De
son dur vécu de 1936, Orwell tire, dans Hommage
à la Catalogne, d'admirables
pages sur vrais ou faux amis et sur les manœuvres secrètes contre
la Révolution d'Espagne.
De
36 date aussi le début de la Résistance Palestinienne à la conquête sioniste,
toujours en cours... Et la Syrie n'a cessé d'être mêlée de près
à cela, ne serait-ce que par l'afflux de réfugiés et la
solidarité. Dans la région arabe, TOUT
tourne depuis 1948
autour
de la création terroriste d'Israël
en
continue guerre de conquête coloniale de la Palestine,
étendue parfois au Sinaï ou au Liban. Et au Golan syrien, annexé
(81), après conquête (67) dans la foulée de la Cisjordanie (non
annexée mais occupée, morcelée, colonisée) et de Gaza (la plus
grande prison du monde). Ce
Golan fut une sorte d'Alsace-Lorraine
à délivrer,
pour le pouvoir syrien. Qui se dota (comme l'Égypte) d'une énorme
armée... Laquelle trouva plus facile de mater son propre
peuple... par contre-révolution préventive !.
Il
n'est pas possible ici d'entrer dans le dédale des théories
(liées), ni de la Résistance Palestinienne, ni du Baas (Parti pour
l'Unité
Arabe !), inspiré par Nasser, mais divisé entre Syrie et Irak.
Des dérives compliquées font ces dictateurs, Saddam Hussein et
Assad-père-et-fils, ainsi que Nasser et successeurs, ou les rois de
Jordanie, etc. depuis 1948...
Depuis
la Nakba (Catastrophe) de 48 la
dignité arabe
est bafouée.
Notion fondamentale de la fière sensibilité de cet ensemble de
peuples. Et bafouée en son cœur puisque Jérusalem est ''ville
sainte''. Pour les musulmans et pour les fortes minorités
chrétiennes arabes (où se trouvent nombre d’intellectuels et
militants de la cause arabe rénovée au XX°). La première Nakba
puis d'autres (surtout en 67 !) ont entraîné énormes afflux
d’exilés chez les 4 voisins (Jordanie, Liban, Syrie, Égypte) et
autres pays arabes (Irak, Golfe, Libye,Tunisie). Ils sont partis avec
la clef de la maison quittée abruptement, croyant vite revenir. La
clef se transmet de génération en génération, l'espoir aussi, qui
alimentent la fabuleuse et tortueuse Résistance palestinienne, dans
toute sa diaspora, y compris en Argentine, aux USA (cf. le grand
intellectuel Edward Saïd). Presque toujours en contact et soutien à
la Résistance en Palestine, pour la moitié restante, y survivant...
non résignée pour l'essentiel : « Vivre
c'est Résister »...
Et l'écho sentimental arabe est énorme :
La
vie sociale et politique de « la rue arabe » a beau être
manœuvrée, elle vibre pour la Palestine. Tous les pouvoirs
régionaux sont donc ''unanimes
pour La Cause'',
tentant bien sûr de la contrôler, éventuellement la combattre
(Jordanie, Liban). Ou de l'acheter !
La
corruption,
si générale dans tout le monde capitaliste actuel, a toujours été
dans les traditions arabes très présente (''bakchich''), mais dans
des proportions maintenant inouïes. Pétrodollars et autres
''générosités'' de l'UE ou des USA payent les fonctionnaires de la
dite ''Autorité Palestinienne''. Dont, alliés de fait à
l'occupant, de durs flics protégeant la mince bourgeoisie de la
masse de miséreux de Palestine, pépinière de résistants. Dans les
camps de réfugiés, intérieurs et extérieurs à la Palestine, la
corruption se limite à la manne de l'UNRWA,
ce qui permet hypocritement au pays hôte ''d'oublier'' ses
bidonvilles, mais pas sa propagande de ''libérer la Palestine, un
jour...'' :
la Résistance palestinienne n'en est pas dupe, qui, longtemps et
difficilement, est devenue autonome des États Arabes malgré des
tentatives de contrôle (la Saïka
Syrienne, qui fut surtout active au Liban, etc.).
Il
y a analogies à faire dans l'histoire du camp opposé, le sionisme.
Là aussi il y eut idéal de se libérer de l'oppression, cette fois
en Europe (époque de l'affaire Dreyfus...). La aussi, une fois
amorcé - grâce aux dons corrupteurs - le début du ''foyer juif''
en Palestine (mais le choix était erroné, elle n'était pas ''sans
peuple''!!), le sionisme ''oublia'' les sortes de bidonvilles que
furent les ghettos juifs d'Europe, jusqu'à la Shoah, l'affaire de
l'Exodus !
Là
aussi, de nos jours, à échelles différentes, la corruption
internationale veut régner !
Le
pire n'étant même pas l'argent brut mais les armes... et les
propagandes religieuses !
*
Depuis
3 ans en Syrie : au moins 146.000 morts, des millions de blessés
et de réfugiés
selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH). Depuis 80
ans, le sionisme a fait au moins deux millions de morts arabes,
d'innombrables blessés et destructions (pas seulement en Palestine!)
et plus de 4 millions de réfugiés palestiniens (sur une population
moindre qu'en Syrie). Sans tuer l'indestructible Résistance
Palestinienne qui n'a cessé de se battre, aussi, contre ''la
chape de plomb du silence on tue''
derrière les blablas de Paix.
Une
autre façon classique de faire taire l'information sur ces
incessantes tueries de longue durée est de parler d'autres drames
nouveaux : c'est l'Ukraine, actuellement. J'abrège...
Variante,
l'information biaisée : attirer l'attention sur les quelques
Français, jeunes ''têtes brûlées'' par l'aventure djihadiste,
pour accréditer l'idée très saugrenue que la Révolution Syrienne
n'existe pas, n'est que création d'Al-Qaïda terroriste. Idée
parallèle saugrenue : ce n'est, avec aval des USA, que création
du pétrodollar du Golfe contre le si dissident alaouite Assad, donc
allié à l'Iran chiite. Et, contre ces 2 idées saugrenues, une 3°
qui a le soutien de Poutine : le régime syrien est légitime,
voire progressiste et la dissidence est ''étrangère'' au bon peuple
fidèle à son Chef. Pas de dictature, mais complot international
*
Le tyran est à dégager.
D'abord. Je sais que bien des gens-biens, ''idéologisés'' ou pas,
nuancent : Oui,
mais d'abord
pas n'importe comment, cela dépend du rapport de forces
international, blabla, faut
attendre :
Donc c'est finalement le cas, toujours.
Par
peur !...
Quand ça pète enfin grave c'est que l'étincelle
a mis le feu à la plaine
asséchée, à la plainte populaire assoiffée de liberté. Toujours
à bonne raison, mais ''toujours
n'importe comment et quand'',
selon de hardis politologues. Bon, c'est comme çà. Hé oui, une
révolution socio-politique sincère, issue de très grandes colères
populaires, peut s'enliser ou pire virer à la guerre civile. Ou à
l'arrivée d'un nouveau tyran. Napoléon après le Roi, Staline après
le Tsar, l’Ayatollah après le Shah, Al-Sissi après Moubarak, etc.
N'empêche qu'à grands fracas et casses sociales, l'horizon s'est
enfin ouvert, l'Histoire a fait un bond radical, même provisoire.
Bien plus que par de dites réformes, dites légales. Lampedusa, dans
Le
Guépard : ''pour que rien ne change, changeons tout''.
Sauf l'injustice sociale !
L'étincelle
tunisienne du Printemps
Arabe
a mis le feu à la plaine populaire opprimée par des tyrans (pas
qu'arabes). Ce furent, ce sont des révoltes, abouties, déviées,
larvées. Le plus souvent empêchées préventivement, par
réformettes politiques (Maroc...) ou par répressions policières
renforcées (Algérie...). Afin d'arrêter la contagion
de l'espoir !...
L'espoir
de Justice Sociale et de Liberté est international, permanent.
Partagé bien sûr par la solidarité basique de tout-un-chacun avec
la cause des gens qui osent se révolter quelque part contre un
tyran. Au point de prêter main-forte au besoin, entre amis...
Espoir manœuvré bien sûr par des politiciens locaux
pseudo-révolutionnaires et par des
amis qui vous veulent du bien.
C'est à dire imposer leur contre-révolution. ''Amis'' motivés
comme toujours à grossir leurs pouvoirs régionaux ou lointains, à
visées hégémoniques, toujours idéologico-économiques. ''De son
dur vécu de 36, Orwell
tire d'admirables pages sur ces vrais et faux amis, ces manœuvres
secrètes'' : Hommage à la Catalogne
- Bis
Repepita !
Sous l'casque d'Erby