dimanche 2 février 2025

Les aiguilles du temps

Au pied des crêtes chevelues, 
Où serpente l’esprit des choses vues, 
Des choses sues. Des choses ignorées, 
M art'IN
Une graine patiente et vulnérable,
Sommeille dans le silence des tiroirs.
Son attente peut durer des jours, des mois.
Des années avant d’éclore et s'épanouir.
Si tout va bien pour elle. Sinon…
La terre gardera à jamais le secret de ses promesses, 
Le remous complexe de ses élans.
Je sais… Je suis… La pensée submergée…
Je suis le néant d’une portion imaginée.
Microparticule agitée par le fantôme des idées.
C’était hier. Ou il y a des années.
Le quand et l’endroit n’ont pas de planète où loger.
À nous prendre pour Dieu, on finit par faire du miracle
La nourriture du diable.
Pouvons-nous, comme on le fait de jour en jour,
De siècle en siècle,
Rendre responsable de la folie le dernier venu ?
Des ravines creusées par des larmes chagrines,
Tracent des voies en dedans et en dehors.
Le monde file son train d’enfer.
Des hommes jouent avec les aiguilles d’avant les temps.
Dans le soleil tombant des crépuscules incendiés.
Des ombres mouvantes font des ricochets,
Sur l’eau indifférente des lacs confinés.

Sous l’Casque d’Erby


16 commentaires:

  1. Le bonjour aux Dames et aux messieurs. Pour quitter les ornières, le temps de reprendre son souffle, un brin de poésie m'a semblé aller de soi. Pour ceux qui le veulent. Les autres, peuvent passer leur chemin. Le bon dimanche.

    RépondreSupprimer
  2. Réponse du berger à la bergère

    ON NE RIGOLE PAS AVEC LES MOUTONS


    O grand-père, ô vieux temps, suspends juste un instant
    Ton aiguille qui court, et défie l'ouragan,
    Puis se pose en secret, au détour d'un chemin,
    Pour voir passer, tout bêlant, un troupeau en chagrin.

    La bergère est partie avec un gai luron
    Qui a des idées folles, se moque des moutons
    Des brebis, des agneaux et de la laine à tondre
    Mais un très vieux bélier sur le rustre va fondre !

    JCC

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Jean-Claude, sublime passe du berger à la bergère ! Tout le monde n'a pas ce talent, n'est-ce pas ?

      Supprimer
    2. Comme tu dis Rod: sublime passe du berger à la bergère ! Mérite une superbe musique pour la chanter !

      Supprimer
  3. Coucou chers vous,
    J'ai retrouvé sur petit papier gribouillé ces mots inspirés il y a fort longtemps par Christian Bobin…Çà me fait plaisir de les poser ici à l'ombre des vôtres que j' ♥♥♥...

    Funambule du temps qui passe, enfilé sur silence,
    Du temps mis en collier, de perles de rosée à ronde d'heures,
    Vous le magicien du rien du tout, vous lissez nos âmes froissées,
    Vous le diseur de l'indicible, de l'invisible au cœur,
    Au cœur de l'étrange de la vie…
    Merci.
    Oma

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Oma. Merci pour ce bout de Christian Bobin que tu aimes beaucoup. Ta bibliothèque abrite, sinon tout de sa production, le presque tout. J’aime son esprit humble et quasiment « anonyme » qui lui donne l’apparence d’un auteur « confidentiel », malgré de très nombreux admirateurs. Ce n’est pas difficile : ceux qui le lisent, l’aiment. Un trait de caractère réservé, signe de grandeur, dont devraient s'inspirer certains forumeurs et autres intervenants du débat public, dont la « science » n’est que complexe d'infériorité. La Bise.

      Supprimer
    2. J'ai gardé cette pensée de lui, qui m'est particulièrement attachée :
      " « Ces gens dont l'âme et la chair sont blessées ont une grandeur que n'auront jamais ceux qui portent leur vie en triomphe ».
      Christian Bobin

      Supprimer
  4. Bravo, Oma, davoir retrouvé ce papier de Christian Bobin ! Ainsi le trépied a trois pieds bien stables, surtout le premier et le troisième....
    Bonne semaine vrrroooooom !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oma n'y connait rien aux pieds de de la poésie, elle pose comme çà vient ;-) ...
      Très inspirant le Christian Bobin... Mais j'avoue que captivée par l' actualité depuis tous ces derniers bouleversements, à regrets je ne peux tenir ma promesse de relecture de tous mes livres aimés... Merci pour la leçon de "rythmique poétique" cher talentueux JC...

      Supprimer
  5. Bonjour toujours et sans connexion à domicile .
    et merci d'avoir lister mes blogs dans votre salon de l'info-autrement-et-en-continu.
    Je vous propose, cependant , pour le moment de dé-lister ce deux blogs .
    Je vais quitter l'actu et l'aide à la bonne santé des lecteurs ... pour dénoncer une situation personnelle et voir si cela peut m'aider (un peu) à trouver un fil d'Ariane.

    " Mon âge à des nausées, et tout au bout de moi, j'ai mal à l'écriture "
    Je ne sais plus qui a écrit cela .
    C'est l'état morose qui me fait reprendre le collier de l'exposition/dénonciation , et cela pourrait être
    périlleux , voire dangereux.
    Je vous suis et je vous lis tous avec intérêt
    Portez-vous bien

    RépondreSupprimer
  6. "listé "naturellement

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Lez. Je vois que ça ne tourne pas dans le bon sens. Je compatis. J'espère que tu tiendras bon la barre, matelot ! Tout finit par passer… Tu dis bien décrocher tes deux sites du Bric-à-blogs, en attendant mieux. C'est bien ça ? Le bon courage !

      Supprimer
    2. Nous traversons une époque terrible. L'inversion des valeurs est le plat quotidien. La méchanceté le dispute à l'horreur !

      Supprimer
    3. La question : "c'est bien ça?" me fait toujours penser au dessin de Voutch avec un dialogue de 2 berniques . Une bernique adulte accrochée à son rocher et la bulle au-dessus qui lui fait dire " tu veux être pianiste de jazz ? C'est bien ça? " et la bernique ado qui répond " oui, c'est bien ça"

      Supprimer
  7. Je ne sais de qui, mais tant vraie et partagée sa réflexion !

    « La terre se couvre d’une nouvelle race d’hommes à la fois instruits et analphabètes, maitrisant les ordinateurs et ne comprenant plus riens aux âmes, oubliant même ce qu’un tel mot a pu jadis désigner. Quand quelque chose de la vie les atteint malgré tout, un deuil ou une rupture, ces gens sont plus démunis que des nouveaux nés. Il leur faudrait parler une langue qui n’a plus cours, autrement plus fine que le patois informatique ».
    Oma

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En un sens (oui, en un sens), mes enfants ont pu assez tôt connaître des choses terribles : ils en seraient plus forts maintenant en cas de nouveau malheur. De plus, comme le malheur rapproche, il n'y a pas de coupure générationnelle aussi brutale.
      Cependant, ne pas connaître des difficultés trop tôt aide à passer l'adolescence avec pour unique souci ses ennuis propres.
      Bonne journée les cailloux !
      JC

      Supprimer