mardi 24 février 2015

« Je vous l'avais dit ! »

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Je suis de nature pessimiste, tout en développant une jovialité que je juge (qui de mieux que soi pour cela ?) positive, quand je ne me mets pas en fureur contre tout ce qui bouge… C'est sans doute cela le poids atavique. Cette croix qu'on porte en soi la vie durant comme la touffe de cheveux dans la garbure...
Hier soir, j'ai été alerté par le billet de Galadriel, « Les chiens sont lâchés », à propos de la Grèce, piquant une rogne à mon avis fondée à l'encontre de certains pisse-vinaigre, militants acharnés du « je vous l'avais dit ! », se réjouissant (déjà !) de l'échec de Syriza, la tête prise entre le marteau et l'enclume. Il n'y a pourtant pas là de quoi faire la java !…
Ah, ces pays et ces humains qu'on discrédite à grands coups d'enfumage médiatique pour le compte de quelques faucons déterminés à appliquer la politique de la terre brûlée. Qu'on ne s'y trompe pas, la « presse libre » n'existe pas, pas plus qu'il n'existe un jugement émancipé, expurgé des saletés qu'elle déverse dans nos cervelles par tous les canaux à disposition, de l'école au burlingue en sapin…
La belle machine à broyer que voilà s'est une nouvelle fois mise en route lâchant du smog vers la Grèce, présentant Syriza et les espoirs qu'elle incarne gangrenée par le « compromis et la division », parce que plus forte qu'elle, l'Europe et son ombre inséparable, les États-Unis, s'emploient à dégrader son image pour empêcher la manumission du peuple grec ou de tout autre cherchant à lui emboîter le pas. Le noyautage est tel qu'il n'est même plus besoin aux puissants, comme c'était l'habitude du temps du bal à papa, de téléphoner aux rédactions pour leur taper sur les doigts, celles-ci savent comment faire pour faire plaisir au gourou, puisque c'est souvent le supplétif du gourou, le politique pour ne pas le nommer, qui désigne le « patron » ! Quand le contenu d'un sujet s'avère dérangeant, la direction le range dans un placard et on passe au suivant, plus consensuel, le responsable vous expliquant, la main sur le cœur, qu'il n'est nullement question de censure, qu'ils sont plus Charlie qu'un Cavanna et un Siné réunis !
Les premières divisions se faisant jour entre membres de la même équipe gouvernementale en Grèce, à propos de contraintes dont nous n'ignorons pas le poids et le danger, voilà venu le temps du discrédit et de l'opprobre, en instillant de la neurotoxine à dose industrielle. Forcément qu'à force le gogo finit par tomber là où l'on veut qu'il s'écrabouille...
Alors ne rions pas de l'échec de Syriza, si échec il y a, car il serait aussi le nôtre. On aurait l'air fin, si à la fin, c'était vraiment la fin et non le début d'une délivrance, sachant bien que rien n'est hélas acquis d'avance en ce monde. Accordons à Syriza ce délai que nous avons par ailleurs donné à des gens qui ne le méritaient vraiment pas !


Sous l'casque d'Erby




7 commentaires:

  1. Bonjour aux caillardeuses et aux caillardeux. Et bien, moi aussi, je sais faire ouah-ouah !

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  2. Oui, j’ai aussi largement apprécié le coup de gueule de Galadriel. Il n’y a pas plus courageux que ce gouvernement Grec !

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  3. Réponses
    1. Salut Jean-Claude, ça va mieux ?... Six mois de soutien, bien sûr ! Ne serait-ce que pour montrer à cette Europe technocrate que les peupes veulent autre chose que du sous américain !

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  4. entendu Costa Gavras hier soir qui expliquait qu'il ne croyait pas à la réussite de Tsipras car tous les gouvernements d'Europe allaient faire en sorte que ça foire car c'est c'est l'intérêt des grands argentiers . Vous vous rendez compte si jamais ça marchait !!!

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    1. Le fait même d'en être à devoir soupirer, ce "...si jamais ça marchait!!!" est hélas significatif de la triste réalité des puissants (€ et $) coalisés, les salauds, non seulement contre Syrisa, mais contre nous tous, les peuples !
      Qu'un vieux lutteur comme Costa Gavras en arrive à avouer qu'il ne croit pas possible la réussite de Tsipras est sans doute justifié.
      Mais il ne s'agit pas de réussite ou pas d'un leader ou d'une organisation. Mais d'un mouvement, lui IRRESISTIBLE, d'essor de luttes sociales, grecques, européennes et au-delà... dont l'actuel combat de Syrisa est un grand signe... à soutenir!

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    2. Bonsoir. Il est évident que jouer la carte de l'échec ne mouille pas le canard dans la mare.

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