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Furibards, le ban et l’arrière-ban de l’ordre médiatique, néo Charliens, bébés de la maternité en quête de sein maternel, chiens, chats et volaille, se sont levés d’un bloc pour jaboter au scandale, à la honte, à la folie d’un brûlocrate extravagant, n’ayant qu’une idée toute simple en tête : nous mettre en garde contre l’instrumentalisation et la prise en otage du pays par une minorité haineuse et une classe politique opportuniste, abîmée dans la surenchère d’un nébuleux mais très juteux esprit du 11 janvier 2015, une vaste mascarade.
Juste si on ne crie pas « A l’échafaud, le traître » ! Et cela a commencé bien avant la sortie en librairie de cet essai salutaire, portant le sous-titre de « sociologie d'une crise religieuse ». Crise qui arrange de bien sombres affaires !
Mon libraire à qui je passais des coups de fils répétés, histoire de monter dans le wagon, sans me casser la gueule, me répondait : « Désolé Rod, je ne l’ai pas encore dans les cartons ». Merveilleusement étrange, non, que tout ce monde soit au balcon brandissant l’autodafé, que les forces de police traversent les rames des trains de campagne pour rassurer le passager assoupi sur des lignes ferroviaires qu’aucun terroriste n’emprunte jamais, juste pour montrer que le front républicain est là qui veille au grain ? Si la bombe d’un kamikaze assez égaré pour aller se perdre dans ces trous perdus explose à ce moment, pour sûr que policiers et passagers sommes bons pour le voyage final et la Une médiatique subséquente ! Rien de tel en notre paisible campagne et c’est tant mieux ! Si l'humanité n'a jamais marché sur la lune, ici-bas elle marche sur la tête !
Comme le clamait feu Roger Gicquel, présentateur, en ouverture du journal télévisé d’une chaîne libérale quelconque à propos de n’importe quel ennemi public n°1 : « La France a peur ! »
Sûr que quand il s’agit de tripatouiller l’opinion, le 4ème pouvoir ne s’embarrasse pas de subtilités pas plus que de vérité. Détails que la foule embarquée dans la galère ne distingue que par le viseur de celui qui l’amène à cautionner l'inqualifiable et qui, hier comme aujourd’hui, dans l’euphorie, l'accepte sans broncher. C’est qu’il y avait dans le mouvement spontané du 11 janvier deux volontés contradictoires : d’un côté le commun, totalement à la rue, choqué, égaré, en colère, et de l’autre l’industriel, le politique, le marchand de guerre, l’amalgameur, celui qui instrumentalise, dirige, ordonne et légifère. Comment, dès lors, distinguer dans le noir celui qui vous vole la conscience ? Un acte de pickpocket dont on peut à la rigueur saluer l’adresse et l’audace, mais en aucun cas le justifier. Au commissariat, encore sous le choc, la victime est sûre d’avoir été volée mais ignore par qui. Devant le défilé de suspects alignés devant la glace sans tain, elle finit par lâcher : « Voyez, monsieur l’agent, je ne voudrais faire de tort à quelqu'un, mais, là, derrière la vitre, je ne reconnais personne. Désolé ! ».
Sûr que quand il s’agit de tripatouiller l’opinion, le 4ème pouvoir ne s’embarrasse pas de subtilités pas plus que de vérité. Détails que la foule embarquée dans la galère ne distingue que par le viseur de celui qui l’amène à cautionner l'inqualifiable et qui, hier comme aujourd’hui, dans l’euphorie, l'accepte sans broncher. C’est qu’il y avait dans le mouvement spontané du 11 janvier deux volontés contradictoires : d’un côté le commun, totalement à la rue, choqué, égaré, en colère, et de l’autre l’industriel, le politique, le marchand de guerre, l’amalgameur, celui qui instrumentalise, dirige, ordonne et légifère. Comment, dès lors, distinguer dans le noir celui qui vous vole la conscience ? Un acte de pickpocket dont on peut à la rigueur saluer l’adresse et l’audace, mais en aucun cas le justifier. Au commissariat, encore sous le choc, la victime est sûre d’avoir été volée mais ignore par qui. Devant le défilé de suspects alignés devant la glace sans tain, elle finit par lâcher : « Voyez, monsieur l’agent, je ne voudrais faire de tort à quelqu'un, mais, là, derrière la vitre, je ne reconnais personne. Désolé ! ».
Au final, après lecture, je ne trouve pas dans le livre d’Emmanuel Todd trace d’éléments pouvant justifier la fièvre haineuse qu’il a déclenchée. Pas plus que je n’ai trouvé chez lui d’autre souci que celui d’un esprit noble mettant en garde tout ce qui vit et respire en ce pays contre la perversion du pouvoir politique et autres dérivés hautement toxiques pour l'équilibre d'une société pluriculturelle, ne perdant pas de vue un instant la pauvreté comme élément central de toute crise politique et sociale, une jeunesse à la rue, et le délire généralisé pouvant nous entraîner vers des nouvelles barbaries, dénonçant une élite tapant sur le faible et se prosternant devant plus fort qu'elle, sacrifiant son industrie, les valeurs qui ont fait la grandeur de la nation, abandonnant le monde ouvrier, déclenchant une guerre de religion qui in fine fragilisera le pays. La cartographie qui étaye le propos est très édifiante…
Une telle mise en garde mérite-t-elle un tel vacarme ? Une telle débauche dans la bassesse ?... Si la réponse est oui, c’est que nous avons perdu toute forme de lucidité et sommes dès lors faits comme des rats ! Ce n'est pas l'état dans lequel on nous plonge ?... Un peu de sang-froid, les amis, Emmanuel Todd est un homme qui cherche le meilleur pour son pays et cela est à mettre à son crédit.
Livre qu'il faut lire autrement que par ouï-dire !...
Sous l'casque d'Erby
Salut Rodo. Moi non plus, je ne l'ai pas lu. Il semble qu'il y ait des empoignades sévères, signe que tu n'es pas le seul à avoir compris sa démarche. Les troupes de la haine sont parties, broyant tout sur leur passage. Pensez, attaquer Charlie ! Quel outrage, quel blasphème !
RépondreSupprimerSalut Jean-Claude. Oh que oui, ça se frite sévère. dire jusqu'à quel point la chose dérange : des le 4 mai on publiait déjà des longues diatribes, alors que la sortie officielle du book était programmée pour le 7 !
SupprimerBonjour caillardeuses et caillardeux. Beaucoup d'honneur à avoir lu et partagé les idées et les soucis d'un homme intègre. Je m'en flatte !
RépondreSupprimerSalut Rodo... pas encore lu mais Todd a mon soutien inconditionnel depuis le début de cette affaire. Les chiens de garde ont bien fait leur boulot... du coup, les "Charlie" sont persuadés que Todd (et nous qui n'avons pas suivi le pas à cet élan récupérateur) avons un profond mépris pour eux !
RépondreSupprimerCerise sur le gâteau : Valls qui pond un article pour "Le Monde" (journal à la botte donc) afin de souffler dans les bronches de cet "islamo-gauchisssse" ! Il ne sait absolument pas avoir de la hauteur ce mec ! Ces mecs qui se succèdent au pouvoir sont vraiment petits... tout petits ;o(
Bonsoir Clo. C'est ça qui est un peu désolant dans ce concert bien orchestré : c'est que les personnes sincères qui ont spontanément manifesté pensent que parce que nous sommes d'accord avec les propos de Todd, nous sommes de fait contre elles, alors qu'il n'est question d'une énorme manipulation pour cacher les coups bas d'une oligarchie financière qui nous enfonce dans la boue chaque jour un peu plus, avec la complicité des Hollande, Valls, Merkell et tutti quanti. Dommage, très dommage...
SupprimerJe pense comme toi que l'important du travail de Todd est révélé par le boucan orchestré par la clique des "bien-pensants" (aux pouvoirs, étatique et médiatique) qui se drapent dans le tricolore laïcard-en-principe et France-Éternelle-Fille-Aînée-de-l'Église, en fait. Dénoncer ce boucan est l'objet de ton brillant billet, merci. Mais je regrette que tu en dises bien peu du contenu même du livre... sinon qu'il faut le lire (ce que je n'ai pas encore fait).
RépondreSupprimerD'accord il est difficile (ou impossible?) de présenter en quelques lignes l'analyse sociologique et historique que veut faire ce livre du réel peuple de France, se trouvant face à ce massacre des Charlie...: faut le lire. Pourtant, j'ai souvenir que Todd lui-même (et ses défenseurs) l'a fait, ce résumé sociologique, dans des entretiens (même face à ses détracteurs).
Il y a quelques jours, divers commentaires signalaient sur ce blog des liens vers ses entretiens polémiques ou vers des billets (contradictoires!) sur le contenu même de cette analyse. Dommage qu'il n'y en ait pas ce jour. J'en ai retenu ceci via ces liens. En très gros, la société française est toujours confusément divisée entre un pôle ouvrier-citadin-agnostique-progressiste et un pôle rural-traditionnel-chrétien toujours dominant grâce aux couches sociales "moyennes" manœuvrées par la bonne bourgeoisie "aux affaires".
C'est à peu près ça ? ...bon c'est sûrement plus complexe que çà, d'accord je lirai ce bouquin IMPORTANT...
"Je pense comme toi" : le "toi" désigne lediazec.
Supprimerhttp://www.alterinfo.net/Qui-est-Charlie-un-intellectuel-francais-juge-les-manifestations-de-xenophobes-et-contre-l-Islam_a113712.html
SupprimerSûr Rémi que la complexité, tout autant que la simplicité, exige lecture attentive et enrichissante à tous les étages. A ce niveau, ce livre a besoin de bien plus que de quelques lignes hâtives. Raison pour laquelle sa lecture est nécessaire, il s'adresse à tous et à chacun en particulier. J'ai aimé. Encore tout à l'heure je relisais le passage de sa conclusion où il fait référence à Stefan Zweig à propos du sort des juifs en Europe... Rien que cela mérite déjà plus que la trentaine de lignes que je consacre à l'ensemble de son bouquin !
SupprimerBien d'accord. Ladite clique fait de la pub à Todd et à des idées qui ont du mal à passer la censure en temps habituels.
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé son bouquin dans les points de la gare Montparnasse... Pour trouver l'Huma Dimanche, il m'a fallu être patient...
Ah enfin quelqu'un qui a lu ce livre avant d'en parler. C'est une qualité qui se fait rare.
RépondreSupprimerJe pensais être le seul à m' étonner de cette violente charge politico/médiatique contre Todd.
Merci !
Me reste plus qu'à le lire (si je le trouve).
Merci. Tain, on a fini par tosser le monégasque. Ouf, que des regrets !...
SupprimerQuand j’ai vu que todd avait écrit un bouquin l’effet Charlie, je me suis dit un intellectuel honnête , comme il l’a toujours été. J’ai acheté ses bouquins au fur et à mesure qu’ils sont sortis . Toujours bien documentés, intelligent , humain. J’aime cet auteur indépendant qui n’a pas peur de nous offrir ses pensée pour les partager et en débattre en toute démocratie. La cabale contre l’intelligence fait fureur dans ses temps maudits....Elle est belle la liberté d’expression en France !
RépondreSupprimerJe viens d'écouter sur F-Inter l'entretien qu'a donné Marc Dugain sur son nouveau roman "Quinquenat"... parodie très perspicace, semble t'il, des mœurs politiciennes en cours. Sous forme de roman : pourquoi pas, si cela peut aller plus loin que le si rare et difficile boulot du (vrai!) journaliste d'investigation !
RépondreSupprimerA sa façon, je pense que ce bouquin va être aussi dérangeant (pour le pouvoir manipulateur) que le boulot de sociologue d'E.Todd !