Cri - M art'IN |
Il ne s'agit ''que''
de récentes anecdotes (bien plus signifiantes à mon avis!) vécues
par un p'tit vieux qui a tant mal aux jambes, marchant à son rythme, dans le seul périmètre de son mini-quartier de centre ville
sans poésie apparente. Mais avec poésie latente, là, comme partout.
Or donc, voici-voilà ce
que ce vieillard (moi) a récemment vécu d'important (!?) en
quelques jours sur l'asphalte du trottoir, face à de surprenants
inconnus. Et ce qu'il en a conclu. A vous de juger !
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Sortant d'une belle
visite de voisinage (80 mètres) mon attention est soudain attirée
par un couple bizarre qui semble venir vers moi du trottoir d'en
face. La bizarrerie est qu'il traverse gaiement la calme rue en
biais, hors passage piéton, et surtout qu'il s'agit d'une joyeuse
fillette vêtue d'une magnifique robe longue et rouge, qui ne donne
pas même la main à l'adulte, un bel homme costaud et souriant. Ils
ne s’aperçoivent de mon existence que lorsque que je lance à la
gamine, soudain : ''T'as raison ! Écrase les
autobus !''. Surpris, ils rient tous deux en m'observant
quelques secondes, puis continuent leur chemin en devisant gaiement.
Lui marche à grands pas et elle sautille, danse, court à ses côtés,
se retourne parfois vers ''le vieux'', comme pour s'assurer qu'il la
suit des yeux... de plus en plus loin, à son rythme.
Mais, comme pour
m'attendre, ils se sont mis à jouer sur la demie-douzaine de grandes
marches publiques d'entrée de l'école du coin, assez longtemps pour
que je les rattrape par petits pas souffreteux. C'est alors que je
comprends le but ultime du jeu : trouver la meilleure position
pour que la petite se juche d'un bond à califourchon sur les solides
épaules du grand, malgré le handicap de la robe. J'applaudis au
spectacle de ce bond favorisé par les marches et l'adroite position
accroupie du costaud, qui se redresse tout fier avec sa cavalière
souriante. Ils sont face à moi, hilare. Je leur lance : ''Voilà
la belle princesse sur son grand destrier brun !''. Ils
rient et m'expliquent qu'ils sont père et fille (comme je m'en
doutais). Puis elle reprend ma fable : ''Hue ! Au
galop !'' et le cheval obéit, qui traverse au galop, encore
en biais, le proche grand carrefour - malgré quelques voitures !...
Pendant que, lentement, je traverse à mon tour (au passage
protégé!), juste à temps pourtant pour voir que le papa a déposé
sa fille sur le trottoir, non sans mal malgré ses grands bras car il
s'est inévitablement empêtré un instant la robe sur son crâne...
D'une bonne dizaine de
mètres je leur crie : ''Je me suis trompé : elle c'est
la fée, lui le sorcier !''... Et, puisque nos chemins
divergent là, on se quitte en agitant les bras et éclats de rire !
*
Après cette féerique
histoire de belle fillette et beau papa, qui m'a joyeusement
ensorcelé, je dois, deux ou trois jours plus tard aller au marché
local, celui qui vend certes fruits, légumes, saucisses..., mais
peut offrir aussi de poétiques spectacles et aventures. En voici
deux rapides, indépendantes, mais qui se succèdent juste avant et à
la toute fin de ma quête au p'tit-bonheur du marché du jour...
-2-
Gustave - M art'IN |
-3-
Fin
de marché, avec ''cerise sur le gâteau'' : j'entends une
mélodie tzigane d'accordéon. Endiablée. Je cherche, découvre
bientôt LA musicienne assise sur un minuscule pliant. Belle jeune
femme blonde aux yeux bleus, loin du style gitanos mais qu'importe.
Je l'écoute, béat, lui glisse un sou et quelques mots entre deux
morceaux. Soudain arrive un ami avec qui j'étais peu avant au café,
qui interrompt l'artiste : ''salut ZOÉ !... justement
nous parlions avec Rémi de ta mère, notre commune amie!...''.
Comme les présentations sont faites j'imite son geste de lui faire 2
bises. On parle un peu, juste le temps de conclure que j'ai dû
vaguement la voir à ses 10 ans environ, il y a presque 20 ans...
Puis elle reprend son accordéon pour un air tout frais-tout gai
qu'elle me dédie, clin d’œil à l'appui, tout sourire !
Merci ! Un bon moment plus tard je la quitte avec ''bisous du
geste''. Jambes lourdes mais cœur léger ! Léger de LA ZOÉ
l'insolite gitane. Encore une fée ou une sorcière : une
artiste.
Décidément
le monde est bien petit et pourtant si grand : plein de
belles-bizarres féeries... ça aide !
Sous l'casque d'Erby
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillasseux. Place à l'insouciance, à l'art de vivre et à la poésie, loin des cérémonies des dates anniversaires, dont on connaît le pouvoir de manipulation et le haut degré de toxicité, comme le dénonce très bien Pim sur son blog Y'a bon USA ... , à qui Babel emboîte le pas en martelant quelques vérités que nous avons quelque mal à entendre Vladimir Poutine, et NOTRE avenir.
RépondreSupprimerPouvons-nous espérer qu'entre tant d'excès il y ait encore de la place pour donner de la couleur à nos vies ? C'est toute la volonté et l'humanisme du papier de Rémi. Gageons que la vie est plus forte que tout le reste !
Merci pour le relais ...
SupprimerQue ce monde s'étouffe d'un excès de poésie ...
laqulle, comme chacun ne le sait pas, est DÉJÀ dans la rue, craintive, rétive et comme espiègle à filer comme le vent qui passe. Il suffit souvent de lui un petit coucou pour qu'elle déracine toute certitude ...
Bien à vous.
"j'dirais même plus"... : suffit souvent de lui faire un grand coucou ( à la poésie) pour que s'enracine la certitude que ce monde mené par le fric dément MARCHE SUR LA TÊTE et que nous marchons (même souffreteux...) à l'endroit pour abolir cette démence...
SupprimerMerci !!! Ca fait un bien fou !
RépondreSupprimerC'est un billet plein de poésie et d'optimisme ! Oui, comme disent les cafards, merci et ça fait un bien fou ! Très belle journée ensoleillée (et on oublie les mouches...)
RépondreSupprimerJe plussoie-z-à tous. Quel beau réveil (j'ai mal dormi, couché trop tard) ! Rem* attire dames et messieurs (même fort jeunes) comme le magicien merlinesque qu'il est.
RépondreSupprimerDes yeux s'accrochent dans des lieux improbables, des instants de simple partage de l'instant qui court à votre hauteur, puis s'écarte et continue ses foulées vers un autre avenir.
Tu excelles vraiment dans ce genre et matière poétique, relationnelle et partage, anecdotique. Ca parait simple comme ça mais c’est de plus en plus extrêmement compliqué à réaliser pour mult raisons stratégiques qui font que les humains sont de plus en plus déliés.
RépondreSupprimerEncore bravo l’artiste !
Bravo encore à toi, l'artiste, dont deux créations - pour moi nouvelles - illustrent mes propos, bien mieux que je ne pouvais l'espérer!!
SupprimerTu le sais, tout comme Rodolphe : j'ai toujours trouvé, du temps où j'étais plus valide et où j'allais vous rendre visite (parfois hébergé n.jours), votre "nid" est plutôt un forum ouvert plein de "courants d'air humains" donc plein d'imprévus et d'anecdotes cocasses : autant de "poèmes" vécus sinon rédigés, chantés, filmés, etc. Une pépinière pour prolixes observateurs-créateurs ! De ceux qui - quelques soient par les emmerdes de la vie sociale empoisonnée par les politiciens qui se disputent "le gâteau", sont assez sots pour nous laisser leur piquer "la cerise sur le gâteau"... Cette cerise du goût de la vie, la poésie, magique au point de tous les jours, tous les instants, être toujours là malgré qu'on la déguste !
Merci aussi, mes autres amis qui ont ci-dessus leurs avis élogieux, parfois excessifs pour ma petite personne, humble œuvrier comme vous-mêmes : et, entre-nous et au-delà, "l'essentiel est de participer" comme dit l'autre... mais participer à quoi? : à RÉ-ENCHANTER le monde, tous les jours, malgré son état déplorable... çà aide à faire grandir l'ESPOIR de le remettre à l'endroit!
Faudrait que je me relise mieux... Lire (vers le milieu du commentaire de 9h29) "quelques soient par AILLEURS les emmerdes"
Supprimeren voilà d'une belle histoire Rémi
RépondreSupprimerune pépite de poésie qui éclaire la journée
un grand merci
et chapeau bas
;-)
Ben ça, me v'la en couleurs d'aencre en compagnie de LÉO! et de belles photos et pensées, merci l'ami Jean-Jacques !
SupprimerEn primes du jour : un excellent Erby et un excellent Dimey... merci lediazec !
RépondreSupprimerDeux amis se sont succédés en visite chez moi. ils ont appréciés et l'article et les créations martine-îîîchesques des illustrations.
L'un d'eux a même cru voir en l'accordéoniste Zoé "le grand amour" dont il a rêvé la nuit dernière ! ! Me reste à organiser la rencontre et, si besoin, être témoin de leur mariage social, qui consiste comme chacune-chacun devrait le savoir, à fêter leur Union Libre entre proches et amis, sans mairie (ni bien sûr église). C'est comme ça d'ailleurs, que "j'ai marié" ma fille, ainsi que le papa du "marié", en toute amitié!
Elle est pas belles la vie ?
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