Miguel P. Diaz |
Homme d'apparence discrète et sans
histoire, un peu frustré, un peu torve. Sous ses sourcils broussailleux,
François Fillon vit selon la règle du monsieur qui a tout son temps. Un homme
sans pression est un homme heureux, pouvant à l'occasion se révéler redoutable
adversaire, à plus forte raison quand on compte sur l’appui sans faille de la
toute puissante oligarchie, qui, d’élection en élection s’amuse à redistribuer
les cartes sans changer les règles.
Du temps où il vivait à l'ombre du
très exaspérant Lider Mínimo, un peu à la façon du coucou, cet oiseau qui
parasite le nid des autres en y pondant ses œufs, l’alors Premier ministre de
la Sarkozie avait su mettre à profit le fameux proverbe : « rira bien qui rira
le dernier », ruminant en silence.
Il lui a fallu de la constance à
Fillon (Fillon 1, Fillon 2, Fillon 3) pour supporter l’humiliation permanente
dont il faisait l’objet : de planqué
à lâche, il a eu droit, comme on dit chez les coloristes, à toutes les nuances
du cercle chromatique de la part du Chef pendant le quinquennat. Sans broncher, l'homme a encaissé. Comme on dit chez
Rocky Balboa, la force d'un boxeur réside dans sa capacité à encaisser. Et pour
encaisser, l'amateur de courses automobiles, s'est pris des platanes dans la
caisse sans brancher ! Même la Dati, pourtant une dure à cuire, tremblait sous
les résilles devant les éructations du frénétique !
Malgré cela, François a continué à
œuvrer pour son Maître comme un employé modèle, sans jamais quitter la piste,
ni rechigner à la tâche, tout en songeant avec violence à son avenir de
champion...
Depuis – plus précisément depuis
qu’il a empoché la primaire de la droite, envoyant dans les cordes Sarko-le-dompteur
– l’homme aux socquettes rouges, amateur de courses automobiles a pris le melon
en emportant la revanche par KO.
Candidat-domestique de l’oligarchie,
le pauvre lui donne des boutons. Pour en nourrir la haine, il n’hésitera pas à
lui ôter le peu qu’il a, à se le représenter tel qu’il le voudrait réellement
pour mieux l'enfoncer : plouc, teigneux, grossier, sans éducation. Des
créatures ne méritant pas le pain qu’elles portent à la bouche. Ni pas
davantage le bénéfice de la Sécurité Sociale, que l’homme aux socquettes rouges
se propose de privatiser si d’aventure il est élu. Pas pour son plaisir seulement, mais pour celui de ses Maîtres. Pour cela, aucun scrupule :
vous êtes Front Nat, pas grave, vos voix sont les bienvenues de ce côté-ci des
rives obscures. « L'insécurité est un combat permanent », martèle-t-il, faisant
écho à Manu Valls, ce révolté, parlant de la gauche pour mieux la dévorer. Le clou de son discours d’alors étant ce
passage que je relève comme une perle sortie d'on ne sait quelle huitre précieuse : « A
tous ceux que la violence inquiète, à tous ceux qui veulent faire reculer la
peur, je leur demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser
dans leurs votes ». Cela fut fait en 2012, mais cela ne l’empêche pas de revenir, plus
fringant que jamais.
A qui pensait François Fillon en
2010, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale,
citant feu Charles Péguy, grand écrivain calotin, tiré du sépulcre comme on
présente un alibi au juge : « le triomphe de la démagogie est passager mais les
ruines sont éternelles » ? A la Sécurité Sociale, dont ses récentes
déclarations font un tollé ; aux bénéficiaires du RSA, ces
parasites qui gangrènent l’économie ; à ces millions de tricheurs qui mettent
la France sur les rotules ; ou songeait-il tout naturellement à faire plaisir à
ce groupuscule de patrons du CAC 40 qui n’hésitent pas à mettre les mains à la
poche pour lui faire gagner la course ?...
Sous l’casque
d’Erby
Le bonsoir aux caillardeuses et aux caillouteux. Et encore un portrait. D'autres suivront, mais pour la plupart la couleur changera peu, tant la différence est minime.
RépondreSupprimerLa bonne soirée !
Un portrait au scalpel (question précision)
RépondreSupprimerEt tellement ressemblant que c'en est flippant. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Ah Rodo, on croirait que tu l'as connu perso....
RépondreSupprimerPresque comme mon gendre, qui chaque année ne manque pas de prendre la route mancelle en début d'été, pour voir tourner les vroum : il lui est arrivé de le rencontrer au détour d'un stand.
Autrefois, on disait que la droite extrême était représentée par le maire de Redon : la relève est là semble-t-il.
Il commence à reculer sur la Sécu, mais méfiance, il est filou...
RépondreSupprimerexcellent billet, tout est dit, rien à ajouter
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