Peut-être même aujourd’hui, qui sait ?
Quand le ciel crachait des wagons d’incertitudes
Que le hasard maraudait un refuge
Que l’humain dansait avec rien, broutait n’importe quoi,
Guettant le danger, mourant d’un coup de croc,
D’un coup de froid, d’un coup de chaud,
La tête enfoncée dans les ténèbres, la boue dans le cerveau.
Quand il mourait d’un coup de bâton donné à la volée
Parce qu’on ne nourrissait que haine et terreur
Armé de breloques, de grigris, d’un néant qui faisait peur
Auscultant le repli d’on ne sait quel improbable bonheur
A coups de douleurs, la lumière vint éclairer le sort.
Le ciel grimaçant, suppliant des faveurs
Parce qu’une onde poétique l’avait saisi
Que l’esprit l’avait dégrossi
Poli et dépoli avec les rides d’un cri
Parce qu’il s’est dit…
Pas plus tard que hier
Pas plus tard qu’aujourd’hui
Que tout à l’heure et sans doute demain
Qui connaît l’instant où la vie vient ?
Qui sait l’endroit où elle prend le dernier train ?
Parce que nous n’avons pas fini de rêver
Parce que brouter n’est pas manger
Parce que guetter sa proie au point d’eau
Quand on est humain
N’est ni noble ni bon
Parce que sentir l'odeur, suivre la trace
Entendre le souffle effrayé de l'animal pourchassé
Victime et prédateur ne trouvant pas de mots
Pour danser autre chose qu’un chant de mort
Plus de vie. Plus d’amour. Plus d’envies…
Plus de nuages à partager
Plus de couleurs
Plus de ciel ou des paysages à espérer
Parce que ruine, misère, colère
Dansent je ne sais quelle onde macabre
Dans le royaume de la cupidité et de l’injustice
Silence ! Quelqu’un approche
Un bruit se propage. Perce les pages
Un oeil s’ouvre sur l’aurore
Dans le cauchemar des impatiences
Main tendue
Main fendue
Mains confondues
Mon humain le frère
Celui d’avant
Celui de plus loin...
Les frondaisons font des va-et-vient
Quand le croissant craque entre les doigts
Quand le verre tremble dans les mains
Quand le cri est silence
Qu’ensemble on dégueule les embruns
Il fait toujours nuit et c’est déjà demain
Toujours frères
Toujours humains
Sous l'casque d'Erby
Bonjour caillardeuses et caillardeux. Et pourquoi, par ces temps incertains, laisserions-nous tomber la poésie ?
RépondreSupprimerLa bonne journée.
On ne lâche rien
RépondreSupprimerSurtout pas la peau
ni la poésie !
Bravo, l'ami poète!
Et, à propos de peau,
Supprimerje tombe sur ces mots de Yannis Ritsos, le grand poète du 20°siècle, mis en musique par Théodorakis :
"Les mots ont une autre peau
à l'intérieur
comme les amandes
ou la patience"
oubli d'un mot : le grand poète GREC du 20° siècle ...
SupprimerSaisie, vraiment, je m'incline...
RépondreSupprimerOdile
Erby a fait très fort !
RépondreSupprimerçà c'est ben vrai
Supprimermais c'est assez habituel, non ?
id pour les récents billets du sieur lediazec : court et percutant !
Viva la poésie !
RépondreSupprimer(extrait de http://blogyy.net/2015/07/21/au-dela-des-echecs-des-craintes-et-de-la-resignation/
RépondreSupprimer(...)
Quand l’or ne sera plus qu’un minerai banal
Et l’argent, révolu, un pion artisanal
Pour les damiers de jeux sans nul autre intérêt
Que le ludique enjeu d’être ensemble inspirés ;
Il sera temps de vivre, heureux, libres et frugaux.
L’utopie hors des livres et les humains égaux,
Vivre sans se soumettre à la moindre frontière,
Vivre sans dieu ni maître et sur la Terre entière.
Y.Y.