« La
peinture est belle, mais la coque est pourrie »,
disent, lapidaires, mes frères les bretons quand quelqu'un cherche à
présenter une daube comme « l'affaire du siècle ».
C'est un peu à cela que je pense avec le débat sur la laïcité
dont la déferlante médiatique emporte tout sur son passage, à
commencer par la raison, depuis la tragédie du 7 janvier dans les
locaux de Charlie. De l'école à l'entreprise, des locaux du Pôle
Emploi, de loin la plus grosse boîte hexagonale, aux banques
alimentaires, une autre grosse boîte, ça cogne à faire trembler
comme rarement depuis des décennies l'édifice mental d'un quidam au
bord de la crise de nerfs. Un mot et un mensonge dans cette campagne
de rééducation, comme si le peuple était cet
enfant délinquant nécessitant un suivi judiciaire pour le ramener
dans le droit chemin. Le
mot : unité, ce qui inclut
clairement dans sa définition, la pluralité. Nous en sommes loin.
Le mensonge : « unicité »,
terme englobant subtilement domination et exclusion, puisqu'elle se
désigne comme « unique »,
excluant de fait... l'idée
de
pluralité. Tordu ? Pas tant que ça…
Un
exemple, parmi d'autres, que je viens de saisir dans « Mes coups de cœur » pour illustrer le propos et qui ne manque pas
de caféine. Il concerne Dame Aubry et la ville de Lille, dont elle
est la Maire. La chose a eu lieu à l'occasion de la minute de
silence ordonnée en
commémoration des assassinats du début du mois. Pour « refus
d'obtempérer », trois agents de la Mairie de Lille vont être
sanctionner, a-t-elle fait savoir !
Voici, le courrier qu'elle a
inspiré à Rudolf
Bkouche, ancien
professeur à l’Université Lille 1 dont
je vous livre extrait et lien :
Madame la Maire de Lille,
Madame la Maire de Lille,
J’apprends qu’il est question de sanctionner trois agents de la Mairie de Lille pour refus d’obtempérer à l’ordre de minute de silence organisée pour commémorer les assassinats de la semaine dernière. Une telle décision me semble incroyable. Comment la Maire d’une grande ville de France, de surcroît membre du Parti Socialiste, peut-elle se livrer à un tel manquement à la liberté d’expression des employés de la Mairie qu’elle dirige.
Enseignant
à la retraite depuis quinze ans, je peux vous assurer que si j’avais
encore été en activité, j’aurais refusé cette minute de silence
imposée par l’Administration.
L’État, en la personne du
Président de la République, a transformé l’émotion qui s’est
développée dans le pays après les meurtres de la semaine dernière
en opération à grand spectacle ; d’une certaine façon, cela
relève de l’imposture. Il faudrait pour montrer patte blanche
d’une part participer à une minute de silence imposée et d’autre
part se réfugier dans le nouveau slogan à la mode « je suis
charlie ». Cette participation à la bêtise ambiante serait
ainsi la preuve que l’on condamne les assassinats perpétrés par
des terroristes se réclamant de l’Islam.
Il
m’est impossible d’accepter que l’on fasse de ce rituel
imbécile une preuve de bonne foi quant à la condamnation des
assassinats. Ce serait prendre les citoyens pour des imbéciles prêts
à accepter les injonctions des autorités dites supérieures. Ce
serait imposer à ces mêmes citoyens une forme d’expression
imposée et tout cela au nom de la défense de la liberté
d’expression. Sans oublier que cette mascarade est une injure à la
mémoire de Cabu et Wolinsky qui ont appris à nombre de personnes de
ma génération la valeur de l’irrespect. Mais il est vrai que,
Cabu et Wolinsky assassinés, il est préférable d’en faire des
icônes, cela peut toujours servir.
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillardeuses et les caillardeux. J'adore le Erby du jour ! Limpide !
RépondreSupprimerUni+Cité = Arnaque ...
RépondreSupprimerLa Cheffffe de la Cité lilloise, à défaut de régner à l'Élysée (ce sera pour la prochaine fois?) prend pour des enfants de chœur ses administrés : la lettre de "l'ancien" est un bijou ! Et ton billet, Rodolphe, est excellent, merci !
Autre chose excellente : Erwan, le tranquille cénobite, présente élogieusement ton bouquin !
:))) excellent le Erby.
RépondreSupprimerl’évide dense ou l’évide danse ou danse avec les loups ou loup est tu ? ou tut, tut! ou comment profiter de ses immondes assassinas pour nous coller un voile de bd recouvrant notre identité,nos sens, nos imaginaires et faire taire la liberté....de réfléchir un brin.
RépondreSupprimerC'est stupéfiant, au nom de la liberté de pensée... Bientôt Cayenne !
RépondreSupprimer