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| Erby |
Ces trois petites semaines de détention deviendraient presque la version revisitée de « Sarko et les cent Vingt Journées de Sodome », de feu Pier Paolo Pasolini.
Après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le cadre de l'affaire du financement libyen, trois modestes semaines passées au sein de la prison de la Santé lui ont inspiré un concept novateur : celui de l'innocence préservée malgré l'acharnement !
Durant ce séjour carcéral, il affirme avoir été persécuté par le bruit ambiant. Sans répit. Un fracas permanent dont le silence, par son absence, devient à la fois nécessité empirique et philosophie fondamentale.
Ces vingt jours se sont révélés suffisants pour transformer un camelot de grande envergure en une sorte de Friedrich Nietzsche du pauvre, nous dévoilant une existence intérieure traumatique, érigeant le silence en sépulcre de ses anciens débordements. Ou comment atteindre la rédemption par le biais d'une souffrance muette qu'il étale méthodiquement sur deux cent seize pages !
Désormais, sa mission existentielle consiste à écouter le silence et à karchériser les manifestations sonores.
Homme n'ayant plus rien à perdre ni à dissimuler, il se dévoile intégralement dans la confusion d'une métamorphose particulièrement prisée parmi les délinquants en col blanc.
Sa souffrance intime ayant profondément bouleversé son inconscient, c'est avec un effort surhumain qu'il abandonne les derniers vestiges d'une pudeur meurtrie pour nous offrir un témoignage poignant de ces vingt journées passées au royaume de la savonnette, tout en maintenant une verticalité morale inébranlable aidé par des garde-chiourmes zélés !
S'il en est sorti miraculeusement indemne, les réseaux sociaux en subissent les conséquences, comme en attestent les quelques extraits qu'il a livrés en pâture à une opinion publique avide des choses de l'âme, le tout dans un style d'une richesse stylistique incomparable. Je cite :
« En prison, il n'y a rien à contempler, et aucune activité significative à entreprendre. J'oublie le silence qui demeure inexistant à la Santé, où persistent de multiples phénomènes acoustiques. Le bruit y est malheureusement constant. Mais, à l'instar du désert, l'existence intérieure se fortifie et s'approfondit en milieu carcéral. »
Notre organisation sociale, offre à certaines personnes, coupables d’actes graves le droit à une « seconde chance » afin de se reconstruire. D’autres personnes, en raison de la gravité de leurs actes ou de leur absence manifeste de moralité, ne méritent pas une telle clémence.
C’est le cas ici. Mais, comme on dit, on ne prête qu’aux riches !
Sous l’Casque d’Erby











