Erby |
L’histoire est obstinément têtue ! Vous croyez l'avoir chassée, elle revient au triple galop !
Cette affaire de « marquage chimique » des manifestants à Sainte-Soline me ramène à la mémoire l’époque finissante du franquisme vers les années 70. La jeunesse espagnole s’enhardissant manifestait de plus en plus ouvertement son ras-le-bol contre la dictature. Un régime, bien que chancelant, n’hésitant pas à faire fusiller, pour l’exemple, quelques pauvres diables qu’une certaine opposition, par excès d'imprudence et calcul politique, offrait au franquisme pour se faire un peu de publicité dans les manifestations organisées dans les capitales des pays étrangers.
La police espagnole utilisait déjà les canons à eau pour disperser les manifestants. Pas satisfaite de l’efficacité du procédé, elle eut alors l’idée de remplacer l’eau du camion-citerne par de la peinture acrylique. C’est ainsi qu’une fois souillés, les manifestants se faisaient cueillir par les brigades volantes comme on ramasse le raisin mûr.
Une méthode remise au goût du jour par nos champions en démocratie à Sainte-Soline et bientôt partout en Hexagonie ! Qu’importe le nom que nous donnons au régime, puisque deux polices totalitaires se ressemblent autant qu'une rangée de boutons sur l'uniforme !
Je crois que c’est Felipe González, vieux routier de la politique politicarde, avocat et patron du PSOE, qui disait que « la vérité est ce que les gens pensent qu’elle est et non pas ce qu’elle est en vérité ». Jolie pantomime pour cacher des montagnes d’ordures sous le tapis ! Pour cela, ils sont forts nos traîtres en tout genre !
Qu'il est étrange de voir disparaître une à une les valeurs qui ont fondé une nation et forgé la personnalité de ses enfants au cours de sa longue histoire, sans même nous en rendre compte, ou presque.
Il n'y a guère que trois ans – en 2020 pour être précis – nous vivions encore dans ce qu'on désigne désormais comme le « monde d'avant », oubliant que dans les laboratoires du pouvoir profond – pour ceux qui en sont conscients – se mettait en place un complot planétaire à visée génocidaire. Il aura suffi d'un canular pour que la dystopie tant redoutée par Orwell ne nous fouette le visage comme un cauchemar bien réel.
On se surprendrait quasiment à parler de ce que nous vivions il y a trois ans comme on lit des témoignages sur la période insouciante précédant l'occupation nazie, sans que cela soulève la moindre oscillation sur le pont du navire.
C'est juste si on n'accepte pas comme naturelle la nouvelle mode chez les miliciens de l’État français, je parle de la police : le lancer de manifestants ! Qu'est-ce qu'ils doivent se marrer dans les casernes en se repassant les images !
Comme le disait très précisément un commerçant qui a tout perdu depuis 2020, au cours d'une énième manifestation. Je cite de mémoire, mais elle est bonne : « On ne peut plus se contenter de ces petits défilés. Nos chefs n'ont rien à foutre de nos « jérémiades »... Ils sont là pour tout casser !... Protester comme on le fait, c'est pisser dans un violon ! Ils font ce qu'ils veulent... C'est programmé... Si on ne durcit pas le mouvement, c'est foutu de chez foutu !... »
Tout comme nous, cet homme sage et en colère n'a pas envie de laisser un tel héritage aux futures générations.
Sous l'Casque d'Erby