mardi 10 février 2015

Le Mouvement de Libération du Bifton par le collectif HSBC

Tout le monde en parle. La grosse affaire, comme on les aime en Hexagonie. Le gros scandale. Le truc dont personne ne se relèvera sans dommages collatéraux... Le bidule qui montre une fois de plus le riche dans ses œuvres. De quoi écarquiller du clignot des journées entières. Il n'y a que par le riche que le scandale arrive et au riche qu'on prête des « bonnes » mais surtout des sales intentions. Son taux de toxicité est tellement élevé qu'il nécessite une surveillance très particulière. La HSBC est un établissement bancaire anglais qui aide le riche, persécuté par les brigades financières du monde, à soulager sa détresse, avec des filiales partout où il y a de l'or à gratter et des esclaves à mettre au pied. Rien que de l'irréprochable dans la clientèle, du tiré à quatre épingles et des torrents de flouze à rendre fou de douleur n'importe quel abonné aux banques alimentaires. Accusée d'avoir usiné de la fraude comme on enfile des perles voici la belle banque sur la sellette. Elle s'en remettra. Pour se faire une (petite) idée sur l'ampleur de ce Mouvement de Libération du Bifton, voici des chiffres et des lettres : entre novembre 2006 et mars 2007 (sur une seule petite année !) pas moins de 180,6 milliards d'euros, impliquant 100 000 clients et 20 000 sociétés offshore, sont mis en lumière. Le dossier est tellement gros, tellement opaque, au moins autant que le mystère des pyramides, qu'après avoir gratté la surface, on s'aperçoit qu'on pourrait creuser un tunnel pouvant traverser la sphère terrestre du nord au sud et d'est en ouest ! Ce chantier a nécessité des mois d'investigation et le travail collaboratif de centaines de journalistes du monde entier… Pour l'heure, en attendant des plus amples infos, 3 000 petits français irréprochables sont concernés, parmi lesquels, on s'en doute, quelques donneurs de leçons !... 
Pendant ce temps, dans son coin cuisine, le pôv' bave et re-bave devant son chili con carne chopé chez BisouNet à prix imbattable ! A l'ouest de quelque part une larme cristallise les lignes du destin. Je n'ai rien contre des journalistes intègres, pensant faire œuvre de salut public, comme cela semble être le cas – tant mieux ! - sauf que… sans chercher à mettre en doute leur honneur, ni leur bonne foi, je ne peux m'empêcher de penser à des choses très vilaines sur une corporation prise en otage par ceux qu'elle dénonce. Comme le cite Galadriel dans son papier, dans ce qu'on nomme la Swissleaks, à propos d'un actionnaire bien connu - quelques milliards d'euros à la balance, chef d'entreprise préféré des français : « Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix » ! 
Quand ce monde ne sera plus qu'un tas de ruines fumantes, que, disparu de la surface de la terre, l'humain ne sera plus ni noir, ni jaune, ni blanc, ni cuivré, mais une collection de crânes, de cages thoraciques, de clavicules, de fémurs ou simple fragment d'os coxal, peut-être restera-t-il quelqu'un pour se souvenir de ce qui aurait pu être la vie dans ce vaste jardin si son occupant s'était montré un peu plus... humain. 

Sur le sujet :
HSBC : du commerce de l’opium à l’évasion fiscale massive, l’histoire d’une banque au présent sulfureux
 


Sous l'casque d'Erby

10 commentaires:

  1. Bonjour caillardeuses et caillardeux. Désolé, mais je n'ai pas pu me procurer les pince-narines pour les fournir avec la bafouille. J'attends les soldes.

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    1. T'aurais dû, à l'époque, piquer la pince à sucre du café servi par une bien riche dame, près de l'embarcadère pour le paradis de l'île de Bréhat...

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    2. Même pas idée de lui chourer sa pincette à susucre, ni la porcelaine !

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  2. ça c'est du jeté !
    et Erby qui en rajoute une couche, sur ... l'évasion-à-nous, mentale et pas fiscale, peuchère !

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  3. Salut les potes (féminin et masculin...)
    L'évasion, je la conçois à la Henri Charrière : celle de Papillon de l'île du Diable avait une autre envergure, que cette honteuse soustraction à des fins personnelles des richesses créées par les autres. Entre le panache et la mesquinerie, le cœur ne se trompe pas.

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    1. On ne s'est pas concerté mais moi aussi j'ai lu avec intérêt leur "recrutement". Mais, au lieu de commenter, je me suis présenté en envoyant l'avis de parution de "Œuvrières et Œuvriers"...

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  5. c'est pas au casino qu'on dit "faites sauter la banque" ?

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    1. Meuh.... chez Casino, ils ne vendent pas de dynamite !

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