lundi 5 mai 2014

MADE IN USA

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La mythologie du super-héros américain célèbre les pouvoirs magiques du modèle yankee d' « american way of life », son « struggle for life » et bien sûr sa « Liberty », flambeau que brandit la gigantesque statue du port de New-York...
L'une des images de ce héros « made in USA » fut le mexicain Zorro, défenseur des pauvres et des opprimés, mais il fut supplanté par la figure du très valeureux « cow-boy à la conquête de l'ouest », face au sauvage et fourbe « peau-rouge », etc.. Zorro (renard en espagnol !) avait son épée et son sens de la justice sociale. Cow-Boy son colt et sa soif de conquête, d'abord pour ses vaches, bientôt son blé, son pétrole et son or... Et son cinéma hollywoodien glamour et moral. Son Superman, Spiderman, Soldat O'Brian, etc. Toujours « politiquement correct », US-made. Sauveur Modèle...
Deux siècles après Zorro, une bonne partie du Mexique est annexé et le reste est soumis. Ainsi qu'une majeure partie du continent américain. D'autres très vastes zones sont étroitement contrôlées (Océan Pacifique...). Le vieux berceau européen est « allié » comme pot de terre au pot de fer. Les bases militaires US (+OTAN...) essaiment un peu partout, ainsi que flottes maritimes et aériennes, des sous-marins nucléaires aux bombardiers et missiles nucléaires... : le modèle démocratique US s'impose par la guerre de conquête en cas d'insoumission aux règles du marché libre... $ FIRST !
Aïe, ça coince, côté dollar, trois grandes guerres mondiales plus tard ! Guerres « chaudes » pour les 2 premières, dite « froide » pour la 3° .Qui fut la plus longue (1945-1992, environ). Très meurtrière pour bien des peuples (Corée, Vietnam... Amérique Latine, Moyen Orient, Afrique, Europe de l'Est). Mais très « froidement » idéologique entre propagandes dites du « monde libre » et « communiste ». Alors qu'il ne s'agissait que de deux dictatures d'ambition mondiale. Vrais concurrents (en domination géostratégique d'empires de même nature), faux ennemis en termes de lutte de classe . Dictatures complices, au fond, l'une du $ US et l'autre du jaloux Staline. En course de rentabilités et armements... Ce qui ouvrit la voie à la restauration complète du capitalisme en Russie, Chine, etc.
*
L'écroulement du « rêve communiste mondial », si mal parti dès 1920, n'a pas pour autant assuré la suprématie du dollar : La férocité des deux puis du seul « libre » renard dans le poulailler nommé Terre a semé, sème désastres !. Le capitalisme borgne devenu aveugle tue la Planète en se suicidant.
Aux États-Unis comme ailleurs, bien des « veilleurs d'alerte » alarment. Pour ne citer que ceux que je connais : James Baldwin, Bob Dylan, Joan Baez, Jack Kerouac, Edward Zinn, Chomsky... Il y en a d'autres, actuels comme Naomi Oreskes (historienne à Harvard) et Erik Conway (historien à la Nasa) dont le livre vient de paraître en Français  aux éditions Les Liens qui Libèrent : L’effondrement de la civilisation occidentale. Un essai de prospective (jusqu'en 2093!) vif et brillant, qui se veut une alerte sur l’avenir même de notre civilisation : Pourquoi restons-nous inactifs, alors que nous disposons d’informations scientifiques robustes sur le changement climatique ? ( « En 2023, l’année de l’été perpétuel, il y a 500 000 morts et 500 milliards de dollars de perte » etc.). Foisonnant d’érudition cet essai rigoureux veut tenter de lutter contre les obscurantismes intéressés : « Panique, émeutes, migration de masse, hausse explosive des populations d’insectes, épidémies. L’ordre social s’effondre dans les années 2050 et les gouvernants, acquis à l’idéologie néolibérale, se retrouvent désarmés devant la nécessité d’une intervention massive de l’État »… 
 
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Tel est le contexte, fondamental, que je crois nécessaire de rappeler à l'heure où s'agite à nouveau un péril de reprise de guerre mondiale, froide ou chaude, suicidaire.
Car une troisième « alarme rouge » s'allume en Ukraine. Après celle, seconde, de Syrie – où une révolte authentiquement populaire contre un tyran local a été transformée en guerre civile (comme en Espagne en 36-39). Et après celle, première, qui tinte depuis 1948 avec la conquête sioniste de la Palestine – où ne vivent pas des tribus de « peaux-rouges » dispersés en vastes plaines, mais la part vibrante d'immenses peuples arabes !...
Oui, les temps ont changé, la mythologie du cow-boy et l’esbroufe du dollar-roi s'effondrent.
Oui, nous apprenons à guérir (pour ceux, si nombreux qui y ont cru) du rêve de l'avenir radieux de l'humanité tracé par le pays du « socialisme réel de l'URSS », puis de « la Chine-qui-s'est-mise-en communes »...
Oui, la mouvance de l'anarchie a repris vigueur et sème ses graines d'avenir. En voici pour finir un seul exemple : Dans « Un million de révolutions tranquilles ». 
Bénédicte Manier fait un beau tour du monde. L'ouvrage est sous-titré « travail /argent /habitat /santé /environnement : comment les citoyens changent le monde » : De simples citoyens dans de petits villages ou de grandes villes, d'Asie, d'Amérique, d'Europe ou d'Afrique, célèbres ou inconnus, tous ont engagé localement de petites révolutions dans le domaine de l'habitat, de l'entreprise, de l'agriculture, de la santé (paru nov 2012, les liens qui libèrent, 326 p., 22€). A lire absolument ! 

Sur le sujet :
Du Monde libre


Sous l'casque d'Erby


EXPO ROUMANIE - BUCOVINA


10 commentaires:

  1. OK, lrediazec, merci d'avoir si tôt publié ce billet + beau portrait de "peau-rouge"...
    Il y a une phrase (milieu du texte) qui, pour une raison X ou Y, est mutilée de son développement essentiel. Voilà la phrase entière :

    Aux États-Unis comme ailleurs, bien des « veilleurs d'alerte » alarment. Pour ne citer que ceux que je connais : James Baldwin, Bob Dylan, Joan Baez, Jack Kerouac, Edward Zinn, Chomsky... Il y en a d'autres, actuels comme Naomi Oreskes (historienne à Harvard) et Erik Conway (historien à la Nasa) dont le livre vient de paraître en Français : L’effondrement de la civilisation occidentale, aux éditions Les Liens qui Libèrent.

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  2. Bonjour les caillasseux. Temps aïe, aïe, aïe !
    Moi non plus n'est pas compris le binz dans la mise en page. Corrigé. Sinon pour le reste, bien que mal en point les States s'arrangent pour perpétuer leurs méfaits en passant le témoin aux cousins européens, qui, moins armés et beaucoup plus stupides (il faut le faire quand même) finiront par définitivement nous plonger dans le chaos !
    Peau de bure et pissenlits par la racine sont, je le crains, les mamelles de l'avenir, car en ce qui me concerne je ne suis pas du tout optimiste et ne puis croire au miracle d'une révolution bienfaitrice dans cet océan de crotte !

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  3. Moi non plus, je ne suis pas optimiste ...

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  4. D'un certain Macarel , en commentaire de l'entretien avec Pierre Maillard, sur Cap 2012...
    " il faudrait qu’ils (nos dirigeants européens) remettent en cause plus de 30 ans de politiques néolibérales, qui ont mis en place une concurrence “libre et non faussée”, qui en fait, débouche en Europe, sur une guerre économique de tous contre tous, et menace aujourd’hui le paix sur le continent.

    T.Piketty, disait ce matin sur France Inter, que nos pays européens, sont encore très riches : “En France la richesse patrimoniale représente, à peu près, six fois le montant de notre dette publique (si j’ai bien entendu). Ce ne sont pas nos pays qui sont pauvres, ce sont les Etats que les politiques néolibérales ont appauvris sciemment. C’est sciemment que les dirigeants de droite et de gauche, acquis au thèses de l’école de Chicago, ont mis en place des politiques qui favorisent les rentiers, et euthanasient les salariés.

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  5. En note finale de son billet du jour, Bab nous rappelle la célèbre doctrine Wolfowtiz... dans la continuité de la mythologie yankee :

    La doctrine Wolfowitz est la description d’une stratégie globale américaine qui devait rester confidentielle mais qui a été dévoilée dans le New York Times le 8 Mars 1992 (http://www.nytimes.com/1992/03/08/world/us-strategy-plan-calls-for-insuring-no-rivals-develop.html). Elle repose sur les 6 piliers suivants :

    maintien des USA comme seule superpuissance dans le monde (et visant à saboter toute émergence d’une superpuissance concurrente, Russie ou autre)
    établissement du leadership des USA dans l’ordre des relations internationales
    défense des interventions unilatérales ; minimiser le rôle des coalitions internationales
    institution des interventions [entre autres militaires] préventives
    prise en compte du danger causé par un potentiel renouveau de la Russie [du point de vue militaire]
    défense des intérêts occidentaux pour la mainmise sur les ressources pétrolières du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-ouest [péninsule arabique]

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  6. Merci, lediazec, pour le relais de mon article d'hier.

    Pour ce qui du dernier commentaire de Rem, il me semble qu'il y a lieu d'être prudent avec une vision stratégique centrée sur les USA, et, conséquemment sur l'"empire" tel que le défend Negri, par exemple. Pour ma part, je pense qu'il s'agit là davantage d'une sorte de propagande dont sont victimes les USA eux-mêmes qui finissent par l'adopter, comme pouvaient le penser les nazis, par exemple, premières victimes de leur fable nationaliste. la réalité, de mon point de vue est que le nazisme ne fut que l'habillage du capitalisme d'alors, comme l'est aujourd'hui la prétention US de contrôler le monde.. de fait, ils ne contrôlent guère davantage que le petit nain Hollande ne contrôle la situation en Syrie ou en Ukraine en dépit de ses prétentions, à l'image de ce qu'il ne contrôle rien à Florange ou, pire dans une entreprise tel qu'Alstom qui va fleurir le giron du capitalisme supra national apparemment US. Qu'est ce que la nation, aujourd'hui ? A-t-elle une réalité, comme le prétend - sans y croire à mon avis, Le Pen père et fille - ou, plus vraisemblablement à l'heure des "économies" intégrées et interdépendantes, la réalité d'une fable destinée à mater les pauvres, à leur faire avaler les pilules de leur médication façon régime sec ?

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    1. Je suis bien d'accord avec ta prudence vis à vis de la "vision stratégique des USA" : c'est ce que j'ai indiqué en évoquant "la continuité de la mythologie yankee", pour ce que est des prétentions hégémoniques du sieur (cow-boy!) Wolfowitz... dont il est utile, au moins, de connaître le résumé...
      Par contre je crois que (au moins le père sinon la fille) Le Pen est assez ringard pour croire à son mythe franchouillard !

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    2. Le Pen est un filou, de mon point de vue, qui n'a jamais sans doute été dupe de l'instrumentalisation dont il a été l'objet de la part du bousquetiste - cagoulard, dit-on - Mitterrand, et sur laquelle il a allègrement "surfé".

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  7. http://lesbrindherbes.org/2014/05/04/guerre-contre-lhumanite-armes-silencieuses-pour-guerre-tranquille/
    malheureusement lesbrindherbes ne fonctionne qu’une fois sur deux en ce moment
    Cela fait très longtemps que ce fut écris et comme Orwell, sauf que là ce ne serait pas de la SF
    mais un papier secret perdu....

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    1. Que ce document (je n'ai fait encore que le parcourir très vite!) soit de Bildelberg ou autre, ou bien de fiction, il fait encore partie, SURTOUT, de cette "mythologie yankee" qui pare de génie tout-puissant la supposée capacité US à dominer le monde.
      Y compris par l'intox...
      Il y a sûrement des essais, épouvantablement réussis, parfois, dans ce sens, criminel.
      Mais il y a surtout des contradictions, des conflits, des erreurs et échecs, parfois stratégiques, et notamment depuis le Vietnam...
      Et puis l'incohérence de cette propagande mythologique d'inspirer la terreur à tous... y compris à eux-mêmes : ils sont d'ABORD morts de trouille de voir que leur capitalisme est suicidaire...(cf.climat, pollutions, etc.)
      Hé bien qu'ils se suicident eux seuls... pas nous, avec nos "révolutions tranquilles" et salvatrices !!

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