La chienlit, c'est moi !

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J'en ai marre, mais marre, d'une force que, tiens, ça me fait rire. Quelle putain de semaine ! Le premier qui lève la main, autrement que pour vaquer à des occupations naturelles, je sors les ciseaux et je crie : Vive Anastasie  !
Les cons c'est comme les bigles, quand j'en croise un, c'est nerveux, je ris. Ma femme fait semblant de ne pas me connaître tout en s'empourprant comme une novice devant la Mère Supérieure quand on lui demande si elle a pêché. Le gars en face, le bigleux, la victime, mon frère, mon ami, mon couillon de voisin, peu importe, fait la gueule, parce qu'il sent que c'est louche. Il me regarde méchamment, mais comme j'ignore la direction qu'il emprunte, si son regard s'adresse à moi ou à la caissière du discount lui annonçant le montant de la note, pendant qu'on fait la queue, je fais dans l'intemporel, je regarde ailleurs, sauf que ma putain de gueule, elle, indépendante comme elle est, continue de fixer la caissière, laquelle se met à rire en me pointant du regard, la salope ! Cela, le bigle le repère et ne le supporte pas, jetant des regards alternatifs hachement inquiétants, comme s'il roulait au grand braquet sur terrain plat, avalant du grimpeur essoufflé à coups de pédales ! Potentiellement, dans un esprit qui flanche dans les montées, les victimes sont déjà dans la même charrette que ces cons de Charlie's Man transportant le foin de la République à Monarchie invariable dans le royaume de Valhalla !

Être bigle et con à la fois est un drame collectif devant lequel la nation (ré)unie ne peut que pleurer, crier, hurler, gémir sa douleur, devant le plaisir accru et son recommencement, ce qui, selon les thèses de Donatien Alphonse François de Sade, en lumière au Musée d'Orsay, était à son époque affaire terroriste, mais aisément pratiquée de bien avant sa naissance par des nobles esprits qui, encore de nos jours, donnent dans la sodomie collective, sans que le bigle, le con  et le bienvoyant n'y voient que du feu ! Ce qui, en somme, nous va si bien ! 
Ainsi allons-nous. Ainsi nous nous portons !

Sous l'casque d'Erby

En ce temps là...