Des amis du gauchisme ploum ploum que j’accompagne parfois pour de la figuration lors des protestations de rues, sans pour autant être convaincu par l’efficacité de ces défilés, me soufflent à l’oreillette que ne pas aller voter serait une trahison. On entend de ces choses !
Pourtant, les copains devraient savoir (ou alors pourquoi milite-t-on !) que les élections c’est comme la guerre : avant, pendant et après, c’est le pauvre qui raque ! Celui à qui on enfonce dans le crâne que sans lui la terre serait ronde.
Voici, en cette période de farces et attrapes, un bref résumé de mes déconvenues électorales, n’ayant d’autre valeur que celle d’un dépit personnel que je rumine à l'approche de chaque échéance :
J’arrive en France fin 1967. Le Grand Charles (de Gaulle), après avoir grandement servi, ne tarderait pas à être poussé dehors par un gauchisme puissant et hautement manipulé, préparait déjà son viatique pour le royaume de la paix éternelle.
Fidèle à ma classe, j’ai dansé et j’ai ri en compagnie de ceux que je pensais être mes amis de classe. Quelle erreur ! Quelle horreur ! Quelle honte !
Rétroactivement j’éprouve un grand dégoût, même si pour me rassurer je me dis que de l’erreur jaillit la lumière. Piètre consolation !
En 1969, Pompidou, le félon. Rien à foutre, je n’avais pas le droit de vote et il n’a fait que cinq ans, mort avant terme. Mais assez pour trahir en remettant les clés du pays aux banquiers.
Ayant obtenu la nationalité française en 1981, toujours fidèle à « ma classe », je me suis rendu au bureau de vote le cœur battant. Je coupe court au suspense, j’ai voté pour Tonton Mitterrand, pas à vrai dire un gars de basse extraction, mais son écharpe rouge faisait illusion. Il succédait à Giscard, le faux aristocrate, avec ses chasses à l’éléphant, ses diamants, son ami Bokassa…
Ma joie fut de courte durée, mais cela ne m’empêcha pas de revoter une seconde fois pour le florentin. Pauvre idiot !
Ensuite ce fut la fuite en avant, le chaos électoral absolu. J’ai alternativement voté tout et n’importe quoi, sauf pour Sarko. Ah, non ! Mais oui, j'ai voté pour la Ségolène afin de barrer le barré de la cabeza ! Faut-il être tarte !
Je n’ai pas voté Hollande, ni Manu McKinsey. Mais j’ai voté Chirac quand il s’est retrouvé face à Le Pen au second tour, Jospin ayant fait son couillon entre les deux. Qu’aurait-il changé l’ancien trotskiste s’il avait jarreté Chichi ? Autant en emporte l’égout.
J’ai eu suffisamment de doses comme ça, ne pensez-vous pas ? Et tout ça pour que nous nous retrouvions un pied dans les bottes du fascisme et du Nouvel Ordre Mondial voulu par Washington ! Car, tout pareil que pour le Covid, vous risquez plus la malemort avec le vaccin que sans !
Je passe sous silence mes votes des premiers tours. Tellement exotiques que je me demande sous l’emprise de quel puissant psychotrope je me trouvais.
Aujourd’hui je peux l’affirmer : le vote, j’en suis… vacciné !
Sous l’Casque d’Erby