Je vous l'annonce de suite : je déteste les célébrations !
Ça m'agace à un point qu'on n'imagine pas. Tout pareil que pour le rituel des adieux à la gare. Je trouve cela inutile
et désagréablement noueux. Non, ce que j'aime dans les gares, c'est les arrivées. Bienvenue en enfer !
Je déteste les célébrations. Tout minot, quand je matais les grandes personnes, viocs, assoupis, prosternés de toute nature, se livrer au salamalec à l'église ou dans les lieux
publics devant plus puissant que nous, ça me mettait dans une rogne
ingérable...
Plus
tard, ayant intégré certaines règles, acquises à coups de férule, voyant les gars de ma génération reproduire le même schéma - au final on ne fait que copier/coller ce qu'on nous inculque -, ça faisait déborder la boîte à rouscailler que c'était Fol-dram.
Quel monde, mais quel monde ! Pour
un oui, pour un n'importe quoi, forcément dramatique et
injuste, célébration ! De la mort du bébé phoque à la mue
de l'aiglon, victime prématurée d'une balle de fusil de chasse ;
du moineau au piaf le plus insignifiant, phagocyté par son prédateur naturel, célébration !
Fidèle
au rendez-vous des pleurnichards, mes amis de la loose,
comme disent ces sales capitalos, ont pris rendez-vous commémoratif
pour un déploiement massif de bannières, pour luter « contre l'oubli » et pour quelques revendications ponctuelles, en souvenir des ouvriers de tout bord défalqués pour nourrir grassement
les gangsters qui gouvernent le monde depuis la nuit des temps,
avant, pendant et longtemps après les grèves sanglantes du mois de
mai 1886 à Haymarket Square, Chicago. Comment
peut-on oublier que la racine sous les arpions c'est pas du muguet ?...
Marche
bitumesque, lâcher de mouchoir, ramassage du matos, deux ou trois
commentaires plus ou moins « impertinents » sur le « mal que
l'on nous fait », la « mal organisation de festivités »,
le « manque d'unité chez les exploités », chacun vantant le produit
dérivé de sa chapelle, probablement fabriqué par des ouvriers chinois ou indiens, pour, in fine, sans concertation formelle, date est prise
pour la prochaine commémoration, un massacre quelconque perpétré
par le haut gratin au nom de la patrie et de sa saloperie de morale, pas plus tard que la semaine suivante, tant le calendrier ne manque pas
d'atrocités à commémorer.
1er
mai ou pas, les célébrations, ça me gonfle !
Liens :
1er mai 1891
Le travail tue
Sous l'casque d'Erby
Liens :
1er mai 1891
Le travail tue
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillasseux. Temps mitigés.
RépondreSupprimerC'est en ordre dispersé (tiens, tiens) que les syndicats, ces machines à dévoyer, vont défiler aujourd'hui. CGT-FO contre Manu Valls, CFDT et UNSA sous le signe de l'Europe...
La routine.
Je n'adore pas plus les commémorations que quoi que soit, mais je respecte et entretient la mémoire d’événements importants, personnels ou collectifs, dont la mémoire ouvrière : la lutte de classes.
RépondreSupprimerJe suis en train de lire, de George Orwell (1903-50), « A ma guise ». Et à petites doses tant cela fourmille, pour moi, de divers sujets de réflexion ou de recherche. C'est le recueil d'articles, sorte de « bloc-notes » ou (aujourd'hui) de blog-perso, qu'il tint pendant les années noires (1943-47) dans la presse engagée londonienne... L'auteur de « Dans la dèche à Paris et à Londres »(1933), son premier témoignage, magnifique, est encore peu connu. Malgré l'immense « Hommage à la Catalogne » (1938). Puis il aura enfin un premier succès avec « La Ferme des Animaux » (1945), pour moi son meilleur ouvrage. Ce qui lui donnera d'ultimes forces (il est malade) pour achever en 1948 son « 1984 ». Il meurt, épuisé, en janvier 1950, sans soupçonner l'importance politique – toujours actuel – de ce « pavé »... : un gros caillou dans le brouillard des propagandes !
j'apprends que je suis borgne !
RépondreSupprimerTe plains pas. La légende veut qu'au pays des aveugles le borgne est roi !
SupprimerComme mémo, rassi ont .
RépondreSupprimerExcellent R.B
RépondreSupprimerTiens, moi aussi j'ai parlé de moineaux aujourd'hui, mais sur un ton quelque peu différent. J'avais donc oublié qu'on était le 1er mai... En tout cas, je confirme, travailler tue. Chaque jour, je me meurs.
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