mercredi 4 janvier 2017

Déraison et sentiments

ERBY
Avez-vous entendu jargonner de la perversité temporelle ? Ce truc qui émoustille ceux qui veulent échapper à quelque chose ou réparer ce qui a précédemment été mal ou pas fait du tout ? Des semblables qui cherchent dans le « rêve » un refuge temporaire pour échapper à la déconfiture de l’esprit.
Le temps va et vient comme feuille morte écrasée par des hivers proches et lointains, ne manquant pas l’occasion de nous refaire le coup du coucou en rappliquant dès le printemps. Ah, le frisson du temps jadis où tout était beau et bleu comme un ciel éternellement bleu et des oranges aussi grosses que des pastèques !
Installé dans le salon, vous vous voyez transporté par simple autosuggestion sur une terrasse côté sud, bercé par le gazouillis merveilleux de piafs fantastiques, les arpions baignant dans l’eau turquoise, les paupières apaisées... En fait pas du tout ! Hier comme aujourd’hui, la boîte à manivelle vous joue des tours. Aujourd’hui comme hier, vous vous trouvez quelque part en milieu hostile, cerné par des loups affamés, pas une escarbille à vous mettre sous les dents pour chasser un encombrant bout de castor coincé dans un creux de ce qui reste de votre rangée ; des ours surexcités, jouant les colonisateurs par la pénurie de saumons, vous tombant sur le paletot, excités par la chair fraîche d'humains en état de décomposition mentale, ou par des ex-ministres voletant comme des drosophiles à l’idée d’un futur festin national.
Où suis-je ? Que dis-je ? Qu’écris-je ? Oh la vilaine perversité temporelle !
Si je parle des élections continues dans une France en état de « guerre civile », on me reproche l’oubli palestinien, le mur israélien, Gaza, sa violence, les victimes qui mangent le caillou à pleines dents, sans la moindre goutte d'eau pour soulager le gosier. On pensera que je suis un « mauvais frère », peut-être même un « mauvais à tout », de ne pas chercher la « bonne conjugaison »...
Si j’aborde la Syrie et son usinage terroriste par des États pervers ; des prémices d’une Troisième Guerre Mondiale pour mieux soumettre l’insurrection qui vient, me voilà de fait devenu un poutinien malfaisant, vassal de je ne sais quel chef sanguinaire, sans que je ne sache davantage pourquoi...
De fait, j’oublie d’évoquer un bon tas d’injustices, et pas des moindres, parant à ce qui me semble le plus « urgent » sur le sol que je foule… Ai-je tort d’être comme je suis ?... Ai-je tort d’être insoumis aux règles décrétées par des manipulateurs sans frontières ?...
Si je parle d’élections dans une France qui boit pour ne pas perdre la raison, on me dira, plus ou moins gentiment : « Oui, bof, il y a mieux à faire ailleurs !... Mais la Grèce ?... Mais le Portugal ?... Mais l’Espagne ?… Et le Soudan  dans tout ça, t’en fait quoi ?... Et l’escroquerie du climat ?... »
Atroce ! Tellement atroce, que j’ai le chicotin qui chavire en Méditerranée ! Cette mer qu'on dit fermée et qui l'est pour des milliers de naufragés qui n'ont pas eu le plaisir fugitif de crier Terre !
Entre 7 et 9 millions de pauvres, vivant sous le fameux « seuil de pauvreté » en Hexagonie, se disputant bouts de cartons et trottoirs interdits, faisant une queue humiliante devant les banques alimentaires ?... Aucune importance, puisque plus loin l’horreur est ô combien plus distrayante !
Mais de quoi on parle ? Des pauvres du monde à nos pieds, partout où l’on pose un arpion, ou de la stratégie générale d’un capitalisme de la mort pour tout détruire sur son passage en nivelant par le bas ? Mais de rien, puisque c’est toujours plus loin qu’on sert les meilleurs plats !
Voilà à quoi ressemble la perversité temporelle en ces jours d’après fêtes : passé et futur se mélangent les pédales pour nous faire perdre définitivement le cap !
C'est cela, le sort des insoumis ?

Sous l’Casque d’Erby



5 commentaires:

  1. Bonsoir aux caillardeuses et aux caillouteux. Les temps sont gris ? A nous de leur donner de la couleur !

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  2. Il y aurait deux fois plus de pauvres en Allemagne. C'est le modèle de tous ces participants aux primaires. Misère !

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    1. Comme tu dis. Salauds de rupins ! Salauds de politicards, tous des larbins ! Sauf mon pote le Méluche ! Tant pis si ça froisse, mais je vote Méluche. S'il ne passe pas le premier tour, au second je m'abstiens !

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    2. Dis donc, t'écris bien toi aussi. Tu m'as scotchée avec ta perversité temporelle...
      J'avais jamais entendu parler.
      Tort d'être insoumis? pfffff..... ;-) skifopa entendre...
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    3. Merci. On se débrouille avec les moyens du bord.

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