mardi 3 novembre 2015

DE QUOI S'AGIT-IL ? (1° PARTIE)

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J'ai eu la visite hier de Jérôme, jeune pompier, pour la rituelle tournée du calendrier de l'an prochain. J'ai fait mieux que d'en prendre un, je me suis fait un nouvel ami de ce jeune homme. Jérôme a oublié sa tournée pour une heure de parlotes « à en refaire le monde », bien sûr. A son départ je lui ai donné l'un des derniers exemplaires d'une de mes petites brochures que j'aime le plus : « Zagazig », publiée il y a juste 16 ans. Et après son départ, j'ai parcouru cet ouvrage oublié et j'ai trouvé, hélas, que son premier texte n'a pas pris une ride - « hélas » car cela prouve qu'on piétine...
À quelques mots près ( « notre actuel XX° siècle » au lieu de XXI°, par exemple), j'aurais pu l'écrire aujourd'hui ! Je vous le propose donc, en deux billets - Rem*

*

            Il va s'agir d'agir : de viser juste, zen. La cible, l'épouvantable XX° siècle ; la flèche, sa superbe poésie ; l'archer, le petit moi, demeuré Zagazig.
            Il va s'agir de donner du sens, celui de sa place au monde, après Verdun, Auschwitz, Hiroshima et Tchernobyl...: Il va s'agir de se comprendre dans ce siècle si cruel où nous vivons si mal, pacifiques poètes contrariés...: Ni l'humour-plus-l'amour, ni le fric-plus-vanité, ni le talent-plus-misère, ni rien-de-rien - ni le poids des ans ! - n'empêchent : Nous vivons dans un foutu siècle qui promettait merveilles et qui a accouché de monstres.
            Où vivre debout, poète sinon rien.
            Pas à pas, page à page, il va s'agir de noircir un sentier de papier, de fouler des labyrinthes de l'Histoire - explorateur-autodidacte d'entre historien-poète : libre, libertaire.
            Il va s'agir du milieu du siècle et du milieu du monde en ce siècle. D'Algérie. De Kateb Yacine..., de Nedjma... et de tout.
            Il va s'agir du jeu de Colin-Maillard, avec multiples bandeaux sur nos yeux d'honnête citoyen aveuglé. Bandeaux aux travers desquels voient le poète, à sa façon, et d'une autre façon l'historien. Il va s'agir de la guerre, Monsieur Foch, qui aviez le tic célèbre de clamer : "DE QUOI S'AGIT-IL ?" dès qu'un "empêcheur de tuer en rond" se pointait dans vos aréopages d'École de Guerre. Non mais ! : Il s'agit de vivre en Paix, Foch ! : Allez-donc nous la foutre, la Paix ?...
            Vous êtes, messieurs les diplômés d'Écoles Militaires,  professionnels de tuer. Nous sommes sans diplômes, écoles ni vergognes, amateurs de vivre. En paix, en amours, en humours, en misères... et  pleines possessions de vous dire : M E R D E.
             "Merde à Vauban ", aux bouchers de 14-18, au Mur de l'Atlantique...
            Il va s'agir de  prouver, Na, que la Paix existe : Poésie.
De prouver que LE SECRET BANCAIRE et autre STOP-TOP-SECRET-DEFENSE nous réduisent en esclaves et nous tuent.

            Nous tous, si jolis enfants du XX° siècle, chacun.
            Si...joliment soumis à M'sieur-Dam' De-La-Combine...

            La combine ne date pas d'hier. Il va donc s'agir de la dénoncer ; d'en rire - parfois jaune - , sinon d'en pleurer - parfois dur - : en bouffon.
            Depuis au moins quatre mille ans existent des bouffons et autres nécessaires pitres, anonymes. Le premier à avoir légué son nom à l'Histoire est "LE" Triboulet de François 1°. Puis vint un certain Poquelin - devenu "LE" Molière que l'on sait, sous un autre roi, dont il éclipse aujourd'hui le prestige...Na !
            Les vrais successeurs de Molière ne sont pas Les Grands-Noms-de-la-Comédie-Française. Ce sont plutôt le clown Grock, le touche-à-tout Charlie Chaplin, l'incroyable Raymond Devos, l'époustouflant Bartabas...et mille et mille anonymes bateleurs. Plus Dario Fo, évidemment !
            Ces génies-là, avec ou sans nom, me font optimiste :                 
            Oui, puisque de tels talents existent, il mérite de vivre.

            Et pourtant - Tant guette la folie, dedans ce foutu siècle !


(A SUIVRE)

Sous l'casque d'Erby


3 commentaires:

  1. Bonsoir aux caillardeuses et aux caillardeux. Aussi simple que cela : une démarche et toute une histoire, celle d’hier, de maintenant et de toujours, parce que parfaitement humaine. Merci à Rémi pour cette lumière dans le noir. La suite, je vous la servirai, avec plaisir, demain.
    Quant au Erby, il y a des coups de booles qui se perdent !

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    1. Je suis sur le cul... que, si vite et bien fait tu publies ce billet : moi j'ai "ramé" toute la journée avec mon ordi plein de pépins, dont celui de blocages de mes envois e-mail, des heures...
      Or donc, bravo et merci du boulot et du superbe Grock en prime !
      Erreur de détail (que j'ai du te signaler trop tard ?) : dans le chapeau en italique, je date de 20 ans la parution de Zagazig, au lieu de 16 ans... "seulement" !

      Erby est digne d'avoir la médaille Fields des mathématiciens-logiciens de génie : mieux que d'absconses équations 'et que de grands discours), ses schémas révèlent toute la beauté (?) du labyrinthe nommé "jeu démocratique"...

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