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Ces grands barbares peuvent être au pouvoir d'États ou organismes importants, plus souvent à celui de trusts du big-business, bien plus discret et important. Ils ont tous leurs armées d'experts, conseillers, espions, bureaucrates et technocrates high-tech... et bien entendu leurs armées-tout-court, à commencer par gardes du corps et gardes des palais, à continuer par tueurs professionnels, milices privées... Et si juteuses « armées nationales », qui ne sont le plus souvent que composantes de coalitions guerrières – dont l'Otan est désormais, de loin, la pire (ce qui ne signifie pas que des barbares genre Poutine soient à excuser, par exemple d'un nouvel assassinat politique hier).
Comme
toujours, les riches barbares se font la guerre, par exemple
financière. La paix est réservée aux pauvres civilisés qu'ils
oublient parfois d'envahir, loin dans les steppes de Mongolie, les
forêts d'Amazonie et autres zones peu accessibles, genre zadistes ou
activistes divers en réseaux sociaux in-ternet ou (mieux) in-vivo.
Plus divers autres rats de bibliothèque, science, aventure ou art...
Si
les barbares se font toujours la guerre pour le contrôle de
territoires à piller, il ne s'agit plus du seul pillage du cheptel
bovin ou humain (esclavage et concubines), mais de tout : tout,
du sous-sol au sol et espaces maritime et aérien. Plus manipulation
et contrôle de dociles cerveaux. Par big-trafic et big-magouille, y
compris religieuse, cette pire que toujours « boîte de
Pandore » à ouvrir pour manipuler et mieux brouiller les
cartes...
Tout
ce fric d'ultra-milliardaires, blanchi en paradis fiscaux, n'est pas
principalement destiné au train de vie luxueux (ce minimum vital va
de soi...), mais à CORROMPRE-DONC-RÉGNER.
S'ils
s'allient tactiquement, ce n'est jamais entre égaux. Mais contre
d'autres rivaux à bouffer, en attendant de se bouffer entre eux :
le marigot des crocodiles ne cesse de grouiller de luttes fratricides
pour le mâle dominant... provisoire. Voilà les « Maîtres du
Monde » : celui du seul FRIC.
*
« La
vraie vie, elle, est gratuite. Comme le soleil, l'air, l'eau, le
ramassage de bois mort, la cueillette des champignons des fleurs et
des baies sauvages... Et le sourire. Et le coup de main. Et la
culture des récits et des chants. Et... » - « Hé, papy,
tu dates de Mathusalem !... »
C'est
peut-être ainsi que m’interromprai, armée de sa tablette
magique-électronique, Petite Poucette
que décrit si bien le (pourtant) si vieux Michel Serres dans son
petit livre éponyme...
Vive
la jeunesse !: elle a raison de me rappeler que vivre avec son
temps c'est utiliser ses dernières technologies, ce que je ne fais
que partiellement (ordi et internet mais pas de portable, etc.).
Et
j'ai raison de l'informer que ces deniers-cris d'objets électroniques
ont besoin de métaux issus des « terres rares »,
exploités sans vergogne dans des pays pauvres par de riches
consortiums concurrents : entre la « Silicon Valley des
golden e-boys avant-gardistes du futur » et les atroces mises
en esclavage d'enfants (comme soldats ou mineurs) des guerres au
Congo, il y a un rapport : le cobalt et autres métaux rares du
Kivu, « scandale géologique de ressources minières »
selon David Van Reybrouck.
*
Cet
exemple de rareté géologique spécifique ouvre l'énorme thème de
l'épuisement très général de ressources naturelles que l'on
pensait encore inépuisable il y a un siècle : terre arable,
bois, charbon, fer, aluminium, maintenant pétrole, gaz et même eau
douce tendent à devenir rares, par excès de pillages et
gaspillages : On se bat désormais pour l'eau (celle du Nil
entre Éthiopie, Soudan, Égypte ; du Jourdain entre Israël,
Palestine et Jordanie, etc....). Et cela ne fera que s'aggraver !
La
« privaterie » comme le disent les portugais à propos de
la vente des services de l'eau (etc.) par l'État, supervisé par la
même Troïka qu'en Grèce, est un des pires aspects de cette guerre
du BIG-FRIC contre les intérêts sociaux. En Cisjordanie,
l'occupation militaro-économique d'Israël ajoute à la férocité
des intérêts privés : non seulement l'eau du Jourdain mais de
la nappe phréatique d'une belle agriculture millénaire est
détournée pour abreuver les citadins de Tel-Aviv et leurs
piscines... Et c'est pire encore à Gaza,
contrainte depuis 20 ans de ne plus avoir qu'un peu d'eau saumâtre...
ou d'acheter, très cher, de l'eau en bouteille made in Israël et
pompée en Palestine...
La
liaison fric/guerre/pétrole-gaz/pollution est trop évidente pour
être développée ici (Voir NOTE). Elle est surtout connue pour
l'énorme région Iran/Péninsule-Arabe/Proche-Orient, puisque depuis
un siècle, la quasi totalité des troubles et guerres de la région
(et au delà en Afghanistan...) est lié au pétrole. Elle est moins
connue mais aussi évidente en région
Caucase/Caspienne/Asie-Centrale, en régions africaines
(Nigeria/Guinée-Équatoriale/Angola, Libye/Algérie) et caraïbes
(Mexique, Vénézuela)...
On
sait moins qu'une nappe phréatique d'eau voisine toujours une nappe
de pétrole et que cette eau est gaspillée pour la production de
pétrole. C'est pire encore (eau importée d'ailleurs) pour la folie,
du point de vue géologique, d'exploitation de gaz de schistes et de
sables bitumineux...
Le
pompon de la folie dans le domaine reste ailleurs, dans deux
domaines : l'exploitation de l'or (légale ou pas) en bassin
amazonien, où le mercure employé empoisonne toute vie du cours
d'eau, et l'exploitation des centrales nucléaires qui ont tant
besoin d'eau de refroidissement : lorsque survient un accident
(Fukushima...), la radio-activité de l'eau empoisonne jusqu'à
l'océan !
*
Retour
au Kivu et à la jeune Poucette, aux enfants-d'internet et aux
enfants-esclaves. Ils sont de même humanité et le savent : Dès
qu'un enfant du Kivu peut échapper à l'enfer guerre/minerai et se
scolariser, il rêve ou accède au domaine de Poucette. Et dès que
celle-ci peut apprendre le sort de son contemporain du Kivu, elle
pleure de compassion et, mieux, peut politiser sa vie sociale...
De
génération en génération, ainsi se créent de nouvelles
consciences porteuses d'espoir et d'avenir.
Les
moyens de communication varient plus d'une époque à l'autre que
l'essentiel du message culturel : nous sommes fait de même
bois, avons les mêmes ennemis fait de fric. Nous vaincrons, car nous
nous aimons. Et, ensemble aimons la liberté, la joie d'inventer les
moyens de la gratuité de vivre : exit les
fous-terroristes-« légaux » du Dieu-Fric et leurs
sous-produits terroristes-« illégaux » fous-de Dieu !
NOTE
– Le livre le plus fouillé et important que je connaisse sur
l'impact environnemental (etc.) de la guerre du pétrole concerne la
première agression US en Irak (dite de « libération du
Koweit »). Signé Nicolas Skrotzky et sous le titre « Guerres– crimes écologiques », il fut édité par Sang de la Terre
en 1991, puis réédité en 2002 sous le titre « La Terre victimes
de guerres », mais ne figure plus chez l'éditeur (donc
indisponible en librairie). Il est disponible sur internet et ce lien
le présente sommairement.
Bonjour caillardeuses et caillardeux. Petite panne d'oreiller et des petites misères à formater et mettre en ligne ce très dense papier de Rémi qu'on peut résumer d'un trait : On se réveille ! Un mouton noir c'est peu pour b(r)outer le champ capitaliste hors de nos vies. Amen !
RépondreSupprimerLe bon dimanche à toutes et à tous.
Bon dimanche plus-vieux aux caillouteux de service !
SupprimerLe crobard d'Erby est pile-raccord avec le thème de mon billet : je ne sais, lediazec, si tu l'a choisie dans l'armoire à malices de l'ami René ou bien s'il est tout récent ?: en tout cas, il rappelle ce manifestant chinois qui, tout seul au milieu de l'avenue, put un moment arrêter une colonne de chars de l'armée "populaire"(!!) du PC Chinois, venant massacrer la foule de "moutons noirs" de la Place Tien Anmen...
RépondreSupprimerComme ce manifestant isolé, l'image d'en-tête que tu as choisie, lediazec, représente un seul mouton noir à contre-courant des blancs moutons blancs docile. A mon avis, ce manifestant pacifiste ou ce mouton noir n'est pas l'éternel "anar isolé" que les merdias nous présentent comme "exception qui confirme la règle" sans la déranger, cette règle de "l'ordre social = consomme et tais-toi"...
Ce non-conformiste ne saurait s'exprimer sans la force de se savoir porteur d'une immense aspiration populaire à la dignité de l'homme libre, harcelé à devoir se soumettre aux grands barbares du FRIC......
Pardon pour les fautes d’orthographe ci-dessus (je n'ai pris qu'un petit café). Plus important, ceci:
SupprimerL'illustration d'entête représente une machine à laver au centre du pré de pâturage, suggérant que le mouton noir va y passer pour devenir aussi blanc que les autres. C'est exactement l'image du "lavage de cerveau" fait par la propagande relayée par les merdias.
Mais alors pourquoi cela ne marche pas ?
Parce que, pollution et raréfaction de l'eau aidant, la machine à laver est en panne !
Et le pré de bonne pâture devient bouffe pleine de poisons chimiques... qui transforme(ra) les blancs moutons qui vont de gauche à droite en noirs moutons-enragés qui vont (iront) de droite à gauche !
Et à la fin on gagne : exit les barbares-bouchers !
Salut Rémi. Ce crobard date un peu. Je suis allé le piocher sur Ruminances. Il Illustrait une de mes nombreuses bafouilles là-bas. J'ai pensé qu'il collait parfaitement avec ton sujet...
SupprimerExcellente idée que de redonner à lire ton billet de juillet 2013, qui n'a pas pris une ride, je crois...
SupprimerDe même, toujours sur (feu) Ruminances, j'avais le 13 juin 2012 consacré un billet intitulé: " Crimes écologiques - Nicolas Skrotzky (un Nicolas peut en cacher un autre)" qui cite beaucoup cet auteur. Et c'est, hélas, toujours d'actualité... : je ne sais pas, Rodolphe, si tu peux mettre ici, en lien, cet article, ou bien s'il est passé à la trappe...
Lien de "crimes écologiques" sur Strotzky pioché sur Rumi et collé dans la Note de fin. Voilà.
SupprimerLe problème n’st pas le fric en lui même mais plutôt ceux qui en amassent le plus pour prendre le pouvoir
RépondreSupprimerhttp://lesmoutonsenrages.fr/2015/02/28/les-georgia-guide-stone/
bourk bourk ... comment sortir de ce monde mondialisé ???
RépondreSupprimerMerci pour la référence, je prends note.
RépondreSupprimerJe ne découvre que ce soir "de Dinde et d'escalope" en video du jour : bravo les doux-dingues d'artistes!!!
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