mardi 3 juin 2014

La Stratégie des jambons !

Impossible de jeter un œil épuisé aux bulletins d'information méthodiquement débités sur les chaînes de détournement de pensée sans éprouver un dégoût très marqué pour la politique, grande pourvoyeuse de saletés. Hommes, lois, systèmes, sont en passe de conjuguer l'inconciliable : nous rendre hideux.
Du mensonge à la tonne ! Le matraquage est tel que même pendant le sommeil, cette micro poussière de temps qu'on mendie au stress, l'esprit n'atteint plus ce fameux « repos réparateur » que le rêve rend si frétillant au lever. Et pour cause ! Plus le stress est grand, moins la pensée est féconde !
Le sommeil est aussi harassant que les journées de travail de Chaplin dans les « Temps Modernes ». Aussi coûteux que le repas du jour ou la couche du soir, qu'on arrache à des prix usuriers dans des lieux insalubres. Aussi incertain qu'une promesse électorale. Aussi trouble et peu potable que l'eau stagnante de la mare aux politicards !
Plus la quantité de marchandise périmée est importante, plus le prix de revient du produit est intéressant pour le distributeur. Ce dernier, l'habituel vendeur-arnaqueur, motivé par la cupidité et par l'idée de gravir vite fait les échelons de la hiérarchie sociale au prix d'une pêche au clampin parfaitement réussie, est à la bonne foi ce que le boucané est à la viande fraîche !...
Connaissez-vous Raymond Cousse ? Si vous ne connaissez pas cet homme singulier, il est temps de le découvrir. J'ai eu la chance de croiser ses écrits quelques années après sa mort, par le biais de sa « Stratégie pour deux jambons », livre transmis par Rémi il y a une quinzaine d'années. Voici un roman cochon, ou le cochon raisonne et résonne de mille couinements mystérieusement humains dans les abattoirs de l'âme, avec drôlerie et justesse et que l'auteur a la délicatesse de dédier à ses chiens ! Le père Cousse, c'était quelqu'un !
Voici ce qu'il écrivait à la page 47 de ce roman insolite où il affirmait que s'il avait eu le choix de la réincarnation, le « cochon n'aurait jamais été sa terre d'élection » :
« J'aurais préféré m'incarner dans le tonneau, tenez, si j'avais eu le choix. Que de fois suis-je resté à baver devant les formes accomplies d'une barrique et que de larmes versées, en présence d'un idéal inaccessible ! J'en ai passé, des journées et des nuits, à rouler sur moi-même, à la recherche de la parfaite rotondité. Eh oui, si les pattes ne m'avaient entravé, je confinerais à la perfection, aujourd’hui. » 
Sur ce, bonne journée à tous !

"Stratégie pour deux jambons" de Raymond Cousse



Sous l'casque d'Erby



10 commentaires:

  1. Bonjour les caillasseux. Temps à sandwicher du jambon-beurre sur une aire de repos.
    Quoi d'autre, puisque tout va bien. Suffit d'aller jeter un oeil chez les cafards : tu peux toujours causer !

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  2. Bien vu ! Nous dégoûter de nous -mêmes, voilà sans doute le but recherché : si nous sommes infects, que pourrions nous souhaiter d'autre que de l'infection et des êtres infects qui nous ressemblent comme gouttes d'eau de cabinets. L'Italie l'a bien montré : plus l'histrion était graveleux, plus les foules frétillaient d'aise à contempler leur "représentant" enfin. En France, la royauté a chuté avec l'américain et la chose s'est confirmé avec "l'homme de gauche" qui prétend, néanmoins, se faire roîtelet. C'est amusant comme le rondouillard est désormais pris de bas en haut, au fir et à mesure qu'il prend les décisions sans plus consulter personne. MOILand, chef des armées et du découpage du jambon ... Tout un programme. Tiendra-t-il ? Si nous étions des rosbeefs, nous ouvririons des paris ... mais nous ne sommes que des jambons ...

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  3. Rien de nouveau de l'autre côté des Pyrénées : un roi abdique, un autre rapplique.

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  4. Les cochons chient tous en rang d’oignons dans les élevages...Seul les maitres ont droit à un trône. Pour faire le besoin , nous poussons tous de la même manière. Point besoin de tortiller du croupions pour différencier la chose, à l’odeur , c’est la même matière qui tombe mollement .

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  5. Que dire des boeufs et de cette ferme des mille vaches ....

    En tout cas : "Je hais l’espèce humaine en général, mais ne puis m’empêcher de l’aimer dans le détail. Je tourne en rond dans cette névrose. J’ai cent raisons de ne pas me suicider, mais aucune de survivre."
    (L’Envers vaut l’Endroit, Le Dilettante, 1986)

    Je ne connaissais pas Raymond Cousse et lui qui admirait Beckett, je ne peux que l'aimer ! Merci pour la découverte !

    Bonne journée à tous :-)

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  6. Je commenterai plus tard, je dis aller au marché pour quelques cochonnailles (+ bel imprévu?) après avoir écrit de 7 à 10 un truc pas cochon, dicté par le rêveur qui se réveille souriant!

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  7. Retour du marché, avec un peu de cochonnaille, des acras de morue de la belle Fatima-la-malgache, plus imprévues rencontres de l'ami Klaus (webmaster de mon site Phoésie 3) de l'amie Patou-la-futée, et d'autres connaissances à qui donner, si j'y pense à temps, la version papier du "1°Manifeste Œuvrier...
    Bref retour boitillant à l'ami Cousse via l'ami Rodolphe : merci lediazec d'y consacrer ce billet sarcastique très digne de son inspirateur !
    J'avoue que je ne me souvenais plus de ce Raymond (mon contemporain!) ni de t'avoir offert ce bouquin. Donc re-re- merci !
    Comme Elly Chris le remarque : quelqu'un qui aime Beckett à ce point ne peut être mauvais! Sinon mauvais cochon du "bouffe, bosse, tais-toi, laisse tes dettes à ta descendance". Il était cochon trop ronchonnant : homme. Et carrément anarchiste... hélas à s'en suicider bien tôt, faute d'être reconnu par ces cochons de critiques littéraires... les salauds.
    Cette métaphore du cochon a été utilisée aussi par l'immense George Orwell dans "La ferme des animaux" d'une autre manière. Là il s'agit d'une après-révolution qui a soi-disant donné l'égalité à tous les animaux. Qui ont enfin réussi à chasser leurs maîtres, les fermiers (= le Pouvoir capitaliste). Ils sont désormais égaux "mais certains sont plus égaux que d'autres" : les cochons (=le Parti dictatorial, bolchévique... ou caricaturé en fascisme par l'ex "socialiste de gauche" Mussolini ou l'ex piètre peintre reconverti en super-raciste Hitler)... Et, bien entendu, les dits cochons finissent par négocier pour le retour du seul Pouvoir Capitaliste... dictatorial. Vision claire d'une impasse tragique de la condition humaine... tant qu'elle sera incapable d'imposer la Liberté individuelle comme condition première de la vraie égalité sociale : Et ma vision (je suis loin d'être seul!) "optimiste-vigilant" est de voir que les œuvrières et œuvriers, un peu partout au monde d'aujourd'hui, font bouger les lignes, donnent espoirs solides.
    Immense respect pour les Beckett, Ionesco, Camus, Debord, Cousse, etc. qui n'ont pas mordu à l'hameçon des suivistes stalinien, quitte à constater l'absurdité du monde d'après-guerre.
    Mais aujourd'hui, si nous sommes à une autre avant-guerre, nous savons deux choses :
    1- ce sera la dernière car elle tuera et l'humanité et son dictateur capitaliste
    2- nous avons mille et mille façons, çà et là différemment, d'enrayer l'arme fatale, la guerre ultime : nous inventons l'avenir libertaire, c'est parti... sans sempiternels Partis !

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  8. A propos de "faire bouger les lignes" et 'd'espoirs solides : je découvre l'IOPS "décoiffant de projets ambitieux-réalistes" sur le si bon blog du 4° singe. Allez-y voir, au lieu de vus énerver sur les grossières manœuvres d'un PS pire que décoiffé, chauve de vraies idées... de plus en plus!

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  9. on va regarder ça mais diantre, pourquoi sommes-nous si peu nombreux à rester éveillés ???

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