consolation suprême |
La pensée évolue sans cesse et il est impossible de l’ancrer avec des mots définitifs, si malins soient-ils. Les mots mentent et se transforment facilement en nov’langue pour laisser aller les propagandes politiques, guerrières, économiques, relationnelles, artistiques… Nous avons gardé les mots comme slogan d’expression. L’art totalitaire dit « contemporain » ne sévit qu’à travers le discours de mots accrochés à coté de ce qui devrait faire Œuvre...
La peinture a le pouvoir de porter du sens profond, comme une gestation, l’essence à l’état brut. Elle est viscérale et profonde. Le peintre n’est pas vraiment maître de sa prégnance vivante. La peinture est le socle sur lequel les pensées de tous peuvent ricocher en liberté. Elle est l'assise à partir de laquelle peuvent alors fleurir des pensées colorées.
L’assemblage des mots, fixe la réflexion dans l’instant, ils sont dangereux quand ils se déguisent en yin alors qu’ils sont yang. S’ils sont assez nombreux pour s’ourler dans un poème ou un livre grâce à une plume experte qui pose les mots justes, alors naît l’œuvre. Comme certains films, musiques, pièce de théâtre, danse, sculptures... Ainsi devrait valser la matière artistique créatrice, instrument de la pensée profonde dans les rondeurs douces de la vie, servant l’humain à ne pas se perdre dans l’instant.. Il me vient les paroles de Léo Ferré : « L’instant…, il va fondre sur toi… comme la foudre … à trois cent milles bornes à la seconde… tu n’auras pas le temps de t’arrêter au feu rouge … On criera les feux d’alarme…et ma pensée qui me devance … » Ni le temps ni la pensée ne sont fixes, les arrêter ou les fixer au mur c’est les manipuler. Nos instants gobent la publicité, les infos arrêtées ou intox.. La certitude communicative en miroir, voilà le virus de l’Homme. Les mots ont le pouvoir de raisonnerez, se fondre dans les mathématiques expertes tenues par des spécialistes de la bombe . On sait aujourd’hui que la conscience et donc la raison n'a pas de place dans nos cerveaux. C’est une invention de l’homme pour se rassurer. La pensée est une arborescence qui évolue au fur et à mesure des connections de nos neurones, de nos interactions entre nous tous et notre environnement. Les mots de notre raison sont les couleurs fixes de la pensée, elles ne surf pas sur les dégradés ni les nuances. Les mots de l’instant déjà passé sont rayures, carrés ou points, bien rangés dans les coins pour rassurer notre dominante prédation sur nous-même et sur les autres espèces de la terre... Nous sommes coupables de laisser cet encadrement instantané figer nos possibilités de vivre et de laisser vivre. Nous sommes le moteur enrayé de notre folie. Sans notre consentement, pas de malfaçon, nov’langues ou d’obscurcissement fixes pour nous étourdir. Au lieu de servir la vie qui va, nous servons nos élus les nouveaux Dieux qui nous assomment de fausses vérités, des certitudes abusés, de contrôles incessants de nos peurs. Ces Dieux sont plus malades que nous assurément, mais nous les aidons à s’empoisonner davantage en acceptant leurs actes désespérés à se reconnaître plus vivant.
Notre angoisse à ne pas comprendre la vie et surtout la mort, nous pousse à nous entourer d’un échafaudage de certitudes imaginaires dans le seul but d’asseoir ces raisons inventées de notre existence à jamais étranges. Religions, histoires, sciences cartésiennes, écrasante. Notre cerveau choisit dix secondes avant que nous raisonnions nos choix. Sortirons nous de cette impasse dans laquelle nous nous sommes enfermés à mort. Les mots résonnent avec la raison. Pendant que la création s’invente à la vie, pour la vie.
Sous l'casque d'Erby
Ce soir on vous met...
Bonjour les caillounautes. Temps obtus.
RépondreSupprimer"La pensée évolue sans cesse et il est impossible de l’ancrer avec des mots définitifs, si malins soient-ils", écrit Martine d'entrée de jeu. Cela sonne comme une mise en garde que chacun devrait garder à l'esprit pour éviter les pièges de la facilité. Ainsi donc de la pensée toute faite, agrémentée, prête à consommer, après un bref passage au micro-ondes. Si une minorité de personnes reste attentive au cap à suivre, à ne pas tomber dans les pièges à mouches de la machine à décérébrer, combien prennent la glu des bandelettes qu'on colle en été au plafond pour le miel des ruches ?...
Debout les mouches ! Qu'on se le dise : le Beaujolais, oui, la piquette, non !
Voilà des mots bien enfilés comme tu sais les assembler en lumière. Chapeau l’artiste !
SupprimerEt chapeau l'artiste Martine, itou !
RépondreSupprimerTu nous emmènes dans une "valse", une chorégraphie, une mouvance d'art graphique multi-dimensionnel, bref une ballade poétique qui redonne liberté au mot - à l'opposé des maux des langues de bois...
Je relève un mal dit dans ce membre de phrase : " Les mots ont le pouvoir de raisonnerez", sans doute une erreur de frappe à corriger ?
Je reviens tout à l'heure rajouter une citation qu'il me faut aller rechercher...
Voilà la citation retrouvée :
Supprimer-De Saint-Denys Garneau (« Journal » 1939)
Regard, la lame à double sens. La distance où il pénètre au dehors, il faut qu'il la perce au dedans, sans quoi voilà qu'il bascule (…) Il faut que le pays intérieur ait la profondeur et la solidité, la force et la santé, afin de pouvoir se conformer sans périr à un sens, de pouvoir réparer la brèche par sa vitalité (…) Tous mes voyages je les ai fait par les mots. On les envoie en reconnaissance et ils rapportent tous les pays. On voit si les pays rapportés sont réels, assez réels, surréels.
Voilà qui va figurer bientôt en "éclairage" de mon site photo en plein nouveau chantier d'extension... par 4 environ !
Saint-Denys Garneau fut un poète resté bien mineur de la mouvance surréaliste, si créatrice.
Évidemment, je n'applique pas "à la lettre" cette citation à mon aventure photographique : pour ce site "tous mes voyages je les ai fait par des photos", et non des mots. Mais c'est bien le même état d'esprit... et je pense le tien, Martine-l'artiste-multiple...!
Très belle citation mon Rémichhhh
SupprimerLes maux à mort
RépondreSupprimerLes maux des forts
Les maux à l' amor
Les maux des ports
Les maux des mors
Les maux des mots
Les maux des maures
Les maux, à l’abordage
Les maux sur le passage
Les maux pour l’accrochage
Les maux à fleurs de page
Les maux qui n’ont pas d’âge
les maux tout crus
Les maux pas bus
Les maux fendus
Les mots à mort
Les mots des forts
Les mots à l' amor
Les mots des ports
Les mots des mors
Les mots des mots
Les mots des maures
Les mots , à l’abordage
Les mots sur le passage
Les mots pour l’accrochage
Les mots à fleurs de page
Les mots qui n’ont pas d’âge
les mots tout crus
Les mots pas bus
Les mots fendus
Erby , hier j’ai failli acheter du beaujolpif , à la lecture du prix , je me suis souvenue qu’il risquait d’être dégueu
RépondreSupprimerPerso je n'ai pas goûté - et je ne goûterai pas - ; mais c'est l'évidence même : un vin de 3 mois, bricolé, chaptalisé, poutchingué, sulfitisé et j'en passe ne peut être que dégeu !
SupprimerÀ bas la mode picrateuse !!!!!!!!!!! Vive le vin doucement mûri avec quelques décennies de cave !!!!!
A la place je te conseillerai plutôt, toujours en Beaujolais, un Fleurie 1959 (année considérée comme "cuvée du millénaire"). Bien sûr il risque d'être un peu plus cher.
SupprimerQue d'émotions ! Le brillant des émaux dresse les cheveux des émotifs, l'hémoglobine fait voir rouge pendant que Pierrot aime, ô oui, la tendre Colombine. Hé, Môssieur Rockefeller, ma flèche dans ton œil, et les moteurs du profit s'écroulent en longues houles devant la foule.
RépondreSupprimerBelle journée aux cailloux !
très beau texte où presque tout est dit ! Amitiés cafardesques
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