jeudi 7 janvier 2016

Désolé, Charlie, mais je ne marche pas au pas !

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Un an après les attentats de sinistre mémoire, je ne suis toujours pas Charlie, malgré la mouscaille qu’on nous met aux yeux !
Je me souviens et pense aux familles des victimes et au trauma des rescapés. Pour le reste, je suggère qu’on éjecte Dieu de nos pensées et que l’on raisonne comme des hommes libres.
Être Charlie c’est être contre l’Etat, contre l’ordre établi ! Or si l’Etat s’en mêle, supplante Charlie, bariolant la façade à sa guise, instrumentalisant les esprits comme à son habitude, où est donc passé l’esprit libertaire qui soufflait jadis sur ce canard si cher à nos cœurs ? Evaporé dans l’atmosphère avec les émanations capricieuses du Yellowstone politique ?... Collé dans le bitume avec la gomme des marcheurs de la souvenance, le cerveau barbouillé par des « éléments de langage » projetés sur grand écran, repris à la chaîne par des millions d’individus en voie de domptage ?...
Un an après la fabuleuse entreprise de récupération de la tragédie par l’Etat, nous avons quoi au menu ?... Surtout n’ouvrez pas la carte pour vous enquérir, vous risquez, au pire une attaque, au mieux un pas de plus vers le soliloque et la solitude de l’incompris.
Après avoir stigmatisé du Dieudonné, balancé de l’antisémitisme comme on pulvérise du Roundup dans un champ de pissenlits, agencé la montée du FN comme on vend des chrysanthèmes à la Toussaint, vendu de la trouille à des milliards de pixels, du complotiste à pleines pelletées, ramassé les dividendes par sondages interposés, vendu des breloques post-mortem, accroché des plaques commémoratives, où le pigeton vient se prosterner, déposer un bouquet de fleurs dont le coût est amputé au budget culture politique, nous avons quoi à nous mettre sous la dent ? Des lois sécuritaires, une police avec des pouvoirs « inespérés », de la déchéance nationale et une maladie orpheline dont on ne trouve pas de remède ! Autant dire que le néant n’est plus un cauchemar dont on finit par se réveiller après une mauvaise nuit mais la triste et cruelle réalité !
Même s’il ne l’avoue pas ouvertement, le FN est aux anges, tant l’offre dépasse la demande ! Quant à la République, n’en parlons plus ! De moribonde, elle est passée à l’état d’extrême-onction !
Pendant que le tout républicain braille de l’unionisme, qui, parmi les Valls, Hollande et autre Conseil d’Etat s’inquiètent, donnent de la voix, appellant les médias à la rescousse pour empêcher la venue d’un vétéran néonazi ukrainien le 16 janvier prochain à Nantes, pour une conférence pédagogique, organisée par le White Rebels Crew, groupe nationaliste français, qui soutient les actions de l’armée ukrainienne et plus particulièrement celles du bataillon nazi Azov contre les populations russophones du Donbass ?...
Marcher ? Oui, mais dans quelle direction ?...

La sale série continue : René Vautier, l'auteur de "Avoir vingt ans dans les Aurès" est lui aussi parti il y a tout juste un an.. Film en vidéo du jour.
Plus Vautier-la-caméra-rouge : Afrique 1950, par Rem*

Sous l’casque d’Erby



8 commentaires:

  1. Bonjour aux caillardeuses et aux caillardeux. Merci à J.-C. pour l’info sur le décès de René Vautier (vidéo du jour), ainsi que pour les liens sur la future conférence des néo nazis à Nantes, prévue le 16 de ce fatidique mois de janvier.
    La bonne journée !

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  2. Salut Rodo, salut à tous.
    Oui René Vautier est parti, mais c'était il y a un an. Les débuts d'années sont funestes ! En revanche, Pierre Boulez.....

    Ton billet de ce matin ne manque pas de souffle épique, mon cher Rodo. Il faut le voir et se frotter les yeux pour accepter la réalité : les personnages du gouvernement, et de tout ce qui tourne autour, songageurs, naufrageurs, journaleurs, philosopheurs, politiqueurs, sont bien là délibérément pour détruire ce qui reste de notre pays. Sur ce qui fonctionne encore, tous forcent la note négative pour le dénigrer, pour lui ôter de force toute valeur. Quand la valeur est anéantie, alors on vend ou on donne au plus offrant. Il ne doit rien rester, ce sont les SOLDES avec leur cortège d'outrances,de ridicules, il faut que le citoyen se sente tout nu, à peine en slip au milieu d'un plateau de cinéma où tout se vend, tout s'achète, tout a un coût ou une valeur marchand, de la jeune vierge au paquebot en passant par l'air, l'eau et la pollution.

    De telles pratiques appellent la désespérance, la peur, le désarroi ? Très bien ! Pour une bouchée de brioche Monsanto les plaines et les montagnes seront offertes aux rapaces. Personne ne lèvera plus la tête pour défendre ce qui est notre bien commun, façonné par nos ancêtres et leurs longs efforts.

    Personne ? Non. Samedi j'espère bien que nous serons TRÈS nombreux, sur le périph' de Nantes, pour défendre comme d'habitude et même mieux encore l'opposition A L'AÉROPORT ET SON MONDE. Ce sera plus constructif que cette conférence des nazis dans la même ville de Nantes, projetée pour le 16.

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  3. Oh ! Songageurs ! Non, sondageurs ! Ce n'est pas mieux, c'est vrai.

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    1. Pour Vautier, mon copier/collé a mal fonctionné. Corrigé ! J'aime bien "songageurs"

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  4. Boulez.... je frissonne encore à ces accents qui resteront inoubliables. Au point que de 1992 à 1995 un disciple de Chéreau, Philippe Godefroid, avait osé monter la tétralogie sur 4 ans au théâtre Graslin de Nantes. La fille d'un de mes collègues y avait d'ailleurs participé en tant que figurante, la seule qui a couvert les 4 opéras. Tâche bien plus compliquée qu'on ne l'imagine, avec le devoir, par exemple, de se rouler par terre à la demande, le tout sur des indications toutes en allemand.

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  5. Merci Rodo ! Il n'est pas superflu de lire, dans ton superbe style, ce libelle de grande lucidité sur cette sinistre récup par l'État de notre émotion humaine collective de l'an dernier...

    Concernant Vautier, je rappelle le billet que je lui avais consacré le 20 janvier 2014 : « Vautier la caméra rouge – Afrique 1950. » IL Y A 2 ANS, déjà...

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    1. Précision, sur Vautier : C'est bien l'an dernier qu'il est mort, et un an avant que je lui avais consacré un billet, sur son premier film Afrique 1950, notamment...

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    2. Juste Rémi. Lien ajouté au pied de la bafouille.

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