On
génère le mal pour vendre le remède. Ainsi va le monde. En 1968,
révoltée par le corset d'une monarchie déguisée en république,
la jeunesse gagnait la rue, colonisait le débat et ce fut un
printemps de feu dont l'histoire garde dans les tiroirs de quoi
alimenter un bon feu de cheminée par temps froids.
Bien
des années plus loin, ceux qui en 68 levaient le poing, lançaient
le pavé, brûlaient des bagnoles bien garées, partaient vers la
campagne pour taquiner les chèvres et développer les potagers, sont
devenus les prophètes du libéralisme qui pourrissent la vie à ceux qui
cherchent à mettre à l'endroit ce qu'ils ont si bien contribué à mettre à l'envers...
En
1989, deux événements se conjuguent pour faire gazouiller le piaf
sur la branche : la célébration de la chute du mur de Berlin et les manifs
d'étudiants place Tian'Ammen. Deux symboles de liberté contre des
univers concentrationnaires.
Aujourd'hui, l'Allemagne unifiée mange
des spécialités grecques à tous les repas, s'arsouille à
l'ouzo, tandis que la Chine s'ouvre au dogme libéral en gardant sa
muraille, des fois que des impudents aient dans l'idée d'exporter des idées subversives. Deux symboles dont celui d'un homme debout défiant un
char…
En 1999, par accident, par volonté, ou par
conviction, tout un peuple, ne sachant plus quel saint prier pour améliorer son quotidien, se
range derrière Hugo Chávez pour une révolution bolivarienne mal
perçue et sabotée, par qui ?… Là où il y a du pétrole… Chávez mort, Nicolás Maduro lui a succédé et fait tout pour continuer le boulot,
mais a bien du mal à contenir les assaillants poussés au train par
le « grand frère américain »…
En
2006, à
deux pas du Venezuela, en
Équateur, Rafael
Correa lance la « Revolucion ciudadana » qui cherche, au nez et à la barbe de tous les
vendus du monde, à
mettre en
œuvre le
« socialisme du XXIème siècle ». Il m'a semblé
entendre quelques solfériniens hexagonaux faire meueueuh au Palais
Bourbon, et des américains tapant
du poing sur le bureau ovale pour dire
no we can !…
Depuis,
les mouvements d'humeur n'ont pas cessés, les
guerres non plus. En Europe et dans le monde. Nous avons eu les insurrections arabes, les indignés en Espagne, les
2
000 campeurs devant la bourse de New-York, Syriza en Grèce, Podemos
en Espagne, l'Ukraine,
les
anti-islam et les pro-sionistes partout en Europe, 2 000
palestiniens zigouillés par Israël dans la bande de Gaza en une quinzaine, les
Occupy Central téléguidés par les ricains à
Hong-Kong, pour, ne riez pas c'est du sérieux, la démocratie en Chine, les irlandais qui manifestent contre la taxation de l'eau
courante,
les vacanciers qui ont échappé au pire avec les chutes de neige,
Mulliez qui fait du militantisme patronal chez les communistes et la
France qui ne décroche pas d'Oscar à Hollywood alors qu'elle fait
tout pour être agréable à l'Oncle Sam !...
Que nous manque-t-il pour enfin vivre en paix ?! Ben, le bon cocktail, pardi !
Que nous manque-t-il pour enfin vivre en paix ?! Ben, le bon cocktail, pardi !
Sous l'casque d'Erby
Bonjour caillardeuses et caillardeux. Ainsi va la vie, ainsi la vivons-nous ou en subissons les effets dévastateurs. Jusqu'à quand ?...
RépondreSupprimerJuste un détail... les soixante-huitards dont on parle aujourd'hui, ce sont les pourris. Et les autres ? Certes, la majorité est retraitée, mais a-t-elle baissé les bras ? Il semble bien qu'elle soit l'épine dorsale des vrais mouvements d'opposition aujourd'hui : mais ça ne se voit pas, parce que la doxa déferle et interdit toute contestation dans les merdias.
RépondreSupprimerLa question contenant la réponse, Jean-Claude, et bien, oui, je partage.
Supprimer@lediazec- Je plussoie à la remarque de babelouest sur 68 : je suis bien placé pour savoir que l'écrasante majorité des anonymes de l'époque ne sont pas devenus des pourris, mais ont ramés (et rament) dans la mouvance + ou - écolo-libertaire-artiste, etc. Ce qui comprend d'avoir des descendants au moins un peu mieux libérés des poncifs genre paternalisme-machiste-cocorico...
RépondreSupprimerTout ton brillant billet est d'ailleurs (comme souvent lorsque tu te risques à des généralités) suspect de trop de septicisme, derrière le ton sarcastique très alerte.
Ainsi, vers la fin, tu écris "Depuis, les mouvements d'humeur"(...) pour évoquer les divers mouvements sociaux incessants ! : c'est tout sauf des mouvements "d'humeur" !!! : et du coup, ça me met de mauvaise humeur contre toi, na!
Hum...Heurs...remuent. O... rage... heu. Raz de marre et las derrière nos écrans...Allons aux barricades !
RépondreSupprimerExcellent tour du monde.
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