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Tout le monde le pensait, quelques-uns le disaient, d'autres se taisaient, mais tous étaient unanimes : ce couple ne tiendrait pas ! Cette passion était une toquade. Un caprice intellectuel dont on parlerait plus tard avec amusement.
L'histoire de cette nouvelle et des deux autres (« Les campements » et « Confession d'un fumeur de tabac français ») donnent au livre de Roland Dubillard la folie à partir de laquelle l'auteur s'applique à détruire par l'absurde les règles bien établies d'un ordre dont la cohérence ne tient qu'à son bon vouloir.
Parce qu'il était à plat, qu'il avait besoin de repos. Parce que le hasard arrive parfois au bon moment. Pour des tas de raisons, ou pour une seule, ses pieds se posèrent là. L'échec de sa pièce, un drame poétique, « L'ampoule », l'ayant anéanti, l'espoir s'étant fait la malle, afin de lui éviter un naufrage définitif, son ami Gabon, artiste peintre ayant réussi une belle carrière de chauffagiste, l'invita à venir passer quelques jours dans sa maison de Normandie. Ce séjour était l'occasion de faire le point et de repartir de zéro avec quelques certitudes, sinon à quoi cela servirait de repartir de zéro ? Voilà un voeu qui m'a toujours laissé perplexe : « repartir de zéro ». Cela veut dire quoi ? Que l'expérience acquise précédemment ne sert à rien ? Que tous ces efforts sont juste bons à être annulés ? Est-ce parce que l'on met le kilométrage d'un compteur à zéro que le moteur devient aussi net qu'à sa sortie d'usine ? Ne nous égarons pas !
Parce qu'il était à plat, qu'il avait besoin de repos. Parce que le hasard arrive parfois au bon moment. Pour des tas de raisons, ou pour une seule, ses pieds se posèrent là. L'échec de sa pièce, un drame poétique, « L'ampoule », l'ayant anéanti, l'espoir s'étant fait la malle, afin de lui éviter un naufrage définitif, son ami Gabon, artiste peintre ayant réussi une belle carrière de chauffagiste, l'invita à venir passer quelques jours dans sa maison de Normandie. Ce séjour était l'occasion de faire le point et de repartir de zéro avec quelques certitudes, sinon à quoi cela servirait de repartir de zéro ? Voilà un voeu qui m'a toujours laissé perplexe : « repartir de zéro ». Cela veut dire quoi ? Que l'expérience acquise précédemment ne sert à rien ? Que tous ces efforts sont juste bons à être annulés ? Est-ce parce que l'on met le kilométrage d'un compteur à zéro que le moteur devient aussi net qu'à sa sortie d'usine ? Ne nous égarons pas !
C'est dans cet état d'esprit que notre héros croisa le regard d'Olga et ce fut un véritable coup de foudre. A l'époque (la nouvelle fut écrite en 1948), la campagne et les plages normandes portaient les traces de je ne sais combien de jours et de nuits d'une dévastation guerrière dont le seul bénéficiaire fut le capitalisme. De cela et de bien d'autres choses, les amoureux n'avaient pas conscience. La paix était revenue et les 30 glorieuses avaient des beaux jours devant elles. La seule chose qui comptait pour ces amants d'une espèce rare c'était la vie, de laisser couler le temps en sondant le miroir de leurs pupilles. Le héros de cette histoire pourrait aussi bien être l'auteur du livre ou l'artiste peintre ou le metteur en scène ou la très attentionnée Véronique... Vous suivez ? Tant mieux parce que moi j'ai eu comme un malaise à mettre de l'ordre dans ce magnifique fouillis. Le fait est qu'une des vaches du cheptel, une blanche avec des taches marron, Olga, toute petite et mignonnette avait accepté de poser pour Gabon. « Une génisse, disait Gabon, est une jeune vache n'ayant pas encore vêlé. » Question virginité, Gabon semblait connaître un rayon. Mais Olga ne semblait pas concernée par le sujet puisqu'elle n'était qu'une vache dite normande. Elle posait en broutant délicatement quelques touffes sauvages. Il ne lui manquait que la parole mais cela viendrait plus tard, se disait l'amoureux transi. L'amour est capable de tout, y compris de donner la parole à une vache.
Transpercé par le regard d'Olga, séduit par sa ligne, quelque chose de nouveau vint altérer les sens de notre héros. Il venait de découvrir le fil d'une passion désordonnée, comme le sont toutes les passions du reste. De ce désordre naquit une conviction : le besoin de vivre en couple. Pas facile, quand on habite en ville, de partager son duplex sous les toits avec une génisse... Mais il restait persuadé qu'il trouverait un moyen... Je vous laisse découvrir la suite de ce truculent morceau de poésie que la littérature offre à notre curiosité longtemps après éclosion.
Ces histoires, Roland Dubillard nous les présente comme un spectacle radiophonique tant l'écriture possède la musique du parlé. Ne vous méprenez pas cependant : il y a dans le contenu et dans son expression l'état de grâce et la virtuosité poétique d'un créateur littéraire. Comme si tombant sur le cahier, en s'ouvrant, les idées nous ouvraient un autre chemin. La petite touche psy insinuée dans l'ensemble apporte une fraîcheur indéfinissable à l'oeuvre d'un auteur singulier et un peu oublié.
La beauté de ce livre se résume à ces mots de l'auteur dans l'une des trois histoires : « Son poids est celui de la plume avec laquelle j'écris, je le soulève quand je la prends, et je la prends par plaisir. » Le plaisir que j'ai eu à sortir ce livre de l'étagère dans laquelle il était rangé, en haut, dans mon grenier.
La beauté de ce livre se résume à ces mots de l'auteur dans l'une des trois histoires : « Son poids est celui de la plume avec laquelle j'écris, je le soulève quand je la prends, et je la prends par plaisir. » Le plaisir que j'ai eu à sortir ce livre de l'étagère dans laquelle il était rangé, en haut, dans mon grenier.
Bonjour caillardeuses et caillardeux. Au déppart je voulais écrire un bidule définitif sur la corruption de l'esprit. Trop long, trop chiant, trop pontifiant, puis, le pouvoir de l'imaginaire aidant, de loin le pouvoir le plus absolu, je me suis laissé séduire par les ruminations d'Olga, mais surtout celles de son amoureux. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. La bonne journée à toutes et à tous. Ne manquez pas Camille dans la zyque du jour. Quant au Erby : aïe, aïe, aïe !
RépondreSupprimerLa gène hisse Olga .
RépondreSupprimerSalut les Zloootssss
RépondreSupprimerBelle intervention un peu vache, avec l'inimitable patte de notre Breton hispanique : au moins lui ne parle pas le français comme un Basque l'espagnol, comme dit l'expression, la vraie. Ce matin j'errais sur une fesse de bouc dodue, et je croulais d'horreur sous les interventions : pour certaines, j'eusse eu bien du mal à discerner la langue avec laquelle elles étaient censées avoir été écrites.
Enfin Rodolphe vint....
ah la vache!... tu nous sors là une bien audacieuse plume impondérable, c'est à dire à la fois légère comme la poésie d'un hymne à la liberté d'aimer, et plus lourde - convaincante - que les "salades savantes" de thèses ou discours pompeux sur l'air de "la-Liberté-mais..."
RépondreSupprimerDu haut de ton grenier, ce livre-plume t'est tombé dans les mains légèrement... mais, ô miracle du poète, l'agencement de ses mots a pris dans ta tête le beau poids de la belle Olga ! oh-là-là...
Le hasard "veut" que je viens d'entendre à la radio l'époustouflant Fellag, citant entre autres Coluche, Boris Vian, la pataphysique et son créateur Alfred Jarry... Il aurait pu tout aussi bien citer Roland Dubillard... : vive les audacieux logiciens de la créativité poétique... (dont bien sûr Lewis Carroll!)
SupprimerJ'adore Fellag !
SupprimerCadeau, superbe, via les Brinsd'herbes : Poème Afghan (XVème)
RépondreSupprimerAVIS !!!! Kateb Yacine, i heure 14-15 sur fr.inter !!!
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