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"... il nous tend un miroir impitoyable car ce que nous y
voyons, répété à l’envi, comme une mise en abîme, n’est
que le reflet de notre humanité infirme"...
Des réflexions intéressantes ce matin lors de mon tour de lecture sur le Web, en particulier celle-ci, saisie chez les « Moutons enragés », faisant écho à la réaction de Galadriel dans « Les brins d'herbes engagés », sous le titre « Fabrique d'un terroriste », en réponse à la colère et à la lassitude exprimées par Françoise, une blogueuse qui en a marre et qui explique le pourquoi de son ras-le-bol, ras-le-bol, dont nous avons tous, à des degrés plus ou moins importants, subi les turbulences. Comme c'est assez long, je vous propose un extrait avec liens. A chacun de juger s'il continue la lecture ou non. Pour ma part, j'ai tout lu, tout écouté :
Galadriel
Des réflexions intéressantes ce matin lors de mon tour de lecture sur le Web, en particulier celle-ci, saisie chez les « Moutons enragés », faisant écho à la réaction de Galadriel dans « Les brins d'herbes engagés », sous le titre « Fabrique d'un terroriste », en réponse à la colère et à la lassitude exprimées par Françoise, une blogueuse qui en a marre et qui explique le pourquoi de son ras-le-bol, ras-le-bol, dont nous avons tous, à des degrés plus ou moins importants, subi les turbulences. Comme c'est assez long, je vous propose un extrait avec liens. A chacun de juger s'il continue la lecture ou non. Pour ma part, j'ai tout lu, tout écouté :
Chère
Françoise,
Ô
combien je comprends ta révolte et ta décision d’envoyer tout
valser !
Qui
de ceux qui tiennent un blog d’information avec honneur (et oui, ce
vieux mot dit exactement ce que je veux dire) n’ont pas ces
pulsions régulières de colère mêlée de lassitude, cette
impression d’écrasement devant le flot sans pauses de violences,
de bêtises, de lâchetés, de paresses, d’irresponsabilités, de
complicités puantes, de perversités.. On pourrait en faire une
liste infinie.
Le
net existe, dans le pire et le meilleur. Telle une auberge espagnole,
on s’y repaît de ce que l’on est venu y chercher.
il
nous fait mal… il nous tend un miroir impitoyable car ce que nous y
voyons, répété à l’envi, comme une mise en abîme, n’est
que le reflet de notre humanité infirme.
L’histoire
bien que manipulée par les vainqueurs, nous renvoie depuis
longtemps, les mêmes interrogations, les mêmes images. Il suffit de
savoir lire entre les lignes. Sauf qu’il faut prendre le
temps d’y aller fouiller, et que cette société de l’immédiateté,
de la facilité, ne pousse guère à la lenteur que demande une
telle démarche.
Contrairement
à toi, je suis blanche, blanche de chez blanche, nordique même, de
mère en fille sur des générations.
Mais
comme toi, j’ai une tête, un corps dans lequel bat un cœur, des
membres, mon sang est rouge et je fais partie de la communauté
humaine.
Nos
pères ont fait tous deux l’Algérie mais avant, le mien avait fait
la campagne d’Italie puis l’Indochine. Lui aussi haïssait De
Gaulle. (Cet homme est juste un exemple, il ne fut ni pire ni
meilleur qu’une liste infinie de potentats dont la filiation
remonte à l’histoire de l’humanité).
Ce
père, petit garçon doux et sensible au dire de sa sœur,
qu’est-il devenu après avoir vécu tellement d’horreurs ?
Un homme traumatisé, dur, muet, enfermé, rigide, pétri de
peurs, qui rabâchait son regret d’avoir échappé à la
mort. Ce fut mon père et je lui ai pardonné d’avoir voulu par
force m’imposer sa détestation de la vie.
Que
déduire de son histoire ou de celle de ton père ? Que nos destins
tant individuels que collectifs nous modèlent tous et que nous
n’avons pas également les moyens pour les assumer.
Moi
aussi j’en ai bavé. Comme j’avais grandi sous une cloche de
plomb, dans une révolte intérieure qui n’avait fait que grandir,
j’ai voulu tout expérimenter de la vie.
Comme
tous les jours des milliards de semblables sur terre, il aurait
fallu vraiment 3 fois rien, un tout petit hasard au mauvais
moment pour que je bascule dans la dépression profonde, ou la
violence, ou la haine, le crime, la sectarisation spirituelle,
politique, la drogue, la prostitution, la mort.. Que sais-je ?
J’étais prête à tout. J’aurais pu aussi me replier, me
pétrifier, me dessécher, me déshumaniser, devenir aussi immobile,
dure et aiguë qu’une pierre.
Comment
ignorer que d’autres n’ont pas eu ma chance, ou peut-être n’ont
pas su, pas pu, ou pas voulu la voir parce que quand elle est passée
ils étaient tellement possédés par leur souffrance et leur révolte
ou étouffés dans leur enfermement du moment qu’ils n’y ont pas
cru...
Suite et liens complets
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Bonne idée de diffuser cela ici.... C’est tellement vrai et prégnant, du moins, pour moi !
RépondreSupprimerBonjour les caillasseux. Eh, oui, il n'y a pas que chez nous que cela arrive. La preuve. Mais (il y a toujours ce putain de mais masochiste qui nous cloue le bec) on s'accroche, comme le naufragé à sa planche pourrave !
RépondreSupprimerBonne lecture à tous. Et, surtout, bonne digestion, hein !
Oui, Martine, c'est une très bonne idée de relayer ici ce débat, nécessaire et amer, bien sûr sans fin, sur nos attitudes individuelles, nos révoltes et lassitudes face à ce monde absurde, selon les uns, ou bien plein d'absurdités possibles à dégager selon les autres (dont je suis)...
RépondreSupprimerJ'ai passé hier un long temps, moi aussi lediazec, à TOUT lire de ce très long message de Françoise...
Et la lettre ci-dessus est une excellente réponse, ou plutôt contribution au débat.
Pour moi, qui ai participé (même si ce fut très peu, j'en ai été, jeune civil, un témoin de terrain) à la guerre d'Algérie, ma "grille de lecture" des convulsions du monde actuel remonte à ce choc profond...
Palestine, Ukraine, Calais, Lampedusa, etc. mais aussi banlieues, dérisoires pantanlonades du PS et consorts, mais aussi racisme, repli sur soi, gue-guerre de tous contre tous, etc. : le "prisme" émotionnel de la guerre d'Algérie précède chez moi la compréhension plus objective.
C'est bien tout cela qui m'anime, encore actuellement, dans mon futur essai en chantier "Œuvrières &Œuvriers", dont je vous fournirais d'autres pages provisoires, à mon rythme incertain...