ERBY |
Le premier débat des candidats à la
présidentielle vient d’avoir lieu. Chaque postulant arborant son petit drapeau
aux trois couleurs, c’est à qui présentera sur la devanture le plus design de
ces tissus imprimés. Nous assistons assurément là à la grande friperie de la « république »
où le peuple est convié à faire lèche-vitrine.
Outre les drapeaux, agités comme des
confettis, les références aux grands hommes d’Hexagonie sont nombreuses et
personne ne s’en prive là encore. Parmi eux, outre Victor Hugo, bien sollicité,
Charles de Gaulle tient le haut du pavé. Une star, le Grand Charles. Rien de
tel que la poussière des absents pour créer des écrans de fumée. Certains candidats
souhaitant une nouvelle Constitution, voire même une VIème République – celle-ci
étant obsolète, fort monarchique et tout autant corrompue – ne se privant pas
de célébrer celui à la mesure de qui cette Vème qu’on veut biffer des tablettes
fut bâtie, n’étant plus à un paradoxe près, vont jusqu’à lui adresser de gros
poutous à travers ciel. C’est-y pas mignon !...
Par ces temps insalubres pour l’esprit,
je m’en vais en citer un de grand monsieur qui, en son temps – cela ne date pas
de la veille – avait abordé la question des élections et des électeurs avec une
acuité que les saisons ne démentent pas. Grand spécialiste du jeu de farces et
attrapes, Octave Mirbeau, c'est de lui qu'il s'agit, nous en donne la recette et aussi le remède :
La Grève des
électeurs
« Une chose m’étonne
prodigieusement — j’oserai dire qu’elle me stupéfie — c’est qu’à l’heure
scientifique où j’écris, après les innombrables. expériences, après les
scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme
ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal
irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses
affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou
de quelque chose. Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène
n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre
la raison? Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur
moderne? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet
incurable dément? Nous l’attendons. Je comprends qu’un escroc trouve toujours
des actionnaires, la Censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilettante, le
Constitutionnel des abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa
triomphale et rigide entrée dans une cité languedocienne; je comprends M. Chantavoine
s’obstinant à chercher des rimes; je comprends tout. Mais qu’un député, ou un
sénateur, ou un président de République, ou n’importe lequel, parmi tous les
étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit,
trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr improbable, qui vous
nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous
enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de
ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pied au
derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité,
cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites
jusqu’ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en
particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin! Il est bien entendu
que je parle ici de l’électeur averti, convaincu, de l’électeur théoricien, de
celui qui s’imagine, le pauvre diable, faire acte de citoyen libre, étaler sa
souveraineté, exprimer ses opinions, imposer — ô folie admirable et
déconcertante — des programmes politiques et des revendications sociales; et
non point de électeur « qui la connaît » et qui s’en moque, de celui qui ne
voit dans « les résultats de sa toute-puissance » qu’une rigolade à la
charcuterie monarchiste, ou une ribote au vin républicain. Sa souveraineté à
celui-là, c’est de se pocharder aux frais du suffrage universel. Il est dans le
vrai, car cela seul lui importe, et il n’a cure du reste. Il sait ce qu’il
fait. Mais les autres ? »…
Sous l’Casque
d’Erby
Le bonjour aux caillardeuses et aux caillouteux. Marre d'être heureux, pas vous ?
RépondreSupprimerSalut ô nordique-marin de notre appendice breton...
RépondreSupprimerOn ne peut que rigoler. L'électeur est avide d'électorer, surtout quand cela va l'enfoncer un peu plus. Kikady " Cépavraï" ?
Mélenchon cite Hugo.... En ce qui me concerne, de Hugo j'ai souvenir de cette merveilleuse sentence qui résume bien les politiques d'aujourd'hui :
RépondreSupprimer" Il réalisait parmi les hommes cette figure parfaite que le cercle réalise parmi les lignes géométriques. C'était un Zéro "
Débattez tous ! L'électeur reconnaitra le sien... Quoique !!!!!
Je ne connaissais pas cette haute définition du ZÉRO. ZÉRO est arrivéeee !
SupprimerJ'ai même pas regardé le débat ; pas blanc ; abstention...
RépondreSupprimerC'est aussi ma tentation et sans doute aussi ma décision finale...
SupprimerOnze à peler... ça en fait, des oranges !
RépondreSupprimerBio j'espère, les oranges, parce que celles-là m'ont l'air d'être transgéniques !
SupprimerPour les indécis votez asselineau
RépondreSupprimerBonjour cher Anonyme.
SupprimerLa claque pour Asselineau bat son plein... cet homme n'a à la bouche que l'article 50 d'un TUE que de fait le Peuple Français a rejeté dès le 29 mai 2005 : ce qui s'est passé ensuite est UN COUP D'ÉTAT PARLEMENTAIRE comparable à ce qui s'est passé le 10 juillet 1940. Il est nécessaire de considérer ces agissements comme nuls et non avenus, donc le traité de Lisbonne ne peut pas s'appliquer en France.
De plus, cet article 50 enferre la France dans un entrelacs de négociations qui peuvent durer deux ans : cent fois plus de temps que nécessaire pour permettre aux fonds vautours de dépecer notre pays et ne rien en laisser.
Si le peuple français veut s'en sortir, il doit frapper du poing sur la table, claquer la porte immédiatement de l'union européenne, bloquer les frontières aux activistes de Bruxelles, Londres et Washington et chasser ceux qui sont déjà là. Le Système a écrasé la Yougoslavie, l'Irak, la Libye et d'autres, mais ceux-là n'avaient pas la dissuasion nucléaire à leur disposition.
Vu, les pro-Asselineau ?