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Que faire en ce weekend froid à
pierre fendre et à l’actualité politique délétère ? Essuyer les vitres
avec son museau en attendant que ça passe, ou prendre le temps de lire ou
relire un bon livre ?
Henry Miller écrivait dans la
préface « Les livres de ma vie», que
quand il se revoyait, lecteur, il avait l'impression d'être quelqu'un en train
de se frayer un chemin au milieu d'une végétation luxuriante ne cherchant « qu'à en sortir ! »…
Sommeil ou rêve éveillé ? Emporté
par l'ambiance, j’ai saisi dans mon grenier «
Les nuits difficiles » de Dino Buzzati.
Recueil de nouvelles dont chaque
élément, vingt-six au total, forment un tableau à l'équilibre parfait. S'il s'agissait
d'une œuvre picturale, je songerais à Jérôme Bosch pour l'abondance des scènes
et la folie du détail. Si cela avait été du cinéma, j'aurais évoqué Fellini et
sa joyeuse propension à parler de choses graves avec la pureté d'un poète
romantique, tant dans les deux cas la magie donne aux idées la saveur d'une
indiscutable fraîcheur.
La vie, l'amour, la mort, jouent à
pile ou face. Rien de nouveau depuis l’aube des temps. Puis, tiré de l'oubli,
dans le subtil refrain que l'inconscient convoque lors de certains rendez-vous,
le souvenir refait surface. On découvre alors l'extrême complexité de sa
restitution dans l’esprit, le classement des émotions par époque et par ordre
d'importance... Certains événements prenant alors la couleur que l'écrivain
soumet au révélateur, le lecteur ne pouvant qu'applaudir à la découverte de son
propre cheminement.
Quand on évoque Dino Buzzati, on
parle souvent du « Désert des tartares »,
« Un amour » ou « le K ». Un peu moins de « Les
nuits difficiles ». Pourtant, ce recueil de nouvelles, par la variété des
sujets, dans sa gravité autant que dans sa légèreté, par le rire, le sourire ou
le ricanement qu'il provoque est fondamental dans l'œuvre d'un maître conteur.
Qu'il s'agisse d'escalade, de
confession, d’autoroutes, de journées perdues (ah, les journées perdues !), de « l'influence des astres », « ermite » ou « boomerang »…, la vie déroule dans ses peurs, dans ses joies et
dans ses plaisirs toute l'étendue d'une palette extraordinaire et d'une planète
mentale où le fantastique a une place de choix.
Rire seul, sans autre artifice que
la force des mots et l'astuce des situations mises en perspective est en soi un
très bon remède contre la morosité.
Non, monsieur Buzzati, les nuits ne
sont point difficiles en votre compagnie !
Sous l’Casque
d’Erby
Le bonjour aux caillouteuses et aux caillouteux. Malgré le bug informatique, j'ai réussi à bricoler un bidule, tant bien que mal.
RépondreSupprimerPour ceux des amis qui passent par ici et qui souhaitent mettre à jour dans leurs favoris Cailloux dans l'Brouill'Art, voici la nouvelle adresse : http://rodlediazec.blogspot.fr/
La bonne journée.
bonjour Mr Lediazec ,merci pour ces mots si bien choisis et ordonnés qui incitent à la lecture, j'ai donc repéré Dino Buzzati dans ma bibliothèque et dépoussiéré le K ,peut-être une étape vers le réveil de la lectrice fainéante et distraite que je suis. Merci .Bonne année en mots pour nous régaler
SupprimerAcqueux coucou, Rodo. Ouf ! Quand mon coup de fil était resté sans réponse, je m'étais inquiété. Moi aussi j'ai eu des soucis, mais moins graves avec blogueur. Goût-gueule devait être en train de se frotter l'œil.
RépondreSupprimerPour le reste, effectivement le temps n'est pas au beau fixe. Pour ma part, je relis "La double hélice", cet ouvrage où Watson relatait avec humour comment, avec Crick, il a découvert la structure de l'ADN. Cela ressemble plus à un jeu de piste qu'à une démarche que l'on qualifierait de "scientifique", mais ça a marché. Seul point noir : celle qui, par son travail lumineux en cristallographie, a permis de justement donner les pistes nécessaires, est décédée bien avant la consécration par le Nobel. N'oublions pas Rosalind Franklin.
Pour le Prix Nobel, madame Rosalind Franklin attendra son tour, fera la queue comme tout le monde, puisque Stockholm l'a décerné... à Bob Dylan ! Je préfère ne pas commenter, mon arrière grand-mère fait ça mieux que moi !
SupprimerLa bise.
Tu sais Rodo,c'était il y a pas mal d'années (1962), et cela concernait le Nobel de biologie.
SupprimerLa bise également ! Là, le brouillard retombe, beurk....
Zyque du jour piochée chez Kafardages
RépondreSupprimerAh, le plaisir de retrouver une nouvelle de tes notes de lecture, excellentes...
RépondreSupprimerCeci après le plaisir d'avoir ENFIN pu marcher sans canne jusqu'au marché, et y avoir, sans démarcher, été bisé pour la bonne année par une SUPER-LILI... qui reproche à mon chirurgien d'avoir oublié de ma greffer des ailes pour que je puisse l'enlever !!
Retour, donc, à Buzzati :
J'ai excellent souvenir très lointain de "le désert des Tartares"... et je crois que c'est tout ce que j'ai lu de lui : mais ton billet me donne désir de lire bientôt "Les nuits difficiles"... d'autant que j'ai passé bien des nuits difficiles depuis mon opération (...difficile) d'il y a déjà un mois...
Autre chose : l'ami Jean-Jacques, du blog Couleurs d'Aencre, m'envoie ce lien vers
une petite vidéo pour enchanter le dimanche
https://www.youtube.com/watch?v=B8OQX5onlgI
(entretien avec Denis Lavant, toujours "au poil"!!!)
Je n'ai pas lu ce recueil. Je note sur mes tablettes.
RépondreSupprimerJ'échange contre « les Fourmis » de Vian. Un petit régal de nouvelles, je ne sais pas si tu connais...
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
Pas lu ce Vian-là. Comme il se trouve que j'aime Vian, m'en vais le chercher dès que possible. Merci.
RépondreSupprimer5 ans de réflexion et démission ? Un peu court jeune homme !
RépondreSupprimerRodolphe - Je m'étonne de la présence soudaine de "POSITIVR" dans ta liste des blogs amis...
RépondreSupprimerJe ne vois vraiment pas quel caillou cela lance dans quel brouillard... comme on aime, du moins!