Paul-Marie Coûteaux, le brochet embroché

Erby

« Il ne fault marchander la peau de l'ours devant que la beste soit morte ».

Un peu d'Hexagonie. Laissons nos frères ukrainiens croire au miracle européen. A Noël les traîneaux traînent breloques, ce qui n'empêche pas le doute. Attardons-nous sur un pur produit local, en vente dans tous les magasins de farce et attrape.
Paul-Marie Coûteaux n'est pas un inconnu pour qui s'intéresse un brin au bourbier politique. Cet indien hexagonal natif du signe du Lion est de nature inquiète et de tempérament tourmenté.
Fondateur d'un mouvement « gaullo-souverainiste » (le SIEL : Souveraineté, indépendance et libertés) il fut le porte-parole de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle et a de tout temps milité pour l'unification des déçus d'une France pure, godillant d'une rive à l'autre avec l'énergie tenace d'un batelier insomniaque, poussant le mascaret jusque sous le lit de la droite dite « présentable » pour une recomposition de la grande famille ayant pour visée la gouvernance d'un pays dissolu. Sacré Coûteaux !
Devenu depuis la présidentielle « recruteur » frontiste, le gars creuse du terrier comme un putois et le moins qu'on puisse dire est que ça fouette vigoureusement les narines. Le voici qui vient d'être pris les paluches dans la confiote, pour flagrant « délit de mensonge » sur les « méthodes de recrutement » du Front Nat. Chargé de débaucher des élus de droite « déçus », particulièrement ceux de l'UMP, les invitant à rejoindre la « vague bleue Marine », c'est devant les caméras de Canal +, dans l'émission « Le Supplément », qu'il a mordu à la ligne comme un brochet.
Expliquant aux journalistes le plus fièrement du monde qu'il était venu à Brest pour déjeuner avec un couple de déçus, qu'il venait de convaincre, il a ajouté qu'en « général la pêche était bonne » dans le chef-lieu du département du Finistère. Pourquoi pas. Après tout, ça n'est pas la première fois que des élus franchissent le Rubicon. Lui-même ayant été conseiller ministériel dans des gouvernements socialistes (1981-1991) et auprès de Philippe Seguin (1991-1993)... Sauf que, sur ce coup, Paul-Marie Coûteaux est allé vite en besogne. Alors que la caméra était coupée, mais pas le micro-cravate, il n'a pas su fermer son clapet - ce n'est pas moi qui lui reprocherait - il s'est empressé d'avouer à son vis-à-vis : « J'ai fait du bluff, encore. J'ai dit qu'on avait fait deux adhésions parmi un ancien gaulliste très connu à Brest dans les années 1990. Et qu'il était tellement content qu'il avait même fait adhérer sa femme, ça fait deux adhésions. […] J'ai raconté tout un baratin » !...
Gênés aux entournures, les responsables FN, invités à s'expliquer sur les méthodes FN, ont multiplié les moulinets pour tenter d'esquiver les coups. Rien à faire, plus on tentait l'explication, plus on s'engluait dans la vase. Même le fringant Florian Philippot, le vice-président, n'a pas su noyer le poisson, allant jusqu'à se faire hara-kiri devant les caméras. A la question « Quel est l’intérêt de mentir à un média national ?», la réponse est des plus limpides :
« Ah vous croyez que [rires gênés], vous n’avez jamais eu en face de vous un responsable politique qui ne vous a pas menti ? Vous pensez qu’il n’y a que Paul-Marie Couteaux qui sur ce coup-là a peut-être, n’a pas dit tout à fait la vérité. Vous lui faites un mauvais procès. […] »
C'était la minute d'égarement !

Lien sur le sujet :
La tête chercheuse du FN en flagrant délit

Sous l'casque d'Erby

Qui veut vapétarder avec môa !?