Rwanda : la déclassification disqualifiante ?

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Depuis deux jours, 7 avril, le Rwanda commémore le 21e anniversaire du génocide qui, en quatre petits mois, entre avril et juillet 1994, a biffé de l’état civil plus d’un million êtres humains, chiffre sans doute en dessous de la vérité, mais ne pignochons pas pour quelques arpents de terre ocre où des corps mutilés ont été enfouis et oubliés dans le calcul. Un carnage qui n’a pas empêché l’Occident pendant ces longues années d'oubli diplomatique de se la péter patte blanche comme si de rien n’était. Après tout, cela représente quoi un million de morts dans l’orgie quotidienne des esprits saturés par l’horreur au point d’en être banalisée ? Des habitants de villes comme Marseille et Lille qui du jour au lendemain disparaîtraient de la carte ! Pas de quoi déclencher le plan tout surveillance, du site internet suspect à l'ordinateur domestique, comme cela fut fait fort bruyamment lors du traumatisme du mois de janvier et la fameuse affaire Charlie en notre irréprochable Hexagonie !
La France dont on vante tant l’éclat a sa part d’ombre à mettre en lumière dans le génocide rwandais contre les Tutsis – l’année dernière le président rwandais l’avait accusée de « participation directe » – se devait, ne serait-ce que pour calmer un peu sa conscience, même si cela ne ramènera pas les massacrés d’outre-tombe, ni ne calmera pas davantage l’esprit traumatisé des survivants, de déclassifier les archives estampillées « confidentiel défense », ce que François Hollande s’apprête à faire de façon partielle et par conséquent un peu fourbe, ce qui demeure la marque de fabrique de la Françafrique, fleuron du néocolonialisme français dont aucun président de la Cinquième ne doit en ternir l’image, même s’il en va de l’honneur du pays !

Une déclassification qui fait un peu couac dans le contexte, puisque il ne s’agit que d’une petite partie des documents qu’on pourra consulter sur demande écrite adressée aux Archives nationales. Avons-nous déjà vu un pays soupçonné d’avoir « armé et entraîné les milices génocidaires » dévoilant des rapports « embarrassants » sans se livrer auparavant à un nettoyage de printemps ?...
La transparence en politique c'est tout pareil qu'au cinoche : le truquage où les personnages sont filmés en studio, devant un écran en verre dépoli sur lequel le décor est projeté par transparence pour faire vrai, ce qui est parfaitement faux !

Sous l'casque d'Erby

Ça sent Le "ça" Pen !....