Source |
Il
était minuit, la nuit dernière. Je sais que cela fait un peu bateau
de commencer un papier par « il était minuit » et non
par « il était une fois », comme le veut l'usage. Mais
que voulez-vous, il était minuit, je le maintiens. Parole de coucou
belge, une relique chinée dans un Emmaüs pour trois fois rien, accroché au mur du salon qui nous casse les burnes 24/24 toutes les demi-heures, sauf au coq de basse-cour, un
padoue argenté, qui lui emboîte le gosier plus qu'à son tour, voyant en lui non pas un objet utilitaire, mais un redoutable concurrent. Baptisé Rodolphe par mon entourage (merci !), pas à cause
du plumage, que j'ai plutôt dégarni, mais d'une grande gueule qui,
de l'avis général me ressemble et dérange la quiétude du voisinage habitant le quartier résidentiel qui jouxte le poulailler. Certains, je les connais,
des nostalgiques de la France d'antan, celle qui dénonçait les
résistants à la Gestapo, ont poussé leur courage jusqu'au coup de
fil anonyme à la gendarmerie locale ou à la Mairie pour que l'on
fasse le nécessaire afin de faire déporter ou simplement estourbir
ce dangereux terroriste de Rodolphe…
Padoue argenté |
D'ordinaire, Rodolphe tricote
du cocorico vers les cinq heures du mat', ce qui est la norme chez ces volatiles hypersensibles, mais à minuit, plus qu'étrange,
cela devenait alarmant ! Aurait-il, dans son si fragile sommeil,
eu la chair de poule prémonitoire, imaginant l'imminence du coup
de scalpel qui l'attendait ?... Son gosier ne faisant qu'un tour, il a multiplié des cocoricos frénétiques comme autant d'appels au secours, tant et si bien qu'à
minuit trente, alors que j'étanchais une soudaine pépie, sans même
entendre sa détresse, le chien s'est mis à grogner, puis à
méchamment aboyer courant vers la porte dans un mouvement instinctif. On y toquait à l'instant, alors que le coq avait cessé de « chanter ».
Surpris et même carrément tendu je suis allé m'enquérir. Hirsute et
triomphante, la Milice du quartier brandissait par les pattes le
pauvre Rodolphe, à qui il manquait la tête. « Tenez,
je vous rend votre bien. Qu'on ne vienne pas nous accuser de vol, faites-en un bon coq au vin ! », a dit le chef de meute, aussi remonté, mais en plus méchant que le coucou du salon, me
remettant la dépouille de mon désormais ex-compagnon. Je l'ai saisie et
promis que dès le lendemain j'irai porter plainte au commissariat. Ce que j'ai fait,
mais les flics avaient d'autres chats à fouetter, m'a-t-on répondu !
Cruel destin !
Cruel destin !
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillardeuses et les caillardeux. Il y a des histoires comme ça, même si l'on sait jusqu'où elles peuvent aller, on a du mal à l'imaginer.
RépondreSupprimerQue peut-on faire pour réduire la peur du terrorisme ?
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=T_oq1Z9l3U0
RépondreSupprimerC'est cette chanson de Nougaro qui aurait bien accompagné le billet !
SupprimerIl n'est pas trop tard pour la rajouter en bas du billet : cela restera au moins en archives pour des visiteurs tardifs ! Qu'en penses-tu lediazec ?
Hello les caillégorgées et caillégorgés,
RépondreSupprimerTes voisins sont contents, ils ont fait leur attentat à la grande gueule de Coq !!! Pauvre Beau Padoue Argenté de Rodolphe. Leur tête de porc à tes résidential'assassins cela fait longtemps qu'elle est coupée mais pas de la bêtise.
Je suis Rodolphe (LoL)
La bonne fin de journée
Coq illico alias Rodolfo tenait dans son bec un mage
RépondreSupprimerMarre de son ramage, il feind un plumage de r’nard
Ho couroucoucou plâle homaaaaage
Chante le Rodolfo pugnace
Hou couroucoucou pale imaaaaage
Phénix de ses bois , il est assurément
Rien le lui fera lâcher son fromage.
Pauvre coq ! Ce n'était pas un afro mage, ni un cueilleur d'image, mais son ramage valait son plumage.....
RépondreSupprimerJ'ai eu une idée aussi con que celle de tes voisins, je l'avoue : fracasser d'un coup de marteau sur l'écran cet agressif coucou agité, qui m'empêchait de lire le texte !...
RépondreSupprimerBon, j'ai trouvé le truc d'intercaler un carton de censure (jaune ou rouge, je ne sais plus) et d'arriver à bout de l'édifiant billet sur l'humaine connerie...
Le p'tit poème de Martine fait-il une sorte de conclusion à l'histoire ?
Mais la bestiole sans tête sinon sans queue a-t'elle été dégustée par un humain Rodolphe ? Ou par le renard du taillis voisin (ce qui fut le sort du Ferdinand-Dindon il y a quelques années?) ou l'as-tu offert à notre poulaille cocorico qui a d'autres chats à fouetter mais est amateur de vin-au-coq-en-prime ?...
On l’a offert à ses poules, non mais c’est qui qu’à pondu l’oeuf !
SupprimerT’as pas vu Rémichhh pourquoi le volatile saute de droite et de gauche?
SupprimerIl y a ses deux couilles qui pendent en bas de l’horloge et entre moins cinq et midi cinq il y a midi qu’il cherche à éviter à tout pris.
Il croit que les aiguilles sont une paire de ciseaux
En tout cas, un pigeon a vengé ton coq, Rodo.... cela ragaillardit !
RépondreSupprimer