dimanche 6 juillet 2014

D'abord oser se passer du superflu...

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''Emprunter une voiture pour se déplacer (…) est évidemment une première stupidité ; qui aujourd'hui parvient, délibérément, à s'en passer est déjà sur la voie d'une critique de la vie aliénée'' écrit Pim, en aparté de son excellent billet ''De l’Autoroute'' du 26 juin 2014, blog Bipnemo. Je suis sur cette voie là, mais bien plus loin. Ce, depuis des lustres... et c'est pas fini !

*L'âge des cavernes ? Non !... Mais refus du ''culte à Dieu-Fric''*
-''Comment fais-tu, espèce de vieux sauvage, pour te passer de FRIGO, BAGNOLE, TÉLÉ !?''... -''Ben, ça ne me manque pas DU TOUT !... Et pour compléter le tableau, je me passe d'engins vidéo ou audio, me contente d'un bon électrophone de 55 ans d'âge pour passer mes chers 33 tours rayés. Me passe d'engins à laver-essorer-sécher-repasser. Mais ne me passe pas de logement en dur, ni d'eau-gaz-électricité, téléphone (fixe), ordinateur (''vieux'' de 3 ans), aspirateur (''jeune'' de 40 ans). Je me passe de récentes lunettes de myope depuis opération de la cataracte, mais pas de lunettes de lecture. Mais pas - pire - des graves troubles de santé de tant de vieillards de 76 ans (au 21° siècle comme aux autres !)... Le pire (très parfois le meilleur) m'est de devoir me passer de compagne. Sinon d'amitiés féminines, souvent bien chaleureuses - ce, depuis toujours d'ailleurs''. Je résume ici ma situation, intime mélange de contraintes et choix de vie. Tableau à compléter : j'ai beaucoup de livres, archives-photos et autres, qui encombrent trop mon 2-pièces. Et, sur mes 1.100€/mois, mon loyer est au second poste. AVEU : le 1° poste est ma gauloise d'addict, mon  SEUL LUXE!!...

*Poète du quotidien*
C'est d'abord ce que je souhaite et surtout encourage à tout un chacun-chacune autour de moi. Cette formule m'était venue pour titre du recueil de photos que je fis de ma compagne Cosette, victime du cancer il y a bientôt 30 ans, pour moi hier : son portrait surveille ma table de cuisine, petite pièce mais exposée plein sud et donc ma familière. Belle Cosette, accordéoniste pleine d'humour répétait : ''Cé-assé-d'êt-pauv-si-fo-encor-s'priver !''. Et se privait du superflu pour l'essentiel : la Liberté. Une école de vie, de gaieté, d'amour, qui m'a radicalement changé, à vie, Merci mon ŒUVRIERE !

*L'amour, la mort ... la géographie, la poésie !*
De façon abrupte et claire, je pense que nous sommes chacune et chacun intimement habité des deux pulsions si opposées de l'amour et la mort : ''Éros et Thanatos'' disent de savants intellectuels. Et que l'art, surtout la poésie et la musique, mais d'autres formes d'art - l'art graphique et l'art chorégraphique...- transcende cette tragique et magnifique condition humaine duelle. Cependant que la froide rationalité d'exactes équations scientifiques ont le plus grand mal à intégrer le monde sensible, qui est premier. Fondamental. Bon... je n'ai pas là inventé le fil à couper beurre, je sais !. Mais, comme la plupart des personnes ''chahutées'' par la vie, j'ai eu la chance de connaître la force, la beauté de l'amour humaine et subi l'épreuve de côtoyer la mort de n. proches. Celle de ma compagne chérie. Et bien avant, à 13 ans, celle de mon meilleur copain de jeu, innocente victime du ''terrorisme légal'' d'une armée impérialiste. Et survécu, aussi à un coma dû au paludisme, à 21 ans !
Dans ces épreuves, le réconfort m'est venu de quelques amis... et du refuge en poésie, musique et autres formes d'art, dont la photo. De l'effort personnel, aussi, de me cultiver ''au p'tit bonheur la chance'', mais avec appétit en ''sciences dures'' de la froide rationalité et ''sciences humaines'' surtout (socio, psycho-psy, histoire...), l'immense Géographie faisant lien entre sciences ''dures et molles''...
C'est ainsi que je tente de rejoindre aujourd'hui, l'œuvre si admirable du poète antillais Édouard Glissant, de 10 ans mon aîné, dont j'ai découvert il y a plus de 50 ans, par hasard, les premiers grands poèmes... : Déjà à l'époque - maintenant de façon plus maîtrisée -, c'est le genre d'homme à savoir faire lien entre  poésie et politique, non pas en pseudo-poème de propagande politicienne, mais en faisant lien entre lyrisme, sensibilité, et froide lucidité d'homme dans la cité, dans la brutale lutte des classes. Son poétique-politique concept ''Tout-monde'' est pour moi central. Bien plus inspirant que des blabla de géopoliticiens prétentieux, ''nez dans le guidon'' ou bien  propagandistes.

*la sobriété volontaire c'est chaque jour* 
Ou bien ''on a pas l'choix'', si, par exemple on est enfermé, en prison ou en camisole de force, éventuellement chimique... (ou addict, moi au tabac : modèle à ne pas suivre, merci !). Ou, plus souvent, et chaque jour, on a le choix, au moins relatif. Banalement, celui de dépenser son petit argent à ceci ou cela, pas les deux : choix de goût ou de conscience du piège commercial. Dualité du fameux ''hasard/nécessité'', voire ''occasion fait larron''. Moins banalement, on a le grand choix d'orientation de vie. Volontaire. Par étapes à peu près cohérentes, conscientes, radicales, rejetant le ''moule imposé''. Pour s'imposer son chemin de liberté, de créativité, et le proposer. Sur n.sujets très différents, selon chacun et chaque situation concrète. Et c'est toujours gai de s'inventer un truc à soi, un truc à partager, un truc du voisin convaincant. Bref de rejoindre un foisonnant courant d'anti-conformisme, souvent par son sentier original, chemin de traverse où rencontrer d'autres originaux, le plus souvent révoltés, instinctivement puis avec réflexion. Et ouverture sociale, fraternelle : ainsi se construit (avec hauts et bas de chacun) l'avenir !: le vrai, loin de la politicaillerie des élections ''démocratiques'' piégées, des partis, syndicats, lobbies, voire de beaucoup d'associations (suspectes de ne pas être aussi indépendantes que prétendues)... Parenthèse : ce n'est pas un ''quadra-bobo'' qui écrit cela, mais un septuagénaire qui a été plus de trente ans (chômages compris) prolétaire-salarié, et qui salue avec respect les luttes glorieuses de ses frères d'armes, hier à LIP ou récemment à FRALIB, (etc!). Luttes qui doivent leurs succès à leurs forces locales, et pas à l'étiquette syndicale... 
Rien qu'en France, d'innombrables activités locales bien vivantes relèvent de la sobriété volontaire  et de la décroissance. Je n'ai pas la place d'en dire plus, sinon que j'ai participé ou suivi localement bien des initiatives citoyennes, concernant par exemple ''jardins partagés'', ''zad du vélo'' ou réseau de monnaie de troc local, genre ''S.E.L.'' (acronyme faisant simplement allusion à la campagne gandhienne pour auto-produire le minéral sel, barrage à la honteuse ''gabelle'' du colon anglais). A connaître : l'aventureux mensuel ''La Décroissance'' (sous-titre Joie de vivre, emblème escargot )...

*Au Sud et au Nord : Lucidité et courage... Rêvons et Œuvrons !*
Beaucoup d'œuvrières et œuvriers s'activent à leurs expériences de vie ''différentes'' dans leurs chemins très locaux, apparemment sans lien avec le vaste monde. Mais tous (ou presque) savent que  ce lien existe : ''penser globalement, agir localement''. Même s'il ne s'agit par exemple pour chacun que de ne plus jeter nos résidus végétaux de cuisine qu'à l'utile compost collectif. Etc. etc. !

Source
''Le Sud'' hante ''Le Nord'' : la lutte de classes est-elle entre pauvres-du-sud et riches-du-nord ? La réalité est très cruellement pire. Celle d'une infime minorité d'odieusement trop riches, au Nord surtout, au Sud de plus en plus. Et d'une écrasante majorité d'odieusement trop pauvres, au Sud surtout, au Nord de plus en plus. A l'échelle mondiale ainsi unie, la corruption est l'arme première du règne des ''trop riches''. Sur les couches sociales intermédiaires, grands et petits bourgeois, plus miettes au prolétariat pour ''acheter la paix sociale'' (localement et en vain). Il n'y a plus d'argent ''propre et sale'', les mafieux sont en costard-cravate aux conseils d'administration des banques avec les ''honnêtes'' hommes d'affaires. Et leurs chers amis-guignols au ''pouvoir légal-car-démocratique''. Mais demain ces ''trop riches'' perdront tout, dont leurs pouvoir de régner sur les ''trop pauvres'', c'est là notre Grand'Œuvre en cours. Nous, œuvrières et œuvriers de partout. Nous, au Nord, sommes pauvres un peu plus ''riches'' que nos frères voisins ''trop pauvres'' (SDF, migrants...). Et nous leur tendons la main pour œuvrer avec nous : certains le font. Nous réussissons souvent diverses et libres expériences de ''vivre autrement'', si utiles dès à présent. Et, demain mieux sans doute. Dans toute refonte sociale, dont l'école. Libertaire. Afin que, sur toute la planète, nos enfants si naturellement créatifs s'épanouissent en libres œuvriers, au lieu du moule patriarcal si vicieux : ''Obéis-bosse-consomme''. Ta police veille : ''Y-a-rien-à-voir''.''Vote puis tais-toi : tu auras de ''zélés-zélus-dé-mo-cra-tik'' (tik comme tactique) qui te protégeront des méchants zétranges-zétrangers. NON : ''autrement-l'école'' !... Depuis plus d'un siècle se créent là belles expériences, maintenant au Sud comme au Nord. Elles sont restées marginales, seront centrales. Clef de l'avenir !


Sous l'casque d'Erby


29 commentaires:

  1. Ah ah Rem*, c'est du costaud dès le matin ! J'espère bien que nous nous verrons aujourd'hui.....

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  2. Merci, Rém, pour cette exposition de la toile de ton existence pose les bases d'une bonne discussion sur les choix de vie devant engrener un mouvement plus global et plus certain de "désamiantage" de la planète.
    Je comprends, me semble-t-il, ton souhait de "sobriété volontaire", mais reste un peu inquiet quand même que certains le traduisent par une injonction morale, comme semblent parfois en prendre le parti certains écolos, qui me font davantage penser à des héritiers spirituels de Luther qu'à des amoureux du bien-vivre. Se débarrasser des encombrantes facondes de l'incontinence marchande qui ne cesse de produire pour vendre, mais aimer le luxe qu'est la vie.
    Bien à toi, à ta lutte pour une vie inondée de poésie.

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    1. Pim! Je te réponds bien tard, excuses du retard - et merci de ta toute dernière phrase.
      Je reviens sur ton "inquiétude d'injonction morale à la Luther" de certains "écolos", tout à fait contraire, en effet à l’hédonisme du bien-vivre, donc d'amour... qui, à mon avis anime la saine écologie.
      Entre autres dérives à la Luther, j'ai vécu, quelques années il y bien 20-25 ans, des épisodes cocasses (et tristounets!) de l'époque dite "Verts Indépendants" (Waechter...) qui "ni droite ni gauche" a bien sûr viré au centre-droit politicard, dans les faits. De cette mouvance, je connais un conseiller municipal (de ma ville de St-Nazaire) qui fut élu sous ce label "Vert"... et a ensuite rejoint l'UMP...
      L'un de ses amis de la bande a viré à des bricoles de boutique propagandiste, le temps de perdre ses économies. On surnommait cette dérive de "Khmer-Vert" ou de "Témoin-de-Jehova-Vert", au choix...

      En face de la tendance droite-morale de Waechter, il y eut la saine prise de pouvoir du Parti Vert par des militants de gauche : période Dominique Voynet, dont on connaît la tragique-farce dérive opportuniste de "l'alliance tactique avec le PS" qui a mené l' aventure "EELV" au naufrage actuel.
      Nouvel arrivant à St-Nazaire, je fus, comme d'autres, contrait de choisir. Mais, choisissant contre le sous-marin (voir plus loin), je ne me fis pas, cette fois, le routard-poète de la branche triomphante "Les Verts-de-gauche". La poésie est LIBRE...et politique dans le sens le plus vrai, de la vie quotidienne concrète. Voici quelque détails :

      J'étais (il y a 22 ans?) seule cheville ouvrière d'un canard local écolo et, trop poète, me suis fait rouler par cette mouvance Waechter qui, en sous-marin, pilotait l'aventure. Après un an de boulot scabreux, la 1° vraie Feuille-de-Choux est enfin sortie, sous le beau titre de "Chemin de Traverse", thème sur le quel je consacrais un long poème écolo, occupant la dernière page entière... L'essentiel du dossier était consacré aux problèmes d’environnement-empoisonnements de l'estuaire de la Loire.
      Ce dossier reste utile (même si c'est pire aujourd'hui!), mais il n'y eut pas de n°2 : Je claquais la porte de "MONSIEUR le directeur de publication" qui ne me trouva pas de successeur. Car le sous-marin de ma feuille-de-choux émergea, à l'occasion d'élections parlementaires où DEUX mouvances Vert s'affrontaient publiquement "Waechter" et "Politiques".
      On connaît les suites... Il paraît que le vieux Waechter, l'opportuniste de droite, est actuellement adhérent d'EELV, celui des opportunistes de gauche : il est vrai que la différence d'entre centre-droit et centre-gauche a l'épaisseur d'une feuille de "clop de H". L'essentiel étant le marais propice aux doux crocodiles ... verts !

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  3. ah la la, je pense tout pareil :-)

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    1. sinon il y a aussi ce mensuel sympathique, auquel j'ai été abonnée un temps : Silence (http://www.revuesilence.net/)

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    2. Oui, "Silence" me fut un temps un courageux outil d'information-réflexion bien utile... Merci de ce rappel, je vais y aller voir, grâce à ton lien, merci Elly Chris !

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  4. Bonjour les caillasseux. Le temps vire à la clémence, à la démence allais-je écrire, allez savoir pourquoi.
    Une pensée pour Cosette que j'aie croisé sur une île bretonne, cela va faire plus de trente ans maintenant... Sinon, je suis prêt à me passer de tout, à commencer par ces gougnafiers de dirigeants planétaires qui entortillent à la chaîne autant d'esclaves qu'elle possède d'anneaux. Nous n'avons pas fini, sauf quelques rares exceptions, de nous faire enrouler !
    Dans la même ligne de réflexion chez les brins d'herbes engagés Parole d’amour : Nous sommes tous soeurs et frères d’éternité
    Superbe le Erby du jour !

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  5. Bonjour les amis, merci de vos 1°commentaires. Je suis à la bourre, la petite famille de mon fils Étienne st déjà en route vers chez moi, puis m'emmène à NDDL... Je n'aurai donc pas le temps de + commenter, avant ce soir ou demain !

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    1. Juste avant l'arrivée de "la bande à Christelle" (ma belle belle-fille) je signale l'article du jour de Erwan, "les Cénobites tranquilles" sur Anna Mahé, instit-anar, qui comlplète l'illustration de ma conclusion sur l'école libertaire !...
      ... que mes petits-fils de la bande vont rejoindre en septembre !!

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    2. Bonne journée à NDDL. Buvez un coup à ma santé

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  6. Bon , il faut l’ avouer, l’humain est plus enclin à se bouger qu’en il est contraint par quelques circonstances....Aussi pour devenir actif de la décroissance, la pauvreté aide bien !
    L’aménagement reste couteux . L’eau dans certains coins ce n’est pas un problème, le chauffage au bois non plus, l’électricité là ça devint dure...En ville c’est mort ! Pas moyen de récupérer l’eau et de se chauffer aux palettes jetées par les multinationales... l’électricité à moins d’avoir les moyens d’ acheter une bonne éolienne et de la faire installer , adieu internet et la machine à laver . Qui dit électricité dit le nucléaire, beurk !!!! M^eme celui là se sert du nucléaire ....
    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/07/05/il-vit-comme-un-vrai-hobbit-photos-video/

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    1. génial
      http://www.wikistrike.com/2014/07/coup-de-poker-russe-rendre-l-energie-electrique-gratuite-et-pour-tout-les-pays.html

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  7. très beau texte à la fois émouvant et plein de vigueur ! Salut à tous les caillasseux

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  8. Bonsoir à tous. Débordé, je suis. Vrai de vrai ! Bicause chantier lointain. Je m'apprête...
    J'ignore si, en plus de mes articulations endolories, ma rate dilatée, mon zygomatique anesthésié, mon œdème facial prenant le pas sur mon profil effilé comme une lame de couteau, mes tempes ruisselantes, le cigalon stridulant que je suis trouvera le temps de balancer du curatif chez les compulsifs de l'optimisme débordant. Ce qui me fout passablement la chtouille ! Mais comme le monde s'est fait sans moi et perdurera bien après moi, avouez qu'il ne s'agit que d'un mal relatif. Donc, passager !...
    Mais, je me rassure, en vous disant à TRÈS BIENTÔT !

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    1. Au Venezuela, quand on commente le Mondial au Brésil, on ne lésine pas les balconnets. Un ballon c'est beau, mais deux ballons, il y a toujours un qui fait lucarne !

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  9. De retour de NDDL - séjour de 6-7h, plein de "ouvrir zieux et zoneilles", rire, bavarder, bisouter, même aider à des broutilles... - je n'en dis pas plus : j'ai pratiquement OUBLIÉ de manger... depuis 14h !
    Je crois que, à moins que cet article soit encore présent demain, je ferai plutôt un nouveau billet , "d'humeur vagabonde", sur " mon NDDL du 6 juillet 2014", comme d'autres ont fait leur récit de Austerlitz ou... Waterloo!!!

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  10. Bonjour les caillasseux. Comme je l'écrivais hier un peu plus haut, ma présence sur le blog va être altérée pour cause de déplacement. J'ignore si j'aurais la connexion net là où je vais, ni si j'aurais le temps de bafouiller quelque bidule... En attendant, lisez ou relisez le bel article de Rémi.
    A toute.

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  11. « Nous sommes tous beaux-gentils » chantait avant-hier l'ironique Jean Yann, dans la foulée de « l'An 01 » et compagnie... : c'était un peu cela que revivait hier (entre 13 et 21h) un p'tit vieux, en chaise roulante dans la bouillasse (entre autres) des prairies NDDL. Mais c'était de plus en plus sous un ciel dégagé, orné de cerfs-volants, dans une ambiance festive de rires et parlotes : nous vivions, et par X milliers, une autre page concrète de bien belle utopie...
    J'étais là, sans âge : je fis même semblant de courir, un instant, après les jupons d'une clown-Bécassine, armée d'une ombrelle-parapluie multicolore, se battant ainsi avec ma canne de boiteux !. Nous nous sommes croisés là, en « totale-impro », entre le grand espace-jeux des enfants et la très petite librairie libertaire. Cernés de panneaux concernant bien sûr les « Grands-Projets-Inutiles »... Dont celui d'un cauchemar d'aéroport bétonné dans si belle nature de landes et forêts d'Arcoat armoricaine se souvenant avoir été de mythique Brocéliande...
    Un peu plus loin, immense variété de stands variés, militants ou de pause galettes-crèpes-cafés-sodas ou bières-vins, dont « cuvées NDDL » (non certifiées sinon par solidarité). Plus loin encore, d'autres bien vastes espaces plantés de grands chapiteaux pour n-conférences-débats et intermèdes ludiques. Tantôt poussant mon char-à-roulette en guise d'appui, tantôt véhiculé par fils, belle-fille ou autre pote, j'ai pu brièvement participer à l'un de ces débats. C'était sur le thème du changement climatique. Et j'ai revu avec plaisir un Hervé Kempf, maintenant si actif sur le site « Reporterre » : je l'ai connu il y a 3 ans où, encore au journal « Le Monde », il était donc cul-entre-deux-chaises lors d'un grand-beau débat à St-Nazaire, sur NDDL-etc....
    Plus loin encore, m'a-t'on-dit, « Grande-scène pour beaux troubadours-solidaires ». Entre autres, samedi 5 Miossec et Sanseverino et, dimanche 6, Minvielle, IMG, Têtes Raides, Féloche... : Du site de l'espace-jeux où je fus à partir de 19h, la sono nous a donné à écouter Têtes Raides à peu près au moment où le plus grand cerf volant à soulevé en plein soleil une toile portant immense logo « Aéroport NDDL NON » !
    Voilà un très bref résumé de ma première visite à NDDL, bien tardive pour un si motivé de la cause... Que je n'ai pas fini de soutenir, puisque nous n'avons toujours obtenu l'essentiel : « L'ABANDON, c'est MAINNTENANT ! »...
    post-scriptum : je reçois par courriel 3 dossiers-photos, de mon fils Étienne, de l'ami nazairien GG, et de Jean-Jacques (Couleurs d'Aencre) !!! : je ne l'ai pas encore ouverts !! L'avenir est ouvert...j'y vais !

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  12. Beau texte qui - je l'avoue - m'a touché. Je m'sens un peu plus bourgeois dans mon environnement immédiat, mais beaucoup de ce qui m'entoure je l'ai créé de mes mains et il me fallait un peu plus de matos qu'une pioche et une brouette. Mon ordi a un an de moins et c'est un "mac de riche" mais je l'ai acheté d'occase. Croître, décroître, ce qui compte dans tout ça aussi c'est que ce soit un choix personnel et non une situation imposée par un environnement pourri ou un crédo judéo-chrétien quelconque. D'accord pour protéger l'environnement en ne consommant pas comme un sagouin, pas du tout d'accord pour payer, à la place des autres, pour un quelconque "pêché originel".
    Globalement, je crois qu'on est sur une même longueur d'ondes, bien d'autres preuves écrites en témoignent !
    Oui beau texte vraiment, le but est atteint puisqu'on s'interroge et qu'on ne culpabilise pas... Dans les journaux qui "positivent" il y a aussi "l'âge de faire" que l'on ne se procure que par abonnement. Et puis la rencontre avec d'autres, beaucoup d'autres, de tous les horizons, pourvu que ce ne soient pas des cons qui ont déjà tout vu !

    bonne continuation, et foutez nous par terre ce putain de projet pourri d'aéroport. V'là ty pas quy nous ont collé un macdo à un kilomètre de la maison... Une insulte personnelle.

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    1. Merci, "la Feuille charbinoise" (Oncle Paul, je présume...?), de ton avis positif sur ce texte et surtout de tes ajouts d'infos...
      Je rebondis sur "l'insulte personnelle" que te fait la présence d'un voisin encombrant, nuisible et inutile : un macdo!!
      Ayant été plusieurs fois à Millau (famille...), j'ai constaté et l'on m'a expliqué que le macdo local marche fort bien... entre autres grâce à la spectaculaire "pub" faite en son temps (d'établissement du truc-bouffe) du pseudo "démontage militant écolo" de l'équipe à José-Beauvais-les-moustaches...
      Bref, y a encore bien du boulot : il ne faut cesser d'enfoncer les portes, même "ouvertes" : elles se referment d'elles-même, sous le commandement de Dieu-Fric : "Consomme et tais-toi"...

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  13. Merci pour la narration de ce joli itinéraire de vie. :)
    http://www.youtube.com/watch?v=WyOJ-A5iv5I

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  14. En plus du courage et de la lucidité, j'ajouterais l'humilité. :)

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  15. J'ai enfin un exemplaire de "ZAD PARTOUT", sous titre "zone à défendre à Notre Dame Des Landes - textes et images".
    L'éditeur est l'INSOMNIAQUE, qui assume être aussi le rédacteur. Format 15x24, 142 pages bien foutues et fournies, prix 15€ : à obtenir, et c'est pas triste!!...

    Ce bel ouvrage recueille l'essentiel des écrits et photos des "zadistes" depuis le début de la lutte de terrain jusque début 2013, puisqu'il a paru en avril 2013... Pour une raison qui m'échappe (distributeur?)... il n'est ici disponible en librairies que depuis peu !!
    Je pensais l'acquérir à NDDl, mais, bizarrement, on semblait l'ignorer...
    De toute façon, le bizarre fait partie de la philosophie générale que j'ai perçu sur place : cela est sans doute un parfum de LIBERTÉ créatrice réelle foisonnante, à l'image de la foisonnante nature. Nous, "civilisés-rationalisés-aliénés" en avions perdu le parfum : ce petit livre (je n'ai fait que le parcourir!) en donne un très bel aperçu... vers l'avenir !
    J'en dirai plus après lecture...

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    1. Extrait de « ZAD PARTOUT », page 5 :
      « (Pour Vinci) il s'agissait de se faire du fric aux dépends des fonds publics et, plus largement, de proclamer l'indispensable puissance d'une multinationale, au nom de la saine Croissance et du fétichique Progrès.
      Quant aux desseins de l'élite technocratique, qui fait en France la pluie et le beau temps, ils sont si ténébreux et si calamiteux, qu'il faudrait des téraoctets pour décrire sa sociopathie meurtrière, sa passion morbide pour la domestication, son rationalisme poussé jusqu'à l'aberration, sa phobie du vivant et son absolu mépris des pauvres. Il suffira de rappeler que les habitants de la France lui doivent, outre les horreurs de l'urbanisme contemporain, la prolifération des centrales nucléaires. »

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  16. Là-dessus, à la fin du mois ou presque. Salut !

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  17. Salut les cailloux !

    ça manque les articles mordants, j'espère pouvoir lire toute l'équipe bientôt :-)

    En attendant, je vous propose un lien vers un jeune chercheur breton, je pense que ça peut vous intéresser et peut-être même avez-vous des témoignages à lui apporter (je pense à Rem* notamment) : http://enklask.hypotheses.org/a-propos

    Bonne journée et à+

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    1. Merci, Elly Chris d'avoir pensé à moi à propos de ce chercheur d'archives de la période 1914-1940 en Bretagne. J'ai été voir. J'y ai beaucoup à apprendre (si j'en ai le temps!) mais pas à y apporter: mon père, le sien et d'autres ancêtres familiaux avaient déserté la Bretagne depuis environ le début du règne de Louis 16... et c'est moi, volontairement, qui me suis refait breton, les anciens ayant même renié leurs racines...
      N'ayant connu la France qu'à 9 ans (petite enfance en Égypte), c'était en campagne charentaise. Et j'ai fort témoignage en souvenir d'un pauvre petit métayer, ex-poilu de 14-18, gravement gazé... Il me racontait, très essoufflé, les horreurs des tranchées, m'affirmait que la guerre 39-45 n'était RIEN à côté de 14-18... Paix à son âme !

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    2. Je rajoute que, demain en principe, il y a du nouveau sur le blog. Hélas sur un sujet d'affreuse actualité guerrière : GAZA !...

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