dimanche 2 avril 2017

À méditer avant d'aller voter....

Par Erby


Colbert - Pour trouver de l’argent il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou...
Mazarin - Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça.
Colbert - Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin - On en crée d’autres.
Colbert - Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin - Oui, c’est vrai, c’est impossible !
Colbert - Alors, les riches ?
Mazarin - Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres !
Colbert - Mais alors, comment fait-on ?
Mazarin - Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des honnêtes citoyens qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux-là… plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C‘est un réservoir inépuisable.

Sous l’Casque d’Erby



11 commentaires:

  1. Le bonjour aux caillardeuses et aux caillouteux. Levé de bonne heure, je m’apprêtais à bidouiller un bidule pour entamer ce louftingue mois d’avril, quand je suis tombé sur cette forte et belle page d’Erby. Rien à ajouter sinon merci.

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  2. Oui, merci Erby de cette page, et merci Rodolphe de la relayer...
    J'ignorais cette pièce de théatre et signale qu'existe en vidéo ce fort dialogue toujours actuel (je fais partie des plus pauvres exonéré d'impôt... entouré de "ni pauvres ni riches" surtaxés!).

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  3. Le nerf de la guerre et la guerre des nerfs...
    Et c'est cette classe-là qui s'apprête à voter en majorité pour un filou qui passe son temps à piquer le fric public...en l'excusant presque parce qu'il est tellement providentiel pour "redresser" la France...
    La profondeur de la connerie humaine m'abasourdit...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. C'est à cela que nous sommes réduits : l’écœurement. Recherche mentale très savante de la part de nos dirigeants. Fortiche, non ?...

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    2. Hyper fortiche.
      Mais il faudra me passer sur le corps avant que je tombe dans leur combine...
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  4. Excellent.
    Ceci dit, jamais le roi et la République n'ont remboursé toutes les dettes...

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    1. Le Roi ne demande jamais, il impose, car il est l'obligé de quelqu'un. Toujours !

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  5. Salut les p'tits poulets, de retour d'Evreux hier sous la pluie.
    Lezs impôts, à mon avis, c'est mal fichu parce que les mots sont mal posés dans ce dialogue. Les riches, aujourd'hui, ne dépensent plus : ils se contentent d'être encore beaucoup plus riches en soudoyant un peu les surintendants, et en plaçant leurs doublons, leurs pistoles, leurs piastres, leurs bolivars, leurs roubles impériaux, leurs napoléons et leurs pesos dans des machines à sous d'îles paradisiaques où ils gagnent encore plus. Ils ne s'occupent plus des pauvres, qu'ils ne voient plus.

    Quant à ceux qui ne sont ni riches, ni pauvres, pour la plupart ils descendent toujours plus vers la pauvreté, faute d'un travail qu'il n'y a plus : c'est pourquoi l'État a de plus en plus de mal à pressurer des bourses de plus en plus vides. Encore un peu de temps, il n'y aura plus guère que des pauvres, quelques céréaliers, un ou deux meuniers et des boulangers. Trop chers les steacks, mais aussi trop chers les légumes même de bas de gamme imprégnés de... beurk....

    Les rois règneront sur une misère dont ils ne sauront même plus qu'elle existe. Vu que les vrais journalistes ne seront plus là pour leur en faire part, et que ne subsisteront que des pisse-panégyriques de Ces Majestés, tout aussi déconnectés des réalités.

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    1. Le bonjour Jean-Claude. Beau et bon résumé que je partage.

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