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samedi 22 novembre 2014

MA FEUILLE D'AUTOMNE AVANT SA MORT

Par Véritable Artisane Libre

« Je tiens pour toi, mais si tu ne me prends pas par la queue, ça marche pas, alors ta flotte tout ça c'est bien beau tes bateaux pour Prout'in et les bêtises du chamallow ça va quoi ! Moi au moins je ne vais pas finir écrasée par une bagnole ou aspirée, comme l'année dernière, c'était l'horreur, au moins avant vos machins, nous voyions des beaux mecs musclés avec des balais et des pelles qui nous respectaient. (merci à toi je me suis fais des copines d'intérieures, elles sont cools car tu leur parles et que tu prends soin d'elles même quand t'es pas là, y'a Rem* qui passe pour les arroser) Par contre, dans nos échanges de feuilles nous sommes tombées d'accord sur votre bêtise : vous fabriquez des engins de mort tout le temps, même pour vous, c'est le vent qui nous l'a dit car elles entendent aussi les plantes d'intérieure faut pas croire mais du coup elles ont les deux sons de cloches celle du vent quand tu ouvres la fenêtre et celles de vos machins appelés radios et TV. Votre folie vous mène à votre perte et à la notre aussi. En fait à force de ne pas nous écouter, nous (la NATURE) nous révoltons et nous vous pétons nos volcans, nos tsunamis, nos tempêtes, nos tremblements de terre, nos tornades et nous avons d'autres idées, c'est pas fini la galère car nous sommes révoltées.
Crotte de biques, c'est pareil avec les animaux, ce sont des potes à nous et eux c'est la même chose : ras le bol de votre non-respect, ils veulent bien être mangés mais pas crever comme des tebés, à la machine des volts dans le cerveau, ou des balles, un peu de respect que diable, du coup ils ont décidés d'être malades aussi ! Remarque dans votre monde, ils vous inventent des maladies, c'est pas mieux, la grippe espagnole et la grippe de là-bas, le SIDA et maintenant EBOLA, les trucs en A c'est flippant, ils vont vous faire toutes les voyelles et pis c'est tout !!! En attendant ça fait des morts (vous êtes trop nombreux, il paraît), alors un petit génocide par-ci un virus par-là, (testé en Afrique pour pouvoir leur piquer plus que vous n'avez jamais fait), mais bon, c'est par nous que vous avez commencé en nous coupant purement et simplement, pour mettre vos supermarchés (Hyper aussi) et vos trucs en béton où vous habitez les autres sur les uns etc. Mince je ne suis qu'une feuille ! N'empêche que la forêt amazonienne et les autres, là cela a été le début de votre fin. 
Bientôt, vous mettrez des masques tout le temps comme ça, vous ne pourrez plus communiquer oralement, sauf de chez vous par téléphone ou mail, les amours se formeront sur internet (cf vos sites de rencontres débiles), les enfants ne sauront plus écrire mais juste pianoter sur un clavier, plus de visuel, de sensation, d'émotion rien rien de rien. Je sais que vous courez vite à votre perte, à fond même, c'est le choix d'une élite qui veut se faire du blé ( « mais où il est passé le blé ? Dans les champs », Mademoiselle K) sur votre dos qui peut être large quelquefois. Ah oui cela me fait penser à votre « langue de bois », pffff mon platane en rigole encore et ça depuis qu'il est petit, qu'est-ce que nous venons faire là dedans !! Nous disons les choses comme elles sont, vous vous avez une « langue de z'humains » tout simplement, avec vos mensonges, vos rumeurs, vos ronds de langues, votre langage mauvais pourri, vos discours pleins d'espoirs et de trucs qui font rêver et qui ne se réaliseront jamais, et cela marche, même que vous faites des statistiques sur le moral de votre monde !! Nous du coup, nous nous tapons des feuillus de rires à ne plus pouvoir comment s'arrêter. Mais, vous ne pouvez pas comprendre.  
Là, je me dis, mince alors elle en a dans les nervures, et elle ne mâche pas ces mots, c'est un peu décousu, mais bon comme elle le dit si bien « je ne suis qu'une feuille ». « Eh toi, si tu crois que j'entends pas ce que tu dis, tu te goures ! Maintenant, même quand tu parles de moi ailleurs, je suis dans ta tête, c'est comme ça. D'ailleurs, c'est plus la peine de me mettre dans l'eau, je préfère que tu me dépose dans un jardin avec des feuilles que je ne connais pas, comme cela l'année prochaine, dans mon platane, j'aurais des choses à raconter. N'empêche que même morte, je vivrais dans ton cerveau, alors pas de bêtise, je t'ai à la bonne ! ». 
J'ai fait comme elle m'a dit et l'ai déposé avec des feuilles de laurier fleur. C'est vrai que mon côté végétal s'est développé et de ce fait je fais attention où je marche ! A bientôt, petite feuille, fais moi signe quand tu veux.


Sous l'casque d'Erby

 

vendredi 21 novembre 2014

AUTOMNE

Par Véritable Artisane Libre

Quelle belle saison, non ?
J'ai rencontré une jolie feuille, rouge orangée, au milieux de ses copines qui elles aussi sont tombées. Je l'ai ramassée, pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu'elle m'a interpellée !
Elle était comme les autres pourtant, arrivée sur le trottoir après avoir passé tout l'été dans ce beau platane - encadré par la ferraille, les racines qui essaient de percer la couche noire nauséabonde-à regarder les z'humains. 
« Hey toi ? Tu m'as vu quand je suis descendue, c'est tellement rare à votre époque. Tu m'entends, t'as une tête qui me revient, alors prend-moi, regarde-moi et souviens-toi de ce que je vais te dire, si tu sais lire une feuille. Ce n'est pas un défi mais vous avez décidé, que c'était la journée de la gentillesse, alors moi, petite feuille je me suis dis qu'avec un peu de chance quelqu'un me verrai tomber et je lui parlerai… Et c'est toi ».
Estomaquée je l'étais. Effectivement, en attendant que le ptit bonhomme passe au vert, je contemplais ce platane et me disais qu'il n'avait rien à faire là, mais bon c'est pour faire joli au milieux du béton ! C'est vrai je l'ai vu, tournoyer, voleter, et se scratcher à mes pieds et je l'ai ramassée. 
Je suis rentrée dans l'univers végétal. Du coup, je l'avais dans la main, la tenant par la queue et j'observais tous les détails : ses nervures formant une dentelle, sa circulation sèvine dont elle était privée maintenant, mise en valeur par ses couleurs, un camaïeu de rouge-orangé, de jaune et encore un peu de vert , ses formes généreuses justement pas régulières, pas des défauts mais des particularités.
C'est à ce moment que j'ai ressenti un fluide qui montait de mes doigts, et arrivait direct au cerveau (occupé à regarder si y'avait des bagnoles pour pouvoir passer!) qui me causait. Cette feuille à la main, je me voyais mal parler à voix haute donc j'ai pensé avec la feuille. Drôle d'expérience, sensations, émotions, que la communication végétale. ( J'ai loupé le ptit bonhomme repassé au rouge mais bon, un truc pareil cela mérite qu'on y reste devant ce machin qui vire au vert ! Non je ne me sentait pas ridicule ma feuille de platane à la main au contraire,). Du vert j'en avais dans la main, rien à faire il fallait que je l'écoute en plus je n'avais pas le choix, la feuille décidait et je me délectais de ses dires : 
« Nous, on passe notre temps à vous mater, en plus avec notre copain le vent, c'est sur toutes vos coutures que nous vous connaissons, c'est plutôt rigolo et triste car l'automne dans votre monde c'est la saison des dépressions !. Avec mes compagnes et notre meilleur ami nous parlons, d'ailleurs c'est lui notre informateur (comme vos journaux) sauf que nous il dit que la vérité, en plus il arrive de partout et de nulle part…vos infos à vous, elles passent dans pleins de mains avant d'arriver dans les vôtres, et il y a même des gens qui disent seulement ce que machin a lu mais qui ont une opinion quand même, balaise hein !, et puis y'a ceux qui savent lire entre les lignes et d'autres pas, les premiers je crois que tu en fais partie avec de plus en plus d'autres heureusement. D'ailleurs, vous aimez les lignes vous, nous n' en avons pas c'est mieux, nous sommes bercées par les infos. Oui, alors vous en mettez partout d'ailleurs : ligne de conduite en société (la bienséance de vos fesses « prout, » de votre bouche « rote ta bière », « Putain de merde de bordel saloperie de putain de sa race », « j'crois que tu te plantes, il faut que ça change, faut arrêter avec le FRIC, faut que la solution vienne de nous avec une autre vision de l'économie, faut faire une cure de jouvence à la terre, faut envisager des solutions pour résoudre les conflits autrement qu'avec des armes et des marchés pour qu'ils perdurent ) « horizontales (sur la route des blanches, des lumineuses, etc.) verticales (trucs en béton, en ferraille, et mêmes à haute tension ...) triangulaires ( des panneaux, des monuments transparents, des pyramides whaou là ça!) les rondes vous en avez des marrantes (surtout les avec un A dedans pas les rouges !, des peace and love, des « NON « ) mais pleins de pas cools (les rouges avec un rectangle blanc, les bleues qui sont barrées, les diverses avec des nombres et celles qui sont en obliques hic dessus…), mince je ne vais pas te faire une liste exhaustive non plus ». 
De ce fait, je regarde autour de moi et je me dis, cette feuille est décidément intéressante, et lui propose gentiment de venir chez moi. « OK mais mets-moi dans l'eau et on verra plus tard pour le reste. Pas la peine que je dise salut à mes copines, elles sont toutes mortes et vous transmettent l'heure des pressions, dépressions et répressions *disent hein gaies sans (*oublier la liaison) ».
Du coup retour maison, j'ai oublié où je voulais aller !!