vendredi 13 mars 2015

Nos amies les bêtes

Qu'ils soient de compagnie ou d'élevage, à fins ludiques ou utilitaires, qu'ils soient taureaux de corrida, chiens de traîneaux, poissons rouges, cochons roses, perruches bleues, blancs moutons, futés mistigris, ou veaux vaches cochons couvées..., les animaux dits domestiques peuplent tant notre quotidien qu'on en oublie la singulière présence en accompagnement de notre condition humaine. On leur doit tout ou presque. A commencer sans doute par le loup-devenu-chien des hommes des cavernes, à continuer par le cheval de trait ou de combat des débuts de l'Histoire, et à finir par la captivité d'animaux sauvages (souris, singes...) à finalité scientifique, image de notre si cruelle modernité... Un immense imaginaire d'animaux fabuleux (le lapin d'Alice, l'oie de Niels, la colombe de Noé... mais aussi le dragon chinois, le monstre du Loch-Ness ou Moby Dick...) souligne cette vérité première : l'homme n'est d'abord rien d'autre qu'un animal parmi les autres, même s'il se prétend être « modelé à l'image de Dieu » ou être « sorti de la cuisse de Jupiter » !... Et cet « Grand être divin » n'est-il pas la plus fabuleuse créature que l'imagination humaine ait créée... à sa propre image ?

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« Les nouveaux chiens de garde » est le titre d'un bon livre-choc dénonçant la servilité des grands médias aux puissances du fric, en France. Indirectement, cela dénonce aussi nos docilités de « moutons » (ou de « veaux » dixit De Gaulle) à se contenter de brouter en silence, de se faire tondre en silence, puis de vainement bêler face à l'abattoir – je veux dire face au travail-salarié-quand-y-en-a-merci-patron...
Il fut un temps révolutionnaire pas si éloigné que cela (1871 à Paris) où le peuple s'insurgea... et de sa défaite même naquit tout un imaginaire toujours très fécond pour l'avenir. De plus, bien d'autres irrésistibles insurrections, un peu partout au monde, ne cessent de « fêler la marmite » où le Kapital veut nous cuire comme grenouilles : ses soupapes de sécurité (réformettes « démocratiques » pour acheter la paix sociale) se coincent (« crises ») l'une après l'autre et – même tout de travers ! - « ça pète » : aux Amériques ou en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique Noire, en Tunisie, en Ukraine, en Grèce...
Dans ce contexte mondial, le peuple français est actuellement bien frileux, « moutonnier », comme égaré par ses chiens de garde à « tourner en rond » (droite-gauche-droite) et sensible, faute de mieux, à écouter la voix bleu-marine d'une sirène (fabuleuse créature genre Walkyrie du III°Reich).
Une autre métaphore animalière célèbre reste d'actualité : « La Ferme des Animaux » de George Orwell. Il s'agit de la révolte des animaux qui chassent les hommes et gèrent leur ferme entre égaux, même si « certains sont plus égaux que d'autres », les cochons au pouvoir, qui finissent par faire revenir l'homme... Écrit après son engagement révolutionnaire en Catalogne (1936) où Orwell a vécu la trahison du PC au profit de Franco, cette triste allégorie vise Staline (incidemment Hitler...) comme dictateur capable de trahir la Révolution au profit du Capitalisme. En 2015, l'échec fatal et mondial du contre-modèle soviétique, qui abusa tant de monde si longtemps, ouvre-t-il ici un boulevard aux nostalgiques du fascisme (new-look !) et de la grandeur de la France Coloniale ? : ce n'est pas mécanique, bien que le marasme politicard Droite-Gauche fasse tout pour le vote FN !
« Aube Dorée » hier en Grèce avait le vent en poupe, mais cette mouvance fasciste (qui reste forte) a été battue par l'espoir incarné par Syriza... : le nain humain face au géant Troïka-Fric, disent des sceptiques... Ou, disent des optimistes, le réel frondeur David face au stupide Goliath mythique du bestiaire fantastique, genre Cyclope. Là-bas la bataille est engagée et l'issue incertaine. Ici pas. Malgré que nous sachions que les Grecs se battent aussi pour nous, européens, ce qui fait bouger les Espagnols avec l'espoir de Podemos...
Ainsi se font, hier aujourd'hui et demain, toutes les luttes sociales de réelles émancipations, hommes libres contre aveugles forces de servitudes. « Nos amies les bêtes » furent asservies et le sont de pire en pire en élevages industriels, etc. Nous aussi. Nous ne serons libres, un jour, qu'en bonne intelligence avec nos animaux familiers, qui ont leurs intelligences aussi, source de sagesse. Un éleveur de chevaux le reconnaissait humblement : « j'ai autant été dompté par le cheval que l'inverse »... Alors, soyons corrects, évitons de dire de quelqu'un qu'il est « bête », mais stupide ou con : oui !, surtout les plus cupides, fous-de-Dieu-Fric ou autre Dieu !
 
PS- le poids de 7,5 milliards d'humains est, sur la Terre, insignifiant, par rapport au poids des X milliards de vers de terre et surtout des XXXX... milliards de bactéries et autres « crobes », dixit un biologiste qui ajoutait surtout : eux peuvent vivre (mieux!) sans nous, pas l'inverse... 


Sous l'casque d'Erby



10 commentaires:

  1. Bonjour caillardeuses et caillardeux. Il y a aussi la Planète des Singes qui raconte l'histoire de quelques gus explorant une planète pareille à la nôtre où des grands singes sont les espèces dominantes et où l'humain, bête comme chou, est réduit à l'état animal !

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    1. A propos de "la Planète des Singes", ceci :
      A l'époque de la Commune de Paris, l'historienne libertaire Kristin Ross développe ceci :
      Outre le débat d'idées sur l'Émancipation Sociale, d'autres débats - voisins - animaient les têtes, sur l'art mais aussi sur Darwin et ses découvertes scientifiques sur l'évolution (d'où l'idée de ce roman sur une variante, ailleurs, de Planète où les singes dominent les hommes). C'est dès cette époque (seconde partie du 19°siècle) que 2 façons opposées de concevoir la théorie de l'Évolution s'affrontent. Schématiquement, "l'évolution-contre" et "l'évolution-avec" (en fait les deux se combinent!):
      -"Évolution-Contre" : pour Malthus (etc.) il n'y a que la lutte du plus fort, le plus faible disparaît (théorie pro-capitaliste...)
      -"Évolution-Avec" : pour Élisée Reclus (communard!) et son ami Kropotkine (tous 2 géographes libertaires), il y a AUSSI associations et coopérations entre formes du vivant très interdépendants (symbioses, etc.)... et, du moins sur ce point, K.Marx est plutôt d'accord !
      Le débat continue (notamment avec Ameisen)...

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  2. Tiens, notre ami lediazec n'est pas le premier à laisser son commentaire ? Je le fais donc à sa place, avec son rituel "bonjour les caillouteuses et les caillouteux!"... parfois, les jours de rogne, agrémenté de la formule magique "J'en ai marre d'être heureux !"...
    En tout cas, merci Rodolphe d'avoir mis en ligne ce billet dès hier soir, avec une superbe illustration !... et d'avoir, à ma suggestion, su dénicher "corrida" de Francis Cabrel en zyque du jour !
    Et bon taf de chantier du jour pour toi, pour lequel tu es probablement parti en chantant ta soumission au patron : "Et moi je file, comme un toutou docile..." (euh! j'ai une langue de vipère !!)

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    1. Pan sur le bec ! lediazec a dégainé avant moi !!! J'ai tout faux...

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  3. Pile-poil. A une fraction près t'avais tout bon. Sinon, ce matin je commence le taf piano, piano.

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    1. ERREUR ! Le dernier lien (sur France Coloniale) renvoie (une 2°fois!) à "la ferme des animaux" !
      rappel du bon lien : http://ldh-toulon.net/Gilles-Manceron-Helie-Denoix-de.html

      Le texte est loin mais le contexte important : Ménard, maire FN (et crapule journalistique) de Béziers veut débaptiser la rue du 19 mars 1962 (cessez-le-feu en Algérie) pour la rebaptiser d'un vétéran de l'OAS... ça va chauffer !

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    2. "le texte est long" et non "loin".

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    3. ERREUR réparée, merci... je ne sais depuis quand...
      J'ai eu ce lien via 4acg (l'asso d'anciens appelés en Algérie contre la guerre) qui appelle - entre autres! - à contre-manifester à Beziers contre ce facho de maire...

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  4. T as oublié « Perrette et le pot au lait » qui est une fameuse histoire capitaliste et esclavagiste de bêtes

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  5. Bonsoir les amis. Cet animal de Michel Onfray a traité Manuel Valls de "crétin". Enfin une bonne nouvelle !

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