Erby |
Le printemps s’annonce à grands pas.
Ça trompette à tout va chez les piafs. Un signe. Quelle fanfare ! L’aube est toute
bleue et l’œil mouline mille faisceaux orangés. Dans leurs fibrilles les organismes le
chantent et les corps sont à la cabriole : il n’y a pas de puissance sans
volonté, faut le voir pour le croire, le rêver pour le redécouvrir.
Ce vouloir incontournable, cette
volonté farouche, qu’on ne maîtrise pas, mais que nous pensons pouvoir dompter avec
insolence, comme on bride un animal sauvage, nous tient par la seule force de
sa vitalité, faisant feu de tout bois, quand l’hiver signe la capitulation.
Laissons-nous bercer par l’explosion
des rêves. Nous ne sommes que de la brindille de saison que le blizzard fouette,
que la chaleur réconforte. Du feuillage caduc qui miraculeusement renaît, la
lueur d’un doute, tête posée sur l’épaule des certitudes, ignorant tout de son
extraordinaire force fragile.
De concert avec la sève, le
printemps nous entraîne au-delà de ce que nous supposons n’être qu’un jour comme
un autre. Ça l’est et ça ne l’est pas, jeu de miroirs.
Même noir, ce jour a toujours un
lendemain, celui qui annonce l’aube qu’on attend avec impatience, graille
volage que les piafs déposent au hasard des jardins du bien et du mal pour que
chaque vie devienne cette graine régénératrice poussant différemment selon le
terreau où elle s’enfonce…
J’aime ces excès qui nous tiennent
au taquet et qui nous font espérer à des jours qui arrivent ou qui partent le bagage
plein de bonnes et de mauvaises choses. Le quoi frisant le n’importe quoi au bazar
des illuses, on s’y berce comme si de rien n’était. C’est que Dame nature a du
cortège pour l’accompagner. Comment oublier, en la célébrant, les mauvais jours passés et à venir ?...
Le comment du pourquoi des petites et des grandes choses de la vie. D'ici et d'ailleurs. Des fringues
à 50 000 boules de Fillon, du népotisme oligarchique, des Rolex de la haute à faire vivre plusieurs ménages pendant des mois, des bagnoles, des circuits d'argent, des manipulations
médiatiques, des dindons qu’on branle parce qu’ils ne peuvent plus faire la
chose normalement, des poules qui pondent 10 œufs par jour, les plumes dans l’édredon,
des chèvres qui deviennent chèvres à force d’être chèvres, sans savoir pourquoi
elles le sont. Ni pourquoi, nous humains, sommes devenus tout aussi chèvres !
Mais que nous soyons chèvres ou pas,
dindons ou poulaille, martin-pêcheur ou oiseleur-oiselé, comme disait Cocteau
dans « prairie légère », nous célébrons le
printemps, ou l’automne, ou la fin de l’hiver, ou l’arrivée de l’été !
Nous ferons de même l’année
prochaine, si Dame nature le veut bien et si l’homme n’a pas entre temps commis
une nouvelle folie.
Sous l’Casque
d’Erby
Le bonsoir aux caillardeuses et aux caillouteux. Comme on dit, pas d’heure pour les braves. La bonne lecture et la bonne soirée.
RépondreSupprimerSale époque les amis, mais qui sait ?
RépondreSupprimerPour être sale elle est sale, cette époque! Ce qui me rend zen, c'est que je sais ce que je ferai au premier et au second tour. Dans mon esprit c'est réglé!
SupprimerFabuleux texte sur la saison des explosions spermatiques... ;-)
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
Merci Dame Céleste. Un texte fait à l'arrache pourtant. Fallait que ça sorte. Le jardinage m'a bien aidé.
SupprimerAu printemps les bourgeons explosent !.... comme j'aimerais qu'il n'y ait pas qu'eux ! No comment et bonne nuit !
RépondreSupprimerTout pareil, René. A la bourre parce que je remets le jardin en état. Pitaing, les ronces! C'est de la vigne, le pinard en moins!
Supprimer"Au printemps, au printemps, au printemps !
RépondreSupprimerLe printemps, la bonne, émoi...
Robert Lamoureux, l'inventeur du sketch à ellipse ! Je m'en régale !
Supprimerahhh le printemps ! On se sent tout guillerets mais on n'oublie pas le monde de merde dans lequel on se débat
RépondreSupprimer(de Rem*)
RépondreSupprimer« Ils nous disent... nous répondons... » :
... un printemps espagnol, olé !!!...
http://www.bastamag.net/En-Espagne-une-nouvelle-cooperative-de-medias-independants-pour-le-changement
Lien en clair, Rémi. Longue vie à eux, longue vie à nous. Je croise les salsifis pour que cela dure longtemps... Chacun faisant ce qu'il peut, ce qu'il doit, à l'intérieur et à l'extérieur des "frontières", pour que la liberté d'opinion (et d'information) ne soit pas un vain mot dans un monde vain !
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