dans la minute suivante, il vous le prouve. 
Un homme qui parvient à se pasticher, voltigeant d'une idée à un concept sublime avec une rapidité d'exécution stupéfiante, ne peut qu'inspirer le respect. Le phénomène est assez singulier pour qu'on salue la performance. 
Dali est cet homme et cette sphère. Avec lui, nous naviguons dans le sublime, la conscience formidablement secouée. Persuadés que quelque chose de grandiose a traversé et marqué de son sceau le ciel de notre médiocrité quotidienne. 
Savoir que l'humilité ne fait pas partie de ce voyage extraordinaire est chose rassurante. Nous voici soulagé d'un poids et de sa culpabilité. La culpabilité d'un monde et d'un système religieux à la fois « sadique, masochiste, onirique et paranoïaque. » 
Au pays des génies, le maître choisit ses propres termes et ignore le reste. 

Sous l’Casque d’Erby

vendredi 11 juillet 2025

Sans foi ni loi

M art' IN
On rit, on danse. On applaudit. C’est la vie !
Ça funambule, c’est du bravache et ça cravache.
Coups de fouet tous azimuts, ça fouette les narines, 
Ça sent la bière et la piquette, 
L’insecte, l’injection et injonction. 
L’air étouffe un poumon et puis l'autre. 
Gentil, le troupeau !
Ça a l'odeur de l’acier et la mitraille. 
Le feu et la limaille. 
Ça suinte des plaies béantes, ça écope et ça clamse, 
On s’en balance.
La norme, le débit, le dépit, c’est transe.
On rince avec l’eau du vain…
Roule, roule et déroule au boulevard des esquintés.
Fais crisser la gomme sur le bitume. Fais-la fumer. Crame jusqu’à la fin des senteurs. C’est Macadam cow-boy ! Le rêve et la débine !
Écarte les bras, fais-toi aussi infini que le ciel au-delà des horizons.
Les chaînes rêvent de brèches insolentes dans le lit des souffrances.
A la lisière de tout espoir, des fragments épars aux âmes vagues. Bétonnées et lourdes aux épaules, 
Oubliées, conspuées, abîmées, dégagées !
Danse, danse. Une danse vivifiante comme l’air libre des cimes inaccessibles.
Comme l’eau ouvrant des voies souterraines dans l’affluent des présages.
C’est la vie chahutée, la vie des charités coupables.
Ta faute, ta faute, c’est ta faute !
Expie-la, de degré en palier. Sans broncher. Sois coupable et incline-toi !
Le soleil sous les semelles, tes pas regrettent la marche légère des insouciances dans la lourdeur des temps métalliques.
C’est devant que ça se passe. Derrière, c’est passé. Sans regrets. Sans remords. On vire de bord, avec ou sans peur. 
Roule, on se la roucoule à l’ombre des arbres sans feuilles.
On joue au riche, au pourvu, dans le vide qui nous anime. Mais là-dedans, toi, moi, lui, ça déglingue, ça dézingue, ça torsade. 
Je te haine et ça dégaine. Ça tire, ça hémoglobine sous les nuages, ça dégouline et ça ripoline le monde d'après.
Roule sans te mouvoir, sans t’émouvoir ! C’est la sarabande des sans foi ni loi !

Sous l'Casque d'Erby