Israël : mythes et réalités – 1 : Le sionisme à la conquête...des juifs !

Woody Allen aurait dit à peu près : ''le juif est le seul qui se croit autorisé à se moquer des juifs, car il se croit en être le seul capable''. Que soit ou non authentique, cette boutade exprime bien le très ironique ''humour juif'', à juste titre très célèbre. D'autres humoristes sont bien sûr parvenus à de telles cinglantes moqueries. Beaucoup d'autres s'y sont cassé les dents, l'actualité le redécouvre ! D'où l'actualité de ce billet, en 2 parties, tant il y a rappeler faits et méfaits du sionisme. 

Rém*

 

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Les permanentes conquêtes israéliennes de la Palestine et ses conséquences guerrières contre les États Arabes de la région sont un fait historique connu et un drame toujours en cours. Reste très méconnu l'histoire du sionisme : s'il applique une politique intérieure très opportuniste (voir surtout en 2°partie), il a toujours eu une seule stratégie dogmatique immuable : la conquête idéologique de tous les juifs de la diaspora et d'Israël. Puisque tel est le corollaire de la doctrine du pseudo-''État de TOUS les Juifs''... après les thèmes rassembleurs de ''l'an prochain à Jérusalem'', ''Eretz-Israël'' (la Terre Promise) ou ''le foyer juif'' (Déclaration Balfour 1917). Rappel rapide de quelques étapes :
1- ''Une terre sans peuple pour un peuple sans terre'' : dès ce grossier mensonge, le sionisme se révèle variante très tardive de toutes les pseudo-doctrines ''justifiant'' les conquêtes coloniales, depuis... Christophe Colomb (Espagne et Portugal, puis Grande-Bretagne et France, etc.). Pseudo justifications qui mêlèrent allègrement ''le devoir de civiliser le sauvage'', par le baptême, la traite d'esclaves ou le génocide, ''la nécessité de développer des ressources naturelles sous-utilisées'' (de l'or au pétrole et l'uranium, du sucre au coton et à la coca), c'est à dire le pillage brut... Plus le désir de ''colonies de peuplement'' (surtout en Amérique, Australie... et Israël). Dans cette euphorie des appétits coloniaux, le sionisme ne fut d'abord qu'une pseudo-doctrine très minoritaire par rapport aux grands mouvements d'auto-défense des juifs opprimés en Europe, par exemple le Bund et de nouveaux exils, inter-européens puis vers l'Amérique (voir note).
Et, justement, le sionisme est né du souci d'organiser ces nouveaux exils, cette fois collectivement, quelque part (il fut question de Madagascar ou de l'Ouganda, à défaut de Palestine!!), par un foyer juif autonome, où échapper à de nouvelles oppressions racistes... Remarquons que les théoriciens du Sionisme étaient très peu pratiquants voire athées, mais culturellement juifs : Élite voulant sa part du gâteau colonial, comme les élites dites orthodoxes, catholiques ou protestants : en fait avides !... 

2- L'originalité de cette variante sioniste est qu'elle s'adresse aux populations de culture juive (pratiquante ou non), populations victimes d'un long racisme de seule inspiration chrétienne, devenu le pire avec le nazisme : la Shoa. De ce racisme, seule une élite fortunée arrivait plus ou moins à sortir (entre monarques et usuriers, il est plus facile de s'entendre : le système bancaire en est né). Puis de moins en moins avec la tentative de ''solution finale'' du régime nazi... Ce qui, en réaction, donna une forte sympathie envers le projet élitiste sioniste, ne s'adressant encore qu'aux juifs ashkénazes(dit d'Europe). Ce n'est que plus tard (après la création d'Israël en 1948) que le sionisme s'adressera aux juifs séfarades(dit d'Orient) sous domination musulmane, religion qui n'avait pas tel racisme : les Empires se réclamant de Mahomet se contentaient souvent d'imposer une soumission politique (taxes inégales) à ses minorités, aussi bien chrétiennes que juives. 
3- Récemment, par nécessité démographique, le mythe de ce ''tous les juifs'' s'est étendu, d'abord aux''Falashas'', petites populations de judaïté hétérodoxe, puis surtout à de bien vagues ''juifs d'ascendance'', venus de feu ''le camp de l'Est''... Puis, ressentant le même syndrome de ''forteresse de prospérité assiégée par la misère du monde''que l'Europe ou les USA, et le même appétit d'en profiter pour ''embaucher au noir'', Israël toléra l'immigration sauvage (notamment du Darfour Soudanais) de miséreux , plus contrôlables que la main-d’œuvre de turbulents palestiniens... Sinon le ''scandale'' en cours des manifestations de ces pauvres clandestins trop voyants ! 
4- La Diaspora juive a pris une visibilité croissante depuis quelques siècles, du fait des persécutions chrétiennes : ''on ne naît pas juif, on le devient par le jugement d'autrui''- paraphrase d'une pensée célèbre concernant la condition féminine. Mais, pendant bien des siècles, la religion hébraïque s'est simplement, comme les autres, répandue de proche en proche, aussi bien vers la vallée du Nil, la Mer Rouge, le Yémen, voire l'Iran, l'Inde et la Chine, que vers l'Afrique du Nord, les Empires Grec puis Romain et surtout les plaines d'Asie Centrale, puis d'Europe : Les migrants issus du noyau juif Mésopotamien et Palestinien ne furent parfois que petits groupes de familles de marchands et rabbins, prosélytes de leur foi. Ceux restés sur place se sont peu à peu arabisés et convertis : Shlomo Sand a récemment rétablit cette vérité historique, bien plus crédible que la légende de la ''Destruction du Temple de Salomon'' faisant de Jérusalem ''la Capitale Éternelle d'Israël''...
Toujours est-il que la Diaspora Juive s'est soudée par cette légende ''sacrée''. Confondant souvent appartenance à une religion (judéité) et appartenance à un pseudo-peuple (Élu!). Malgré l'extrême diversité d'écoles''rabbiniques'' : rites, querelles sur le Talmud, la Bible originelle. Dont la révélation divine faite à Moïse (10 Commandements) est base, aussi bien, des Chrétiens et des Musulmans...
Toujours est-il que ce racisme chrétien anti-juif est (ou était) uni, malgré tant de divisions internes. Car, selon la légende chrétienne, ''Le Juif Errant'' existe depuis la trahison de Judas, le maudit !

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Autre légende encore tenace : ''JUIF=ARGENT''. Ce qui n'est pas plus vrai ou faux que pour toute communauté, qui a chacune son histoire ! Le fait est que, dogmatiquement, les chrétiens et les musulmans se sont très longtemps interdit le prêt à intérêt (la Réforme l'a autorisée, d'où l'essor de leurs banques...) : les Princes (dont évêques, sultans), toujours à court de trésorerie (c'est pas neuf!) eurent donc recours aux usuriers juifs, favorisant leurs fortunes. Parfois leurs infortunes, lorsque le bon Prince et mauvais débiteur arrêtait son prêteur et lançait son ''haro sur le sale juif qui pille notre pays'' !: le racisme anti-juif est un poison répandu par les puissants, distillé dans le ''bon peuple vassal'' pour détourner leurs colères sociales... contre les luxes et abus du pouvoir (impôts, guerres).

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Le peuple Israélien (ou nation) devient réalité historique, depuis 1948, par conquêtes. Comme, à toute autre échelle, sont nés des peuples, nations, par conquêtes de colonies de peuplement, en Amérique ou en Australasie (rappel, notre France est née de la conquête franque à l'époque de Clovis...). Mais ''le peuple juif'' n'existe pas plus que ''le peuple chrétien (ou musulman, animiste, athée...)'' !: une religion ou une culture n'est pas une ethnie !... Quant à l'avenir de ce nouveau peuple israélien, il est incertain : il peut disparaître comme a disparu ''le peuple Boer'' (puis Afrikaner) qui crut assurer son avenir sur l'atroce racisme de l'Apartheid. Et dont les descendants aujourd'hui s'exilent ou se fondent dans la nouvelle Afrique du Sud ''arc en ciel''.
Il est certain en tout cas qu'Israël ne pourra vivre sur l'injustice flagrante de sa domination terroriste, raciste, de la patrie arabe de Palestine. Bien vivante, souffrante et digne, dans une démographie en rapide expansion, comme toute la région... Sauf la naturelle démographie israélienne...

(A suivre :) Israël, mythes et réalités – 2 : De l'extrême gauche à l'extrême droite.

Note - À compter de la fin du XIX^e siècle pour des raisons économiques (pauvreté) et politiques (antisémitisme, révolutions), les Juifs ashkénazes commencent une émigration massive vers le continent américain (surtout les États-Unis, mais aussi le Canada ou l'Argentine), l'Europe occidentale (surtout l'Allemagne, la France et l'Angleterre) et enfin vers la Palestine puis Israël. 



Sous l'casque d'Erby

Sus au cerveau lent !....