mardi 11 juillet 2023

Interlude poétique

M art'IN
Je me disais :
« Et si l'été aidant... Et si les vents portants... Et si la poésie ?»
Ce si avec lequel on rend le ciel aussi bleu que le jour bleu de sa naissance ?
On ratiboise les forêts, on assèche les cours d’eau, on étrangle l'illusion, on affame la terre, on s'agenouille devant les bourreaux...
On rêve à demain comme on quitte le cauchemar d'un mauvais film, après un long séjour dans le noir.
J'écris dans ma tête des choses comme on n'ose pas en faire écho. Des choses que l'on dira à voix basse, ou que, honteusement, on enfouira sous la dalle des renoncements.
Envie d'effacer ce gribouillis de vie qu'on porte comme un fardeau. Cette blessure sans empreinte qui souille l'espace irraisonné.
Défaire... Refaire… Rêver à l'envers, la tête hors de l'eau. Ne pas se noyer.
Dire au ciel du fond du chaos ce silence qui n'ose pas être un embryon de pensée. 
Dire ce qu'on ne sait pas, qu'on ne sait que trop bien,
Que lorsque vient le gris, je mets du bleu dans les pinceaux,
Quand vient le noir, aucune couleur ne pouvant le consoler, je soulage le poids admirant la suavité d'un halo flottant au-dessus des herbes sauvages.
Oubliant la fraction soustraite, les caresses segmentées, l'élan paralysé,
Dieu, les prophètes, les exégètes…
Je m'offre ce que je peux, de reflets, de lumière délaissée,
Je rêve à des crépuscules inconnus, des aubes sophistiquées.
Je berce l'histoire, dansant sur la mienne, qui déjà se perd dans les orages de la mémoire.
Qui peut être s'en reviennent, pour ceci, pour cela.
Quand le ciel est bleu-foire, qu’il raconte des histoires d'étoiles,
Je lustre le vert des feuilles, l'éclat des fleurs et le bouton qui attend son heure pour éclore.
Quand tout dort, je vire de bord, trace une ligne imaginaire dans le sommeil du cosmos,
Songe à voix haute, si haute qu’elle me devient étrangère.
Les toits résonnent de voix qui tonnent.
Quand le ciel est au bleu
Quand le ciel est au noir
Que rien ne semble briller au-dedans,
Je garde dans la pulpe des doigts une caresse pour demain.

Sous l'Casque d'Erby


6 commentaires:

  1. Le Bonjour. Ce n'est pas le texte qui amènera le plus de visiteurs, mais c'est celui qui me donne le plus de plaisir à partager. La bonne journée.

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  2. Salut Rodo ! Magnifique ton poème ! Aussi beau que les toiles de M'Art-IN !
    Les meilleurs nous parlent en direct
    Depuis le côté de Perros Guirec !
    Pendant ce temps-là de plus jeunes sans haine
    S'ébattent au sud de la belle qu'on appelle la Vilaine !

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    1. Bonjour Jean-Claude. Cette région-ci est si tranquille. Comme si la fureur du monde n'avait pas prise sur la léthargie des habitants. Pour l'heure, la préoccupation des communes c'est de vendre des parcelles de terrains constructibles à partir de 80 000 euros et d'afficher sur le fronton de la mairie le drapeau ukrainien. J'ai demandé à un conseiller, pourquoi on n'avait pas demandé l'avis de la population avant de parler en son nom. Réponse : "faut demander au premier magistrat"...

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    2. Salut quatorzejuilletiste, Rodo ! En je jour de "fête nationale" qui est devenue la fête à neu-neu, pour me distinguer j'ai élargi le champ de vision.
      Le monde retient son souffle....

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  3. "Je berce l'histoire, dansant sur la mienne, qui déjà se perd dans les orages de la mémoire".
    Tout juste Rodolphe:
    "Rêver à l'envers, la tête hors de l'eau. Ne pas se noyer".
    Surtout ne pas se noyer...

    Que ce chaos douloureux t'inspire tôt ce matin... et comme je l'aime ton poème….

    Oma

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    1. Bonjour Oma. Surtout ne pas perdre pied. Cela les rendrait tellement heureux ! Même si parfois, on a envie de poser le tablier, il faut faire l'effort de tenir, à cause de cette petite voix intérieure qui ne lâche pas le morceau et qu'on appelle la conscience. Bises.

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