Par Véritable Artisane Libre
Quelle belle saison, non ?
J'ai rencontré une jolie feuille, rouge orangée, au milieux de ses copines qui elles aussi sont tombées. Je l'ai ramassée, pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu'elle m'a interpellée !
Elle était comme les autres pourtant, arrivée sur le trottoir après avoir passé tout l'été dans ce beau platane - encadré par la ferraille, les racines qui essaient de percer la couche noire nauséabonde-à regarder les z'humains.
« Hey toi ? Tu m'as vu quand je suis descendue, c'est tellement rare à votre époque. Tu m'entends, t'as une tête qui me revient, alors prend-moi, regarde-moi et souviens-toi de ce que je vais te dire, si tu sais lire une feuille. Ce n'est pas un défi mais vous avez décidé, que c'était la journée de la gentillesse, alors moi, petite feuille je me suis dis qu'avec un peu de chance quelqu'un me verrai tomber et je lui parlerai… Et c'est toi ».
Estomaquée je l'étais. Effectivement, en attendant que le ptit bonhomme passe au vert, je contemplais ce platane et me disais qu'il n'avait rien à faire là, mais bon c'est pour faire joli au milieux du béton ! C'est vrai je l'ai vu, tournoyer, voleter, et se scratcher à mes pieds et je l'ai ramassée.
Je suis rentrée dans l'univers végétal. Du coup, je l'avais dans la main, la tenant par la queue et j'observais tous les détails : ses nervures formant une dentelle, sa circulation sèvine dont elle était privée maintenant, mise en valeur par ses couleurs, un camaïeu de rouge-orangé, de jaune et encore un peu de vert , ses formes généreuses justement pas régulières, pas des défauts mais des particularités.
C'est à ce moment que j'ai ressenti un fluide qui montait de mes doigts, et arrivait direct au cerveau (occupé à regarder si y'avait des bagnoles pour pouvoir passer!) qui me causait. Cette feuille à la main, je me voyais mal parler à voix haute donc j'ai pensé avec la feuille. Drôle d'expérience, sensations, émotions, que la communication végétale. ( J'ai loupé le ptit bonhomme repassé au rouge mais bon, un truc pareil cela mérite qu'on y reste devant ce machin qui vire au vert ! Non je ne me sentait pas ridicule ma feuille de platane à la main au contraire,). Du vert j'en avais dans la main, rien à faire il fallait que je l'écoute en plus je n'avais pas le choix, la feuille décidait et je me délectais de ses dires :
« Nous, on passe notre temps à vous mater, en plus avec notre copain le vent, c'est sur toutes vos coutures que nous vous connaissons, c'est plutôt rigolo et triste car l'automne dans votre monde c'est la saison des dépressions !. Avec mes compagnes et notre meilleur ami nous parlons, d'ailleurs c'est lui notre informateur (comme vos journaux) sauf que nous il dit que la vérité, en plus il arrive de partout et de nulle part…vos infos à vous, elles passent dans pleins de mains avant d'arriver dans les vôtres, et il y a même des gens qui disent seulement ce que machin a lu mais qui ont une opinion quand même, balaise hein !, et puis y'a ceux qui savent lire entre les lignes et d'autres pas, les premiers je crois que tu en fais partie avec de plus en plus d'autres heureusement. D'ailleurs, vous aimez les lignes vous, nous n' en avons pas c'est mieux, nous sommes bercées par les infos. Oui, alors vous en mettez partout d'ailleurs : ligne de conduite en société (la bienséance de vos fesses « prout, » de votre bouche « rote ta bière », « Putain de merde de bordel saloperie de putain de sa race », « j'crois que tu te plantes, il faut que ça change, faut arrêter avec le FRIC, faut que la solution vienne de nous avec une autre vision de l'économie, faut faire une cure de jouvence à la terre, faut envisager des solutions pour résoudre les conflits autrement qu'avec des armes et des marchés pour qu'ils perdurent ) « horizontales (sur la route des blanches, des lumineuses, etc.) verticales (trucs en béton, en ferraille, et mêmes à haute tension ...) triangulaires ( des panneaux, des monuments transparents, des pyramides whaou là ça!) les rondes vous en avez des marrantes (surtout les avec un A dedans pas les rouges !, des peace and love, des « NON « ) mais pleins de pas cools (les rouges avec un rectangle blanc, les bleues qui sont barrées, les diverses avec des nombres et celles qui sont en obliques hic dessus…), mince je ne vais pas te faire une liste exhaustive non plus ».
De ce fait, je regarde autour de moi et je me dis, cette feuille est décidément intéressante, et lui propose gentiment de venir chez moi. « OK mais mets-moi dans l'eau et on verra plus tard pour le reste. Pas la peine que je dise salut à mes copines, elles sont toutes mortes et vous transmettent l'heure des pressions, dépressions et répressions *disent hein gaies sans (*oublier la liaison) ».
Du coup retour maison, j'ai oublié où je voulais aller !!
J'ai rencontré une jolie feuille, rouge orangée, au milieux de ses copines qui elles aussi sont tombées. Je l'ai ramassée, pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu'elle m'a interpellée !
Elle était comme les autres pourtant, arrivée sur le trottoir après avoir passé tout l'été dans ce beau platane - encadré par la ferraille, les racines qui essaient de percer la couche noire nauséabonde-à regarder les z'humains.
« Hey toi ? Tu m'as vu quand je suis descendue, c'est tellement rare à votre époque. Tu m'entends, t'as une tête qui me revient, alors prend-moi, regarde-moi et souviens-toi de ce que je vais te dire, si tu sais lire une feuille. Ce n'est pas un défi mais vous avez décidé, que c'était la journée de la gentillesse, alors moi, petite feuille je me suis dis qu'avec un peu de chance quelqu'un me verrai tomber et je lui parlerai… Et c'est toi ».
Estomaquée je l'étais. Effectivement, en attendant que le ptit bonhomme passe au vert, je contemplais ce platane et me disais qu'il n'avait rien à faire là, mais bon c'est pour faire joli au milieux du béton ! C'est vrai je l'ai vu, tournoyer, voleter, et se scratcher à mes pieds et je l'ai ramassée.
Je suis rentrée dans l'univers végétal. Du coup, je l'avais dans la main, la tenant par la queue et j'observais tous les détails : ses nervures formant une dentelle, sa circulation sèvine dont elle était privée maintenant, mise en valeur par ses couleurs, un camaïeu de rouge-orangé, de jaune et encore un peu de vert , ses formes généreuses justement pas régulières, pas des défauts mais des particularités.
C'est à ce moment que j'ai ressenti un fluide qui montait de mes doigts, et arrivait direct au cerveau (occupé à regarder si y'avait des bagnoles pour pouvoir passer!) qui me causait. Cette feuille à la main, je me voyais mal parler à voix haute donc j'ai pensé avec la feuille. Drôle d'expérience, sensations, émotions, que la communication végétale. ( J'ai loupé le ptit bonhomme repassé au rouge mais bon, un truc pareil cela mérite qu'on y reste devant ce machin qui vire au vert ! Non je ne me sentait pas ridicule ma feuille de platane à la main au contraire,). Du vert j'en avais dans la main, rien à faire il fallait que je l'écoute en plus je n'avais pas le choix, la feuille décidait et je me délectais de ses dires :
« Nous, on passe notre temps à vous mater, en plus avec notre copain le vent, c'est sur toutes vos coutures que nous vous connaissons, c'est plutôt rigolo et triste car l'automne dans votre monde c'est la saison des dépressions !. Avec mes compagnes et notre meilleur ami nous parlons, d'ailleurs c'est lui notre informateur (comme vos journaux) sauf que nous il dit que la vérité, en plus il arrive de partout et de nulle part…vos infos à vous, elles passent dans pleins de mains avant d'arriver dans les vôtres, et il y a même des gens qui disent seulement ce que machin a lu mais qui ont une opinion quand même, balaise hein !, et puis y'a ceux qui savent lire entre les lignes et d'autres pas, les premiers je crois que tu en fais partie avec de plus en plus d'autres heureusement. D'ailleurs, vous aimez les lignes vous, nous n' en avons pas c'est mieux, nous sommes bercées par les infos. Oui, alors vous en mettez partout d'ailleurs : ligne de conduite en société (la bienséance de vos fesses « prout, » de votre bouche « rote ta bière », « Putain de merde de bordel saloperie de putain de sa race », « j'crois que tu te plantes, il faut que ça change, faut arrêter avec le FRIC, faut que la solution vienne de nous avec une autre vision de l'économie, faut faire une cure de jouvence à la terre, faut envisager des solutions pour résoudre les conflits autrement qu'avec des armes et des marchés pour qu'ils perdurent ) « horizontales (sur la route des blanches, des lumineuses, etc.) verticales (trucs en béton, en ferraille, et mêmes à haute tension ...) triangulaires ( des panneaux, des monuments transparents, des pyramides whaou là ça!) les rondes vous en avez des marrantes (surtout les avec un A dedans pas les rouges !, des peace and love, des « NON « ) mais pleins de pas cools (les rouges avec un rectangle blanc, les bleues qui sont barrées, les diverses avec des nombres et celles qui sont en obliques hic dessus…), mince je ne vais pas te faire une liste exhaustive non plus ».
De ce fait, je regarde autour de moi et je me dis, cette feuille est décidément intéressante, et lui propose gentiment de venir chez moi. « OK mais mets-moi dans l'eau et on verra plus tard pour le reste. Pas la peine que je dise salut à mes copines, elles sont toutes mortes et vous transmettent l'heure des pressions, dépressions et répressions *disent hein gaies sans (*oublier la liaison) ».
Du coup retour maison, j'ai oublié où je voulais aller !!
Bonjour les caillasseux-ses. Temps poétique qui épouse les épaules de l'automne pour un week-end de chaleur humaine. Quoi de plus beau que l'insouciance et la magie de l'instant ?...
RépondreSupprimerZyque du jour, à la demande de Val, en place. J'espère que c'est le bon morceau.
SupprimerTerrible image de l'Erby du jour. On dirait la maman des frères Bogdanov
En lisant ce malicieux billet, j'ai pensé au poème de Raymond Queneau... L'évocation de l'arbre dans la ville sans doute !
RépondreSupprimerL'arbre qui pense
L'arbre qui pense
les pieds dans sa grille
à quoi pense-t-il
oh ça oh mais ça oh mais ça à quoi pense-t-il
Le chien qui pense
la patte en l'air
que pense-t-il
oh ça oh mais ça oh mais ça à quoi pense-t-il
Le pavé qui pense
le ventre poli de pas
que pense-t-il
oh ça oh mais ça oh mais ça à quoi pense-t-il
Ciel toits et nuages
voyez-moi
là tout en bas
qui marche
et qui pense à l'arbre qui pense
au chien au pavé
oh ça oh mais à quoi pensent-il donc à quoi pensent-il donc
Belle journée ç toutes et tous !
PS : j'oublie toujours de dire que les dessins et photomontages d'Erby sont toujours géniaux ! (voilà, c'est dit)
SupprimerPour une fois que l'anachorète est sur le site :
SupprimerMerci à tous les caillasseux et "euses" d'apprécier ses élucubrations graphiques !
Ce matin je ne suis pas si optimiste.
RépondreSupprimerMoi c'est tous les jours !.... " l'Homme est un loup pour l'Homme "... ! Mort aux cons ! Vive l'anarchie !...
SupprimerHello les caillaisseuses et les caillaisseux,
RépondreSupprimerPunaise, cela me fait toujours le même effet de lire un truc que j'ai écrit ! Bref la zic c'est bien ça mais y'a une autre vidéo tournée chez eux où on voit mieux les mains, avouez que c'est fort néanmoins. Quant au dessin d'Erby, effectivement la mère des Bogdanov doit être ainsi ou pas loin. Bise bonne journée
J'ai retrouvé une suivante que j'ai mis à la place, est-ce celle-là ?
SupprimerJe connaissais cette version
SupprimerMerci Rod en tout cas c'était pas sans mal !!! grosse bise
RépondreSupprimerVoilà un deuxième billet de VAL, comme Vindicative Aventurière à Libertés, d'un ton fort différent du premier...
RépondreSupprimerCelui-ci est de saison, de saison poétique, donc de verve poétique, bravo!
Elly Chris a bien raison de le rapprocher de Queneau - et de nous rappeler son p'tit poèm' d'humour pataphysique...
Il y a ici, certes des p'tites choses qui clochent un peu, mais gast, cela se lit comme c'est, plein de nervures irrégulières de la feuille bavarde, et c'est BEAU. Valement bô, ô...
Bien plus que les bêtasses lignes droites que nous utilisons tous pour écrire...
Donc, maintenant que j'ai les idées un peu plus claires après un café, j'explique la zic, Walkofftheearth (oui en un seul mot) jouent à cinq sur une guitare c'est vraiment fort. Sinon ils ont fait une reprise de "Happy" de je ne sais qui, meilleure que l'originale à mon goût.Merci à EllyChris pour le poème de Raymond Queneau, je l'ai appris en classe c'est drôle. Bon je crois avoir tout dit alors en route vers de nouvelles aventures...
RépondreSupprimerLes commentaires n'étant pas classés en fonction de leur heure d'envoi, je viens de découvrir la nouvelle version de la zic, et là ils font encore plus fort, la mienne c'était avec une guitare taille normale. Cool R*B que tu connaisses, as-tu apprécié FAUVE avec le texte "SOCIETE" ?
RépondreSupprimerA plus peut-être
En parfait pequenot et raïol des Cévennes, je suis du genre à apprécier tout ce qui est naturellement bon ! À toi de conclure !... ;-)
RépondreSupprimerBravo Val pour ton histoire de petite feuille....
RépondreSupprimerSalut à toutes et tous, je rentre juste et je me doute que ma seconde partie est déjà en place, de ce fait ayant 2, 3 trucs à préparer, je m'en vais de ce pas les expédier ensuite vu l'heure matinale, je regarderai les commentaires de couchetards, lève tôt !! sur la suite de ma ptite feuille merveilleuse. La bise
RépondreSupprimerBONTAMPI? Bon tant pis on est encore Vendredi, je suis déjà à samedi en poursuivant le précédent. Sur ce je vais dormir un peu bise Bon réveil à toutes et tous
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